Pour le respect de la controverse scientifique et de l’expertise contradictoire : Soutien à Gilles-Eric Séralini et à ses co-auteurs

  • Post category:Lobbies

La controverse entre chercheurs, organisée au sein de la communauté scientifique, est un des moteurs essentiels de la construction des savoirs. Pour être reconnu, un résultat doit avoir résisté à toutes les tentatives d’invalidation par les collègues.

Plus encore, lorsque des travaux scientifiques ont des conséquences sociales, économiques et politiques importantes, la possibilité de développer ces postures critiques et de garantir les conditions d’une expertise pluraliste, devient le garant d’un bon fonctionnement démocratique. Comment prendre les bonnes décisions lorsque certaines voies de recherche sont systématiquement écartées, avant même d’avoir été sereinement explorées ?

En matière d’étude de l’effet des plantes génétiquement modifiées sur la santé, ce respect de la controverse scientifique n’est pourtant pas de mise. La grande majorité des chercheurs qui publient des résultats suggérant des effets d’OGM jusqu’alors insoupçonnés (effets sur la santé ou sur l’environnement) est la cible de campagnes de dénigrement provenant de membres influents de la communauté scientifique (Waltz E. Battlefield, Nature 2009. 461 :27-32).

La France n’est pas en reste comme en témoigne la situation actuelle de Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l’Université de Caen et co-directeur du Pôle pluridisciplinaire « Risques », spécialisé dans l’étude des effets des pesticides et OGM sur la santé. GE Séralini et ses collègues ont mené des contre-expertises de données fournies par Monsanto pour justifier de la commercialisation de 3 de ses maïs OGM (MON 863, MON 810, NK 603). Leurs travaux remettent en question la capacité pour ces données de démontrer formellement l’innocuité des trois maïs (suivi des rats trop court, puissance de l’analyse statistique insuffisante). Contrairement aux analyses réalisées par la firme, les travaux de GE Séralini et de ses collègues ont été soumis au processus d’évaluation critique par les pairs avant d’être publiés en 2007 et en 2009.

Ces résultats interrogeant le bien fondé des autorisations octroyées par la Commission Européenne sur avis de l’Agence Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA) pour la consommation animale et humaine de ces trois maïs, il n’est pas étonnant qu’ils aient suscité de vives réactions de Monsanto, de l’EFSA ou encore de l’Office de contrôle des aliments d’Australie et de Nouvelle Zélande. Mais depuis quelques semaines, GE Séralini est la cible d’attaques et de pressions morales émanant d’une partie de la communauté scientifique (cf. verso), et qui vont jusqu’à remettre en question les conditions mêmes de ses travaux de recherche (position académique, financements).

Nous, chercheurs signataires de ce texte, considérons qu’il est de notre responsabilité de maintenir les conditions d’une controverse scientifique respectueuse et d’une expertise pluraliste sur des questions aussi sensibles que celle des effets de la culture de plantes génétiquement modifiées. Nous condamnons la démarche de nos collègues qui utilisent les armes de la décrédibilisation mensongère plutôt que le terrain de la démonstration encadrée par les procédures en vigueur au sein de la communauté scientifique, à savoir des expériences transparentes, indépendantes et reproductibles, soumises à une évaluation par des pairs.

Nous apportons tout notre soutien à GE Séralini et à ses co-auteurs.

Les travaux de GE Séralini et de ses collègues dans leur contexte

La publication « A Comparison of the Effects of Three GM Corn Varieties on Mammalian Health » [Spiroux de Vendômois et al., Int. J. Bio. Sci., 2009, 5 : 706-726] dont GE Séralini est l’auteur-correspondant est une contre-expertise de données produites par Monsanto, dont la mise à disposition résulte en partie d’une injonction judiciaire (le maintien de la confidentialité d’une partie des données a été jugé illégal par un tribunal allemand). Ces données ont été obtenues sur des rats nourris pendant 3 mois avec les trois maïs concernés. Cette contre-expertise ne prétend pas apporter la preuve de la toxicité chronique des maïs concernés, comme les auteurs le reconnaissent, d’autant plus qu’elle s’appuie sur des données brutes de Monsanto dont ils dénoncent justement l’insuffisance. Elle pointe néanmoins des signaux d’alerte pouvant laisser craindre le développement d’une pathologie chronique, et réfute ainsi la capacité des données fournies par Monsanto de démontrer formellement l’innocuité de ces trois maïs : suivi des rats est trop court , plan d’expérience suivi ne confèrant pas une puissance suffisante à l’étude.

Les attaques dont GE Séralini fait l’objet

Parrainée par des chercheurs bien connus comme Claude Allègre et Axel Kahn, et présidée par Marc Fellous, professeur de génétique et ancien président de la Commission du Génie Biomoléculaire (Commission gouvernementale chargée d’évaluer les OGM agricoles, dont GE Séralini a été membre de 1998 à 2007), l’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV), a déclaré dans un communiqué de presse daté du 14 décembre 2009, que « les travaux de G.-E. Séralini ont toujours été invalidés par la communauté scientifique ». Ces allégations sont totalement mensongères. Tous ses travaux ont été publiés dans des revues internationales à comité de lecture et donc évalués par les pairs. Aucun n’a jamais fait l’objet d’une invalidation.

Suite à la participation de GE Séralini au Magazine de la Santé diffusé le 21 janvier dernier sur France 5, l’AFBV a adressé deux courriers (datés du 26 et du 28 janvier) aux responsables de la chaîne et de l’émission d’une part, et au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel d’autre part, dans lesquels GE Séralini est présenté comme un « marchand de peurs » et un scientifique non reconnu. Il semble donc que les membres de l’AFBV, se déclarant tous en faveur des PGM, agissent comme groupe de pression davantage que comme experts scientifiques.

