Bitume: Eurovia reconnue coupable

logo france2     Publié le 10/05/2010 | 23:33

Eurovia (filiale du groupe Vinci) a été reconnue coupable de « faute inexcusable » dans la mort d’un ouvrier

La veuve de l'ouvrier du bitume mort en 2008 et son avocat le 10 Mai 2010

La veuve de l’ouvrier du bitume mort en 2008 et son avocat le 10 Mai 2010

AFP/PHILIPPE DESMAZES

Le tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS) de Bourg-en-Bresse « a pu trouver que la conjonction de projections, voire d’inhalations, du bitume avec les UV favorisait, soit le risque né des UV, soit le risque né du bitume ».

Eurovia a annoncé qu’elle faisait appel.

L’affaire avait débuté à la suite du décès, le 3 juillet 2008, à 56 ans, de José-Francisco Serrano Andrade, ouvrier spécialisé dans l’épandage du bitume et du macadam sur les routes et autoroutes, atteint d’un cancer de la peau qui s’était déclaré sur le visage.

Lors de l’audience le 12 avril, l’avocat d’Eurovia , Me Franck Dremeaux, avait estimé que la maladie de M. Andrade avait été « provoquée par une exposition excessive au soleil et non par l’inhalation de produits toxiques ». De son côté, l’avocat de la famille Andrade, Me Jean-Jacques Rinck, avait souligné que l’ouvrier était « mort d’avoir inhalé trop d’émanations de bitume, reconnues comme éminemment cancérigènes ».

« Le TASS ne peut être considéré comme ayant établi une jurisprudence mais comme ayant proposé un début de jurisprudence, car ce dossier  ne peut s’arrêter à un tribunal de premier degré ».

La décision du TASS a été accueillie avec beaucoup d’émotion par la veuve et les deux fils de José Francisco Serrano Andrade. L’avocat de la famille a salué cette « première nationale professionnelle »: « C’est la première fois qu’un tribunal en France reconnaît qu’il existe un lien  entre la maladie professionnelle de M. Andrade, sa mort atroce, et les fumées cancérigènes toxiques dans le bitume  étendu à 150 degrés sur les routes », s’est
félicité Me Jean-Jacques Rinck.

Me Rinck a également appelé les pouvoirs publics « au titre du principe de précaution », à « s’emparer immédiatement de ce dossier comme ils l’ont fait pour l’amiante » et à « légiférer avec les scientifiques pour interdire en France l’usage du bitume  et du goudron ».

Source :

http://info.france2.fr/france/bitume-eurovia-reconnue-coupable-62968960.html

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Loi Grenelle 2 – Article 72 relatif à la téléphonie mobile : Les députés aux abonnés absents !

PRIARTEM-copie-1.jpg  10 mai 2010par Priartem et Agir pour l’Environnement

La loi d’engagement national pour l’environnement doit être votée demain, mardi 11 mai 2010. L’article 72 de cette loi qui traite de la téléphonie a été examiné, dans la précipitation, tard dans la soirée vendredi. Le texte, issu de ce débat bâclé, imposé par la procédure d’urgence voulue par le Gouvernement – laquelle veut que soit fixé un temps de parole global extrêmement restreint à chaque groupe parlementaire sur l’ensemble du texte proposé – ne contient aucune des mesures nécessaires à la protection des populations exposées aux champs électromagnétiques de la téléphonie mobile : rien sur les normes d’exposition, des miettes concernant la protection des enfants, rien sur le WiFi.

A quoi a donc servi le Grenelle des ondes qui s’est tenu il y a un an, à quoi servent ces multiples comités et groupes de travail qui sont chargés d’en assurer le suivi, si on ne trouve aucune trace de ces travaux dans ce qui devrait en être la traduction législative ?

A quoi sert l’inscription du principe de précaution dans notre bloc constitutionnel si, au moment où l’Agence d’expertise, missionnée par ses ministres de tutelle, Santé et Ecologie, dit que, face aux incertitudes scientifiques actuelles, il est nécessaire de réduire les expositions, le législateur ne traduit pas cette exigence dans la loi ? Plusieurs parlementaires, dont le Président du COMOP « expérimentations », François Brottes, avaient pourtant déposé des amendements en ce sens, proposant l’application, à la téléphonie mobile du principe ALARA (as low as reasonably achievable).

