COMPTEURS INTELLIGENTS : INVASION DE DOMICILE ?

contaminations-chimiques.info  vendredi 10 juin 2011 Par Denis Lebioda, dans Ondes Electro-Magnétiques

L’excellente revue québecoise “La maison du 21° siècle” publie un article très intéressant de son rédacteur en chef André Fauteux.

Où l’on se rend compte que les craintes et critiques émises sur la pertinence de l’installation par EDF/ERDF des compteurs “intelligents” Linky n’est pas une lubie franco-française. Et que les mêmes problèmes sanitaires se posent tout autant Outre-Atlantique…

Par André Fauteux
Publié par : http://www.21esiecle.qc.ca/compteurs-intelligents-invasion-de-domicile
Le : Juin 2011
L’idée semblait brillante. Des compteurs d’électricité ou de gaz qui utilisent des radiofréquences pour transmettre sur de longues distances vos données de consommation et qui pourraient un jour reporter l’usage de certains appareils énergivores en période de pointe, alors que les tarifs seront plus élevés. Hydro-Québec teste présentement environ 3 000 de ces compteurs dits intelligents à Saint-Jean-sur-Richelieu, Trois-Rivières, Sept-Îles et Val-d’Or. Toutefois, ce projet pilote inquiète sérieusement les personnes hypersensibles à la pollution électromagnétique. D’ici 2017, Hydro-Québec compte remplacer tous les vieux compteurs analogiques résidentiels par cette nouvelle technologie digitale. Toutefois, ces compteurs dits « intelligents » inquiètent sérieusement les personnes hypersensibles à la pollution électromagnétique. En effet, elle risque de mettre en péril leur dernier refuge contre les méfaits sanitaires de l’électrosmog. « Pour moi, ce serait une catastrophe, je n’aurais d’autre choix que de déménager », affirme José Levesque, un résidant de Saint-Colomban, dans les Basses-Laurentides.

En mai 2009, l’homme de 40 ans, père de deux adolescents, a dû quitter définitivement son emploi d’installateur et programmeur de centrales de téléphonie sans fil dans des magasins et usines à grande surface. Ces systèmes sont semblables aux routeurs d’ordinateurs Wi-Fi et aux téléphones sans fil résidentiels (dont l’usage est déconseillé en vertu du principe de précaution par les gouvernements allemand et suisse), sauf qu’ils sont dotés de plusieurs antennes relais. Exposé pendant huit ans aux micro-ondes émises par ces systèmes, M. Levesque est soudainement devenu électrosensible à la fin de 2005. « Au début, ça pinçait dans mon oreille lorsque je téléphonais. Ensuite, j’avais beau utiliser une oreillette, j’étais étourdi et mon oreille bourdonnait. Puis en me levant un matin, je marchais comme un gars saoul et j’entendais un timbre comme un détecteur de fumée dans mon oreille. » Il a ensuite compris qu’une faible exposition à des micro-ondes augmente la tension artérielle dans sa tête : « Mon visage devient engourdi, j’ai mal à la tête, et si je persiste à rester là de nombreuse heures, je peux même saigner du nez ou des vaisseaux sanguins peuvent éclater dans mes yeux. Ça m’est déjà arrivé dans un hôpital du centre-ville doté d’émetteurs de téléphonie et Wi-Fi! »

En visite chez un ami, il a d’ailleurs éprouvé ce même mal de tête avant de découvrir qu’Hydro-Québec avait installé un compteur sans fil sans en avertir le propriétaire. « J’ai mesuré les ondes avec mon lecteur de radiofréquences et ça tapait au fond, à plus de 2 000 microwatts par mètre carré » (µW/m2). » Au moins deux groupes d’experts américains (bioinitiative.org et buildingbiology.net) recommandent de ne jamais être exposé à plus de 10 µW/m2 et idéalement de s’en tenir à 0,1 µW/m2.

L’expérience californienne

En Californie, le fournisseur d’énergie Pacific Gas & Electric avait déjà installé deux millions de ces nouveaux compteurs avant de découvrir que certains étaient imprécis, entraînant des surfacturations. En outre, 2 000 personnes se sont plaintes de symptômes attribués aux brèves mais intenses pulsations de micro-ondes qu’ils émettent périodiquement. Une vingtaine de municipalités ont imposé un moratoire d’un an sur leur installation, et le représentant démocrate de San Rafael, Jared Huffman, a pour sa part demandé une enquête sur leurs effets sanitaires.

Malgré ces plaintes et bien qu’aucune étude n’ait encore été réalisée sur l’innocuité des compteurs sans fil, les autorités affirment que les technologies sans fil sont sécuritaires : « Santé Canada n’a aucune raison scientifique de considérer l’usage des téléphones cellulaires ou des équipements Wi-Fi comme dangereux pour la santé », nous écrivait récemment Christelle Legault, attachée de presse au ministère fédéral. Quant à José Levesque, plusieurs médecins lui ont dit ne pas pouvoir traiter l’électrosensibilité : « Certains avaient peur de perdre leur droit de pratique car cette condition n’est pas reconnue par le Collège des médecins du Québec ».

De nombreux Ontariens se plaignent également de malaises attribués aux compteurs sans fil du fournisseur d’électricité Hydro One, relate Martin Weatherall, un résidant de Stratford, dans la région de Kitchener. Cet ancien policier devenu électrosensible dirige l’Initiative canadienne pour arrêter la pollution électromagnétique sans fil et électrique (www.weepinitiative.org). Depuis que ces compteurs ont été installés, dit-il, des citoyens de Stratford se plaignent de problèmes de sommeil, de maux de tête, de vertiges, de cauchemars, de colères inexpliquées, d’animaux malades, etc. Des symptômes qui ne se résorbent que lorsque cesse l’exposition, par exemple en couchant au sous-sol, en recouvrant les murs avec un revêtement d’aluminium ou en quittant leur domicile.

Explications techniques

Ces compteurs dits intelligents sont « très préoccupants », affirme un expert en électrosmog basé au Wisconsin, Dave Stetzer, sur son site Web electricalpollution.com. « Ils vous exposent à des radiofréquences (dont des micro-ondes) de façon continuelle et sans votre consentement. Vous êtes exposés aux émissions de tous les compteurs dans votre secteur car ils ont une portée de transmission de plus de 2 milles (3,2 km). C’est ce qui expliquerait pourquoi une personne dont le compteur transmet seulement une fois par heure peut avoir des problèmes de sommeil. » Cependant, la situation serait encore plus dangereuse si un répétiteur est installé sur votre maison. Certains de ces appareils compilent les données sur la consommation de jusqu’à 500, voire 1 000 maisons, plus de 100 fois par minute dans le cas du modèle de Trilliant Networks utilisé par Hydro One, rapporte Martin Weatherall.

Selon Dave Stetzer, les objectifs visés avec les compteurs intelligents pourraient être atteints en toute sécurité par d’autres moyens. Par exemple, en envoyant périodiquement de l’information par fil téléphonique ou par câble.

Chez Hydro-Québec, l’attaché de presse Danielle Chabot affirme qu’on n’a pas encore choisi la technologie qui sera retenue pour le projet Lecture à Distance, prévu en 2011. « Un deuxième projet pilote avec environ 25 000 compteurs est prévu à l’été 2011, dans des zones urbaines et rurales, soit : Montréal, Boucherville et la MRC Memphrémagog. »

Enfin, à savoir si la société d’État accommodera les électrosensibles comme José Levesque qui a demandé de conserver son compteur filé, Mme Chabot a répondu : « Il est trop tôt à ce stade-ci du projet pour définir les orientations compte tenu que nous n’avons pas finalisé le choix technologique. Toutefois, pour chaque projet déposé à la Régie de l’énergie, Hydro-Québec procède aux études requises : environnement, santé, etc. Ce dépôt à la Régie de l’énergie est prévu en 2012. »

Pour plus de détails, voici un article de notre numéro d’été 2011 : Le groupe écologiste qui a déclenché la guerre à l’industrie des gaz de schiste s’intéresse au dossier des compteurs intelligents. Selon une étude américaine, dans certains cas, par exemple si vous étiez situé à trois pieds d’un compteur intelligent qui émettrait souvent, votre dose d’exposition aux radiofréquences pourrait dépasser celle d’un usager moyen du téléphone cellulaire.

