Téléphonie mobile : L’OMS exclut l’un de ses experts pour cause de conflit d’intérêt

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      23 mai 2011 – par Priartem et Agir pour l’Environnement

Communiqué de presse

Le 20 mai, grâce au travail opiniâtre d’une journaliste suédoise et de notre déléguée régionale pour l’Alsace, nous nous révélions l’existence d’un conflit d’intérêt caractérisé concernant l’un des membres les plus éminents du comité d’experts du CIRC. Aujourd’hui, son exclusion vient d’être annoncée.

Le CIRC, laboratoire de recherche de l’OMS, installé à Lyon, a décidé, ce matin d’exclure Anders Albhom de son comité d’experts chargé d’une évaluation des risques de cancérogénicité pour l’homme des radiofréquences de la téléphonie mobile alors même qu’ une importante session de travail de ce groupe doit se tenir, à Lyon du 24 au 31 mai.

Pourquoi cette exclusion ? Parce qu’un conflit d’intérêt majeur concernant ce scientifique allait être révélé à la presse par nos associations, en France, par d’autres associations nationales dans d’autres pays, grâce au travail d’investigation d’une journaliste suédoise.

Celle-ci a fourni à Priartem des documents attestant une implication directe de celui qui était jusqu’à ce matin Président du groupe d’experts « épidémiologie » du CIRC, dans une activité de conseil auprès des entreprises de télécommunications.

Celui-ci, le professeur Anders Ahlbom, du prestigieux Institut Karolinska, Suède, bien connu des associations tant nationales qu’internationales pour ses positions de soutien sans nuance aux thèses des opérateurs, créait, au moment même où il remplissait une déclaration publique d’intérêt vierge de tout lien commercial avec les opérateurs, une société de conseil dont l’objet se définit comme suit dans le document administratif officiel de création : « La société mènera une activité de consultation dans les domaines suivants : affaires européennes, en particulier réglementation, spécifiquement dans les télécommunications, l’informatique, la réglementation environnementale et de l’énergie ainsi que dans les techniques médicales. »

Cette situation est totalement contraire aux règles exprimées par le CIRC, il y a quelques mois, pour motiver l’exclusion d’un scientifique allemand, Alexandre Lerchl : « une monographie du CIRC est un travail d’expertise qui requiert une complète indépendance vis à vis de tout intérêt commercial aussi bien que de toute posture partisane qui pourrait être perçue comme une position a priori « (lettre de Robert Baan et Vincent Cogliano, responsables respectivement de ce programme au CIRC et de la section « monographies » du CIRC)

Les associations Priartem et Agir pour l’environnement se félicitent de cette décision qui montre une volonté de l’OMS, après des scandales qui ont affaibli ses avis, de mettre en oeuvre des procédures d’expertise plus vertueuses et du même coup moins contestables.

Elles constatent, cependant, à la lecture de la composition de ce groupe d’experts, que, même si on note un effort d’ouverture et de pluralisme nouveau et louable, une fois de plus apparaissent les mêmes personnes qui, toutes férocement attachées à la thèse du déni de risque, comme l’était le Professeur Ahlbom, empêchent, par leur présence systématique au sein des différents groupes nationaux ou internationaux, le débat contradictoire de se réaliser. D’ailleurs, dans ce groupe d’experts figurent des personnalités françaises mises en cause pour leurs positions partisanes.

Elles soulignent qu’il est plus urgent que jamais que l’Organisation publie systématiquement toutes les déclarations d’intérêt et veille tout particulièrement à assurer le renouvellement des experts et la pluralité des approches.

Elles rappellent que Priartem est partie prenante de l’appel qui vient d’être lancé par la Fédération internationale des ONG spécialisées sur la question des radiofréquences et de la santé (IEMFA) pour une publication urgente de la seconde partie des résultats d’Interphone qui portent sur les neurinomes de l’acoustique et les tumeurs de la glande parotide et pour une présence des ONG comme observateurs du travail d’expertise.

