Ariège. La cité veut diminuer les émissions d’ondes


Publié le 25/09/2009 09:53 | P.-E. Pourquier

Alors que la mairie s’est portée volontaire pour être «ville pilote 0,6v/m», le wifi vient d’être supprimé des écoles primaires.

Le centre culturel est le seul point relais du centre-ville. C'est également le seul point relais appartenant à la municipalité. Photo DDM, Florent Raoul

Le centre culturel est le seul point relais du centre-ville. C'est également le seul point relais appartenant à la municipalité. Photo DDM, Florent Raoul
Le centre culturel est le seul point relais du centre-ville. C’est également le seul point relais appartenant à la municipalité. Photo DDM, Florent Raoul

Le wifi à l’école, c’est fini. Depuis quelques jours, toutes les écoles maternelles et élémentaires de Foix sont câblées. Les travaux ont eu lieu durant l’été. « C’est une problématique de santé, rappelle Jean-Pierre Delorme, membre du collectif Ariège haut débit sans wimax ni wifi. Les enfants sont beaucoup plus sensibles aux ondes. En attente d’éléments scientifiques que l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Affset) doit nous fournir prochainement, on encourage les écoles à réduire l’utilisation du wifi ou à câbler. » Décision à titre préventif, donc, mais la municipalité semble vouloir poursuivre ce type d’initiatives.

Le 15 juillet dernier, le conseil municipal a entériné l’inscription de la cité en temps que ville pilote 0,6v/m. Selon Danielle Delavergne, maire adjoint en charge de l’environnement, à la suite du Grenelle de l’environnement et de la demande de l’association Robin des toits, « le ministère de la Santé a demandé à des villes d’être pilotes » pour que les opérateurs de téléphonie mobile baissent leurs pics d’émissions, actuellement entre 41 et 61 volts par mètre.

« Donc, on s’est inscrit, raconte l’élue et il y a deux jours, nous avons reçu un questionnaire. »

Enquêtes

Au final, 20 villes seront désignées. Chacune des municipalités inscrites doit désigner un quartier, le nombre d’habitants au mètre carré. D’autres questions restent en suspens : qui paiera ? Quand est-ce que les villes seront désignées ? « C’est très flou, note Danielle Delavergne. En tout cas, l’objectif est de demander aux opérateurs d’émettre au plus bas niveau pour voir si ça marche. »

De son côté, la municipalité a demandé à un organisme indépendant, le Centre de recherche et d’information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques non ionisants (Criirem) de faire des mesures dans différents lieux de la ville pour connaître les points les moins nocifs. Une même enquête diligentée par les opérateurs avait déjà été menée par Veritas. « Le contrôle avait eu lieu entre 9 heures et midi, se rappelle Danielle Delavergne. J’ai demandé au technicien si c’était l’heure des pics et il m’a répondu que c’était plutôt entre midi et deux et après 18 heures. »


Huit antennes relais quadrillent la ville

Actuellement, le centre-ville de Foix est épargné par les antennes relais. Trois lieux les accueillent, dont un municipal : le centre culturel, la gare de la SCNF et la tour du Capitany. « La législation ne nous permet pas d’intervenir quand il y a installation d’une antenne, explique Danielle Delavergne, maire adjoint en charge de l’environnement. On peut juste refuser celles qui sont posées sur un bâtiment public. »

Du coup, la municipalité ne sait pas si une antenne a été modifiée. Danielle Delavergne a remarqué, il y a quelques jours, par exemple, en passant devant en voiture, que celle du Capitany était différente. L’une des antennes a effectivement été modifiée, selon le site Internet de l’Agence nationale des fréquences (ANFR) le 17 juillet dernier.

L’agglomération de Foix compte huit points d’antennes dont un à Vernajoul et un autre à Arabaux.

La plus vieille antenne, celle de la tour Capitany, a été implantée en 1999.

Facebooktwitterlinkedinmail

Faut-il interdire le portable aux ados ?


  Publié le 18/09/2009 08:42 – Modifié le 18/09/2009 à 15:24 | Gil Bousquet

Santé. Le Grenelle pourrait donner raison aux scientifiques qui demandent une interdiction.