Lire aussi !

le site du collectif québécois Sauvons nos enfants des micro-ondes.
Compteurs AQLPA (format pdf)

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VIDEO : OMS – les téléphones portables sont "peut-être cancérogènes" – C à dire – France 5 – 03/06/2011

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Des experts internationaux rassemblés à Lyon sous l’égide du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), une agence de l’OMS, ont statué, mardi 31 mai 2011, sur le risque éventuel de l’usage du téléphone portable, un appareil que possèdent et utilisent, en majorité quotidiennement, plus de 60 millions de Français. Classées désormais en catégorie 2B, les ondes électromagnétiques émises notamment par ces mobiles sont, selon eux, “possiblement cancérigènes”.

Avec cette décision, indique Etienne Cendrier, porte-parole de l’association Les Robins des toits, “l’OMS prend un peu ses distances avec le lobby de la téléphonie mobile, parce que l’on avait, un peu comme dans l’histoire du tabac ou de l’amiante, des scientifiques qui disaient : ’Pas de soucis’, mais qui étaient payés ou étaient en lien direct avec l’industrie. Donc là, l’OMS commence à reconnaître le risque lié au portable et aux technologies sans fil. Parce que c’est les radiofréquences qui ont été mises dans la catégorie 2B”.

Aujourd’hui, poursuit-il, “il y a beaucoup de gens dans le corps médical qui disent qu’il y a effectivement une augmentation” des cancers. “Moi, je ne suis pas médecin, je ne peux pas faire le lien, mais il faut quinze à vingt ans pour que les cancers se développent. Le corps médical nous dit : de plus en plus de gens sont atteints. Ils parlent d’épidémie de cancers du cerveau. Est-ce que c’est lié à cela ou pas ? Je ne le sais pas.” Mais, nous, avec Les Robins des toits, “nous sommes là pour le principe de précaution. Je parlais précédemment du tabac ou de l’amiante. Dans l’histoire de l’amiante, il y a un élément impartial qui arrive assez vite. En 1919, les compagnies d’assurances britanniques et américaines ont cessé de couvrir les risques sanitaires liés à l’amiante. Depuis 2000, les principales compagnies d’assurances mondiales refusent de couvrir les risques liés aux émissions d’ondes électromagnétiques et très récemment, en octobre dernier, la Lloyd’s, qui est une de ces très grandes compagnies, a sorti un rapport où elle compare le dossier de l’amiante à celui de la téléphonie mobile. Et on ne peut pas dire que c’est des gens partiaux”, dit-il.

Chez Les Robins des toits, “nous ne prônons pas l’interdiction du portable, sauf pour deux catégories de personnes : les femmes enceintes – qui devraient ne pas l’utiliser tout le temps de la gestation – et les enfants – qui ne devraient pas en avoir, même en kit mains-libres. Pour nous, la technologie est arrivée il y a une quinzaine d’années dans nos vies, mais les enfants de maintenant sont exposés in utero et dès qu’ils naissent. Or”, souligne notre invité, “ce que donnera plus tard ce type d’expositions, on n’en sait rien. Donc, il faut prendre le principe de précaution.”

Par ailleurs, il est conseillé aux hommes de ne pas mettre leur téléphone portable dans leurs poches de pantalon, car “il y a des risques qui sont mis en avant par certains scientifiques sur la fertilité. Il vaut mieux également avoir le bon vieux réveil que le portable, à côté de soi lorsque l’on dort, car en fait, le téléphone portable quand il est en veille, tire toutes les six minutes vers une antenne-relais pour que l’on puisse vous repérer, donc il faut éviter ce ’flash d‘ondes’, on va dire”.

Enfin, l’OMS préconise de limiter à “pas plus de trois minutes” les conversations avec un téléphone portable et de faire une pause de “deux heures” entre chaque appel. “Cela, personne ne le fait. Il faut donc changer son mode de fonctionnement” et que “les gens soient conscients que le danger commence à être connu”, déclare Etienne Cendrier.

Réagissez aux propos de l’invité

Rappel des faits

Le 31 mai 2011, l’OMS annonçait avoir classé comme “cancérogènes possibles” les rayonnements électromagnétiques des téléphones portables.

Sur le plateau de “C à dire ?!”, Etienne Cendrier, porte-parole et fondateur de l’association Robin des toits, commente les conséquences politiques et comportementales que cette décision pourrait induire.

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La révolution du portable : Les dangers de l’addiction

    Par Pr Chems Eddine Eddine Chitour.

«La science a fait des hommes des dieux avant qu’ils ne deviennent des hommes.» 
Jean Rostand (Pensée d’un biologiste)
 
Un pavé dans la mare le 31 mai, l´OMS publie une étude concernant les dangers potentiels du portable. Cette organisation, on s´en souvient, a été discréditée lourdement dans l´affaire de la grippe aviaire et précédemment dans son rôle de caisse de résonnance de l´Aiea dans l´affaire de Tchernobyl où le drame a été minimisé sur instruction. Comment alors comprendre ce revirement vertueux quand on sait que depuis près de vingt ans, c´est une véritable guerre de tranchées que se livrent les barons mondiaux de la téléphonie mobile et les Etats et les sociétés civiles. Globalement et pendant longtemps, les études sur la nocivité des ondes électromagnétiques ont été financées par…les lobbys, ce qui fait que les résultats étaient, on l´aura compris, favorables aux fabricants de portables.
 
La téléphonie mobile, ou téléphonie cellulaire, est un moyen de télécommunication par téléphone sans fil. Ce moyen de communication s´est largement répandu à la fin des années 1990. La téléphonie mobile est fondée sur la radiotéléphonie, c´est-à-dire la transmission de la voix à l´aide d´onde radioélectrique (fréquences dans la bande des 900 et 1800 MHz). Le téléphone mobile semble réussir là où ont échoué des technologies antérieures: devenir un couteau suisse numérique. Comme ce dernier, le téléphone mobile tient dans la poche, est relativement simple à utiliser et recouvre une multitude de fonctions liées au nomadisme. En 2007, le nombre de souscripteurs de téléphone mobile était supérieur au nombre de lignes de téléphone fixe dans 191 pays et territoires sur un total de 197 pour lesquels les données sont disponibles. (1)

Les dangers de l’utilisation  portable
 
L´OMS relève que les risques d´accident de la circulation sont multipliés par 3 ou 4 lors de l´utilisation de mobiles (que le conducteur utilise ou non un kit «mains libres»). Une étude de l´administration américaine pour la sécurité sur les autoroutes, la National Highway Traffic Safety Administration (Nhtsa), a relevé qu´aux États-Unis en 2005, à un instant donné, environ 6% des conducteurs utilisaient un téléphone tenu en main en conduisant (soit 974.000 véhicules à un moment donné), et que 0,7% des conducteurs téléphonaient avec un écouteur/microphone déporté, et que 0,2%des conducteurs étaient en train de composer un numéro.(1)
 
On sait que les effets des radiofréquences sont de plus en plus dangereux. Ils se caractérisent surtout par la perte de myéline, substance gainant les fibres nerveuses à 100 MHz les radiations pénètrent tout le cerveau, toute la moelle et tout l´oeil. Selon une équipe de chercheurs de l´université de Coblence, les champs électromagnétiques perturberaient les abeilles dont le sens de l´orientation est basé sur les champs magnétiques terrestres et qui émettent des signaux de 180 à 250 hertzs dans leurs danses de communication.
 