Source : http://www.priartem.fr/Telephonie-mobile-L-OMS-exclut-l.html


“OMS-CIRC” (suite)
25 mai 2011 – par Priartem – Thème : La gestion des risques
Suite à la récusation du Professeur Anders Albhom, Président du groupe d’experts « épidémiologie », des éléments touchant aux déclarations d’intérêts de certains de scientifiques qui participent à l’importante évaluation des risques de cancer associés aux radiofréquences ont été mis en ligne sur le site du CIRC. Notre association se félicite de cet effort de transparence qui peut contribuer à renforcer la confiance des citoyens dans les avis de l’Agence.
Suite à ces publications, Janine Le Calvez, Présidente de Priartem, écrit à Monsieur Robert Baan, en charge de cette opération pour le CIRC pour lui demander des précisions concernant les éléments qui concernent René De Sèze.”

  

Paris le 24 Mai 2011

Monsieur Robert Baan

Responsable du programme 102

Section « monographies » du CIRC

Monsieur le Directeur,

Vous avez publié sur le site du CIRC, suite à la récusation du Professeur Anders Albhom, Président du groupe d’experts « épidémiologie », des éléments touchant aux déclarations d’intérêts de certains de scientifiques qui participent à l’importante évaluation des risques de cancer associés aux radiofréquences. Et nous tenons à vous remercier de cet effort de transparence qui peut contribuer à renforcer la confiance des citoyens dans les avis de l’Agence.

Les éléments intéressant un scientifique français, René De Sèze, ont attiré tout particulièrement notre attention, d’autant que celui-ci a, depuis de nombreuses années déjà, la réputation de tenir une position fermée, pour ne pas dire militante, de déni de risque et que les représentants associatifs ont souvent eu l’occasion de s’y trouver confrontés lors de débats publics comme ils ont eu l’occasion de critiquer sa présence quasi systématique dans les instances d’évaluation et d’expertise.

Il apparaît, dans les éléments que vous avez publiés que René De Sèze a, en 2009, préparé un rapport, dans le cadre d’une procédure judiciaire, à la demande de l’avocat d’un plaignant. La nature de ce plaignant n’est évidemment pas neutre quant à la question de son indépendance. Pour plus de transparence et pour éviter quelque procès d’intention que ce soit, nous vous serions donc reconnaissants de nous préciser dans quel cadre et pour quel type de plaignant, est intervenu René De Sèze.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur le Directeur, à l’assurance de ma plus parfaite considération.

Janine Le Calvez, Présidente de Priartem (ONG)

Source : http://www.priartem.fr/OMS-CIRC-suite.html

 


Commentaire : On peut penser que le CIRC?QUE a de beaux jours devant lui.

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"Expert pépère" – le Canard Enchaîné – 25/05/2011

"Expert pépère" - le Canard Enchaîné - 25/05/2011 par robin-copie-10.jpg

C’est une brève histoire d’experts et de téléphone portable. Dans le cadre d’une vaste enquête sur les risques liés au portable, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a chargé une vingtaine d’experts de tenir cette semaine une session de travail au Circ de Lyon, le Centre international de recherche sur le cancer, sur « l’évaluation des risques de cancérogènicité pour l’homme des radiofréquences de la téléphonie mobile ».

Gag : lundi 23, la veille du jour où s’est ouverte cette session, le professeur Anders Ahlbom, du prestigieux institut suédois Karolinska, qui devait présider ce groupe d’experts, a été sèchement remercié. Coïncidence ? Plusieurs associations, dont Priartem, s’apprêtait à publier le jour même un communiqué de presse révélant que le professeur, bien qu’ayant rempli une déclaration publique d’intérêt vierge de tout lien commercial avec les opérateurs, avait créé une société de conseil auprès d’entreprises de télécommunications…

Une opacité totale dans le choix des experts. Des conflits d’intérêts cachés. La mise à l’écart des chercheurs qui mettent en doute les vérités officielles des opérateurs. Pour Jeannine Le Calvez, de Priartem, « tant qu’il n’y aura pas de transparence sur le processus d’appel à candidature des experts, sur les critères de sélection, et publication des déclarations (prétendument) publiques d’intérêt, ce genre de problème se répétera. » Et les résultats des expertises de l’OMS ne seront pas crédibles…

Professeur Canardeau

Source : http://www.robindestoits.org/Expert-pepere-le-Canard-Enchaine-25-05-2011_a1241.html


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Des parabènes présents dans 400 médicaments

   23.05.11 | 11h39

Environ 400 spécialités pharmaceutiques – certaines utilisées de façon très courante– contiennent des parabènes.