Enfin, en janvier 2009 et 2010, GE Séralini a réalisé des expertises pour la Cour Suprême de l’Inde et le gouvernement indien sur les données brutes fournies par la Société Mahyco pour commercialiser une nouvelle aubergine OGM produisant un insecticide. Sur la base de ces analyses, un moratoire a été décidé. Depuis, GE Séralini fait l’objet d’attaques diffamatoires répétées, sans que leurs auteurs n’acceptent de se soumettre au cadre de la controverse scientifique, encadrée notamment par le système des publications scientifiques.

Contenu de l’annexe
* Article de Spiroux de Vendômois, et al. « A Comparison of the Effects of Three GM Corn Varieties on Mammalian Health ». Int. J. Bio. Sci., 2009, 5 : 706-726
* Réponse de Monsanto à cette publication
* Avis du Comité Scientifique du Haut Conseil des Biotechnologies sur cette publication
* Avis de l’Office de contrôle des aliments d’Australie et de Nouvelle-Zélande (FSANZ) sur cette publication
* Avis de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) sur cette publication
* Communiqué de presse de l’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV) sur cette publication
* Réponse des auteurs aux différentes critiques.

Lire l’article et signer la lettre de soutient sur le site de la fondation sciences citoyennes

En savoir +

Facebooktwitterlinkedinmail

Avril 2010 – L’origine environnementale des cancers en voie de reconnaissance internationale

Artac

L’hypothèse selon laquelle deux tiers à trois quart des cancers sont d’origine
environnementale implique que les cancers soient causés par des agents cancérigènes
extérieurs à l’organisme, à savoir certains micro-organismes tels que virus et bactéries, les
rayonnements et un certain nombre de substances chimiques. Cette hypothèse
environnementale, émise par le Pr. D. Belpomme dès 2004i, ayant fait l’objet d’une
communication de la Commission européenne, il y a près d’un anii, est aujourd’hui largement
reprise par de très nombreux scientifiques dans le monde. Ainsi, la cause environnementale
des cancers a-t-elle été acceptée par la commission du Parlement européen sur
l’environnement, la santé publique et la sécurité alimentaire (ENVI)iii.

Il est nécessaire de comprendre qu’il ne peut y avoir de cancer sans mutationsiv. Les agents
mutagènes sont donc les plus importants à prendre en compte puisqu’ils sont initiateurs de
tumeurs. Or si on considère la thèse classique selon laquelle le mode de vie serait
responsable de l’augmentation actuelle d’incidence des cancers, à savoir par exemple les
déséquilibres de régime alimentaire, l’alcoolisme, la sédentarité, l’obésité et le tabagisme,
seul ce dernier facteur, du fait des substances chimiques cancérigènes présentes dans la
fumée et les goudrons, est capable d’induire des mutations et ainsi initier un cancerv. Il est
de plus reconnu que le tabagisme est responsable au plus de 25% des cancers. D’autre
part, on avait longtemps pensé qu’une alimentation hypercalorique riche en graisses
animales pouvait être à l’origine des cancers et donc que faisant suite aux affirmations de
l’OMS, manger cinq fruits et légumes par jour protégerait contre l’apparition des cancers. Or,
il n’en est rien. Confirmant l’hypothèse de l’ARTACv, elle-même basée sur des études
antérieures réalisées aux Etas-Unisvi, cette affirmation de l’OMSvii avant d’être aujourd’hui
réfutée par les résultats de l’étude européenne EPICviii. Il est en effet aujourd’hui clairement
établi qu’une alimentation riche en fruits et légumes ne protège pas contre le cancer ou ne
protège que dans un nombre très limité de cas.
Ces faits ont amené de nombreux scientifiques, dont ceux de l’ARTAC, à mettre en doute la
thèse classique selon laquelle le mode de vie autre que le tabagisme serait à l’origine des
cancers et par conséquent à s’intéresser aux agents mutagènes présents dans
l’environnement.
De nombreuses études scientifiques ont démontré le rôle cancérigène de ces agentsix, thèse
qui a été récemment partiellement reprise par l’AFSSETx. De plus, pour la première fois,
l’INCa évoque que « l’exposition croissante et prolongée à des facteurs de risque
environnementauxxi » serait l’une des causes de l’incidence globale des cancers. L’ARTAC
avait auparavant publié un important article dans la revue américaine de référence
Carcinogenesis dans lequel elle explique les mécanismes de la cancérisation à l’origine des
cancers. Il y est en effet démontré l’effet cancérigène des substances chimiques exogènes,
c’est-à-dire résultant du tabagisme ou de l’exposition aux produits chimiques
environnementaux. Ces derniers jouent donc un rôle très important dans la cancérisation, au
même titre que les virus et les rayonnementsxii. C’est ce qu’avait souligné l’Appel de Parisxiii.