Déjà dans une étude en l´an 2000, l´attention a été attirée sur les dangers des ondes électromagnétiques: «Maux de tête, troubles auditifs, picotements de la peau, clignements oculaires, pertes de mémoire, troubles de la concentration, bourdonnements d´oreilles…» Les études contradictoires se multiplient pour démontrer les dangers des téléphones portables. Parmi les risques liés à l´utilisation de la technologie des ondes radio, deux sembleraient avoir une incidence directe sur notre cerveau. Les effets thermiques sont les plus palpables. En effet, l´utilisation continue d´un mobile pendant 20 minutes fait augmenter la température des tissus en contact de 1° Celsius. C´est alors le cortex, la partie la plus sensible du cerveau se trouvant à proximité de l´oreille, qui absorbe cette fluctuation thermique. Second danger: l´émission par l´antenne d´ondes ultracourtes de très hautes fréquences émises au niveau de l´antenne qui sont absorbées pour moitié par la tête de l´utilisateur.
 
« D´après de nombreux spécialistes, il est possible, à terme, que l´ADN cellulaire soit lésé, ce qui provoquerait des tumeurs cancéreuses. Les kits mains libres (systèmes de plus en plus répandus d´oreillette permettant de téléphoner tout en conduisant) mis récemment sur le marché, font l´objet d´études aux conclusions contradictoires: augmentation de 30% des radiations absorbées par le cerveau selon une enquête britannique, réduction jusqu´à vingt fois des ondes électromagnétiques transmises vers le cerveau, d´après une récente étude israélienne. Suivant l´étude menée par Which, le magazine de l´Association britannique des consommateurs, celui-ci affirme que les kits mains libres pourraient augmenter la transmission des ondes au cerveau. En effet, les chercheurs ont établi que le fil qui va du téléphone à l´oreille agirait comme une antenne véhiculant trois fois plus de radiations au cerveau de l´utilisateur qu´un portable utilisé classiquement. Au contraire, répond l´étude menée par les Israéliens: l´éloignement de l´oreille du télépone au fil du kit mains libres réduirait jusqu´à 20 fois le niveau des ondes électromagnétiques transmises vers le cerveau». (2)

En se basant sur une revue de littérature d´études épidémiologiques, l´OMS a conclu en 2005 qu´il est peu probable que l´exposition aux ondes électromagnétiques des téléphones mobiles ait des conséquences néfastes sur la santé des usagers. Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) coordonne l´étude internationale «Interphone» qui vise à préciser les liens éventuels entre l´utilisation des mobiles et le cancer. Il s´agit de la plus grande enquête épidémiologique menée sur le sujet. En mai 2010, les premiers résultats de l´étude Interphone ont été publiés dans la revue International Journal of Epidemilogy. Les premiers résultats publiés, portant sur l´observation de 10.700 personnes dans treize pays, concluent qu´«aucune augmentation du risque de gliome ou de méningiome n´a été observée en relation avec l´utilisation du téléphone mobile. (…) Ce consensus pourrait être complètement bouleversé avec la publication, le 31 mai 2011, du dernier rapport du Centre International de recherche sur le cancer, dépendant de l´OMS: à l´opposé de ses conclusions de 2010, le Circ a en effet, conclu que l´utilisation des téléphones portables entraîne un risque accru de développer un gliome. Par conséquent, les champs de radiofréquence sont désormais classés dans la catégorie 2B des cancérogènes potentiels. (1)
 
L´agence de recherche sur le cancer, écrit Paul Benkimoun de l´Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué, mardi 31 mai, que l´usage des téléphones portables devait être considéré comme «peut-être cancérogène pour l´homme». Cette classification marque une évolution notable, alors que le téléphone mobile compte 5 milliards d´abonnés dans le monde. A l´heure où les experts rendaient leur avis, le site de l´OMS indiquait encore qu´il «est clair que si les champs électromagnétiques ont un effet sur le cancer, une augmentation du risque ne sera qu´extrêmement petite». (…) Les travaux menés chez l´animal ont abouti à «des preuves limitées d´un risque», a déclaré le docteur Samet. Interrogé sur le problème du conflit d´intérêts – qui a provoqué le retrait d´un des experts initialement pressentis -, le docteur Straif a assuré que la question «était prise très au sérieux par le Circ et que la décision n´avait subi aucune influence de la part des opérateurs». (3)
 
« A la lumière de conclusions de l´OMS sur le danger des ondes, Corinne Lepage en appelle au principe de précaution. Au nom du principe de précaution, constitutionnel, le législateur pourrait-il imposer le port de l´oreille, face à un téléphone portable «potentiellement cancérigène»? C´est en tout cas l´idée lancée par la députée européenne (Cap21) Corinne Lepage. Les conclusions du Centre international de recherche sur le cancer de l´OMS, rendues le 31 mai, selon lesquelles il y a «un risque accru de gliome, un type de cancer du cerveau associé à l´usage du téléphone mobile», lui inspirent la réflexion suivante: «Soyons pragmatiques, on ne va pas faire baisser l´utilisation des portables (il y a cinq milliards d´abonnés dans le monde, Ndlr). Mais on peut imposer aux constructeurs une ergonomie qui empêche l´utilisation sans oreillette.» (4)
 
C´est la première fois que l´OMS fait un lien aussi direct entre cancer et téléphone portable. En effet, malgré les multiples études et alertes d´associations anti-antennes relais ou d´organisations comme le Priartem, le débat sur le caractère dangereux ou non des téléphones portables, a toujours été sur le mode de l´affrontement, entre soupçons de lobbying et contre-études. Pour nous au quotidien, il est recommandé de privilégier les kits mains libres avec oreillettes, le haut-parleur, qui permet d´éloigner le téléphone de l´oreille pendant la conversation, l´envoi de textos à la place d´un appel, le téléphone fixe notamment. Il est aussi recommandé d´éviter si possible de téléphoner pendant longtemps à l´intérieur d´endroits confinés (ascenseurs ou voiture), car les ondes électromagnétiques émises sont plus puissantes, du fait de la réduction de la surface. Quant aux enfants, du fait de leur croissance, leur cerveau plus fragile, est doublement plus exposé aux ondes électromagnétiques. Ils doivent donc être le moins exposés possible aux téléphones portables. (5)
 
 
Les  énormes enjeux économiques
 
Selon plusieurs observateurs, les enjeux économiques du secteur sont tels que les opérateurs de téléphonie mobile créeraient des conflits d´intérêts en finançant partiellement les recherches sur la question pour mieux en contrôler les résultats. Les chercheurs Heny Lai et Ross Adey ont tout deux renoncé à continuer à travailler respectivement pour le Wireless Technology Research Center et Motorola qui souhaitaient orienter ou censurer les résultats de leurs expériences. L´épidémiologiste américain George Carlo a affirmé en 2007 que les études «financées par l´industrie ont six fois plus de chances de ne rien trouver que celles qui sont financées de façon indépendante.» Selon lui, «95% des études sont financées par l´industrie. L´industrie contrôle quasiment la science et la diffusion des informations scientifiques. Elle contrôle la façon dont le public perçoit ou ne perçoit pas les dangers». En France, même l´Académie de médecine a priori neutre et non «manipulable», déclare pour sa part que «le principe de précaution ne saurait se transformer en machine alarmiste, surtout quand plusieurs milliards de portables sont utilisés dans le monde sans conséquences sanitaires apparentes depuis 15 ans». (1)
 
On l’aura compris,  les enjeux économiques se chiffrent par milliards, d´où une omerta qui a longtemps régné sur les risques pour la santé des téléphones portables, mais la vérité finit toujours par percer les barrières de toutes natures. En janvier 2011, le nombre d´abonnements à la téléphonie mobile passe à 5 milliards, selon un rapport de l´ONU. L´usage du téléphone portable a explosé dans les pays les plus pauvres, là où le réseau téléphonique fixe est souvent embryonnaire. En 2008, trois abonnements sur quatre (soit trois milliards) ont été souscrits dans les pays en voie de développement, contre un sur quatre en 2000.
 