Ado

Ado
DDM

Un nouveau cartable, une nouvelle trousse… et un nouveau téléphone portable ? Plus que jamais, les écoliers et collégiens accros aux textos réclament à leurs parents un mobile et la tentation est grande pour ces derniers d’offrir le téléphone dernier cri si pratique pour garder le contact avec leur progéniture. 20 % des écoliers et 73 % des collégiens posséderaient un mobile. Mais cette facilité ne présente-t-elle pas des risques pour la santé de ces enfants ?

De nombreuses associations et des scientifiques au premier rang desquels le médecin et chercheur David Servan-Schreiber, réclament des pouvoirs publics la prise en compte d’un principe de précaution qui passerait par l’interdiction du portable pour les enfants.

L’association PRIARTéM, qui s’est notamment opposée à la commercialisation de mobiles spécifiquement destinés aux enfants de moins de 8 ans, a compulsé plusieurs études édifiantes. « Une équipe de chercheurs américains et danois indique que les enfants exposés aux champs électromagnétiques de la téléphonie mobile in utero ou pendant leur enfance ont 80 % plus de risques de souffrir de problèmes comportementaux et d’hyperactivité », explique l’association, qui souligne également que « des chercheurs de l’Université de Porto Alegre ont montré que le cerveau d’un enfant absorbe 60 % de plus de rayonnement que celui d’un adulte. »

Pour l’heure, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) recommande depuis 2005 une meilleure information des parents sur les risques d’exposition. L’Association française des opérateurs mobiles (Afom) a ainsi édité des fiches explicatives. L’agence demande aussi aux professionnels du secteur de renoncer aux mobiles pour enfant et de ne pas cibler les enfants dans leurs publicités.

Aujourd’hui, les pouvoirs publics vont aller plus loin. Dans le cadre du Grenelle 2, actuellement en cours d’examen au Parlement, la commission des Affaires économiques du Sénat a proposé début juillet une interdiction du portable aux élèves de moins de 14 ans. La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, au sortir du Grenelle des Ondes s’était déjà prononcée pour une interdiction à l’école primaire.

En attendant que soit officiellement décidée une interdiction, plusieurs chefs d’établissements, excédés notamment par les sonneries intempestives des appareils en cours, ont décidé de bannir le portable.


Zoom

Servan-Schreiber pour interdire

Le 15 juin 2008, un groupe de 20 experts internationaux rassemblés par le chercheur David Servan-Schreiber, auteur du best-seller « Anticancer », alertait l’opinion à propos de l’utilisation des téléphones portables. L’appel insistait sur le fait que les champs électromagnétiques émis par les téléphones portables doivent être pris en compte en matière de santé. Et cela avant même les résultats, imminents, de l’étude internationale Interphone, d’ores et déjà controversés. « Interphone ne pourra pas trancher la question qui lui a été posée parce qu’elle manque de recul », déclarait hier au Point le docteur Servan-Schreiber. « Les enfants sont en première ligne. Des chercheurs suédois ont montré qu’utiliser un téléphone portable avant 20 ans pourrait augmenter d’un facteur cinq le risque de cancer. Il faut proscrire l’usage du portable au-dessous de 12 ans et le déconseiller avant 15 », poursuit le chercheur. Un vrai défi au vu de l’explosion des usages : selon le baromètre TNS-Sofres-Afom 73 % des 12-14 ans et 94 % des 15-17 ans possèdent un mobile qui sert tout à la fois à téléphoner, filmer, photographier et surfer sur internet. La génération mobile ne semble pas prête à déconnecter…


Deux principaux de collèges témoignent

« Les élèves filmaient les cours et les diffusaient sur internet »

Dans plusieurs collèges de l’agglomération toulousaine, plusieurs chefs d’établissement n’ont pas attendu ce débat sur les téléphones portables pour en interdire l’utilisation. « Chez nous, à l’intérieur des bâtiments, l’utilisation est tout simplement interdite. Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, dès que l’élève passe la grille d’entrée, je ne veux plus voir un seul téléphone mobile ! » explique un principal d’un collège du centre ville de Toulouse. Cette interdiction d’utilisation qui est permise par la loi a même été stipulée dans le règlement intérieur du collège. Pourquoi bannir l’utilisation des mobiles ? « Parce que ça devenait invivable. Au moins deux élèves sur trois possèdent un portable dans cet établissement, les sonneries commençaient à perturber les cours » raconte le principal. Plus grave, les élèves se filmaient entre eux et même les professeurs pendant leurs cours et postaient le tout sur leurs blogs. « Compte tenu des problèmes de droit à l’image, j’ai préféré prendre cette mesure » raconte-t-il. Sans même aborder les questions de santé, le principal veut que les enfants « communiquent normalement entre eux, en se parlant, sans s’envoyer des SMS alors qu’ils sont à deux mètres l’un de l’autre ». Sur un peu plus de 300 élèves, seules une dizaine d’infractions a été constatée depuis la rentrée. Ce collège toulousain est même allé plus loin puisqu’il a aussi interdit l’utilisation de tous les lecteurs de musique MP3.