En outre, comme le montre les études réalisées par le biochimiste, Philippe Irigaray qui
coordonne les recherches de l’ARTAC, la propriété de certains polluants chimiques est
d’augmenter la masse du tissu graisseux, faisant d’eux l’une des causes de surpoids et
d’obésité. Contrairement à ce qui est encore parfois affirmé, le lien de causalité entre obésité
et cancer ne résulte pas principalement de la fonction endocrine du tissu graisseux, mais
essentiellement de son rôle de réservoir, ce qui permet le stockage dans l’organisme des
polluants chimiques organiques cancérigènes présents dans l’environnement. Ce n’est donc
pas l’obésité en tant que telle qui est à l’origine des cancers, mais les substances chimiques,
en provenance de l’environnement accumulés dans les graissesxiv.
Les liens entre cancers et polluants chimiques ont amené de nombreux chercheurs à
souligner le rôle potentiel des pesticides dans l’apparition des cancers du sein et de la
prostatexv. Il a été constaté une très forte augmentation d’incidence de ces cancers dans la
communauté d’agriculteurs, première touchée par l’utilisation massive des pesticides. Les
recherches de l’ARTACxvi avaient causé l’émoi en France en 2007 alors qu’aujourd’hui ce
lien est largement accepté y compris par certains détracteurs d’hierxvii. En effet, les travaux
de l’ARTAC, réalisés aux Antilles françaises et en métropole et publiés depuis, tendent à
prouver que l’origine des cancers de la prostate doit être recherchée dans l’environnement et
que parmi les différents agents cancérigènes possibles, les pesticides y sont probablement
la cause essentielle de l’augmentation d’incidence qu’on y observe. Et il en serait de même
pour les cancers du seinxviii.
Un des arguments de ceux qui encore aujourd’hui nient l’origine environnementale des
cancers de la prostate et du sein est que l’augmentation d’incidence serait due à
l’amélioration des techniques de dépistage. Cet argument a récemment fait l’objet d’un
article publié dans le journal du National Cancer Institute, le JNCI, auquel l’équipe de
l’ARTAC a répondu par une note publié dans ce même journalxix. Grâce à l’analyse des
registres européens des cancers, l’ARTAC a en effet montré que l’augmentation d’incidence
des cancers du sein et de la prostate est bien réelle, puisqu’elle existait bien avant la
pratique des tests de dépistage et donc qu’elle est probablement d’origine environnementale.
Un autre argument des opposants à l’origine environnementale des cancers est que leur
augmentation d’incidence serait liée au vieillissement de la population. Or cette
augmentation d’incidence est observée pour toutes les tranches d’âges, donc y compris chez
les plus jeunes, lorsqu’on l’exprime en taux standardisés, lesquels ont pour effet de gommer
les effets de l’âge et de la croissance démographique. De plus, il est à noter qu’en Europe
les cancers infantiles augmentent de 1,1% chaque annéexx.
L’hypothèse environnementale des cancers est par conséquent maintenant en voie de
confirmation internationale, en particulier grâce aux travaux pionniers de l’ARTAC et à leur
publication dans plusieurs revues scientifiques à comité de lecture.

_________________________________________________________

i Belpomme D. Ces maladies créées par l’homme. Edition Albin Michel, 2004 ; Belpomme D. Guérir du
cancer ou s’en protéger. Edition Fayard, 2005.
ii D’après la Newsletter de HEAL que vous pouvez consulter sur : http://www.env-health.org/a/3549

_________________________________________________________

iii Rapport sur la communication de la Commission intitulée “Lutte contre le cancer: un partenariat
europeen” Disponible à l’adresse suivante : http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-
//EP//NONSGML+REPORT+A7-2010-0121+0+DOC+PDF+V0//FR&language=FR
iv Sjoblom T et al. The consensus coding sequences of human breast and colorectal cancer. Science.
2006, 314, 268-274 ; Greenman C et al. Patterns of somatic mutation in human cancer genomes
Nature. 2007, 446, 153-158.
v Belpomme D., et al. The growing incidence of cancer: role of lifestyle and screening detection. Int J
Oncol. 2007, 30, 1037-1049 ; Irigaray P., et al. Lifestyle-related factors and environmental agents
causing cancer: An overview. Biomed Pharmacother. 2007, 61, 640-658.
vi Danaei G, et al. Causes of cancer in the world: comparative risk assessment of nine behavioural and
environmental risk factors. Lancet 2005; 366, 1784-1793.
vii Organisation Mondiale de la Santé (OMS). http://www.who.int/fr
viii Boffetta P, et al. Fruit and vegetable intake and overall cancer risk in the European Prospective
Investigation into Cancer and Nutrition (EPIC). J Natl Cancer Inst. 2010, 102, 529-537.
ix Clapp RW, et al. Environmental and occupational causes of cancer: new evidence 2005-2007. Rev
Environ Health. 2008, 23, 1-37 ; .Belpomme D., et al. The multitude and diversity of exogenous
carcinogens. Environ. Research, 2007, 105, 414–429 ; Newby JA, Howard CV. Environmental
influences in cancer aetiology. J Nutr Env Med 2006;15:56-114.
x AFSSET- Inserm. Expertise collective « Cancers-environnement» Éditions Inserm, octobre 2008,
907 pages, Collection Expertise collective. ISBN 978-2-85598-868-3
xi INCa. Survie attendue des patients atteints de cancers en France : état des lieux. Avril 2010
Collection Rapports & Synthèses. Disponible à l’adresse suivante : http://www.e-cancer.fr/lessoins/
4211-survie-des-patients-atteints-de-cancers-en-france-linca-dresse-un-etat-des-lieux
xii Irigaray P and Belpomme D. Basic properties and molecular mechanisms of exogenous chemical
carcinogens. Carcinogenesis. 2010, 31, 135-148.
xiii Appel de Paris. Disponible à l’adresse suivante :
http://www.artac.info/index.php?option=com_content&view=article&id=277&Itemid=125
xiv Irigaray P, et al. Ex vivo study of incorporation into adipocytes and lipolysis-inhibition effect of
polycyclic aromatic hydrocarbons. Toxicol Lett. 2009, 187, 35-39 ; Irigaray P., et al.
Overweight/obesity and cancer genesis: More than a biological link. Biomed Pharmacother. 2007, 61,
665-678 ; Irigaray P, et al. Benzo[a]pyrene impairs beta-adrenergic stimulation of adipose tissue
lipolysis and causes weight gain in mice. A novel molecular mechanism of toxicity for a common food
pollutant. FEBS J. 2006, 273, 1362-1372.
xv Parent ME, et al. Does Exposure to Agricultural Chemicals Increase the Risk of Prostate Cancer
among Farmers? Mcgill J Med. 2009, 12, 70-77 ; Fenichel P et al. Environmental endocrine disruptors
and breast cancer: new risk factors? Gynecol Obstet Fertil. 2008 Oct;36(10):969-977.; Andre V, et al.
Evaluation of bulky DNA-adduct levels after pesticide use: comparison between open field farmers and
fruit growers. Toxicol Environ chem. 2007, 89, 125-139.
xvi Rapport d’expertise et d’audit externe concernant la pollution par les pesticides en Martinique.
Available at : http://www.artac.info/images/telechargement/Rapport%20Martinique.pdf.
xvii Communiqué de presse de la ligue contre le cancer du 04/02/2010 : Les pesticides à l’origine de
certains cancers : des suppositions aux preuves. Disponible à l’adresse suivante :
http://www.ligue-cancer.net/newsletters/20100201/files/CP_Pesticides.pdf
xviii Belpomme D., et al. Prostate cancer as an environmental disease: an ecological study in the
French Caribbean islands, Martinique and Guadeloupe. Int J Oncol. 2009, 34, 1037-1044 ; Landau-
Ossondo M., et al. Why pesticides could be a common cause of prostate and breast cancers in the
French Caribbean Island, Martinique. An overview on key mechanisms of pesticide-induced cancer.
Biomed Pharmacother. 2009, 63, 383-395 ; Belpomme D, et al. The growing incidence of prostate
cancer in the French Caribbean islands, Martinique and Guadeloupe: A possible causal role of
pesticides. Int J Oncol. 2009, 35, 433.
xix Belpomme D and Irigaray P. Re: Prostate Cancer Diagnosis and Treatment After the Introduction of
Prostate-Specific Antigen Screening: 1986-2005. J Natl Cancer Inst. 2010, 102, 506-507.
xx Kaatsch P. Epidemiology of childhood cancer. Cancer Treat Rev. 2010 Mar 13.
doi:10.1013/j.ctrv.2010.02.003