Le cabinet d´audit AT Kearney a publié en 2009 une étude sur l´impact environnemental de la téléphonie mobile. Il estime que la consommation en énergie d´une heure de conversation téléphonique équivaut à celle d´un lave-linge à 40°C. De plus, l´émission de CO2 des 3,5 milliards de téléphones portables en circulation dans le monde s´élève à 40 millions de tonnes, soit l´équivalent de 21,5 millions d´automobiles de petite cylindrée.
 
Sociologie du portable et néfaste addiction
 
Le téléphone portable brouille la limite, auparavant assez imperméable, entre vie professionnelle et vie privée, notamment en période de vacances. Le téléphone portable, devenu objet multimédia généraliste, provoque des phénomènes de dépendance psychologique personnelle. Certains lui reprochent de supprimer les «temps morts», désormais consacrés à des conversations, des SMS ou des jeux, et qui permettaient notamment l´observation, la réflexion, etc. Le mobile a habitué le citoyen du début du xxie siècle à pouvoir joindre n´importe qui n´importe quand. Certains lui reprochent de créer un sentiment d´urgence et d´impatience artificiel, brouillant la hiérarchie entre ce qui est important et ce qui ne l´est pas.
 
Il faut reconnaître que les téléphones portables permettent de s´exprimer de diverses manières, qui se sont beaucoup développés ces dernières années. Cette polyvalence, ce renouvellement constant des fonctionnalités, vise la cible privilégiée des adolescents. Sans doute l´adolescent est-il un individu idéologiquement malléable, mais il n´empêche que tout est mis en oeuvre pour qu´il achète, renouvelle ses achats, consomme en masse.
 
En 2005, une étude de la London Business School affirmait aussi que, chaque fois que le taux d´équipement en mobiles d´un pays augmente de 10%, le PIB croît de 0,5%. Voilà pour la doxa néo-libérale. Il n’empêche que cette information de l’OMS a jeté la panique ; On parle maintenant  de kit main libre  pour sauver le marché juteux des portables tout en créant un autre segment pour la fabrication de ces kit main libre ; Pourtant, beaucoup de scientifiques disent que l’oreillette et le fil qui la relie au portable agissent  comme antenne décuplant ainsi le flux d’onde.. Faisons confiance aux fabricants ;  nul doute qu’ils proposeront une autre question qui leur permettra de gagner du temps et de l’argent.
 
On peut s’interroger sur  la valeur ajoutée d’un portable  à coté d’autres priorités , notamment pour les citoyens des PVD qui en face du monde des technologies de l’information et de la communication à défaut, de la voie royale du savoir utile, ils y entrent par une voie dérobée et par effraction, ne goutant que le côté ludique sans lendemain et c’est là  la grande arnaque.
 
L´addiction, à titre d´exemple est particulièrement significative en Algérie où on compterait plus de 20 millions de portables pour 35 millions d´habitants. Est-ce pour autant que le portable crée de la richesse? Nous ne le croyons pas. L´Algérie transfère chaque année l´équivalent de 2 milliards de dollars et on comprend que la bataille soit féroce entre les différents opérateurs. L´utilité du portable est de loin discutable, créant des habitudes de consommation qui ne sont pas le fruit d´un effort, un portable scotché à l´oreille pour parler dans le vide comme le recommande un opérateur, est non seulement inutile, coûteux mais pourrait amener à de nouvelles pathologies coûteuses pour la société. Est-ce cela le développement?
 
Plus largement, la citation de Jean Rostand est d´une brûlante actualité ;  des technologies de plus en plus dangereuses, du fait qu´elles n´ont pas été éprouvées sur la durée,  sont mises sur le marché pour le plus grand bien de cette mondialisation-laminoir qui fabrique des consommateurs qui ne pensent pas mais qui dépensent en victimes consentantes. Ces découvertes insuffisamment mâtures doivent être mieux encadrés et les docteurs Faust qui proposent ces  nouvelles technologies  doivent prendre toutes leurs responsabilités    Doit-on laisser , la mondialisation, cette machine du diable pour reprendre l’expression du philosophe Dufour, broyer  dans  sa marche vers l’abîme, aussi des rapports sociaux  qui ont littéralement explosé  alors qu’ils ont mis des siècles à se sédimenter? disparaître en une ou deux générations ?  La question reste posée.

Professeur Chems Eddine  Chitour
 
Ecole Polytechnique enp-du.dz

1. Téléphonie mobile: Encyclopédie Wikipédia http://fr.wikipedia.org /wiki/T%C3%A9l%C3%A9phonie_mobile – cite_note-1

2. Le téléphone portable est-il dangereux pour la santé?
http://www.doctissimo.fr/html/sante/mag_2000/mag1/sa_1649_telepho_ porta.htm  (mai 2000)
 
3. Paul Benkimoun: Pour l´OMS, le téléphone portable peut être cancérogène Le Monde 01.06.11
 
4. Sophie Verney-Caillat: Portable «cancérigène», oreillette obligatoire? Rue89 01/06/2011
 
5. Le téléphone portable dangereux pour la santé? Ses ondes seraient potentiellement cancérigènes, Staff Culturefemme 2 juin 2011
 

Chems Eddine Chitour est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.  Articles de Chems Eddine Chitour publiés par Mondialisation.ca
Source :  http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=25147

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Fukushima : Midi-Pyrénées, une des régions les plus touchées

  • Post category:Nucléaire

   PUBLIÉ LE 26/05/2011 08:24 – MODIFIÉ LE 26/05/2011 À 11:13 | PHILIPPE RIOUX

Fukushima comme Tchernobyl

Fukushima comme Tchernobyl

L’arrivée sur l’Europe d’un nuage radioactif après l’accident survenu à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, avait conduit le gouvernement à assurer que les leçons de Tchernobyl – le fameux nuage s’arrêtant prétendument à nos frontières – avaient été tirées. Cette fois-ci, c’est en toute transparence que les Français connaîtraient la réalité des retombées radioactives. Jusqu’à hier, ce scénario n’avait souffert d’aucune faille. Las ! La Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) a jeté ce mercredi un pavé dans la marre en demandant au Premier ministre d’ouvrir une enquête indépendante sur de « graves dysfonctionnements » concernant l’évaluation des retombées radioactives.

« Nous publions une carte qui prouve que la France a été contaminée dès le 22 mars, soit deux jours avant la date indiquée par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Cette contamination n’a pas concerné seulement le sommet du Puy-de-Dôme mais les trois quarts de la France et plus particulièrement le Sud-Ouest », expliquait hier à La Dépêche, Corinne Castanier, directrice de la Criirad.

« Cela paraît invraisemblable que ces mesures importantes n’aient pas été communiquées en temps et en heure ; tout comme cela paraît invraisemblable qu’il y ait eu une erreur de la part d’experts de l’IRSN.

Selon nous, l’IRSN était tellement obnubilé par ses modélisations mathématiques qu’il a tout misé dessus pour démontrer coûte que coûte que ses prévisions d’une arrivée du nuage le 24 mars étaient bonnes. Lorsque les mesures du 22 lui sont parvenues, l’IRSN n’a pas dit qu’il s’était trompé de 48 heures. Mentir pour protéger une réputation et une modélisation au détriment de l’information du public, c’est très grave. Il y a une dimension de scandale. Que se passera-t-il lorsqu’il y aura un grave incident nucléaire en France ? », s’interroge Corinne Castanier, qui estime que, même si l’impact sanitaire de la radioactivité mesurée reste limité, les populations sensibles (femmes enceintes, enfants) auraient pu recevoir plus tôt les recommandations d’usage sur la consommation de produits laitiers ou de légumes.

Contacté par nos soins, le cabinet de la ministre de l’Écologie n’avait pas réagi hier soir au courrier de la Criirad.