Comment ne pas s’étonner que des dispositions plus contraignantes qu’aujourd’hui soient imposées aux quelques centaines d’éoliennes alors même que les dizaines de milliers de relais de téléphonie mobile continuent à bénéficier des mêmes règles laxistes ? Comment pourra-t-on nous démontrer qu’une éolienne c’est à la fois plus de pollution visuelle et plus de risque, y compris de risque sanitaire, qu’une station de téléphonie mobile ? Comment nous empêcher alors de penser que, dans un cas, l’éolien, le lobby – celui du nucléaire – est favorable à toujours plus de contraintes, et que dans l’autre, le lobby – celui de la téléphonie mobile – veut toujours plus de laisser-faire.

Le vote de cette loi, demain, sera un mauvais moment pour tous les dossiers environnementaux qui avaient tant besoin d’un courage politique face aux traditionnels lobbies. Ce constat sera, hélas vrai également pour le dossier de la téléphonie mobile.

Janine Le Calvez – Stéphen Kherchove


Compte-rendu du débat à l’Assemblée Nationale sur l’article 72

Article 72

Mme la présidente. Sur l’article 72, plusieurs orateurs sont inscrits.

La parole est à M. Yanick Paternott.

M. Yanick Paternotte. Dans cet article, les alinéas 19 et 20 traitent de la modification de l’article L. 511-5 du code de l’éducation qui a trait à l’utilisation par un élève d’un téléphone mobile dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges.

Autant, bien entendu, tout le monde peut comprendre que l’usage du portable n’est pas souhaitable pendant les cours, que ce soit en collège, en primaire, voire en maternelle, ce qui est tout de même plus rare, autant il ne nous semble ni logique ni raisonnable d’envisager de l’interdire dans les cours d’écoles. En effet, le taux d’équipement des mobiles chez les adolescents est très élevé, puisqu’il dépasse 70 %, d’après les statistiques en notre possession. De plus, c’est souvent pour les parents un moyen de prévention, d’alerte, d’information en cas de cours supprimés, que ce soit par voie d’appels ou par voie de SMS, lesquels n’étant, pour le moins, pas très gênants dans une cour d’école.

Il me semble que si ce qui est ici proposé renforce les réglementations existant aujourd’hui dans les collèges, cela s’avère bien excessif. À cet égard, je pense, comme un certain nombre de collègues, que l’amendement de Guy Geoffroy est bien raisonnable. Il tend à interdire l’usage du téléphone mobile pendant les cours, comme le prévoient déjà de nombreux règlements, mais il l’autorise dans les cours d’école et au moment des repos.

Telles sont les observations que je souhaitais formuler sur cet article.

Mme la présidente. La parole est à M. Jean-Yves Le Déaut.

M. Jean-Yves Le Déaut. Madame la présidente, vous avez remarqué que de nombreux collègues sont peu intervenus sur leurs amendements, se contentant de dire qu’ils étaient défendus. Nous avons examiné environ les deux tiers du texte et le groupe SRC ne bénéficie plus que de trente minutes environ pour s’exprimer, ce qui est tout de même très peu. Il est regrettable que nous ne dispositions pas de suffisamment de temps pour intervenir sur des sujets tels que les nanotechnologies, les nanoparticules et les plans de prévention des risques qui vont bientôt être examinés.

Cela étant, je veux préciser deux points, s’agissant de cet article 72.

Il est évident que nous ne pourrons traiter des risques d’exposition aux ondes électromagnétiques ou aux émissions radioélectriques que si nous avons une bonne connaissance de ces questions. J’avais rédigé un amendement traitant de l’importance d’étudier le sujet de l’électrosensibilité. En effet, certains considèrent que, chez certaines personnes, l’électrosensibilité est réelle, d’autres le dénient. Donc, nous devons pouvoir le vérifier.

M. Bertrand Pancher, rapporteur. C’est le cas !

M. Jean-Yves Le Déaut. J’avais demandé que les établissements publics de recherche mettent en œuvre des programmes de recherche sur l’électrosensibilité. Or cet amendement a été refusé au titre de l’article 40. En revanche, l’amendement suivant relatif aux programmes de recherche sur les risques sur la santé des substances à l’état nanoparticulaire mis en œuvre par les établissements de publics de recherche, c’est-à-dire le même amendement, mais dans l’autre sens, a été accepté par la commission des finances !