Source :   http://artac.info/images/telechargement/NEWSLETTER/nap31fr.pdf

Facebooktwitterlinkedinmail

Les nanos rattrapées par le principe de précaution

   Mai 2010

Dans de nombreux domaines, les nanotechnologies sont utilisées sans que leurs effets sur la santé ou l’environnement aient été étudiés. Deux rapports pointent ces retards.

Les nanotechnologies reviennent sur le tapis français. Alors que des objets de taille nanométrique (de l’ordre du milliardième de mètre) envahissent de plus en plus notre quotidien, deux rapports respectivement de l’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail) et de la Commission nationale du débat public (CNDP) viennent de pointer les retards pris dans l’évaluation et la gestion de ces procédés émergents. Le premier s’est attaché à l’étude de quatre types de nanoparticules déjà utilisés : l’oxyde de titane, incorporé dans les crèmes solaires ou revêtements autonettoyants, le nano-agent bactéricide et anti-odeur utilisé dans certaines chaussettes, et enfin la nanosilice alimentaire, qui permet d’éviter la formation d’agrégats dans des produits tels que sel, sauces… A chaque fois ou presque, « si le risque ne peut être estimé, il ne peut être exclu », estiment les experts après avoir parcouru la littérature scientifique sur la toxicologie, les risques d’exposition ou les effets sur l’environnement de ces fameuses nanoparticules.
L’Afsset préconise donc d’appliquer le principe de précaution, ce qui pourrait conduire à l’interdiction de certains articles comme les chaussettes dont les bénéfices apparaissent faibles face aux risques. L’agence se prononce aussi pour l’étiquetage et la déclaration obligatoires de ces produits. Enfin, l’Afsset établira une méthodologie pour évaluer rapidement les risques liés à chaque cas.
Hélas ! ces recommandations fortes arrivent bien tard : plus d’un millier de produits sont déjà sur le marché, dont plus de 250 en France. Dans le même temps, seuls 2 % des études scientifiques liées aux nanotechnologies s’intéressaient à l’évaluation de leurs risques. La palme de l’inconséquence revient sans doute à Reach, la réglementation européenne sur les produits chimiques discutée dès 1997, qui a purement et simplement… oublié les nanos ! Au moins dix ans de perdu. Toutes ces incertitudes ont alimenté le débat national sur les nanotechnologies qui s’est tenu d’octobre 2009 à février dernier. La CNDP, chargée de l’organiser, vient de rendre sa synthèse. Sans surprise, elle reprend les constats de l’Afsset : manque de données toxicologiques, défaut de transparence, risques potentiels pour la santé ou l’environnement, absence de réglementation… Mais des questions nouvelles ont émergé, notamment face à la virulence de manifestants qui ont contraint les organisateurs à remplacer les réunions publiques par des vidéoconférences.
Ainsi, les craintes émises quant à la protection des libertés individuelles, les questions sur l’intérêt même des nanotechnologies, ou tout simplement sur l’utilité de débattre alors que les choses sont déjà lancées, sont relayées dans le rapport. Ce dernier renseigne d’ailleurs autant sur les nanotechnologies que sur la manière d’organiser une concertation au sujet d’une controverse. « Informer plus avant de débattre, aurait été souhaitable », analyse Philippe Deslandes, président de la CNDP. Désormais, la balle est dans le camp du gouvernement, qui devra annoncer ses premières décisions avant juillet.