Environ 400 spécialités pharmaceutiques – certaines utilisées de façon très courante– contiennent des parabènes.AFP/JOËL SAGET

Environ 400 spécialités pharmaceutiques – certaines utilisées de façon très courante– contiennent des parabènes, ces conservateurs dont la toxicité et les effets cancérigènes font l’objet de débats scientifiques et dont l’Assemblée nationale a voté l’interdiction le 3 mai. La liste, établie par Le Monde, comprend aussi bien des dentifrices que des médicaments utilisés en chimiothérapie anticancéreuse.

Parmi les produits les plus courants listés : de nombreux cosmétiques pour bébé ; des crèmes comme la Biafine ; de nombreux sirops contre la toux (Clarix, Codotussyl, Drill, Hexapneumine, Humex, Pectosan, Rhinathiol) ; des pansements gastriques (Maalox, Gaviscon) ; des traitements des troubles du transit intestinal (Motilium) ou des nausées et vomissements (Primpéran) ; les formes en suspension buvable de médicaments cardiovasculaires (Cozaar, Vastarel) ou antibiotiques (Josacine, Zinnat) ; des médicaments contre la douleur et la fièvre (formes génériques d’ibuprofène et de paracétamol) ; les traitements de l’asthénie (Sargenor) ; sans oublier les formes génériques de ces médicaments.

Les parabènes sont présents dans des milliers de produits cosmétiques, alimentaires et dans des médicaments afin d’éviter le développement de champignons et de micro-organismes qui pourraient être nocifs pour l’homme. Les conservateurs ont également pour objectif d’empêcher la dégradation du médicament et la baisse de son efficacité, voire d’éviter sa nocivité.

Le 3 mai, les députés avaient créé la surprise en adoptant, contre l’avis du gouvernement, la proposition de loi de Yann Lachaud (Nouveau Centre, Gard) visant à interdire l’utilisation des phtalates, des parabènes et d’alkylphénols, trois catégories de perturbateurs endocriniens.

Le texte doit encore être voté par le Sénat, mais l’inquiétude règne dans les secteurs industriels concernés, qui se verraient obligés, en cas d’adoption définitive, de trouver des substances de remplacement.

Une étude de toxicologie, menée par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) avec le concours de plusieurs laboratoires pharmaceutiques, est en cours. “Les 400 spécialités pharmaceutiques contenant des parabènes, sous forme méthyle ou propyle, concernent environ 80 firmes titulaires d’autorisations de mise sur le marché”, estime Vincent Gazin, responsable de l’unité de toxicologie clinique de l’Afssaps et pilote de l’étude en cours, dont les résultats sont attendus pour novembre.

EFFETS TOXIQUES

L’Afssaps s’est penchée sur la question des parabènes dès 2004, notamment à la suite de la publication d’une étude britannique. Une chercheuse de l’université de Reading, Philippa Darbre, et ses collègues avaient retrouvé des parabènes intacts dans des tumeurs du sein, en particulier du parabène de méthyle. “Cela démontre qu’au moins une partie des parabènes présents dans les cosmétiques, l’alimentation et les produits pharmaceutiques peut être absorbée et retenue dans les tissus du corps humains” sans être transformée, estimaient les auteurs.

Ils précisaient cependant que les études menées jusque-là n’avaient pu déterminer la source et le chemin emprunté par les parabènes retrouvés dans des tissus humains. En revanche, ils évoquaient l’hypothèse d’un effet favorisant le développement de cancers par le biais de l’action proche des oestrogènes qu’exercent les parabènes, décrite depuis 1998.

L’étude de Mme Darbre a fait l’objet de critiques, mais l’Afssaps a préféré engager une évaluation de la sécurité d’emploi des parabènes en constituant un groupe d’experts ad hoc dès juin2004. Le Bulletin des vigilances de l’Afssaps, daté de juin 2005, indiquait que les experts avaient conclu que les parabènes “sont peu toxiques et bien tolérés, bien que des réactions allergiques puissent survenir chez certaines personnes”.