J’insiste sur ce point : ce n’est pas que les sujets n’ont pas été bien précisés, mais il manque globalement, dans ce texte, la dimension recherche. Or je ne sais pas à quoi cela est dû. Nous l’avions déjà souligné, lors de l’examen du Grenelle 1, comme M. le président de la commission des affaires économiques.

J’ai d’ailleurs participé, sur proposition de M. le ministre, au comité opérationnel « Recherche ». Nous avons un certain nombre de propositions que nous ne retrouvons pas suffisamment aujourd’hui, à mon sens, dans ce texte. Il n’y aura peut-être pas de Grenelle 3. Il est toutefois évident – et je m’exprimerai plus tard sur les nanoparticules – que c’est à partir des recherches menées par des laboratoires que l’on pourra effectivement prendre un certain nombre de décisions, et non en s’appuyant à l’aveugle sur le seul principe de précaution.

Mme la présidente. Je vous rappelle, monsieur Le Déaut, s’agissant de la forme, que, comme vous le savez, notre majorité a voulu que la commission des finances soit présidée par un membre de l’opposition !

La parole est à M. Philippe Tourtelier.

M. Philippe Tourtelier. Je m’inquiète également du peu de temps dont nous disposons. En effet, je ne pourrai pas intervenir sur des sujets extrêmement importants.

M. Bertrand Pancher, rapporteur. Il y a les cigales et les fourmis !

M. Christian Jacob, président de la commission du développement durable. Il fallait calmer M. Peiro !

M. Philippe Tourtelier. Par exemple, s’agissant de la responsabilité sociale des entreprises – je l’indique à son auteur – l’amendement qui a été déposé est d’une tiédeur remarquable et ce n’est pas avec une telle disposition que l’on progressera, alors que ce sujet est essentiel si l’on veut qu’il y ait un changement de société.

L’étiquetage environnemental carbone a fait l’objet de suffisamment d’expérimentations. Il faudrait mener des expériences sur la deuxième partie. Je crois qu’on a jeté le bébé avec l’eau du bain !

Concernant les nanotechnologies, le Grenelle 1, en son article 40, précise, à propos de tous ces sujets, que : « L’État allouera des aides budgétaires supplémentaires pour soutenir les actions décrites aux articles 32 à 39 du présent titre, y compris pour le financement de la résorption des points noirs du bruit. »

Mes collègues Jean-Paul Chanteguet et François Brottes ont déjà posé la question : depuis la décision du Premier ministre de geler les crédits, que deviennent ces belles déclarations du Grenelle 1 ?

Mme la présidente. Nous en venons aux amendements à l’article 72.

Je suis d’abord saisie de trois amendements, nos 1269 rectifié, 1329 rectifié et 1186, pouvant être soumis à une discussion commune.

La parole est à M. François Brottes, pour soutenir l’amendement n° 1269 rectifié.

M. François Brottes. Comme vient de l’évoquer Jean-Yves Le Déaut, l’exposition aux ondes électromagnétiques est un sujet qui fait débat depuis très longtemps. Je suis quelque peu impliqué dans un COMOP qui se préoccupe de ces questions et qui va mener des expérimentations dans un certain nombre de nos villes.

Un rapport récent de l’AFSSET préconise, dans ses conclusions, la sobriété.

Il faut tout faire – et ce principe peut être partagé par tous, ici – pour limiter l’exposition aux ondes électromagnétique en tous lieux. La sobriété s’impose au nom du principe de précaution. Il ne s’agit pas de stigmatiser qui que ce soit, mais chaque fois que l’on peut faire aussi bien en qualité de service proposé avec un minimum d’exposition aux ondes, il faut le faire. Cet amendement ne propose pas autre chose.

Mme la présidente. La parole est à M. Yves Cochet, pour défendre l’amendement n° 1329 rectifié.

M. Yves Cochet. Cet amendement a été défendu par M. Brottes.

Mme la présidente. La parole est à M. André Chassaigne, pour défendre l’amendement n° 1186.