À gratentour, les profs sont aussi interdits de portables !

Dans la banlieue de Toulouse, Norbert Codina, principal du collège Claude-Cornac interdit aux élèves « et » à tout le personnel de téléphoner dans l’établissement. « Ce qui est valable pour les uns l’est aussi pour les autres » déclare-t-il. Petite exception : la salle des profs. « S’il un élève est pris avec un portable, je le confisque et je le rends aux parents. S’ils veulent vraiment téléphoner il y a un point phone à disposition dans le collège » rappelle Norbert Codina. Aucun parent n’est venu se plaindre contre ce règlement qui figure dans le règlement intérieur. « Je vais même faire signer ce dernier par les parents pour leur rappeler les règles du bien vivre ensemble » prévient le principal.

Facebooktwitterlinkedinmail

Des villes-tests pour en finir avec les guéguerres locales sur les antennes-relais

                 
     LE MONDE | 17.09.09 | 15h59  •  Mis à jour le 17.09.09 | 16h04

Le Grenelle des ondes, dont l’issue en mai avait déçu les associations de protection de l’environnement, vient néanmoins de satisfaire une de leurs demandes majeures : expérimenter une diminution de l’exposition aux radiofréquences des antennes relais de téléphonie mobile à 0,6 volt par mètre (contre 41 à 61V/m aujourd’hui). 0,6 V/m, le chiffre tant attendu par l’association Robin des toits et tant décrié par les opérateurs de téléphonie mobile sera étudié au même titre que toutes les valeurs “comprises entre 41 et 61V/m et une valeur basse de 0,1”, comme le précise l’appel lancé vendredi 18 septembre par le comité opérationnel chargé de l’expérimentation. Ce comité rassemble les représentants de l’Etat, des élus, des associations et, des opérateurs sous la présidence du député socialiste François Brottes. La société civile dont la méfiance envers les ondes des antennes et des portables ne se dément pas, aura eu raison de la réticence des industriels, contraints de se plier à l’exercice.

Avant même son annonce officielle, plus d’une centaine de villes et villages se sont portés candidats à l’expérimentation. Mais “entre 10 et 20” seulement figureront parmi les heureux élus. Urbaines, pavillonnaires, semi-rurales ou rurales, ces zones – car l’expérimentation ne concernera pas des communes à part entière mais des “alvéoles” de diffusion des ondes – devront être “représentatives des situations existantes”, souligne M. Brottes. La liste sera fixée fin novembre.

L’initiative est attendue avec impatience dans de nombreuses communes de gauche, de droite ou du centre, soucieuses de retrouver une certaine sérénité après des mois, voire des années de guéguerres locales.
A Tourcoing, l’idée du maire socialiste, Michel-François Delannoy, est de retrouver une certaine autorité dans un domaine où la décision municipale est contestée. L’arrêté municipal, voté à l’unanimité, fixant un moratoire d’un an dans l’installation de nouvelles antennes-relais, a en effet été retoqué par le préfet.
Comme son confrère du Nord, le maire (sans étiquette) de Grambois (Vaucluse), dont le petit territoire de 1 155 habitants est situé “sur le parc naturel du Lubéron”, est en butte à des citoyens mécontents. Depuis, il cherche un arrangement honorable avec les opérateurs. Son objectif à lui est de signer un armistice acceptable par toutes les parties.