Facebooktwitterlinkedinmail

Un Grenelle de l’Environnement qui fait pschiiit

   Le 05/05/2010  14:54

Taxe carbone reportée sine die, échec du sommet de Copenhague, montée du climato-scepticisme, l’heure n’est plus à l’écologie dans la majorité. Le Grenelle 2 ne serait-il qu’une illusion (de plus) ?

Une soixantaine de personnes sont rassemblées devant la sous-préfecture de Bayonne à l'appel de l'association de protection de la nature Bizi !, le 27 mars 2010, pour enterrer symboliquement le Grenelle de l'environnement. (AFP)

Une soixantaine de personnes sont rassemblées devant la sous-préfecture de Bayonne à l’appel de l’association de protection de la nature Bizi !, le 27 mars 2010, pour enterrer symboliquement le Grenelle de l’environnement. (AFP)

Du “New deal écologique” annoncé par Nicolas Sarkozy en octobre 2007 à la petite phrase prononcée par le même Nicolas Sarkozy au Salon de l’Agriculture en 2010, “l’environnement […] ça commence à bien faire“, il n’y a qu’un pas. La magie du processus de consultation, inédit, du Grenelle de l’Environnement, n’est plus au rendez-vous. L’écologie de droite a vécu et l’idée d’une révolution écologique n’est presque plus qu’un souvenir. Même Nicolas Hulot, étendard médiatique de la cause, y a laissé des plumes.

Deux ans et demi après les réunions du Grenelle de l’environnement, les députés s’apprêtent, depuis le 4 mai, à mettre en œuvre les engagements sur la politique environnementale du pays pris par la loi dite Grenelle 1. L’opposition s’accorde à dire que le texte a été “vidé de toute sa substance“. D’ailleurs, les Verts ne sont plus très sûrs de vouloir voter en faveur de cette loi. Que s’est-il passé depuis le vote à quasi-unanimité de Grenelle 1 à l’automne 2008 ?

Tout avait pourtant bien commencé. En décembre 2006, Nicolas Sarkozy candidat à l’élection présidentielle, s’engage à “doubler la fiscalité écologique” et devient ainsi le premier écologiste de France. Le 31 janvier 2007, il signe le Pacte ecologique de Nicolas Hulot. A l’époque, Nicolas Sarkozy est mal vu par les écolos. Avant ce moment, il n’avait jamais manifesté d’intérêt pour les questions environnementales. L’écologie ce n’est pas son truc, il fait plutôt dans le “travailler plus pour gagner plus“. On se souvient de ses approximations en matière d’environnement, quand dans une interview sur France 2, il affirma : “Le carbone crée un trou dans la couche d’ozone”.  Quelle bévue quand on sait que le problème du CO2 concerne l’effet de serre et non pas la couche d’ozone… Mais rien ne l’arrête, il pense conquérir une fraction de l’électorat écolo. 

Dans la foulée de son élection, le Grenelle de l’environnement est annoncé en mai par Alain Juppé, alors ministre de l’Environnement. Après trois mois de débats entre les cinq collèges (patronats, syndicats, Etats, collectivités locales, ONG), 273 mesures sont décidées. Le chef de l’Etat appelle à “une révolution” et voit dans le Grenelle “l’acte fondateur d’un New deal écologique”.

Assurant la présidence de l’Union européenne, il va promouvoir le paquet “Energie-Climat”. Le changement est en marche et la “révolution” est à portée de mains avec l’adoption par le Parlement et par le Sénat (sans les voix de la gauche) de la loi Grenelle 1. Nicolas Sarkozy se pose aux yeux du monde comme le champion de l’écologie. “L’avenir de la planète se trouve là. En cas d’échec, nous porterons une responsabilité historique”, avertira-t-il au sommet au Copenhague.

Et depuis ? Depuis, il y a un contexte économique morose, il y a eu l’échec aux régionales et surtout celui, tant craint, du sommet de Copenhague. Tout s’est écroulé. La taxe carbone, mesure phare du projet environnemental, a été renvoyée aux calendes grecques. La Fondation Hulot a claqué la porte des travaux le 29 mars dernier. Le Pacte écologique est rompu, celui avec l’écologie aussi. La visite de Nicolas Sarkozy au Salon de l’Agriculture sonne le glas de la “révolution”. Devant les agriculteurs, il dira : “Je voudrais dire un mot sur toutes ces questions d’environnement, parce que, là aussi, ça commence à bien faire”.

Comment expliquer ce retournement de veste ?

– Copenhague

Le sommet de Copenhague, conférence intergouvernementale organisée dans le cadre de la Convention Climat de l’Onu, devait être l’apothéose de l'”éco-sarkozisme”. Le chef de l’Etat avait déjà placé le paquet “Climat-Energie” au cœur de la présidence française de l’Union européenne en 2008. Sur cette lancée, le président devait crier victoire à Copenhague. Finalement, les 150 chefs d’Etats réunis pour l’occasion n’ont pas réussi à trouver d’accord à la hauteur de l’enjeu en raison notamment des blocages de la Chine, entamant la motivation des troupes françaises. Nicolas Sarkozy a dû se rendre à l’évidence : la France, de surcroît l’Europe, ne peut pas faire cavalier seul dans cette entreprise, sous peine de perdre en compétitivité.