M. André Chassaigne. Il est défendu.

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission du développement durable sur ces trois amendements ?

M. Bertrand Pancher, rapporteur. Défavorable. Cet article comporte de nombreuses avancées, s’agissant de la réglementation. Le principe ALARA supposerait qu’il existe des solutions de substitutions, ce qui semble techniquement inatteignable dans l’état actuel des connaissances. Il en a été largement débattu en commission.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Chantal Jouanno, secrétaire d’État. La référence au principe ALARA vise plutôt les rayonnements ionisants pour lesquels un risque avéré est connu. Il en va différemment, s’agissant des champs électromagnétiques, comme l’ont rappelé les rapports de l’AFSSET. Donc, la référence au principe ALARA n’est pas adaptée ici.

Nous sommes parfaitement d’accord – et c’est ce que nous expérimentons avec vous dans le cadre du comité opérationnel – sur la nécessité de disposer de la meilleure technologie disponible pour limiter la puissance de ces champs au niveau le plus bas possible. Je ne suis toutefois pas très favorable à ce que ce principe soit inscrit dans la loi.

Mme la présidente. La parole est à M. Alain Gest.

M. Alain Gest. J’ai été chargé, voici quelques mois, par l’Office parlementaire, de rédiger un rapport sur la dangerosité supposée pour la santé des téléphones portables et des antennes. Je souhaite que nous puissions traiter ce problème avec le maximum de recul et de sérénité, ce qui n’a, de mon point de vue, pas toujours été le cas lors de campagnes médiatiques qui relaient beaucoup les propos de ceux dont le talent oratoire n’est peut-être pas à la hauteur de leurs capacités techniques.

Le rapport de l’Office parlementaire reprend d’ailleurs celui de l’AFSSET, cité par notre collègue François Brottes, rapport qui, en dehors du communiqué publié par le directeur de l’AFSSET, laisse très nettement apparaître qu’il n’existe pas, à ce jour, de risque avéré, lié à l’utilisation du téléphone portable et encore moins à la proximité des antennes de téléphone, corroborant en cela des centaines de rapports publiés dans le monde entier. Mon propre rapport vise à démontrer la même chose.

Ajoutez que nous sommes le pays où il y a le plus de transparence et, cependant, le plus d’inquiétudes et de débats. À chaque fois que nous avons pris des mesures visant par exemple à diminuer les niveaux d’exposition, nous n’avons pas du tout rassuré la population ; nous avons au contraire mis dans la tête des gens qu’il y avait peut-être un risque.

Je vois au moins cinq raisons de ne pas le retenir l’amendement de M. Brottes.

La première, c’est que nous serons une singularité mondiale. Aucun autre pays ne considère qu’il y a un risque sanitaire et ne recommande d’appliquer le principe ALARA, c’est-à-dire, en français, le niveau le plus faible qu’il est raisonnablement possible d’atteindre.

Deuxième raison, nous ne sommes pas dans des cas de risque avéré. On risquerait donc, Mme la secrétaire d’État l’a souligné elle-même en commission, de créer la confusion.

Troisième raison, cela n’a pas été un élément de consensus lors des débats sur ce sujet. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle cela n’a pas été non plus demandé par le COMOP.

Quatrième raison, je vous souhaite du plaisir pour interpréter devant la justice ce que doit être un niveau le plus faible qu’il est raisonnablement possible d’atteindre. Nous irions vers de très nombreuses procédures et des situations inextricables.

Cinquième raison, retenir une telle mesure risquerait de nous faire dire adieu au quatrième réseau 3G, de poser énormément de problèmes pour les émetteurs de TNT – je suppose que tous les députés sont totalement indifférents à ce problème ! – et de nous faire dire adieu aussi à la 4G.

Cela dit, je suis très surpris, monsieur Brottes, que vous ayez présenté cet amendement, parce qu’il n’est pas dans vos habitudes de manquer de rigueur intellectuelle. Vous présidez un COMOP qui est justement destiné à analyser les possibilités. On réalise d’ailleurs des tests dans des villes volontaires, pour voir s’il est utile de baisser le niveau d’exposition. Vous présupposez ainsi que les travaux de votre COMOP ne seront pas très utiles. Préjuger les résultats de votre travail me paraît une mauvaise chose.