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Source :  http://www.ladepeche.fr/article/2011/05/26/1090779-fukushima-notre-region-plus-touchee.html

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Après "Fumer tue", bientôt "Le téléphone tue" ?

  

Après les conclusions de l’Organisation mondiale de la santé, deux associations souhaitent que des messages d’alertes soient inscrits sur les téléphones portables suivant l’exemple de ce qui existe déjà sur les paquets de cigarettes.

Les associations vuelent aussi interdire les publicités sur les téléphones portables

Les associations vuelent aussi interdire les publicités sur les téléphones portables MaxPPP


Les messages « Téléphoner tue » ou « Une utilisation prolongée du portable peut accroître les risques de cancer » inscrits sur les appareils ne relèvent pour le moment que de la fiction. Pourtant deux associations souhaitent que cela devienne réalité et ont écrit aux ministres de l’Ecologie et de la Santé une lettre ouverte allant dans ce sens.  Agir pour l’environnement et Priartem (Pour une réglementation de l’implantation des antennes relais de téléphonie mobile) estiment qu’après les bonnes résolutions prises « l’inaction du gouvernement est scandaleuse ». « Les décisions toujours à venir du Grenelle des ondes sont soumises à un hypothétique consensus entre acteurs aux intérêts profondément divergents » ajoutent-elles.

En conséquence, les associations demandent aux ministres « d’interdire la possession des portables pour les enfants de moins de 14 ans », ou « de proscrire par décret » « toute publicité incitant à l’usage du portable ».  Agir pour l’environnement et Priartem vont même plus loin et demandent au gouvernement « d’obliger les opérateurs et équipementiers à inscrire en toutes lettres et sur tous les portables la mention  “Une utilisation prolongée du portable peut accroître les risques de cancer”». Les écologistes veulent aussi « empêcher la commercialisation de tout équipement entraînant une exposition chronique aux ondes électromagnétiques chez les enfants et bébés, comprenant les babyphones, portables pour enfants et balises GPS ».

« La responsabilité du gouvernement pourra être engagée »

Après la cigarette, les associations souhaitent donc que le téléphone portable devienne le nouveau cheval de bataille de la politique sanitaire du gouvernement. Taxes à répétition, interdiction de la publicité, campagnes de communication, inscriptions et photos dissuasives, on sait quels moyens sont capables de déployer les pouvoirs publics lorsqu’ils s’emparent d’un sujet. Il est évident que les constructeurs d’appareils ne veulent donc pas se retrouver dans l’œil du cyclone.

Après l’envoi de cette lettre, les associations ne comptent pas en rester là. Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’Environnement affirme qu’ils vont « relancer les cabinets ministériels pour obtenir un rendez-vous » et souligne que si rien n’est fait la « responsabilité du gouvernement pourra être engagée » dans le désastre sanitaire qui se profile selon eux.

Par Romain Katchadourian

Source :  http://www.francesoir.fr/actualite/sante/apres-fumer-tue-bientot-telephone-tue-106858.html


Voir aussi : http://www.bienpublic.com/fr/accueil/article/5188043/Telephonie-mobile-les-ondes-pointees-du-doigt.html

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Chat’ avec Elisabeth Cardis, du Centre international de recherche contre le cancer (Circ) de l’OMS – Le Monde.fr – 01/06/2011

Chat' avec Elisabeth Cardis, du Centre international de recherche contre le cancer (Circ) de l'OMS - Le Monde.fr - 01/06/2011   par    robin-copie-10.jpg

Dans un chat sur LeMonde.fr, Elisabeth Cardis, chercheuse au Centre de recherche en épidémiologie environnementale de Barcelone (CREAL), explique que “la meilleure méthode pour diminuer son exposition, c’est de tenir le téléphone loin de son corps quand on l’utilise. Si c’est juste pour le porter sans communiquer, il n’y a pas d’exposition”.    

Sylvain : Comment se fait-il que des résultats probants apparaissent aujourd’hui, alors que des précédentes études ne concluaient pas à la dangerosité des ondes ? Qu’est-ce qui a changé ? Les études ou autre chose ?

Dr Elisabeth Cardis : Ce qui a été fait dans la monographie du CIRC [Centre international de recherche sur le cancer, agence spécialisée de l’OMS basée à Lyon] entre le 24 et le 31 mai, c’est une revue critique de toute la littérature scientifique publiée à ce jour. Cela prend en compte bon nombre d’études déjà discutées dans la presse et les études publiées dans les dernières semaines. On avait un groupe d’experts de différentes disciplines qui ont revu les études épidémiologiques, les études animales, les mécanismes. C’est un gros travail d’essayer de mettre tout cela ensemble pour en tirer les conclusions sur les dangers éventuels des radiofréquences.

Une évaluation de ce genre n’avait pas encore été réalisée jusqu’à présent, et nous disposons en plus de quelques nouvelles publications qui sont sur le point de sortir.

Re4Qube : Pourquoi, plus de quinze ans après l’apparition des premiers portables, ne sommes-nous finalement aujourd’hui toujours pas beaucoup plus avancés sur les risques qu’ils nous font encourir?

Il faut savoir que le cancer est une maladie qui met beaucoup d’années à se développer. Et même si on a commencé à utiliser le téléphone portable vers la fin des années 1980 ou le début des années 1990, il y avait au début peu d’utilisateurs et ils avaient une utilisation beaucoup plus faible que celle d’aujourd’hui.

Donc jusqu’à présent, on a manqué de recul et on a manqué d’informations sur les gros utilisateurs et l’utilisation à long terme pour évaluer s’il y avait un risque.

Pour certains agents cancérigènes, le délai d’apparition entre l’exposition et le cancer peut être de vingt ou trente ans, voire plus.

Bruno : Aujourd’hui que le Conseil de l’Europe rejoint l’avis du Parlement européen pour demander la baisse des puissances, l’arrêt du Wi-fi dans les écoles, le CIRC n’a-t-il pas un métro de retard, avec des études qui portent sur des utilisateurs d’il y a dix ans, dont les “gros” sont ceux qui utilisaient le portable une demi heure… par jour !

Le CIRC cette semaine n’a pas publié les résultats de son étude. Ce qu’il a fait, c’est de revoir toute l’information scientifique sur les risques possibles, toutes les études animales, toutes les études sur les mécanismes, et toutes les études épidémiologiques.

Cela dans le but de décider s’il y avait un risque ou non. Et cette évaluation qualitative sur l’existence ou pas d’un risque est le mandat des monographies du CIRC.

Les résultats des monographies du CIRC sont ensuite utilisés par d’autres organismes nationaux et internationaux pour faire des recommandations en termes de protection ou d’intervention.

Mais avant d’agir ou de faire des recommandations, il est très important de faire une évaluation critique sur toute l’information scientifique.

Romain : Qu’est-ce que la reconnaissance par l’OMS du risque représenté par les téléphones portables va changer concrètement ? Les lobbies téléphoniques ne sont-ils pas extrêmement puissants ?

Les lobbys téléphoniques sont sans doute très puissants, mais la reconnaissance par le CIRC est le début d’un processus qui implique différentes actions au niveau international et national. En particulier, par exemple aux Etats-Unis, en Californie, chaque agent défini comme possiblement cancérigène par le CIRC est ensuite considéré pour une réglementation possible.

C’est une évaluation très respectée par les agences de réglementation au niveau national et international.

Babette : Est-il vrai que de nombreuses études faites sur la dangerosité du portable sont en fait financées par les compagnies téléphoniques elles-mêmes ? Si oui, peut-on vraiment se fier aux résultats avancés qui étaient jusque-là relativement rassurants ?

Il y a effectivement des études financées par les compagnies. Dans les publications des journaux scientifiques, les auteurs sont obligés, maintenant, de déclarer leurs sources de financement et leurs conflits d’intérêts possibles.

C’est quelque chose qui est déjà pris en compte par les éditeurs de journaux scientifiques et qui est aussi pris en compte, évidemment, dans les revues critiques que l’on a faites cette semaine de la littérature scientifique.