– Une “priorité” qui n’est plus prioritaire

Bien qu’une politique de “croissance verte” puisse être profitable à l’économie du pays et à la résorption de certains problèmes sociaux, les conséquences de la crise financière dans l’économie réelle laissent des plaies difficiles à refermer. Les questions environnementales ont été tout simplement remisées au placard.

– Vraie conviction ou calcul politique ?

Il est certain que l’échec cuisant de la droite aux régionales 2010 explique en partie le désamour de Nicolas Sarkozy pour l’écologie. L’UMP n’a jamais vraiment été convaincue par l’écologie. Le chef de l’Etat s’est contenté d’adopté une posture, qu’il pensait électoralement payante. Finalement, les voix écologistes ne lui ont rien apporté. Alors, il a abandonné. Il est plus productif d’aller dans le sens des agriculteurs que dans celui des Verts, qui continuent plutôt de voter à gauche. Souhaiterait-il maintenant reconquérir les voix des climato-sceptiques qui se font de plus en plus entendre ?

– Le doute

Le doute sur la réalité du réchauffement climatique a en effet eu des conséquences dans le désaveu de l’opinion publique pour l’écologie, et a surtout libéré les climato-sceptiques et leurs théories qui pourraient apparaître séduisantes. L’erreur du GIEC (Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat) qui s’est trompé de trois siècles sur le temps qu’il restait aux glaciers de l’Himalaya pour fondre complètement et la campagne médiatique de Claude Allègre, sceptique convaincu, ont alimenté l’idée d’un principe de précaution exagéré. L’autorisation de la culture d’une pomme de terre OGM destinée à l’alimentation animale et l’importation du maïs OGM MON 863 à la suite d’un avis favorable de l’Autorité européenne de sécurité des aliments a également favorisé une crise de crédibilité du gouvernement.

Et l’écolo-scepticisme a même gagné du terrain dans les rangs de la majorité. A l’initiative du député UMP Patrick Ollier, président de la commission des affaires économiques à l’Assemblée, des amendements visant à limiter le développement des éoliennes ont notamment été adoptés.

– Des lobbies puissants

Les liens du gouvernement avec les grands lobbies sont bien établis, à commencer par le lobby nucléaire au cœur de l’échec du Grenelle, puis celui de l’agrochimie, du pétrole, de la route, du BTP et de la communication… Dès lors, on peut toujours faire des lois, elles ne seront pas contraignantes. De toute manière, pas besoin de lobby du nucléaire, le gouvernement lui-même prône la vente de l’électricité nucléaire. Le feu vert donné sans débat par le président de la République au deuxième réacteur nucléaire EPR est resté en travers de la gorge des organisations écologistes, de même que le feu vert donné par Nicolas Sarkozy en personne à la circulation des poids lourds géants de 44 tonnes transportant des produits agricoles ou agroalimentaires.

Dans cette situation, qu’attendre de la loi Grenelle 2 ? Bien que le gouvernement se félicite des avancées du projet sur plusieurs thèmes, il semble en effet difficile de trouver des mesures réellement contraignantes dans le texte. Jean-Louis Borloo a parlé de “monument législatif” fournissant une “boite  à outils” destinée à l’application des mesures de la loi Grenelle 1. On ne trouve malheureusement pas d’engagements décisifs et forts dans ce volumineux projet.

Concernant l’urbanisme, on attendait des mesures fortes alors que l’organisation France Nature Environnement souligne que l’habitat représentait 41 % des dépenses d’énergie dans l’Hexagone. Finalement, si le projet de loi Grenelle 2 prévoit la construction de logements en basse consommation, dès 2010 pour les bâtiments publics et le secteur tertiaire, et selon un calendrier s’échelonnant jusqu’en 2020 pour le privé, rien n’est fait pour le logement ancien. Le texte n’apparait pas plus ferme en matière de réhabilitation thermique et de prise en compte de l’énergie grise des bâtiments.

Rien pour le transport collectif

Pour ce qui est des transports, les “mesures en faveur du développement des transports collectifs urbains et périurbains” sont mises en avant.

Cependant, aucune mesure du Grenelle 2 n’est réellement prévue à l’encontre des déplacements en véhicules individuels. Rien n’est prévu non plus en faveur du transport collectif. Au contraire, l’article 22ter prévoit que “le péage urbain ne peut être instauré qu’après la mise en place d’infrastructures et de services de transport collectif susceptibles d’accueillir le report de trafic lié à l’instauration du péage.”

Un amendement, autorisant les villes de plus de 300.000 habitants à instaurer un péage urbain, avait été adopté par le Sénat, avant d’être finalement supprimé en février par les députés réunis en commission. On ne sait pas aujourd’hui ce qu’il adviendra de cette expérimentation jugée pénalisante pour la population la moins aisée.

Dans un autre chapitre de la loi, une attaque est adressée à la pollution visuelle, dénonçant les panneaux d’affichage publicitaire. Alors qu’on pouvait se réjouir à l’idée d’une interdiction totale de la publicité, on apprend, dans l’article 15 de la loi, qu’une exemption est accordée aux “lieux qualifiés d”agglomération’ par les règlements relatifs à la circulation routière”, aux environs des aéroports et des gares ferroviaires, ou même “à proximité immédiate des établissements de centres commerciaux exclusifs de toute habitation et situés hors agglomération.” Il semble, après tout cela, difficile de trouver les panneaux de publicité qui pourront réellement disparaitre à la suite du Grenelle 2.

