L’abus de scanners est dangereux pour la santé
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(Crédit photo : muffet/flickr)
L’Autorité de sûreté nucléaire s’inquiète de l’utilisation excessive des scanners, qui expose les patients à de plus fortes doses de rayons ionisants.
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) s’est inquiétée mercredi 7 juillet de l’augmentation des doses de radioactivité délivrées aux patients par imagerie médicale, en particulier par les scanners.
L’ASN rappelle qu’en 5 ans, les doses reçues ont augmenté de 47%, selon le rapport IRSN/InVS de 2010. L’organisme qualifie cette situation de « préoccupante », et préconise « le développement des techniques alternatives, au premier rang desquelles l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ».
L’IRM, qui n’émet pas d’irradiation, a des zones d’applications privilégiées : le cerveau – en particulier en urgence pour les attaques cérébrales (AVC) – , la moelle épinière et est aussi très utile en rhumatologie et chez les enfants. La France ne possède que 8,7 IRM par million d’habitants contre une moyenne européenne de 20, souligne l’ASN. « Du fait d’un manque d’appareils en France, les délais de rendez-vous sont importants (>1 mois) et la substitution par l’IRM d’examens scanographiques ne peut pas être réalisée », regrette l’ASN.
Or un scanner du corps entier, ou thoraco-abdomino-pelvien, peut délivrer en une fois l’équivalent d’une dose de radiations (20 millisieverts ou mSv) qu’un travailleur du nucléaire (ou un radiologue) ne doit pas dépasser en une année, note le Dr Michel Bourguignon de l’ASN, interrogé par l’AFP.
La hausse incontrôlée de ces examens pourrait favoriser la survenue de cancers. Le problème concerne également la radiologie interventionnelle en neurologie (par exemple pour traiter un anévrisme cérébral sans ouvrir le crâne) et en cardiologie (débouchage d’artère etc.), précise à l’AFP le Dr Jean-Luc Godet, directeur des rayonnements ionisants et de la santé à l’ASN. Or, il est possible de réduire les doses.
Par ailleurs, les inspections de l’ASN en 2009 ont révélé des insuffisances de radioprotection dans les blocs opératoires où sont réalisés ce type d’actes radioguidés (cardiologie, neurologie, chirurgie, orthopédie…) : défaut de formation, infirmières manipulant des appareils à la place de manipulateurs qualifiés…
A l’occasion de la catastrophe de Fukushima, Terra eco avait réalisé un graphique montrant les doses de radiations reçues dans différentes situations d’exposition :