Bruno : Pourquoi le CIRC a-t-il mis tant de temps pour conclure à un risque étant donné que les études citées datent d’il y a des années ?

Le CIRC, dans son évaluation, a évalué aussi les études qui ont été acceptées pour publication la semaine dernière. En fait, le CIRC a un programme à très long terme pour évaluer la dangerosité des différents agents de notre environnement, et il décide de son calendrier en fonction des dates auxquelles sont attendues les publications des études les plus importantes.

Et le CIRC savait depuis quelques années que de grosses études épidémiologiques et expérimentales étaient en cours, et qu’on en attendait les résultats cette année. C’est pourquoi il a décidé de faire sa réunion cette semaine. Mais évidemment, dans sa revue, il revoit toutes les études publiées, y compris celles publiées il y a vingt ans.

Il revoit tout ce qui existe sur le sujet, aussi bien les études anciennes que les études récentes.

Bruno : Vous disiez dans un article de presse : “L’étude ne met pas en évidence un risque accru de tumeur, mais en même temps, on ne peut pas conclure qu’il n’y a pas de risque”, ce n’est pas un peu une réponse de Normand ?

C’était une réponse lors de la publication du premier article international sur Interphone. Ses premiers résultats n’ont effectivement pas mis en évidence une augmentation globale du risque de tumeur cérébrale chez les utilisateurs de portables. Mais en même temps, on a vu une augmentation du risque chez les plus forts utilisateurs, et surtout ceux qui avaient une tumeur dans le lobe temporal, qui est la partie la plus exposée du cerveau.

Cela suggère qu’il peut y avoir un risque, mais ce résultat, s’il n’est pas corroboré par d’autres études, peut être également dû à un biais, ou au hasard, donc on ne pouvait pas en tirer une conclusion catégorique. C’est pourquoi on a dit : on n’a pas prouvé qu’il y a un risque, mais on n’a pas non plus démontré qu’il n’y en a pas.

Ce qui est très important, car certaines personnes interprètent le fait de ne pas montrer un risque dans une étude épidémiologique comme voulant dire que ce risque n’existe pas. Alors que, parfois, en épidémiologie, on n’a pas la puissance ou le recul nécessaire pour conclure.

Jk : Est-ce que vous pourriez nous dire ce qu’est exactement le centre de recherche pour lequel vous travaillez ?

Je suis épidémiologiste, je dirige un groupe sur les effets des rayonnements au Centre de recherche en épidémiologie environnementale de Barcelone. C’est une fondation financée par divers ministères de Catalogne et d’Espagne. Nous avons aussi beaucoup de financements spécifiques de la Commission européenne et de l’Agence nationale américaine pour la santé.

C’est une agence dont le but est de faire de la recherche en santé publique afin d’assurer la protection des populations contre les risques environnementaux possibles. Jusqu’en 2008, je dirigeais le groupe “rayonnements” au CIRC, qui est l’agence de recherche sur le cancer de l’OMS.

Etienne : Je vous fais remarquer que les gros utilisateurs de vos études épidémiologiques étaient les faibles utilisateurs d’aujourd’hui, d’où la question de la pertinence de votre travail…

Je suis tout à fait d’accord que les gros utilisateurs de l’étude sont des utilisateurs normaux ou faibles aujourd’hui. D’où la préoccupation que nous avons en voyant les résultats de ces études.

C’est pour cela que j’ai, à plusieurs reprises déclaré, qu’en l’absence de conclusions plus définitives, il est utile de prendre des précautions. Et il est très facile de minimiser son exposition, en utilisant par exemple la fonction haut-parleur de son téléphone, ou un kit mains libres, ou en envoyant des textos. Et il est important donc d’éduquer surtout les jeunes pour qu’ils prennent de telles précautions et limitent ainsi leur exposition.

Plazvor : Je voulais savoir quand commence le risque de cancer ? Combien de temps doit-on passer quotidiennement sur son portable pour voir se développer un cancer ?

Rita et Alexandre du Bréi : Y a-t-il une différence entre le fait d’utiliser le portable trois heures d’affilée ou durant trois heures réparties pendant la journée ?

Pour l’instant, le risque de cancer n’est pas démontré. La classification du CIRC est 2B, c’est-à-dire peut-être cancérigène. Il est donc difficile de dire à quel niveau il y a un risque si le risque n’est pas démontré. Les études actuelles semblent de plus en plus indiquer que si risque il y a il est possible qu’il ne soit pas détectable avant cinq ou dix ans, ou plus. Mais on ne peut pas le quantifier.

Des études sur les tendances temporelles de l’incidence du cancer dans différents pays n’ont pas mis en évidence pour l’instant d’augmentation des tumeurs cérébrales en relation avec l’augmentation de l’utilisation des portables.

Donc a priori, s’il y a un risque, il ne s’agit pas d’un risque très large au niveau individuel ni d’un facteur qui a un effet très rapide. Mais pour l’instant, nous ne pouvons pas quantifier le risque.

Gomra : Est-ce que le fait d’avoir un portable dans la poche, près du corps ou pendant la nuit sur la table de nuit à côté du lit sont des facteurs dangereux qui pourraient provoquer un cancer ?

Le portable émet des radiofréquences quand il est utilisé pour envoyer des informations. Donc s’il est sur la table de nuit pendant la nuit et que vous ne parlez pas et n’envoyez pas d’informations, il n’y a pas d’exposition.

Dans la poche, s’il est utilisé par exemple avec un kit mains libres pour parler, la partie du corps la plus près du téléphone sera exposée.

Donc il peut y avoir un risque. Il faut peut-être souligner que l’exposition décroît très rapidement avec la distance entre le téléphone et le corps. Donc l’éloigner de quelques centimètres réduit énormément l’exposition.

Bruno : Le risque 2B correspond au risque de la laine de verre et des vapeurs d’essence, il n’est donc pas nul ?

C’est une question compliquée. La catégorie 2B est une catégorie qualitative. Elle ne juge pas l’ampleur du risque, mais l’état de nos connaissances sur le risque. Donc il y a beaucoup de produits classifiés 2B, certains sont probablement cancérigènes mais nous n’en avons pas encore la preuve ; d’autres ne sont peut-être pas cancérigènes mais quelques études ont pu suggérer des augmentations de risques dus au hasard ou à des biais.

On ne peut donc pas vraiment comparer la laine de verre et le portable. C’est vraiment l’état des connaissances qu’on évalue.

Romain : Dans les zones peu desservies, la recherche quasi permanente d’un réseau par le téléphone génère-t-elle des radiofréquences ?

Patrice : A ma connaissance, un portable émet toutes les six minutes pour allez chercher son antenne-relais, est-ce vrai ?

Il est vrai que le téléphone portable se connecte périodiquement avec le réseau pour donner sa position. Je ne connais pas la fréquence, mais c’est une connection très courte, donc les niveaux cumulés émis sont très différents de ceux qu’on peut avoir pendant une conversation avec le téléphone à l’oreille.

Dans une zone où il y a une mauvaise couverture, quand on utilise le téléphone pour essayer d’appeler, il va probablement émettre à sa puissance maximum, alors que dans des zones avec une bonne couverture, la puissance moyenne émise sera généralement plus faible.

Choubaka : Quels sont les cancers auxquels on est le plus exposé en utilisant son téléphone ?

Olivier : Le cerveau est-il l’organe le plus menacé ? Dans le cas ou d’autres organes seraient exposés, que recommanderiez-vous par rapport à la façon de porter son téléphone portable ?

Actuellement, comme la majorité des gens utilisent leur téléphone à l’oreille, les zones les plus exposées sont la peau, l’oreille et une partie du cerveau dans la zone la plus proche de l’antenne.

C’est pour cela qu’on a étudié le risque de tumeur du cerveau et du nerf auditif dans nos études.