Commune emblématique s’il en est, Courbevoie, qui abrite une brassée de sièges sociaux dont celui de SFR, est aussi candidate. Son maire UMP, Jacques Kossosvski, est déterminé à faire prévaloir l’argument de santé publique sur toutes les autres considérations. Et depuis 2007, toutes ses décisions – dont le retrait du Wi-Fi dans les écoles ou l’interdiction d’installer une antenne Bouygues qui lui a valu une condamnation – vont dans ce sens. “A 0,6 V/M, il n’y a aucun danger. Au-dessus, on ne sait pas”, plaide son adjoint aux nouvelles technologies, Michel Chambers. Les opérateurs contestent ? “Nous considérons que c’est un problème technique” qui leur échoit, conclut-il. Autrement dit, à chacun son métier.
Brigitte Perucca     

Facebooktwitterlinkedinmail

Antenne relais : chantier stoppé


 NORD LOIRE  samedi 12 septembre 2009


Une cinquantaine de riverains ont empêché hier soir l’implantation de l’antenne relais.

La tension est montée d’un cran, hier, dans le quartier de l’ancienne gare. Prévenus de la pause de l’antenne relais sur le terrain de Réseau ferré de France, une cinquantaine de riverains se sont mobilisés hier soir, vers 21 h 30, devant le site. « Nous sommes arrivés juste avant les ouvriers de la société qui devaient procéder au câblage électrique. Nous avons fait barrage en plaçant symboliquement une chaîne et un verrou sur la grille d’accès. Empêchant du même coup la grue de passer et de procéder à l’implantation de l’antenne », explique Gérard Lagueyrie, habitant des Charmilles. Après quelques échanges verbaux musclés avec les représentants d’Orange, le maire Bernard Aunette a été appelé : « Ils étaient tous assez remontés, je craignais un débordement, j’ai donc pris un arrêté pour stopper le chantier jusqu’à nouvel ordre, au nom du respect de l’ordre public. » Quitte à aller devant la justice… « Cette décision sera sans doute contestée devant le tribunal administratif, mais en tant que maire, je ne peux tolérer cette situation. On ne met pas les gens et la municipalité devant le fait accompli. Nous attendons donc maintenant une concertation, avec la préfecture et Orange. »

S.T.

Facebooktwitterlinkedinmail

Le courant ne passe pas autour des antennes relais


   Publié le 09/09/2009 04:35 | LaDepeche.fr

Les trois antennes devraient être implantées sur un immeuble

à l’entrée de la rue de la République comme l’indique le dessin

du projet présenté par Danielle Deloche. Photo, Chantal Longo.

Dominique Forestié, imprimeur au numéro 23 de la République, évoque une « troublante coïncidence ». Le commerçant faisant là allusion à la disparition d’un panneau de chantier. Qui se trouvait, quelques heures auparavant, non loin de l’entrée de son imprimerie. Un panneau qui indiquait qu’une installation d’une structure métallique servant de support pour des antennes de 3 mètres de hauteur allait être implantée sur le toit de l’immeuble faisant face à celui où il réside.

« Au début, indique Jean Forestié, j’ai pensé qu’il s’agissait d’un permis de construire concernant la réfection d’un appartement ou quelque chose dans ce genre-là. Mais en y regardant d’un peu plus près, je me suis aperçu qu’il ne s’agissait pas du tout de cela. » Après un passage par la case mairie pour être mieux informé, Jean Forestié a vu ses interrogations se traduire en inquiétudes. La future implantation de trois antennes relais pour le compte des sociétés SFR SA et Sogetrel SA fut ainsi mise à jour, déclenchant un véritable branle-bas de combat dans une bonne partie de la rue de la République et de ses alentours. Et une pétition d’être mise en… chantier. Pour dire non à cette implantation.

« C’est Juste devant mon oreiller »Jean Forestié ne manque pas d’arguments convaincants pour dire son opposition à l’arrivée de ces antennes relais qui pourraient être placées juste devant sa ligne d’horizon. « Je vais me trouver à voir ces antennes depuis mon oreiller. Elles  sont prévues à quinze mètres à peine à vol d’oiseau de ma chambre. Il y a aussi pas mal de locataires dans mon immeuble. Tout cela est inquiétant au niveau des problèmes de santé que ce type d’installation peut entraîner. Même si les différents rapports traitant de ce chapitre sont assez controversés. Et puis les gens ne veulent pas habiter sous des antennes. ça entraîne, ipso facto, une baisse de la valeur des immeubles, c’est incontestable. » Sur la partie technique, Jean Forestié qui a trouvé un précieux appui auprès de sa plus proche voisine, Danielle Deloche (voir ci- dessous), livre ces arguments : « Je pense que nous risquons de nous retrouver face à u n système du genre 3 G avec 3 antennes qui couvrent chacune 120 degrés. Vous multipliez donc par trois et vous arrivez à 360 degrés. Il n’y aura donc aucune zone qui échapperait à leur rayonnement. Tout le monde sera concerné par ce phénomène » Sur le futur immédiat de ce dossier, le chef d’entreprise montalbanais a conscience des difficultés qui vont se présenter à lui et à ses amis du voisinage. « C’est un peu la lutte du pot de terre contre le pot de fer mais on peut tout de même regretter, qu’une fois de plus, la démocratie ait été sérieusement écornée dans cette affaire. On a l’impression que tout cela a été fait un peu en catimini ». Où l’on en revient à la « disparition » du fameux panneau…