Néanmoins, le groupe de scientifiques avait relevé que des études avaient “établi que ces conservateurs pourraient être à l’origine d’une faible perturbation du système endocrinien”. Ils précisaient que les données disponibles ne permettaient pas de “caractériser ni de quantifier le risque, notamment cancérigène, qui pourrait être associé à la perturbation endocrinienne”.

Les experts soulignaient cependant la mise en évidence d’effets toxiques sur la reproduction chez le jeune rat, par une équipe japonaise, ajoutant que ces études “suggèrent un risque potentiel pour la fertilité masculine”, observé avec le parabène de propyle mais pas avec la forme méthyle.

“L’évaluation de 2004 avait laissé des zones d’ombre et l’étude japonaise montrant une altération de la fertilité chez le jeune rat présentait des insuffisances. Nous avons donc décidé de refaire une étude chez le jeune rat avec le parabène de propyle”, explique M. Gazin. Six laboratoires pharmaceutiques sont parties prenantes de cette investigation, dont le coup d’envoi a été donné en avril 2010.

Reste que si, à eux seuls, les parabènes n’étaient pas à même de perturber significativement le système hormonal, la question resterait posée d’un effet cumulatif avec des expositions à d’autres perturbateurs endocriniens.

Paul Benkimoun
Article paru dans l’édition du 24.05.11
Source : http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/05/23/des-parabenes-presents-dans-400-medicaments_1525948_3224.html

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Villeneuve-de-la-Raho, Antennes relais : "Villeneuve considérée comme atypique"

   Le dimanche 22 mai 2011 à 06h00     par Isabelle Goupil | Mis à jour à 10h56

 Le Dr Le Ruz a expliqué scientifiquement, mais pédagogiquement, les dangers pour la santé d'une exposition continue aux hyperfréquences, d'autant plus quand les valeurs d'exposition sont, comme à Villeneuve, supérieures aux seuils admis.

Le Dr Le Ruz a expliqué scientifiquement, mais pédagogiquement, les dangers pour la santé d’une exposition continue aux hyperfréquences, d’autant plus quand les valeurs d’exposition sont, comme à Villeneuve, supérieures aux seuils admis.  © Photos F. V.

Depuis trois ans, l’association villeneuvoise Un mât pour les ondes – forte de 290 adhérents – se bat pour que soient déplacées les antennes relais installées sur le château d’eau, en plein coeur du village. Aujourd’hui, outre quatre enfants du groupe scolaire Alfred-Sauvy gravement malades, il y a urgence : la communauté d’agglomération, compétente, a jusqu’au 11 juin pour dénoncer deux des trois contrats qui la lie aux opérateurs de téléphonie mobile Bouygues et SFR. Mais l’association se heurte, selon sa présidente Maryse Batlle, à “une partie de ping-pong” entre le président de PMCA, Jean-Paul Alduy, et la député-maire et vice-présidente de l’Agglo, Jacqueline Irles, qui s’est brièvement entretenue hier matin avec le Dr Pierre Le Ruz, mais qui n’a pas assisté à l’instructive conférence de ce dernier devant une centaine de personnes avides d’information.

Le Dr Le Ruz, neuro-physicien, président du Criirem (1), expert européen en nuisances électromagnétiques et en radioprotection, a détaillé les diverses études scientifiques en la matière, expliqué la réglementation applicable et les effets sur la santé des ondes électromagnétiques émises par les antennes relais.

L’information que vous délivrez est-elle celle d’un scientifique ou d’un militant ?

C’est celle d’un scientifique. Au Criirem, nous dénonçons les installations d’antennes relais dangereuses pour la santé des habitants et parfois illégales. Et ici à Villeneuve-de-la-Raho, il y a plein de choses illégales. Notre rôle est de faire respecter la réglementation.

En quoi les installations sur le château d’eau de Villeneuve sont-elles illégales ?

La puissance des antennes, tout d’abord, dont cinq d’entre elles émettent en direction de l’école. Même à 50 mètres du château d’eau, les émissions sont supérieures à 3 volts/mètres, qui est la limite autorisée par la directive européenne 2004/108 et la norme française 61000. Les normes de compatibilité électromagnétique ne sont donc pas respectées. C’est pourquoi l’Afsset (2) a décrété la commune comme ‘lieu atypique’. Son site supportant les antennes devrait être éradiqué. Ensuite, deux antennes surplombent une propriété privée, ce qui est interdit. Le périmètre de sécurité est délabré, les pictogrammes de sécurité obligatoires sur le château d’eau sont absents, ce qui là encore est illégal. Enfin, les équipements des antennes relais sont à l’intérieur du château d’eau, ce qu’interdit pourtant la circulaire du 6 janvier 1998 de la Direction générale de la santé. Car on sait que les ondes électromagnétiques modifient le spectre de l’eau. Bref, il y a ici un non-respect de la loi dont pourrait être saisi le procureur de la République.