La glande parotide est aussi située près de l’antenne du téléphone. A l’avenir, si les gens utilisent leur téléphone dans la poche, l’exposition sera dans les zones du corps proches de la poche.

Comme je l’ai dit, l’exposition diminue très rapidement avec la distance. Donc si on utilise le téléphone en mains libres, en le posant sur une table ou en le tenant à la main ou dans un sac à main, l’exposition sera presque nulle.

Romain : Est-il préférable de garder son portable ailleurs que dans sa poche de pantalon ?

Je crois que la meilleure méthode pour diminuer son exposition, c’est de tenir le téléphone loin de son corps quand on l’utilise. Si c’est juste pour le porter sans communiquer, il n’y a pas d’exposition.

Patrice : Les enfants et les adolescents sont-ils plus exposés aux dangers des ondes ?

S’il y a un risque, il est probable qu’il soit plus important chez les jeunes. Pour plusieurs raisons : d’abord, on sait que le système nerveux central continue à se développer pendant l’enfance et l’adolescence, donc il peut être plus sensible aux effets des ondes.

De plus, pour des raisons anatomiques, pour la même utilisation à l’oreille, le cerveau, dans les zones les plus exposées, recevra une dose de radiofréquences plus élevée, car chez les jeunes, l’oreille est plus fine et le crâne est plus fin, donc l’antenne est plus proche des tissus du cerveau.

Xavier : Ces études relatives aux téléphones permettent-elles de conclure quelque chose sur les ondes WiFi ? Y a-t-il des similitudes ?

Philippe : Peut-on réellement considérer l’utilisation quotidienne du WiFi comme potentiellement dangereuse ?

L’évaluation qui a été faite est une évaluation sur les radiofréquences, et pas seulement sur le téléphone. Les études qui ont contribué à l’évaluation sont des études sur le téléphone, parce que c’est ce qui a été le mieux étudié jusqu’à présent. Mais a priori, le groupe de travail a classé toutes les ondes de radiofréquence dans le groupe 2B.

Simplement, en ce qui concerne notre exposition de tous les jours, la source d’exposition la plus élevée, de loin, est le téléphone qu’on tient près de sa tête.

Les niveaux d’exposition au WiFi ou aux stations de base sont beaucoup plus faibles et donc le risque, s’il existe, devrait être aussi beaucoup plus faible.

Il faut noter que nous démarrons une grosse étude multinationale chez les jeunes dans quatorze pays, qui s’appelle “Mobile Kid”. Dans cette étude, nous étudierons non seulement les téléphones portables, mais aussi les téléphones portatifs domestiques, les WiFi et les autres sources de radiofréquence dans notre environnement général.

Evan : Le bluetooth* est-il dangereux à long terme ? (*Kit mains libres par bluetooth)

Le bluetooth émet aussi des radiofréquences, comme le portable, mais à des niveaux beaucoup plus faibles que les GSM. En revanche, les niveaux sont proches des téléphones de nouvelles génération, les 3G.

Krm : Concernant le déploiement de la 4G, des études d’impact sanitaires ont-elles été menées en amont ?

Le problème, en épidémiologie, c’est qu’on étudie des effets à long terme, surtout pour le cancer. Donc il est difficile de réaliser des études épidémiologiques en amont, puisqu’on n’a pas de population exposée à étudier.

Charly : Les niveaux d’exposition des nouveaux téléphones sont-ils plus forts que les anciens ?

Non, ils sont beaucoup plus faibles.

Gomra : Qu’en est-il, en terme de dangerosité, des portables du type Smartphone qui reçoivent des mails et possèdent un GPS ?

Les téléphones, quand ils reçoivent, n’émettent pas. Ce qui nous concerne en terme d’exposition, c’est quand le téléphone émet. Donc si vous envoyez un mail, c’est comme envoyer un SMS, ce sera une exposition très, très courte, juste quand on appuie sur “send”.

C’est une exposition beaucoup plus courte que celle qu’on a quand on parle au téléphone.

Mais le fait de recevoir des informations – GPS, mail – n’implique pas d’exposition.

Raphaëlle : Pourrait-on imaginer une housse de protection qui arrête les ondes néfastes ?

Je sais qu’il y a différentes organisations qui ont essayé de développer des systèmes pour arrêter les ondes. Mais le problème, c’est que si les ondes ne passent pas, le téléphone ne marche pas, donc on ne peut pas communiquer. Ou alors le téléphone émet à sa puissance maximale.

Donc je crois que le meilleur moyen de réduire l’exposition, c’est plutôt d’éloigner le téléphone en l’utilisant en mains libres.

Jean : Avez-vous vu le reportage de Sophie Le Gall “Mauvaises ondes” qui fait état des pressions des opérateurs et fabricants de téléphones sur les laboratoires de recherche ? Avez-vous déjà subi des pressions ou vous a-t-on déjà refusé des crédits de recherche ?

Je n’ai pas vu ce reportage, car il n’a pas été diffusé en Espagne, et il n’était plus disponible sur Internet. Je sais qu’il y a sûrement des pressions sur certains chercheurs. Quant à moi, les sources de financement que je reçois pour les études sont des sources gouvernementales, de la Commission européenne et d’autres sources qui n’ont pas d’intérêts particuliers dans les résultats.

La seule exception étant l’argent que nous avons reçu dans le cadre de l’étude Interphone des opérateurs et des constructeurs, mais ceci s’est fait à travers l’Union internationale contre le cancer, qui servait de pare-feu, nous garantissant toute indépendance dans notre travail et nos publications.

Et les agences qui nous finançaient n’avaient accès aux publications que moins d’une semaine avant qu’elles soient rendues publiques et n’avaient aucun droit de nous demander d’y changer quoi que ce soit.

Les termes de cet accord sont disponibles sur le site web du CIRC depuis 2001.

Chat modéré par François Béguin

Source : http://www.lemonde.fr/planete/chat/2011/06/01/telephone-portable-et-cancer-ou-commence-le-risque_1530364_3244.html#ens_id=1524133
 
Commentaire Robin des Toits : Nous vous recommandons, ainsi que le Criirem, de ne pas laisser votre téléphone sur votre table de chevet car ce dernier envoie des salves régulièrement pour donner sa position à l’antenne-relais la plus proche. Par ailleurs un téléphone portable en veille non éteint n’est pas totalement inactif et vient perturber l’activité cérébrale.
Notez qu’il est possible d’utiliser son portable en réveil, même à l’arrêt.

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Villeneuve-de-la-Rhao : De mystérieux cas de cancer dans une école près d’antennes-relais

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Le Point   Le Point.fr – Publié le 01/06/2011 à 17:55 – Modifié le 01/06/2011 à 18:44

Dans cette localité de quelque 4 000 habitants, il y a trois cas avérés de cancer à l’école primaire, selon la présidente d’une association.

De mystérieux cas de cancer dans une école près d'antennes-relais

Les antennes-relais sont soupçonnées de favoriser l’apparition de cancers. © Jean-Pierre Muller / AFP


Cancérogène ou non, le portable ? L’existence de trois cas de cancer dans une école primaire des Pyrénées-Orientales conduit une association à réclamer le démontage des 25 antennes-relais qui la surplombent.

Les antennes ont été installées il y a une dizaine d’années pour le compte de Bouygues, d’Orange et de SFR au sommet du château d’eau de Villeneuve-de-la-Raho, au milieu des habitations et à 200 mètres de l’école primaire Alfred-Sauvy. Sont-elles responsables d’un taux apparemment hors norme de cancers et de maladies graves dans les parages ? Personne ne va jusque-là, mais la question est posée.

“Il y a une pollution électromagnétique. Provoque-t-elle des cancers ? Nous ne sommes pas en mesure de le prouver”, répond Maryse Batlle, présidente de l’association Un mât pour les ondes (UMPLO). Mais dans cette localité d’environ 4 000 habitants, “on a trois cas avérés de cancer à l’école primaire et un nombre anormal, au moins une trentaine, de cas de cancer, d’accidents cardiovasculaires ou de maladies d’Alzheimer dans les environs immédiats”.