Jean-Philippe Laulan

Facebooktwitterlinkedinmail

Antennes-relais : "L’accumulation de taxes peut avoir des effets pervers"


   LEMONDE.FR | 08.09.09 | 16h04  •  Mis à jour le 08.09.09 | 16h15

anine Le Calvez, présidente de l’association Priartem (Pour une réglementation des antennes-relais de téléphonie mobile), réagit à l’annonce par le ministère de l’économie de la création d’une nouvelle taxe sur les antennes de téléphonie mobile, destinée à compenser partiellement la suppression de la taxe professionnelle.

Priartem plaide depuis longtemps pour la création d’une taxe verte sur les antennes. Comment accueillez-vous la nouvelle taxe proposée par le gouvernement ?

En premier lieu, rappelons que cette taxe ne s’inscrit absolument pas dans le cadre du Grenelle de l’environnement. C’est une mesure d’ordre purement fiscal, un simple transfert d’argent, qui vise à compenser la suppression de la taxe professionnelle. Les préoccupations de santé et d’environnement en sont volontairement absentes. Du point de vue de la communication du gouvernement, l’objectif est double : compenser une perte d’argent, mais aussi montrer aux Français qu’il se préoccupe des antennes-relais.

Quelles pourraient être les conséquences de cette taxe sur l’implantation des antennes de téléphonie mobile ?

Si le montant de la taxe est bel et bien fixé à 1 000 euros par an et par antenne, je crains que ça ne soit pas assez dissuasif pour en limiter le nombre, et ce n’est pas le but du gouvernement, d’ailleurs. En revanche, l’accumulation de taxes peut avoir des effets pervers. La Cour de justice des communautés européennes a autorisé le mois dernier les municipalités à taxer la présence d’antennes-relais sur leur commune, à hauteur de 2 500 euros par antenne et par an. L’empilement de ce type d’impôts pourrait inciter les opérateurs à restreindre le nombre d’antennes et à augmenter leur puissance. Et surtout, plus les mesures s’accumulent, plus notre projet d’une taxe “verte” s’éloigne.

A quoi pourrait ressembler une “taxe verte” sur les antennes-relais ?

Nous plaidons pour une taxe “verte” dont le produit alimenterait un fonds de recherche consacré aux effets des antennes sur la santé et sur l’environnement. La recherche sur les effets de la téléphonie mobile est déjà très limitée en France. Le conseil scientifique de la fondation Santé et Radiofréquences, qui mène une bonne part des recherches sur le sujet en France, a menacé de dissoudre son conseil scientifique si elle n’obtenait pas des garanties de la part du gouvernement sur les crédits alloués à la recherche scientifique. Si cette structure disparaît et qu’on ne crée pas de taxe en vue de lever des fonds, il n’y a plus de recherche.

Nous sommes par ailleurs oppposés à une taxation liée à chaque site d’implantation. Nous plaidons pour un réseau unique, établi en concertation avec tous les opérateurs. Le réseau actuel n’est pas rationnel. Les opérateurs s’implantent là ou ça leur rapporte le plus d’argent. Quant aux pylônes installés dans les zones blanches [sans couverture de téléphonie mobile], ils sont financés par les conseils généraux, c’est-à-dire par l’argent du contribuable. Une taxation verte basée sur le chiffre d’affaires des opérateurs et non sur leur lieu d’implantation permettrait de compenser cette injustice.

Propos recueillis par Audrey Fournier

Facebooktwitterlinkedinmail