Est-il aujourd’hui scientifiquement prouvé que les ondes électromagnétiques sont néfastes pour la santé ?

Les premiers soucis, et donc les premières études, ont commencé en 1978 à l’ambassade américaine à Moscou où l’on constatait un taux anormal de leucémies chez le personnel et leurs enfants. Les murs étaient truffés d’appareils d’écoute ! Les personnels étaient exposés en permanence à des ondes de 9 à 19 v/m ! Mais c’étaient des ondes pulsées. Depuis 1998, on a identifié les troubles neurologiques et endocrino-immunitaires liés aux hyperfréquences. En 2009, la cour d’appel de Paris a admis que les effets sur la santé des antennes relais étaient reconnus par la majorité de la communauté scientifique. Excepté bien sûr, les scientifiques pris dans des conflits d’intérêts…

Pourquoi les politiques sont-ils réticents à prendre en compte ces problèmes ?

A cause du lobbying des opérateurs, qui s’exerce notamment à la commission européenne, mais aussi auprès des maires. Cependant, la pression des associations fait de plus en plus peur aux opérateurs. Dans votre département par exemple, le maire de Porta refuse toute installation d’antennes relais sur des bâtiments publics. C’est une volonté politique. Le maire de Villeneuve n’a pas envie de bouger, mais attention ! Les installations sur le château d’eau sont illégales et s’il y a un accident, je ne voudrais pas être à la place des responsables. Il n’y aura pas de cadeau des assurances et il y aura des retombées judiciaires.

Source : http://www.lindependant.fr/2011/05/22/antennes-relais-villeneuve-consideree-comme-atypique,21071.php

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Le pylône de Bonhoure vit ses dernières semaines

   PUBLIÉ LE 19/05/2011 08:54 | B. DV

Le pylône est implanté sur la colline de Bonhoure depuis 1986/. Photo DDM Archives

Le pylône est implanté sur la colline de Bonhoure depuis 1986/. Photo DDM Archives

Le 9 novembre, c’en sera définitivement fini des émissions TV depuis le pylône de Bonhoure. Il sera remplacé par un autre relais, situé à proximité de la colline de Bonhoure. Pour les douze radios qui émettent depuis le pylône, TDF et la mairie de Toulouse cherchent une solution.

La rentrée de septembre verra le commencement de la fin d’une certaine exception toulousaine. Celle du pylône de Bonhoure et de sa réputation sulfureuse de « cas extrême d’émission de radiodiffusion en milieu urbain » décrit en 2005 dans un rapport officiel de l’Agence Nationale des Fréquences (ANF). Obligé d’entreprendre des travaux de modernisation de ses équipements en raison du passage au numérique de la région Midi-Pyrénées prévu pour le 9 novembre, et poussé dehors par la chambre d’appel du tribunal administratif de Bordeaux qui a reconnu en mars 2010 au Capitole le droit de ne pas renouveler le contrat d’utilisation de la colline concédé à Télédiffusion de France, TDF a choisi de quitter les lieux.

« Plusieurs sites sont encore à l’étude mais nous avons proposé la création d’un site alternatif à Bonhoure. Le basculement se fera avant le 9 novembre », précise Éric Famy, directeur de TDF pour le sud-Ouest. Sur la localisation de ce nouvel émetteur, le patron de TDF se contente d’expliquer « qu’il ne se situe pas très loin de l’actuel pylône de Bonhoure. »

Exit donc les projets d’implantation d’une nouvelle antenne relais dans une commune de la périphérie de Toulouse. Mais la fin des émissions TV depuis la colline de Bonhoure ne signe pas de fait l’arrêt de mort immédiat du pylône, « car des discussions sont toujours en cours avec le Capitole pour trouver une solution de repli pour les douze radios qui émettent depuis Bonhoure », poursuit Éric Famy. Aucun calendrier d’arrêt des émissions radio n’est pour l’instant établi. Mais selon toute vraisemblance, comme pour la télévision, TDF et le Capitole s’orientent vers « une logique de répartition des fréquences radio sur plusieurs sites. »