Pour toutes ces raisons, je suis résolument opposé à cet amendement, ce qui ne signifie pas, madame la secrétaire d’État, que je n’aurais pas aimé, comme M. Le Déaut, trouver la possibilité de financer des études complémentaires. Il a parlé d’un sujet qui mérite intérêt ; il en est d’autres comme les conséquences sur les femmes enceintes ou les jeunes enfants.

Je n’ai d’ailleurs pas retrouvé l’un de mes amendements sur la feuille jaune, j’ai certainement été victime moi aussi de l’article 40 ! Il tendait à permettre de prélever 0,25 centime d’euro sur chaque téléphone vendu. Il y en a eu 25 millions l’année dernière : calculez ce que cela permettrait de donner pour la recherche française.

Mme la présidente. La parole est à M. François Brottes.

M. François Brottes. Je vous remercie, monsieur Gest, de vos leçons.

M. Alain Gest. Non !

M. François Brottes. Vous avez fait un rapport qui a peut-être plus d’intérêt que celui de l’AFSSET. Dont acte. Ce rapport a le mérite d’exister, je vous en sais gré.

M. Alain Gest. Quand on est trop gentil avec M. Brottes, il dit n’importe quoi !

M. François Brottes. Ce qui me gêne justement, c’est que vous ayez dit n’importe quoi.

M. Michel Herbillon. De telles amabilités à cette heure-ci de la nuit, franchement !

M. François Brottes. Je pense que vous n’avez pas lu l’amendement que j’ai proposé.

M. Alain Gest. Bien sûr que si, je l’ai sous les yeux !

M. François Brottes. J’indique bien qu’il est souhaitable de trouver le meilleur compromis possible entre un minimum d’exposition aux ondes électromagnétiques et la garantie d’un service de qualité. Il ne s’agit pas de baisser l’exposition dans l’absolu sans avoir de service en retour. Nous cherchons un compromis entre un service de qualité, y compris pour la 4G et la TNT, et une sobriété d’émission – parce qu’il le faut, ce sur quoi tout le monde est d’accord.

Je n’ai donc aucun problème pour lier ces deux notions, y compris dans le cadre des objectifs sur lesquels nous travaillons au sein du COMOP que j’ai l’honneur de présider, puisqu’il s’agit bien de voir quel est le meilleur compromis possible. C’est la raison pour laquelle, monsieur Gest, je vous fais le procès de ne pas avoir lu totalement l’amendement, qui n’est pas exactement le même que celui qui suit. Si cela vous a échappé, je voulais vous le signaler.

(Les amendements n°s 1269 rectifié, 1329 rectifié, 1186, successivement mis aux voix, ne sont pas adoptés.)

Mme la présidente. La parole est à M. André Chassaignepour soutenir l’amendement n° 1187.

M. André Chassaigne. Il est défendu.

(L’amendement n° 1187, repoussé par la commission et le Gouvernement, n’est pas adopté.)

Mme la présidente. Je suis saisie de deux amendements identiques, nos 1188 et 1330.

La parole est à M. André Chassaigne, pour défendre l’amendement n° 1188.

M. André Chassaigne. Il est défendu.

Mme la présidente. La parole est à M. Yves Cochet, pour défendre l’amendement n° 1330.

M. Yves Cochet. Défendu également.

(Les amendements identiques nos 1188 et 1330, repoussés par la commission et le Gouvernement, ne sont pas adoptés.)

Mme la présidente. Je suis saisie de trois amendements identiques, nos 1239, 1353 et 1321.

La parole est à Mme Chantal Berthelot, pour défendre l’amendement n° 1239.

Mme Chantal Berthelot. Il est défendu.

Mme la présidente. La parole est à M. le rapporteur pour soutenir l’amendement n° 1353.

M. Bertrand Pancher, rapporteur. Il est défendu.

Mme la présidente. La parole est à M. Christophe Bouillon, pour défendre l’amendement n° 1321.

M. Christophe Bouillon. Il est défendu.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Chantal Jouanno, secrétaire d’État. C’est un sujet complexe. Après l’avis rendu par l’AFSSET sur la THT, nous avons demandé au CGEDD de faire une étude pour voir ce qu’impliquerait l’adoption d’une telle disposition. On voit assez bien ce qui est possible pour les nouvelles constructions, et encore ! Ainsi, une antenne succursale de Necker qui est en train de se construire serait directement touchée par ce type de dispositions. Cependant que fait-on pour l’existant, que fait-on s’il y a des contestations juridiques ?

