Tarascon-sur-Ariège. Robin des toits veut fédérer les énergies

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Publié le 22/06/2013 à 03:54, Mis à jour le 22/06/2013 à 09:30

Les responsables de collectifs ariégeois se sont rassemblés pour projeter des actions communes et faire avancer les dossiers suivis par Robin des toits. /Photo DDM.

Les responsables de collectifs ariégeois se sont rassemblés pour projeter des actions communes et faire avancer les dossiers suivis par Robin des toits. /Photo DDM.  

Après l’annonce de l‘abandon de l’implantation d’une antenne de téléphonie mobile Bouygues à Saurat (voir notre édition du 31 mai), combat dans lequel l’association Robin des toits a efficacement épaulé le collectif local, l’association nationale a souhaité regrouper les responsables locaux et faire le point des avancées.

Une réunion s’est tenue jeudi à Tarascon. Elle a rassemblé autour d’Anne-Laure Mager, Yves et Geneviève Mager (responsables des Robins des toits pour les Pyrénées-Orientales) Jean Dupuy, de Saurat ; Odette Soum, du collectif contre les antennes THT ; Krystel Collet, de l’association James-Collet ; Sylvie Lisant, de Pamiers, et Paul Subra, de Cadirac Avenir. Le choix de Tarascon était hautement symbolique : «C’est ici qu’en 2008 le maire Alain Sutra a refusé, pour la première fois en Ariège, l’implantation d’une antenne sur son territoire. Avec son appui et celui de la population (une pétition avait circulé et recueilli plus de 1 200 signatures en quelques jours), ce projet d’Orange avait été abandonné».

Se structurer pour avancer

D’autres projets ariégeois n’ont pas obtenu le soutien des élus, et «sans eux, rien n’est possible».

Pourtant, la lutte, même longue et difficile, peut aboutir, des exemples d’actions menées à Saurat ou dans les Pyrénées-Orientales, par exemple, en font foi. Pour fédérer les collectifs et les volontés et mettre son expérience au service d’une lutte citoyenne, Robin des toits Ariège devient la Coordination antennes Sud Ariège-Aude-P.-O. Cette nouvelle association entend, dans l’immédiat, sensibiliser les élus par le biais de l’Association des maires de France, mais aussi relancer le combat à Cadirac ou proposer des solutions concrètes en vue de la création de zones protégées, sans ondes artificielles, pour les personnes électrosensibles.

Autres objectifs de cette association : être plus visible dans les médias et venir en aide aux personnes en souffrance.

On peut la rallier au 04 68 37 16 48 ou à l’adresse coord66@ymail.com

La Dépêche du Midi

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Accès aux soins et risque numérique

Les Echos

LE CERCLE. L’objet sur la surface duquel nous faisons allègrement glisser notre doigt n’est plus du tout un simple téléphone amélioré. Nos cousins québécois l’ont compris depuis longtemps : ils les appellent « ordiphones » et non smartphones. La différence est subtile, mais d’importance : c’est un ordinateur qui présente la particularité de nous permettre de passer des appels téléphoniques.

Le tsunami numérique des applis de santé

Sans qu’il en ait conscience, l’ordiphone est devenu l’outil technologique le plus personnel qu’un utilisateur puisse avoir. Il regroupe déjà toute son identité numérique : contacts, courriels, photos, accès aux réseaux sociaux…

Les applications de santé sur téléphone mobile et tablettes (santé mobile ou mHealth) prolifèrent, on en compte actuellement plusieurs milliers. Elles permettent de gérer la maladie du patient ou le bien-être de tout un chacun et constituent une réponse à la carence des systèmes de santé dans le domaine de la prévention. Le marché est à l’aube d’une nouvelle ère avec d’un côté des priorités d’achats de professionnels qui se confirment en faveur des tablettes (un sur quatre prévoit d’en acheter une dans les douze prochains mois), et de l’autre, une demande en santé croissante. Il est ainsi prévu qu’en 2015 parmi les 1,4 milliard de terriens utilisant un ordiphone, 500 millions d’entre eux disposeront d’applications mobiles en santé. Cela fait de la santé la troisième industrie à avoir adopté l’iPad dans sa pratique professionnelle. 