Source : http://www.ladepeche.fr/article/2011/05/19/1085352-le-pylone-de-bonhoure-vit-ses-dernieres-semaines.html

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Conflits d’intérêts au cœur de la téléphonie sans fil

MEDIAPART   19 Mai 2011 Par Les invités de Mediapart

Alors que les risques sanitaires liés au téléphone portable sont désormais scientifiquement avérés, Étienne Cendrier, porte-parole de l’association Robins des toits, détaille les nombreux conflits d’intérêts qui minent le secteur au détriment de la santé publique.

L’affaire du Médiator a malheureusement rappelé que la décision publique pouvait être détournée et «captée» par des intérêts privés. Les technologies sans fil présentent le même tableau. En effet, les dangers engendrés par ces technologies sont désormais bien établis. Le rapport BioInitive de 2007 présente une synthèse complète des travaux en ce sens. L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (AFSSET) a elle-même reconnu, dans son rapport de 2009, que des travaux scientifiques à la méthodologie incontestable aboutissaient à la conclusion d’effets néfastes. Enfin, l’étude Interphone parue en 2010 (ouvrir en pdf), montrant une augmentation des cancers du cerveau de 40% chez les «gros utilisateurs» du téléphone mobile, précisément du côté où le téléphone est utilisé, les «gros utilisateurs» étant ceux qui téléphonent… une demi-heure par jour!

Pourquoi a-t-on laissé une technologie dangereuse pour la santé se répandre aussi rapidement sans aucune restriction? La réponse réside d’abord, comme souvent, dans les intérêts financiers. L’Etat n’est pas neutre dans l’affaire, il vend les licences aux opérateurs. La quatrième licence de téléphonie mobile a été vendue pour 206 millions d’euros.

Elle réside ensuite dans les circulations de personnes entre les opérateurs et la sphère de décision publique. Il ne s’agit pas de mettre en doute la probité personnelle de tel ou telle, mais de montrer une stratégie voulue des opérateurs, tendant à l’exercice d’une influence sur la décision publique, par le recrutement d’anciens collaborateurs des décideurs publics. Opérateurs et décideurs publics sont ainsi du même «monde», un «entre-soi» au sein duquel on ne va pas se faire de mauvaises façons.

Le même mécanisme existe au sein du monde médical; l’activisme du professeur Aurengo sur le thème de l’innocuité des ondes pour la santé n’aura échappé à personne. Peu de gens savent peut-être, en revanche, que ce membre de l’Académie de médecine, qui a inspiré les communiqués rassurants de celle-ci, a longtemps été membres du conseil scientifique de Bouygues et de l’Association française des opérateurs mobiles, ainsi que du conseil d’administration d’EDF. La fondation Santé et radio-fréquences, censée étudier les liens entre les ondes et la santé, est financée pour une part significative par les opérateurs, lesquels disposent de sièges au conseil d’administration. Or, le conseil peut, à sa guise, infléchir ou supprimer un programme de recherche. Il n’y a rien d’étonnant, dès lors, à ce que rien de significatif ne soit jamais sorti de cette fondation.

De façon tout à fait éclairante, les seules «brêches» dans le dispositif visant à étouffer la mise en évidence des effets délétères des ondes pour la santé, sont venues de la magistrature, puisque de nombreux jugements, confirmés en appel, ont reconnu le risque et ordonné en conséquence le démontage d’antennes, ou interdit leur installation. Or, les opérateurs n’ont pu prendre pied dans la justice, protégée par des statuts rigoureux.

Mais s’il y a tromperie en France, dira-t-on, les faits devraient être mis en évidence à l’échelon international… sauf que le même mécanisme y est à l’œuvre. Ainsi, Mike Repacholi, coordonateur à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) du projet international pour l’étude des champs électro-magnétique, lequel aboutit à des conclusions rassurantes, n’a cessé d’être, à titre personnel, consultant rémunéré par les industries de l’électricité et de la téléphonie mobile.