Mme la présidente. La parole est à M. le rapporteur.

M. Bertrand Pancher, rapporteur. C’était un amendement d’appel, je le retire.

(L’amendement n° 1353 est retiré.)

(Les amendements identiques nos 1239 et 1321 ne sont pas adoptés.)

Mme la présidente. La parole est à M. Yves Cochet pour soutenir l’amendement n° 1328.

M. Yves Cochet. L’amendement est défendu.

(L’amendement n° 1328, repoussé par la commission et le Gouvernement, n’est pas adopté.)

Mme la présidente. Je suis saisie de deux amendements identiques, nos 1189 et 1331.

La parole est à M. André Chassaigne, pour défendre l’amendement n° 1189.

M. André Chassaigne. Il est défendu.

Mme la présidente. La parole est à M. Yves Cochet, pour soutenir l’amendement n° 1331.

M. Yves Cochet. Défendu également.

(Les amendements identiques nos 1189 et 1331, repoussés par la commission et le Gouvernement, ne sont pas adoptés.)

M. le président. La parole est à M. Guy Geoffroy pour défendre l’amendement n° 1208.

M. Guy Geoffroy. M. Paternotte a évoqué la question dans son intervention sur l’article. Je m’efforcerai donc d’être assez bref.

Je salue la volonté de Mme Jouanno d’évoquer le problème et d’inscrire dans la loi une interdiction importante à de nombreux égards, pour le principe de précaution bien évidemment, mais également pour le fonctionnement à proprement parler des espaces d’enseignement.

L’amendement que je présente vise tout simplement à rendre possible l’application de l’alinéa 20 de l’article 72.

Tout indique que l’usage des téléphones portables à l’intérieur des salles de cours pendant les activités d’enseignement doit être prohibé. Nous ferons ainsi œuvre utile pour les enseignants, la qualité de leur travail, de l’écoute et de l’attention au sein de la classe. Les parents y adhéreront, eux qui sont sensibles au fait que ce qui se passe en classe soit tourné exclusivement vers l’enseignement et non pas vers d’autres activités. Si je me permets de dire cela, c’est que les quelque trente-cinq années que j’ai passées au sein de l’éducation nationale, dont vingt en qualité de chef d’établissement, m’ont amené à comprendre que l’on devait avoir des principes mais, en même temps, connaître les limites de leur application.

Par contre, pour tous les moments qui sont en dehors du temps d’enseignement à proprement parler et qui, sur l’ensemble d’une journée de présence à l’école ou au collège d’un enfant, sont finalement beaucoup moins longs, une telle mesure serait tellement difficile à faire appliquer par les responsables d’établissement et tous leurs collaborateurs qu’elle serait caduque de fait, y compris au sein des classes pendant les heures d’enseignement.

C’est la raison pour laquelle, tout en comprenant que cet amendement peut sembler remettre en cause le principe, par lui-même excellent, j’espère malgré tout qu’il sera adopté, tout simplement parce qu’il faut être efficace. Ce qui est possible dans un établissement scolaire, c’est de contrôler ce qui se passe dans la salle de classe. En dehors, ça ne l’est pas. Ne brouillons donc pas le message en polluant ce qui est possible par ce qui ne l’est pas. (« Très bien ! » sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission du développement durable ?

M. Bertrand Pancher, rapporteur. La commission a donné un avis défavorable à cet amendement. Je comprends l’argument de M. Geoffroy, et la question se pose réellement, mais je ne fais que rappeler la position de la commission.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Chantal Jouanno, secrétaire d’État. Ces dispositions ont été proposées pour tenir compte des résultats de l’étude de l’AFSSET sur l’impact des ondes, qui montre très clairement qu’il n’y a pas d’impact lié aux antennes relais, en tout cas pas d’impact connu. Par contre un certain nombre d’études jugées sérieuses avaient identifié un impact et recommandaient donc des mesures de précaution à l’égard des enfants, sachant que, médicalement, on tient compte du développement de la boîte crânienne, et que cela concerne les enfants jusqu’à quatorze-seize ans.