Des mesures gadget sur la santé

Sur la biodiversité, il est une fois de plus extrêmement difficile de trouver la moindre contrainte. Les mesures semblent loin des objectifs de Nicolas Sarkozy annoncés le 25 octobre 2007. Le président de la République, alors fraichement élu, déclarait que “l‘agriculture est un enjeu majeur. Alors nous ne voulons pas d’une agriculture qui épuise nos sols, d’une agriculture qui utilise de façon croissante des produits chimiques dangereux.” Au final, le projet de loi Grenelle 2 n’évoque plus les objectifs annoncés par Nicolas Sarkozy de réduction de 50% de pesticides, mais se contente de mesures encadrant la vente et la publicité de ces produits phytosanitaires.

Du côté de la santé, qui occupe la part la plus importante du projet de loi, on trouve une série de mesures qui tiennent plus du gadget que d’un réel projet d’une société verte. Il est ainsi prévu, pour les buralistes, de “distribuer” des cendriers de poche biodégradables d’une valeur inférieure à 7% du prix de vente du tabac acheté. Le projet de loi insiste également sur l’utilisation du papier recyclé pour les livres scolaires, les affiches administratives et les tracts lors d’élections. On peut cependant rappeler que pour ces derniers, cela était déjà le cas.

Au final, le projet de loi Grenelle 2 tient malheureusement plus d’une série de procédures administratives que du réel “New deal écologique” promis.

(Sarah Diffalah & Yohan Vamur – Nouvelobs.com)

Source :  http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20100504.OBS3456/un-grenelle-de-l-environnement-qui-fait-pschiiit.html

Facebooktwitterlinkedinmail

L’alternative Téléphonie Mobile Satellitaire TerraStar-1et Opérateurs Présentation et Analyses (AFOM)

NEXT-UP

Avant propos “Qui dit Téléphonie Mobile dit obligatoirement antennes relais” ou “La Téléphonie Mobile a besoin d’antennes relais pour fonctionner”(sous-entendue antennes relais terrestres). Ce genre de propos est asséné en permanence dans les médias, c’est une stratégie de désinformation bien huilée venant notamment de Jean-Marie Danjou Directeur de l’AFOM (Association Française des Opérateurs Mobiles), organisme de propagande et de désinformation qui a la faveur des autorités nationales et quelques fois locales, tout en sachant que cette organisation est exactement l’équivalant du défunt et scandaleux CPA (Comité Permanent Amiante). Jean-Marie Danjou est un spécialiste du déni de vérité issu de la propagande de désinformation de l’AFOM, comme les sempiternels propos du genre “les normes sont 50 fois inférieures aux premiers effets constatés” ou “Aujourd’hui le téléphone mobile concerne 60 millions de Français” (ndlr : savante confusion entre Abonnés et abonnements), etc…

Lire la suite sur le site de NEX-UP

Terre_Star_1_Ariane_01_07_2009

Facebooktwitterlinkedinmail

L’invraisemblable rapport parlementaire sur les pesticides

rue89_logo-copie-1.gif  Par Marie-Christine Blandin | Sénatrice Verte du Nord | 04/05/2010 | 13H52

Un panneau de danger contre les pesticides (jcwestbrook/Flickr).

L’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques vient de livrer un très étrange rapport d’information sur les pesticides et la santé. Signé du député Claude Gatignol et du sénateur Jean-Claude Etienne, il marque un retour en force de la promotion d’une agriculture inféodée à l’industrie chimique.

Et il fait fi de la préservation des écosystèmes, des ressources en eau et en sol, de la qualité des aliments, des revenus et de la santé des paysans.

Au moment du vote de ce texte, il n’y avait plus que 10 parlementaires présents sur 36. Je suis la seule à avoir voté contre. Je vous livre ici mes réflexions après avoir feuilleté avec assiduité le rapport, que les parlementaires n’ont découvert que le jour de sa présentation.

Comme par hasard, juste avant le Grenelle 2

Déposé sur la table une semaine avant l’examen du Grenelle 2 à l’Assemblée nationale, il participe au retour de flamme dont la prise en compte de l’environnement est victime depuis quelques mois.

Son sujet, les pesticides, est abordé par la juxtaposition d’auditions, et d’opinion contradictoires.

Mais les alertes des scientifiques sur les éventuels risques de ces produits ne sont pas prises en compte. L’incertitude, quand elle est mise en avant, l’est toujours au bénéfice des mêmes.

Le ton est donné dès l’introduction :

« L’agriculture s’est construite autour de l’utilisation des produits phyto-pharmaceutiques, moyen de proposer des produits végétaux de qualité et d’aspect irréprochables tels qu’attendus par le consommateur. »

Les abeilles ne seraient pas menacées de disparition

Le rapport est truffé de conclusions intermédiaires à la rédaction ambiguë. Par exemple, il est écrit :

« En France, les statistiques nationales ne permettent pas à ce jour de chiffrer précisément un phénomène de surmortalité touchant les ruchers du territoire national. »

Certes. Mais ainsi écrit, sans aucune conclusion tirée des morts d’abeilles et des doléances des apiculteurs, le lecteur pourra en déduire qu’il n’y a pas d’hécatombe visible.

La publication sert de cheval de Troie aux dispositifs de l’agriculture des grands groupes. L’agriculture dite « raisonnée » y est promue comme modèle, alors que chacun sait qu’elle repose sur des engagements a minima, qui équivaudraient pour un automobiliste à certifier qu’il ne brûlera pas les feux rouges et qu’il s’arrêtera au stop.