Ces applis permettent aux patients de mieux communiquer avec leurs médecins tout en améliorant la qualité des soins et en contribuant à la réduction de leur coût. Ainsi, face à la motivation des patients et des médecins pour une utilisation de ces apps à des fins de suivi et de prévention, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont décidé de guider les utilisateurs. La Food and Drug Administration américaine étudie actuellement les modalités d’une possible prise en charge des applis de santé par l’assurance maladie. En Grande-Bretagne, le National Health Service va jusqu’à recommander aux médecins la prescription d’applis. La France, qui compte actuellement 24 millions d’utilisateurs de smartphones, n’échappe pas à ce boom mondial des applis de santé.

Or, le Bring Your Own Device (BYOD), le Cloud et le Near Field Communication (NFC) sont tous porteurs de risques potentiels. À l’instar des ordinateurs, les ordiphones reposent sur des systèmes d’exploitation. Alors que mettre à jour son ordinateur est une idée acceptée, actualiser son téléphone n’en est pas une. Ceci est un point important, car les mises à jour permettent avant même d’ajouter de nouvelles fonctionnalités, de corriger des bugs et des vulnérabilités.

En outre, l’utilisation de cette technologie dans le domaine de la santé soulève le problème de la protection des données médicales mobiles du patient. D’un côté, le dossier médical informatisé et la télémédecine sont strictement réglementés avec des obligations en termes de confidentialité, d’intégrité et d’accessibilité. Mais qu’en est-il de ces nouveaux services qui fonctionnent parfois sur la base d’informations collectées par des capteurs que l’individu porte ou renseigne sur un portail (rythme cardiaque, poids, taux de sucre…) ? Comment garantir le droit fondamental des personnes à la protection de leur vie privée et se prémunir contre un éventuel piratage ? Qui est propriétaire des données ainsi collectées ? Qui est responsable de la sécurité de ces informations ?

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La protection contre les ondes, nouvel argument marketing

liberation

La protection contre les ondes, nouvel argument marketing

20 juin 2013 à 12:15
Une antenne relais, dans le Finistère, en 2009.

Une antenne relais, dans le Finistère, en 2009. (Photo Fred Tanneau. AFP)Récit Du bandeau de grossesse au lit à baldaquin, plusieurs PME se positionnent sur les produits censés limiter les effets du wi-fi ou des portables, sur fond de réglementation quasi-inexistante.

Par MARIE PIQUEMAL

Avant, Philippe Jacquin travaillait dans la téléphonie mobile. Depuis peu, il s’est recyclé dans… la vente de «vêtements antiondes électromagnétiques» pour femmes enceintes. Et ça cartonne. Son chiffre d’affaires progresse de 30% chaque mois depuis son lancement en janvier 2012, avance-t-il. Ses bandeaux de grossesse directement importés des Etats-Unis se vendent 69 euros pièce sur Internet.

Il y a aussi cette start-up rouennaise, Ondelio, qui se présente comme professionnel de la gestion des risques électromagnétiques en tout genre : wi-fi, antennes relais, portables… Leur site internet ressemble à un catalogue de bricolage. On trouve de tout : rideaux, câbles, tapis, pots de peintures jusqu’au lit à baldaquin censé stopper net le champ électromagnétique (999 euros pièce, quand même).

Au départ, explique son dirigeant Jérôme Andreu, «on proposait seulement des produits aux entreprises souhaitant appliquer le principe de précaution pour leurs salariés». Puis, très vite, il s’est rendu compte que la demande existait aussi chez les particuliers. «Il y a les personnes électrosensibles, bien sûr. Mais plus seulement. Depuis un ou deux ans, le grand public est aussi en demande. Les risques liés aux ondes commencent à être connus, il y a une vraie prise de conscience.» Surtout depuis l’avis rendu par l’Organisation mondiale de la santé, en mai 2011 qui a jugé qu’en l’état actuel des connaissances, l’usage du téléphone portable était «peut-être cancérigène pour l’homme».

Peu de réglementation

Pour l’instant, la France, en matière réglementaire, n’a pas pris beaucoup de mesures de précaution. Le fameux Grenelle des ondes, de 2009, n’a abouti à quasiment rien – si ce n’est de promouvoir le kit main libre et d’interdire la publicité pour les portables visant les moins de 12 ans. La députée EE-LV Laurence Abeille, s’en désolait dans nos colonnes il y a peu. Elle a déposé au début de l’année une proposition de loi visant à interdire l’utilisation du wi-fi dans les maternités et les crèches. Le texte n’a même pas été débattu à l’Assemblée… «Un déni de démocratie et une nouvelle victoire du lobby des opérateurs de téléphonie mobile», dénonçait-elle. «C’était un texte a minima pourtant avec des mesures simples, de bon sens. Aussi étonnant que cela puisse paraître, rien n’est interdit aujourd’hui. Je ne comprends pas que l’on puisse tergiverser encore aujourd’hui en matière de risque sanitaire. On est donc incapable d’agir quand il est encore temps ?» En face, la ministre du numérique Fleur Pellerin parlait de «peurs irrationnelles» liées aux ondes, dont «la dangerosité n’est pas scientifiquement étayée».