Le Parlement européen s’est ému, dans sa résolution du 4 septembre 2008, de la montée en puissance des pathologies environnementales, parmi lesquelles l’électrosensibilité. Il a également constaté, dans la même résolution, que les limites d’exposition aux champs électro-magnétiques fixées pour le public sont obsolètes du fait de leur absence de révision depuis 1999. Il a réitéré l’expression de cette préoccupation le 2 avril 2009, soulignant que les compagnies d’assurance excluent le risque sanitaire associé aux ondes, de leurs polices d’assurance. Malheureusement, ces appels à la vigilance n’ont pas trouvé d’écho.

Mais s’il y a scandale, ne peut-on pas compter sur les médias pour les dénoncer? Pas davantage, car là aussi les opérateurs sont très présents, aussi bien auprès des chaînes de télévision dont ils possèdent une partie du capital, que de la presse écrite à qui ils achètent d’énormes espaces publicitaires.

De ce fait, des passages entiers du rapport remis par l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) sur le Médiator, pourraient s’appliquer au sujet de la téléphonie mobile: notamment quand l’inspection dénonce «un principe de précaution fonctionnant à rebours». Ainsi, on demande vaguement d’autres études, ce qui permet de gagner plusieurs années pendant lesquelles des millions de forfaits sont vendus.

Théorie du complot? Non. La théorie du complot suppose l’existence de négociations secrètes, d’accords cachés, peut-être réels, mais impossibles à prouver ainsi, d’ailleurs, qu’à réfuter formellement. Ici, les faits, les chiffres, les nominations sont sur la table: tout est public, le conflit d’intérêt est objectif.

Marchands de peur? Non. Lanceurs d’alerte.


Source : http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/190511/conflits-dinterets-au-coeur-de-la-telephonie-sa

Voir aussi

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Pourquoi le débat a été annulé sur France 3, le 18 mai 2011 à 20h35 : Documentaire "Les mauvaises ondes"

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Jean-Marie DANJOU, Directeur Général Délégué au Collège Mobile (anciennement AFOM), écrit le 12/05/2011 à Monsieur Samuel Etienne, présentateur de l’émission “Hors Série”, pour annoncer qu’il envisage de ne pas débattre à l’issue de la diffusion du documentaire et met en cause directement Etienne CENDRIER de Robin des Toits :

Lire la suite sur le site de Robin des Toits

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France 3 : pourquoi Hors série a été privée de débat

18/05/2011 – 18:40

L’émission qui aborde ce mercredi 18 mai un sujet hautement sensible – les dangers des téléphones portables et des antennes relais – ne sera pas suivie de son habituel débat. Son présentateur Samuel Etienne s’explique.
Le débat qui devait suivre la diffusion du documentaire Mauvaises Ondes, dans le cadre de l’émission Hors série de France 3, a dû être annulé, en raison d’un préavis de grève qui n’a pris fin qu’hier soir. Certaines rumeurs couraient sur l’existence de pressions. Le caractère délicat du sujet abordé (les dangers des ondes émises par les antennes relais et des portables) a effectivement poussé les opérateurs de téléphonie mobile à tenter d’empêcher la tenue des discussions. Mais ce n’est apparemment pas la raison de l’annulation de la seconde partie de Hors série.

Contacté par nos soins, le présentateur Samuel Etienne s’explique : “Il est vrai que certains avaient envie que ce débat n’ait pas lieu. Mais s’il est annulé, c’est pour des raisons techniques. Le préavis de grève a été levé trop tard hier soir pour que l’on puisse caler une équipe de réalisation et monter un décor. J’étais furieux parce que l’équipe avait fourni un gros travail pour ce débat.”

Réussir à rameuter quatre participants n’a effectivement pas été une partie de plaisir. Les représentants des opérateurs de téléphonie mobile ont refusé de venir et ont fait le maximum pour dissuader la chaîne d’organiser la discussion. Samuel Etienne lui-même fait état “de nombreuses lettres” reçues par France 3 pour empêcher la tenue du débat. C’est finalement un mouvement social qui en aura eu raison. Dommage.
 Pierre Morel

Source :    http://www.tele-2-semaines.fr/contenu_editorial/pages/echos-tv/8561-france-3-pourquoi-hors-serie-a-ete-privee-de-debat


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