Attention à ne pas baisser trop brutalement les pesticides

Une vingtaine de pages présentent les OGM comme alternative, alors que leur implantation favorise l’usage de pesticides associés, comme les céréales « Roundup ready » ou bien qu’elles sécrètent en elles-mêmes les insecticides.

Le ton est donné :

« L’engagement du Grenelle de l’environnement de réduire l’usage des pesticides de 50% dans un délai de dix ans impliquerait, selon une simulation, que toute l’agriculture française passe en mode intégré. »

Mais si cet objectif était respecté, voici les menaces énoncées par le rapport : baisse des rendements, malnutrition dans le monde, hausse des prix agricoles, résistance des ravageurs, signal négatif pour la recherche, disparition des productions de fruits et légumes…

Les rapporteurs « rappellent les bénéfices de l’usage des pesticides et invitent les pouvoirs publics à anticiper les conséquences d’une diminution trop brutale de l’utilisation des pesticides en France ».

Le rôle cancérigène des pesticides est minoré

Tout cela fait le terrain des amendements de la majorité, qui prévoient de conditionner la réduction de ces substances à une évaluation des potentiels effets économiques.

Après avoir minoré la qualité comparée d’un aliment biologique et d’un aliment chargé de pesticides, ainsi que le rôle cancérigène des pesticides, le rapport évoque toutes les autres sources de perturbateurs endocriniens pour mieux dédouaner les pesticides.

Quant aux maladies professionnelles avérées des agriculteurs, un opportun tableau de leurs expositions quotidiennes flèche d’autres sources de pathologie : le fuel de leur tracteur, les fumées, les poussières du champ, et même les UV, puisqu’ils travaillent en plein air.

Et si une étude sur l’exposition domestique fait apparaître un surnombre de tumeurs du cerveau, les rapporteurs en concluent :

« Mais ce résultat est à prendre avec toutes les précautions d’usage d’autant que la question posée “Traitez-vous des plantes d’intérieur ? ” n’était pas assez précise et que les personnes ont très bien pu répondre par l’affirmative, qu’ils utilisent des insecticides, des engrais, des lustrants ou qu’ils ne font qu’arroser leurs plantes. »

Visiblement, quand on ne veut pas entendre, on ne veut pas entendre !

Pourtant, comme le note le Réseau environnement santé, « l’impact sanitaire des pesticides est avéré, il suffit de lire la littérature scientifique de façon non sélective. »

Les recommandations ont sans doute été beaucoup plus éclairées par le médecin Etienne que par le vétérinaire Gatignol. Elles accompagnent le travail et comportent beaucoup plus d’éléments intéressants, comme l’augmentation de la recherche en toxicologie ou les registres cancers.

Mais elles dissimulent des tentatives de déréglementation, la culpabilisation des apiculteurs -pour lesquels n’a pas été retenue ma proposition de les associer aux protocoles de recherche- ou encore la promotion des OGM.

Photo : un panneau de danger contre les pesticides (jcwestbrook/Flickr).

Source : http://www.rue89.com/2010/05/04/linvraisemblable-rapport-parlementaire-sur-les-pesticides-150113

Facebooktwitterlinkedinmail

ISRAEL : Le Ministère de la protection de l’environnement va surveiller en temps réel les irradiations des antennes relais

  • Post category:Information

NEXT-UP   Par EHUD ZION WALDOKS 26/04/2010

Une nouvelle technologie appelée bleu et blanc va faire d’Israël un chef de file mondial dans le domaine du contrôle des irradiations des antennes relais.
Le Ministère de la protection de l’environnement va activer dans les prochains jours un nouveau système qui permettra une surveillance continue et en temps réel des valeurs d’irradiations de toutes les antennes relais du pays, a annoncé le ministère ce dimanche.

Le nouveau gouvernement a fait réaliser par la société israélienne Wave Guard Technologies un programme qui permettra de suivre en temps réel les valeurs d’irradiations en RadioFréquences Non Ionisantes micro-ondes, cela permettra ainsi d’avoir pour la première fois une image complète des valeurs des irradiations des antennes relais. Si une station de base d’antennes relais spécifique émet au-dessus du niveau de la valeur d’irradiation autorisée, le système informera immédiatement les employés du ministère. La société affirme sur son site Web que ses produits sont innovants et peuvent révolutionner la façon dont les gouvernements peuvent surveiller et réglementer les irradiations Non Ionisantes.

Le ministre Gilad Erdan de la protection de l’environnement s’est félicité les possibilités de ce système. «La capacité de contrôler en permanence les valeurs de l’irradiation des antennes relais transforme Israël en un leader mondial dans le domaine de la surveillance par ordinateurs (moniteurs) les irradiations », a-t-il déclaré dans un communiqué. «Le nouveau système nous permet d’informer le public en temps réel par une totale transparence dans le domaine des irradiations entre les opérateurs de téléphonie mobile, le ministère et le public”, a-t-il ajouté. Jusqu’à présent, les inspecteurs procédaient à des mesures de contrôles manuelles une fois par an. Ces mesures de contrôle étaient sujettes à critiques car le service de mesures de contrôles de l’Etat sous-traitait les contrôles à des entreprises extérieures qui étaient payées par les opérateurs de téléphonie mobile et il y avait lieu de douter de l’impartialité des rapports de mesures.
Bien que les mesures de contrôles vont se poursuivre et même avec le nouveau système automatisé (informatisé) le ministre Gilad Erdan a ordonné que ce soit les employés du ministère qui réalisent les mesures de contrôles au lieu d’entreprises extérieures.

Lire l’article sur le site de Next-up.

Facebooktwitterlinkedinmail