Début janvier, le dernier rapport Bioinitiative, mené par 29 experts internationaux à partir de 1800 études, a apporté de nouvelles preuves de la nocivité des champs électromagnétiques et des technologies sans fil, notamment pour les jeunes enfants et les femmes enceintes. Dans ce contexte, les entreprises se positionnent. «Il y a un marché, c’est évident. L’offre est en train de se structurer, notamment pour les femmes enceintes et les enfants», assure Philippe Jacquin, qui commercialise la marque de vêtement de grossesse Belly Armor. En ce moment, il réfléchit à des écharpes de portage anti-ondes pour les bébés et des vêtements pour les femmes qui allaitent.

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Nouvel assaut contre les antennes relais

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Vendredi 7 Juin 2013

PHOTO/Photos Léo Clua

Hier matin, les habitants autour du château d’eau ont découvert avec stupeur de nouveaux travaux sur les antennes relais. C’est un double combat que mène Maryse Battle, présidente de l’association Un mât pour les ondes. Contre un double cancer d’abord et contre les antennes relais qui ont poussé comme des champignons sur le château d’eau qui surplombe sa maison sur les hauteurs du village ensuite. Un double combat qui demande une vigilance de tous les instants et dans lequel elle est soutenue par de nombreux riverains du quartier qui, comme elle, sont malades et surtout à bout de nerfs. Alors que l’implantation de deux mâts, dans la plaine et loin de toute habitation est actée, « dans l’objectif de répondre à un problème de santé publique vis-à-vis des habitants », comme le stipule la révision allégée du plan local de l’urbanisme nécessaire avant l’autorisation de cette nouvelle construction (lire encadré), ces riverains ne comprennent toujours pas pourquoi les travaux continuent sur les antennes du château d’eau. Après une première manifestation le mercredi 15 mai pour protester contre des opérations de maintenance, ils ont eu la désagréable surprise, hier, de voir débarquer de nouveau des techniciens. Et surtout le sentiment d’avoir encore une fois été bernés. « Nous avons découvert ce matin qu’un arrêté municipal avait été pris le 29 mai dernier pour interdire le stationnement dans la rue du château d’eau et ainsi permettre aux camions de la société intervenant pour Orange de monter jusqu’aux antennes ! Il a été affiché dans la nuit ou même très tôt ce matin ». D’ailleurs hier matin, les gendarmes étaient sur place pour demander aux personnes stationnées dans la rue de déplacer leur véhicule. « Si l’arrêté avait été affiché avant, nous aurions été alertés ! », reprennent les riverains en colère qui, pour protester ont décidé de garer leurs propres véhicules dans les autres rues du village, empêchant ainsi le camion d’accéder au site. « On ne peut rien nous dire, il n’y pas d’arrêté pour ces autres rues », continuent les opposants aux antennes relais.

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Peine durcie à 18 ans pour l’ex-propriétaire d’Eternit Suisse

Direct Matin

Créé le  03 juin 2013 à 18:54 | Dernière mise à jour le  03 juin 2013 à 19:08

Peine durcie à 18 ans pour l’ex-propriétaire d’Eternit Suisse

Peine durcie à 18 ans pour l'ex-propriétaire d'Eternit Suisse
Photo
ci-dessus
Un home passe devant des panneaux réclamant « Eternit: Justice » accrochés sur le tribunal de Turin, en décembre 2009

Un entrepreneur suisse a été condamné à 18 ans de prison lundi à Turin pour avoir provoqué la mort de près de 3.000 personnes, ouvriers ou riverains d’usines d’amiante d’Eternit en Italie, dans le plus grand procès au monde et premier au pénal sur la fibre tueuse.

La Cour d’appel de Turin a durci la peine de 16 ans de prison à laquelle Stephan Schmidheiny, ancien propriétaire d’Eternit Suisse et ancien actionnaire important d’Eternit Italie (de 1976 à 1986), avait été condamné en février 2012 en première instance, aux côtés du baron belge Louis de Cartier de Marchienne, ancien actionnaire et administrateur d’Eternit Italie au début des années 70.