Les dispositions interdisant l’usage du téléphone portable au sein de l’enceinte scolaire étaient à l’origine strictement limitées aux écoles, et c’est le Sénat qui les a étendues aux collèges parce que, médicalement, cela touche les enfants un peu plus âgés.

Je ne souhaite donc pas que l’on retire ces dispositions qui concernent non pas simplement la bonne tenue des cours mais aussi les impacts sanitaires des téléphones portables, sur lesquels nous avons eu plusieurs signaux d’alerte. Je comprends bien que l’on fasse une distinction entre l’école et le collège puisque, au collège, cela devient plus compliqué, mais telle est l’origine de ces dispositions. Je suis donc défavorable à cet amendement.

Mme la présidente. La parole est à M. le président de la commission du développement durable.

M. Christian Jacob, président de la commission du développement durable. Je suis sensible à l’intervention de Guy Geoffroy comme je l’ai été à celle d’Alain Gest tout à l’heure, qui s’appuie sur des études, la sienne et celle de l’AFSSET, et qui souhaite adopter des mesures applicables.

Pour les heures d’enseignement, il ne doit pas y avoir débat. Par contre, interdire l’usage du téléphone en dehors des heures d’enseignement serait clairement inapplicable. Nous devons voter des textes applicables, c’est à l’honneur du travail de l’Assemblée, et l’on voit bien l’utilité qu’il peut y avoir à utiliser un téléphone en dehors des périodes de cours. Voilà pourquoi, à titre personnel, je soutiens cet amendement.

M. Pierre Cardo. Si l’on doit supprimer tous les textes difficiles à appliquer, cela va faire beaucoup !

Mme la présidente. La parole est à M. André Chassaigne.

M. André Chassaigne. En tant que collègue du proviseur Geoffroy, je partage son analyse mais j’aurais préféré que l’utilisation d’un téléphone soit interdite non seulement durant toute activité d’enseignement mais aussi dans les lieux prévus au règlement intérieur, car chaque établissement scolaire est spécifique.

Dans certains établissements ruraux, par exemple, le téléphone portable peut être interdit partout, cela ne posera pas de problèmes particuliers. Si des lieux doivent éventuellement être retenus, c’est après la discussion avec les parents, pour le règlement intérieur ou émanation du conseil d’administration sur proposition du chef d’établissement et du conseil pédagogique, qu’il appartient d’en décider. C’est une formule adaptée aux différents types d’établissement, qui peut permettre d’interdire uniquement pendant l’activité d’enseignement mais aussi, dans certains cas, au-delà.

M. Guy Geoffroy. Très bien !

M. André Chassaigne. En donnant du pouvoir au conseil d’administration, nous permettrions une meilleure adaptation à chaque établissement et à chaque condition.

M. Guy Geoffroy. Je suis d’accord !

Mme la présidente. Monsieur Chassaigne, vous proposez donc un sous-amendement, à moins que M. Geoffroy ne rectifie son amendement.

M. André Chassaigne. Cela n’a pas d’importance. Il s’agit, d’une manière ou d’une autre, d’ajouter après les mots « durant toute activité d’enseignement » les mots « et dans les lieux prévus par le règlement intérieur ».

M. Pierre Cardo. Pourquoi la loi devrait-elle donner raison au règlement intérieur ?

Mme la présidente. La parole est à M. Christian Eckert.

M. Christian Eckert. Notre collègue André Chassaigne a un peu devancé mon intervention. Je souhaite appuyer ses propos.

La formulation de notre collègue M. Geoffroy est inopérante, car je connais peu d’enseignants qui autorisent l’usage du téléphone portable pendant les temps d’enseignement, ou alors ce sont des collègues peu rigoureux. Sa formulation reviendrait donc quasiment à la suppression de la disposition. C’est en tout cas ce que je pense en fonction de ma propre expérience en collège et en lycée. La suggestion de M. Chassaigne va bien davantage dans le sens recherché.

Mme la présidente. La parole est à M. Yanick Paternotte.

