PUBLIÉ LE 07/07/2011 07:40 | SYLVIE FERRÉ
Hier après-midi, des habitants de Dourgne se sont mobilisés à Castres pour effectuer des prévèlements sanguins dans l’optique de prouver que les antennes-relais ont des effets sur la santé./Photo DDM, Thierry Antoine.
Protestant contre le projet d’implantation d’une antenne-relais SFR près de leur domicile, des habitants de Dourgne ont effectué des prélèvements sanguins, hier, dans un laboratoire castrais, pour prouver, si besoin, l’impact sur la santé.
L’action se répand au fur et à mesure des projets d’implantation d’antennes-relais. Après la commune de Rivières, dans le nord du Tarn, celle de Dourgne est concernée par un projet SFR. Pour exprimer leur refus, des riverains réunis en collectif ont réalisé des prélèvements sanguins, hier après-midi, dans un laboratoire d’analyses castrais, « parce qu’il est démontré que les champs électromagnétiques (CEM) ont des effets sur la moelle osseuse et plus exactement sur ce qu’elle produit, cellules sanguines, plaquettes et globules rouges et blancs », précisent-ils. Ces analyses sont en fait une numération de la formule sanguine (NFS, analyse hématologique quantitative et qualitative des différents éléments constituant le sang).
Soutenus par le collectif Antennes 81, par l’association Robin des toits et son représentant tarnais Jean-Claude Gironde, rejoints par Claude Latger, du collectif des Riverains des antennes-relais de Castres, les manifestants dourgnols ont exprimé leurs inquiétudes par la voix de Sandrine Cabrit, 39 ans, maman de trois enfants âgés de 3 à 8 ans : « Nous avons adressé plusieurs courriers à SFR qui sont restés sans réponse. La première maison est située à 300 m de l’endroit où le projet se dessine, car des coffrets électriques ont été installés en février dernier. Depuis, nous nous mobilisons, à travers une pétition de près de 200 signatures, nous nous sommes rapprochés de la municipalité de Dourgne, où nous avons reçu des informations évasives… »
Hier, alors que la discrétion était de mise au laboratoire d’analyses, les enfants dourgnols arboraient des tee-shirts où l’on pouvait lire : « Protégez-nous ! N’abîmez pas nos têtes ! »
« On se sent petit face à SFR, confie Gilles Cabrit, mais on s’est aperçu que nous n’étions pas isolés, c’est réconfortant d’avoir un appui technique et moral. » Ces prises de sang, si cette antenne-relais existe, seront renouvelées 6 à 8 mois après son activation et les résultats seront comparés aux premiers.
L’opérateur SFR confirme le projet
Responsable environnement pour le Sud-Ouest auprès de l’opérateur SFR, Philippe Cometti assurait hier n’avoir pas eu connaissance de courriers émanant des riverains du projet dourgnol. Cependant, il a confirmé : « Cette implantation va se faire ! Ce projet a été retardé en raison du choix de couverture de déploiement. Les élus souhaitaient que ce projet ne se situe pas à moins de 200 m d’une habitation, SFR a été à l’écoute de ce que l’on nous a demandé. » Au regard de l’action menée par les riverains, le représentant de SFR indique : « Chacun est libre d’arbitrer des sujets sanitaires comme il l’entend. Depuis 2009 et le dernier rapport de l’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail), il n’y a aucune raison aujourd’hui de remettre en question les avis sanitaires, tous identiques dans le monde. Je ne nie pas les interrogations et les polémiques, mais un consensus existe par rapport à la prise de position sanitaire, respecté par les opérateurs. »
Voir aussi :http://antennes31.over-blog.com/article-cem-et-alteration-numeration-formule-sanguine-67339445.html
Source : http://www.ladepeche.fr/article/2011/07/07/1123499-ils-font-analyser-leur-sang-pour-denoncer-une-antenne-relais.html