M. Schmidheiny a été condamné pour « catastrophe sanitaire et environnementale permanente intentionnelle » et infraction aux règles de la sécurité au travail dans les usines de produits à base d’amiante-ciment (tubes, plaques, etc).

La Cour d’appel a en revanche abandonné les poursuites contre le baron Cartier, décédé le 21 mai à l’âge de 92 ans.

La défense de l’entrepreneur suisse a annoncé immédiatement un pourvoi devant la Cour de Cassation à Rome.

« Je suis indigné. Schmidheiny avait investi énormément dans la sécurité, 75 milliards (de lires, ndlr) à l’époque et n’en avait tiré aucun profit. Qui viendra investir en Italie dans ces conditions », a réagi avec véhémence l’un de ses avocats, Astolfo Di Amato.

A l’inverse, le procureur Raffaele Guariniello, qui avait requis 20 ans en parlant de « carences structurelles résultant de politiques industrielles décidées au niveau mondial », a qualifié le verdict d' »hymne à la vie ». « C’est un rêve qui devient réalité », a-t-il ajouté à propos d’une condamnation qui a couronné cinq ans d’enquête.

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Mauvaises ondes et VRAIES MALADIES

Mauvaises ondes 28/05/2013 à 13h21 

Chez Sophie, électrosensible mais pas dérangée

Sophie Caillat | Journaliste Rue89


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Sophie chez elle, dans l’Essonne, le 23 mai 2013 (Audrey Cerdan/Rue89)

La vie de Sophie a commencé à se rétrécir en septembre 2010, peu après le retour des grandes vacances. Presque chaque nuit, vers 2 heures du matin, elle se réveille en sursaut, puis ne parvient que très péniblement à se rendormir.

Au bout d’un mois d’insomnies, l’ingénieure de 40 ans, en pleine ascension professionnelle, se trouve épuisée, fait de la tachycardie, a des troubles de la mémoire. Sophie consulte son généraliste, qui lui prescrit un bilan sanguin et du magnésium. Rien à signaler. Bonne nature, grosse dormeuse, elle n’a aucune raison particulière d’être stressée et ne voit pas ce qui peut lui arriver.

« Comme si un flux me traversait »

Elle tient malgré tout jusqu’à Noël, avec la trêve des confiseurs elle a « l’impression que [s]on cerveau se remet à fonctionner ». Puis, en janvier, ses troubles repartent de plus belle. Elle remarque que certaines douleurs à la nuque et à la tête sont plus aiguës lorsqu’on téléphone près d’elle.

Un soir, elle roupille sur le canapé, pendant que son mari essaie son tout nouveau mobile. Il fait un mouvement, et là, elle sursaute :

« Je me suis sentie comme irradiée, comme si un flux me traversait. C’est compliqué à expliquer. »

Circonspect à l’idée que ce puisse être une réaction aux ondes, son mari propose un grand tour en voiture. Il lui fait mettre un bonnet sur les yeux et observe ses réactions pendant une heure. Verdict :

« Dès que je ne me sentais pas bien, mon mari a constaté que c’était à proximité d’une antenne ou d’un transformateur électrique. »

En regardant les symptômes de l’électrosensibilité sur Internet, Sophie se dit : « Pourvu que ce ne soit pas ça. »

Dans l’attente d’une « vraie » étude clinique

Elle nous a reçues dans le pavillon en meulière où elle est installée avec son mari, au cœur d’un petit village tranquille de l’Essonne. Seuls quelques aménagements intérieurs laissent voir que sa vie est ponctuée par ce handicap.

Dans la chambre de Sophie, un rideau agrémenté d’aluminium, pour limiter l’entrée des ondes (Audey Cerdan/Rue89)

Pour beaucoup, l’hypersensibilité aux ondes, ce sont ces gens qui se réfugient dans des grottes, s’enferment dans des cages de Faraday, semblant rejeter la civilisation dans sa globalité. Une phobie de quelques dérangés qui n’arrivent pas à mettre un nom sur leur dépression, en somme.

Reconnaissance

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a lancé une expertise de long terme sur les effets des radiofréquences et conclut pour l’instant à l’« incertitude » quand à la relation de cause à effet entre l’exposition aux champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences et les leucémies infantiles. Elle se penchera sur l’hypersensibilité l’an prochain.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé [PDF] en 2011 que les ondes étaient peut-être cancérigènes.