L’agence régionale de santé pas au courant

Mardi, des experts internationaux, réunis à l’initiative de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont statué que l’usage des téléphones portables pouvait être cancérogène. Mais, selon Maryse Batlle, il règne à Villeneuve une “omerta épouvantable”, car “les enjeux financiers sont énormes”. Au nom du principe de précaution, les antennes doivent être démontées et réimplantées à l’extérieur de cette commune proche de Perpignan, qui, en vingt ans, a vu sa population quadrupler, dit l’UMPLO. Ou bien les contrats avec les opérateurs de téléphonie mobile ne doivent pas être renouvelés quand ils expireront dans les semaines à venir.

“On va étudier le pour et le contre, démantèlement ou maintien des antennes, tous les cas de figure sont possibles”, dit, au nom de la mairie, le conseiller municipal Yves Renard. Il souligne qu’un des écoliers atteints de cancer était déjà malade quand il a été scolarisé dans la commune. L’inspection académique reconnaît trois cas de cancer chez les 220 écoliers d’Alfred-Sauvy et “un problème au niveau d’une antenne-relais”, sans établir de lien de cause à effet. L’agence régionale de santé (ARS) dit, elle, ne pas être au courant.

L’emplacement choisi est “une aberration” (président du Centre de recherche et d’information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques)

L’emplacement choisi pour les 25 antennes est une “aberration” et ne respecte pas la législation de la Direction générale de la santé, dit Pierre Le Ruz, président du Centre de recherche et d’information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem). “Les gens qui sont proches de ces antennes se plaignant de troubles neuro-endocrino-immunitaires, ils présentent les symptômes habituels des hyperfréquences. On voit bien qu’il y a un problème”, estime Pierre Le Ruz, également expert en rayonnement au Conseil de l’Europe. “Si j’étais le maire, je ne prendrais pas le risque d’une recrudescence de pathologies cancéreuses. (…) Il ne faut pas attendre qu’on établisse une relation de cause à effet, il faut démonter par précaution”, prône-t-il.

Il cite en exemple le démontage en 2003 des antennes-relais installées sur le toit d’une école de Saint-Cyr-L’École (Yvelines) au nom du principe de précaution. “Malheureusement, ce n’est pas une nouveauté. On a relevé un certain nombre de cas où on a référencé un nombre important de cas de leucémie. Seul le ministère de la Santé est en capacité d’établir un lien de cause à effet, mais il refuse de lancer des études. On tourne en rond”, regrette le président de l’association Agir pour l’environnement, Stephen Kerchkave.

SOURCE : http://www.lepoint.fr/sante/de-mysterieux-cas-de-cancer-dans-une-ecole-pres-d-antennes-relais-01-06-2011-1337541_40.php


Voir aussi : http://www.midilibre.fr/2011/06/01/mysterieux-cas-de-cancer-dans-une-ecole-pres-d-antenne-relais,328193.php

http://www.lindependant.fr/2011/06/02/villeneuve-de-la-raho-trois-enfants-malades-les-antennes-en-cause-contrats-valse-a-deux-temps-entre-mairie-et-agglo,25214.php

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Portable : le Ministère de la Santé aux abonnés absents

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nouvelObs.com, journal d'actualité en temps réel   mercredi, 01 juin 2011

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L’alerte  des experts de l’OMS réunis à Lyon sur les risques potentiels de cancer provoqués par les portables ne devrait pas surprendre le public français. Dés 2007, l’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail) aujourd’hui intégrée à l’Anses, soulignait que si les preuves épidémiologiques n’étaient pas établies, il convenait de continuer et de parfaire les recherches mais aussi de mettre en œuvre le principe de précaution.
 
A commencer par les enfants : «  Une partie de la population nourrit des craintes quant aux effets des champs électromagnétiques radiofréquences sur la santé des foetus, des enfants et des adolescents. Ces craintes sont justifiées par l’utilisation de plus en plus précoce des techniques de communication sans fil, par la durée bien plus longue de l’exposition à laquelle ces enfants seront soumis et par la vulnérabilité supposée plus grande de leurs tissus. ».
 
 
Le cœur de ce raisonnement , repris en 2009, repose sur l’idée suivante : sur le temps court de l’exposition aux ondes électro magnétiques ( portables, antennes relais, WIFI) le risque est très improbable, mais en revanche, sur le temps long, et plus encore avec un usage intensif, « on ne peut formellement montrer l’inexistence d’un risque ».
 
Autrement dit : les enfants qui commencent à se visser un portable sur l’oreille dés douze ans et qui le garderont sans doute jusqu’à la fin de leur existence, sont des cobayes. On ne vérifiera les effets ou l’innocuité que longtemps après la première exposition. ( Voir sur ce Blog)
 
En 2009, le rapport de l’Afsset mettait en évidence l’existence d’effets des radiofréquences dits « non thermiques » sur des «  fonctions cellulaires, rapportés par une dizaine d’études expérimentales considérées comme incontestables ». Encore une fois l’Afsset ne concluait pas à des effets cancérigènes démontrés mais évoquait des «  signaux indéniables »
 
La préconisation  pour les enfants était donc réaffirmée : «  réduire l’exposition des enfants en incitant à un usage modéré du téléphone portable. » Et pour les autres,  fournir aux utilisateurs d’équipements personnels émetteurs de radiofréquences des mesures simples pour leur permettre de réduire leur exposition, s’ils le souhaitent ».
 
Lors du «  Grenelle des ondes » ( Voir sur ce Blog : le Grenelle de l’Oreillette ) , rapidement expédié, tout cela avait été évoqué (recours à des téléphones mobiles de faible DAS, abaissement des niveaux d’exposition dans les zones présentant les intensités les plus fortes, usage modéré des technologies sans fil)- et Chantal Jouanno avait même mis su la table l’idée somme toute raisonnable d’un portable pour collégien dont l’oreillette ne pouvait être désolidarisée du mobile.
 
Sans suite.
 
Et si les opérateurs notent bien aujourd’hui le niveau d’émission de chaque modèle, ils n’en font nullement un critère d’achat discriminant Quant aux conseils de modération d’usage stipulé dans les modes d’emploi , il sont anéantis  par le rouleau compresseur marketing vantant la modernité des appareils les plus récents. A commencer par les smartphones.
 
La vérité c’est que c’est le Ministère de la Santé qui n’a pas fait son job. Vous avez déjà vu une campagne de sensibilisation sur  l’usage modéré des portables chez les jeunes ? Ou à destination des adultes ? Vous avez déjà entendu des recommandations sur l’utilisation de l’oreillette ? Rien ou pratiquement rien.
 
Certes, la loi interdit dorénavant aux écoliers les portables à l’école primaire et aux opérateurs de faire de la pub pour les moins de douze ans. C’est mieux que rien mais la vente est toujours légale à ces âges là . Du coup, entre 9 et 10 ans, 63% des enfants sont équipés. Et entre  douze ans et quatorze ans, c’est 74%…
 
Interdire n’est sans doute pas la solution idéale. Mais informer et sensibiliser aux risques est un devoir sanitaire. Seulement voilà, à force de canarder  «  le politiquement correct » du «  principe de précaution », y compris à l’Académie des sciences, on préfère laisser faire et ricaner sur les fatwas des ayatollahs anti progrès. C’est faciel, ça ne coûte rien et ça rapporte beaucoup.  A bien y regarder, ce laisser faire  ne concerne d’ailleurs pas seulement les ondes electro magnétiques. La consommation du tabac est de nouveau en hausse chez les jeunes. Pareil pour l’alcool. Ce gouvernement qui s’embrouille  aujourd’hui dans les radars pédagogiques,   a   manifestement un problème avec la prévention.
 
Guillaume Malaurie

Source : http://planete.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/06/01/portable-le-ministere-des-la-sante-aux-abonnes-absents.html

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