« Je n’y crois pas », me répond-on régulièrement quand je dis enquêter sur le sujet… Les malades, eux, aimeraient bien que ce ne soit pas une affaire de croyance mais de science dure, que les médecins connaissent les symptômes et sachent diagnostiquer.

C’est pour faire comprendre que sa maladie n’est pas psychologique que Sophie a accepté de prêter son visage et de nous faire entrer dans sa maison. Elle attend une vraie recherche clinique permettant de mesurer la sensibilité aux ondes, et pas ce qu’est en train de faire le professeur Choudat à l’hôpital Cochin, à Paris. Son collègue du collectif des électrosensibles, Manuel, explique pourquoi il ne faut rien en attendre :

« Les patients qu’il suit tiennent un journal de bord, indiquent comment ils se sentent, et ensuite on regarde le dosimètre qui leur a été confié pour voir quand ils ont été exposés.

Mais comme on leur a confié un dosimètre qui ne mesure que certaines gammes de fréquences et n’est pas adapté aux émissions de faibles niveaux ou de courte durée qui impactent les électrosensibles, on conclura que leur mal est psychologique. Ce que pense le professeur Choudat depuis le départ. »

« Mon cerveau était en danger »

Les symptômes se développent et deviennent de plus en plus clairs : des douleurs aiguës dans la poitrine et la nuque apparaissent lorsqu’on téléphone près d’elle ou qu’elle passe à côté d’une antenne.

Elle pensait que 40 ans était « l’âge où la vie commence » et elle va devoir enchaîner les arrêts de travail, jusqu’à la reconnaissance de son handicap. Ses trois premières semaines d’arrêt maladie, elle les passe à dormir et récupère lentement. « Par moments, j’avais 80 ans et comme un début d’Alzheimer », résume-t-elle.

Voir le document

(Fichier PDF)

Grâce à des séances chez l’ostéopathe, elle parvient à reprendre le contrôle de son rythme cardiaque. Son entourage l’épaule et son généraliste l’oriente vers le professeur Dominique Belpomme, président de l’Association pour la recherche thérapeutique anticancéreuse (Artac), l’un des rares à reconnaître les électrosensibles [voir le document ci-contre].

L’encéphalo-scan montre que le débit sanguin dans certaines zones du cerveau est insuffisant. Sur ses analyses sanguines et urinaires, le médecin observe un effondrement de la vitamine D et d’une protéine S100b, marqueur de souffrances cérébrales.

Sophie tente de retravailler, alternant arrêts maladie, télétravail, congés. Mais au retour des grandes vacances 2011, en à peine une semaine au bureau, les troubles repartent de plus belle.

« Comme on refusait d’aménager mon poste pour que je sois moins exposée, j’ai décidé d’arrêter les frais, mon cerveau était en danger. »

Sophie montre l’un de ses électroencéphalogrammes (Audrey Cerdan/Rue89)

Au bout de trois mois d’arrêt maladie, son traitement de fonctionnaire est divisé par deux, et elle touche actuellement le tiers de son salaire.

La maison départementale des personnes handicapés de l’Essonne où elle a déposé un dossier médical lui a reconnu fin 2012 le statut de travailleur handicapé, mais sans allocation.

Sophie demande à reprendre son emploi, à condition d’avoir un mi-temps thérapeutique, de pouvoir faire du télétravail, et de changer de bureau. Elle espère surtout que la justice admettra le statut de « maladie professionnelle ».

Des milliers d’euros de dépenses

Depuis deux ans, Sophie a aménagé sa vie en fonction de son électrosensibilité :

« Je vais mieux car je fais attention à moduler les périodes où je suis exposée avec des périodes de repos. »

Elle évite de se rendre plus de deux fois par semaine à Paris. Quand elle y va, par exemple pour chercher son extrait de papaye fermentée (un antioxydant) au meilleur prix, elle peine à monter les escaliers, a des rougeurs et mal à la poitrine.

Fini les concerts toutes les semaines et la vie à 100%, désormais son but quotidien est, dit-elle, de se « maintenir au-dessus de la ligne de flottaison ». Quand elle parle de son état, c’est comme s’il oscillait, à l’instar des ondes, entre des moments de bien-être, et d’autres où ça ne va pas du tout. Tout cela ne l’a pas rendue dépressive, mais un peu philosophe :

« La bonne nouvelle c’est qu’on peut aller mieux et devenir moins sensible en faisant attention, surtout si on se prend en charge dès le début. La mauvaise nouvelle c’est que l’organisme semble conserver une mémoire de ce à quoi il réagit et qu’il est prêt à repartir en vrille à la moindre occasion. »

Elle a dépensé quelques milliers d’euros dans l’aménagement de sa maison. Les huit premiers mois, elle a bricolé un baldaquin avec des couvertures de survie (dont la fine couche de métal atténue les ondes venues de l’extérieur) au-dessus du canapé-lit du salon.

A gauche, l’une des fenêtres de Sophie agrémentée d’un voilage métallique, pour limiter la pénétration des ondes ; à droite, Sophie montre un foulard tissé à base de fils métalliques, créé pour arrêter les ondes électromagnétiques (Audrey Cerdan/Rue89)

Puis, elle a fait installer un isolant spécifique dans la toiture, recouvert ses fenêtres de grillage type moustiquaire, remplacé les lampes fluo-compactes par des ampoules incandescentes, mis de l’aluminium sur le compteur électrique et la fenêtre près du lit…

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Radiofréquences: trois agences sanitaires font de la pédagogie

Le journal de l'environnement

Le 17 mai 2013 par Marine Jobert

Le portail de l'école Victor Hugo, à Rexpoëde (Nord).

Face au cancer de deux enfants d’un même village nordiste, les parents d’élèves ont saisi les agences sanitaires du pays pour déterminer si les trois antennes-relais à proximité de l’école pouvaient en être la cause. Tout en opposant une fin de non-recevoir à leur demande d’enquête sanitaire, les agences ont décidé pour la première fois de se déplacer pour (s’)expliquer. Exercice de transparence? Geste d’humanité? Besoin de partager leurs doutes? Réponses le 22 mai, à Rexpoëde.

C’est une première: trois agences sanitaires vont faire le déplacement jusqu’à Rexpoëde (Nord) pour tenir une réunion publique le 22 mai prochain dans ce village de 1.850 habitants. Qu’est-ce qui amène l’Institut de veille sanitaire (InVS), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et l’Agence régionale de santé (ARS) du Nord-Pas-de-Calais à dépêcher ainsi des spécialistes des questions de santé-environnement, ainsi que des radiofréquences, dans ce village à l’extrême nord des Flandres françaises? L’histoire débute à la fin des années 2000, quand des cancers sont diagnostiqués chez deux enfants. Le 30 novembre 2010, les associations Rexpoëde Environnement et Priartem[1] saisissent la Direction générale de la santé pour qu’une enquête sanitaire soit mise en œuvre à l’école primaire Victor Hugo. Trois antennes-relais directionnelles, montées sur une ancienne cheminée industrielle, sont implantées à 86 mètres de l’école, ce qui inquiète les parents.

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Santé: comment les industriels nous manipulent

Un long article à lire dans l’EXPRESS. Un jour on rajoutera à cette longue liste les champs électro magnétiques (CEM) et on pourra constater que les cheminements sont identiques.

Par , publié le 17/05/2013 à 21:04

Tabac, OGM, réchauffement climatique, amiante, polluants… Depuis des dizaines d’années, les industriels manipulent l’opinon à travers des études tronquées, parfois même en achetant des scientifiques. Démonstration. 

Santé: comment les industriels nous manipulent

Etudes « bidon », chiffres manipulés, paiements discrets de chercheurs: pour parvenir à leurs fins, les industriels rivalisent d’imagination.

Xin kun/IMAGINECHINA/AFP

285 pages bien tassées. 285 pages qui égrènent, un à un, les scandales sanitaires provoqués par les industriels, qu’il s’agisse de l’amiante, du tabac, des OGM ou encore du dérèglement climatique. Pendant des mois, Stéphane Foucart s’est plongé dans des documents officiels longtemps demeurés secrets. Des millions de pages à lire sur Internet, des centaines de rapports à éplucher, des dizaines d’interviews effectuées: le journaliste, spécialiste des questions d’environnement au Monde après être passé par L’Express, s’est livré à un travail de fourmi.  

Le résultat est impressionnant de rigueur. Il fait aussi froid dans le dos, à énumérer ainsi des travaux qui n’ont de scientifique que le nom. Sans parti pris, sans militantisme, Stéphane Foucart montre à quel point la science est aujourd’hui gangrénée par des enjeux économiques qui la dépassent parfois. Un livre bienvenu, que cette Fabrique du mensonge (Editions Denoël, 17 euros), à lire et à faire lire.

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