M. Yanick Paternotte. Je ne partage pas le même point de vue.

Comme je l’avais indiqué en intervenant sur l’article, il s’agit de bon sens. Guy Geoffroy incarne à lui seul le bon sens en mouvement. (Rires sur les bancs des groupes UMP et NC.) En revanche, sous-amender en ajoutant « partout où l’indique le règlement » revient, dans mon esprit, à supprimer l’alinéa 20.

M. André Chassaigne et M. Guy Geoffroy. Non !

M. Yanick Paternotte. Si vous écrivez que c’est le règlement qui s’applique ; il n’est nul besoin de la loi.

M. André Chassaigne. Ce n’est pas ce que j’ai dit !

M. Yanick Paternotte. Non, mais c’est ce que je dis, moi. Je serais plutôt enclin à voter l’amendement de Guy Geoffroy tel quel. Si vous estimez vraiment qu’il faut revenir au règlement intérieur, supprimez l’alinéa 20.

Mme la présidente. La parole est à M. François Brottes.

M. François Brottes. Je pense que les sénateurs n’ont pas fait œuvre très intelligible. Il y a plusieurs sujets. L’exposition aux ondes, dont nous avons parlé, n’en fait pas partie. Le téléphone est aujourd’hui multi-usages : SMS, e-mails, voix…

M. Pierre Cardo. Antisèches !

M. François Brottes. Sur la question purement sanitaire, tout le monde reconnaît – même Alain Gest sera d’accord – que les enfants, en téléphonant longtemps, prennent un risque en termes de santé.

M. Alain Gest. Prennent peut-être un risque !

M. François Brottes. Il leur est donc vivement conseillé d’utiliser une oreillette, je pense même qu’il faudrait aller jusqu’à l’imposer, parce que c’est une précaution utile.

Or le texte du Sénat ne traite pas du tout de cela. On ne sait pas s’il y est question de discipline, de comportement ou de santé. Il se borne à interdire, mais est-ce parce que le téléphone portable empêche d’étudier intelligemment ou parce qu’il pose un problème de santé ? Dans tous les cas, nous sommes en train d’amender une disposition qui aborde mal le problème, lequel devrait être posé dans les différents termes que je viens d’évoquer. Vous pouvez donc toujours amender et sous-amender, je ne suis pas sûr que cela ait un gros impact sur l’intérêt des enfants.

Mme la présidente. La parole est à M. André Chassaigne.

M. André Chassaigne. Ce qui est gênant avec l’amendement de notre collègue Guy Geoffroy, c’est qu’il aura un effet contraire dans certains établissements. Ne croyez pas que l’ensemble du territoire français soit à l’image des établissements de la région Île-de-France. Il y a encore ,dans notre pays, des établissements dont le règlement intérieur interdit le téléphone.

Si vous écrivez simplement « durant toute activité d’enseignement », dans les établissements où le téléphone est interdit, les demandes d’autorisation se multiplieront, et c’est bien l’effet contraire qui se produira. Si nous voulons ouvrir les vannes, adoptons l’amendement sans rectification, mais si nous voulons être raisonnables, faisons confiance aux règlements intérieurs, comme je le propose.

Mme la présidente. La parole est à M. Guy Geoffroy.

M. Guy Geoffroy. Ayant entendu les uns et les autres, j’indique que je suis favorable à la proposition de M. Chassaigne.

Mme la présidente. La parole est à M. Pierre Cardo.

M. Pierre Cardo. Je ne vois pas pourquoi nous aurions besoin, en tant que législateurs, de nous mêler de règlements intérieurs. Un règlement intérieur est fait pour être appliqué, et c’est l’établissement qui en décide. Nous ne sommes pas là pour lui donner du poids. Ce débat sur le rôle du législateur dure depuis des décennies. Il n’est nul besoin de préciser dans la loi que le règlement intérieur doit être appliqué.

Mme la présidente. Mes chers collègues, je vais mettre aux voix l’amendement n° 1208 rectifié ainsi rédigé : « À l’alinéa 20, après le mot : « utilisation », insérer les mots : « durant toute activité d’enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur ».

(L’amendement n° 1208, ainsi rectifié, est adopté.)

Mme la présidente. La parole est à M. André Chassaigne, pour soutenir l’amendement n° 1190.

M. André Chassaigne. Il est défendu.

(L’amendement n° 1190, accepté par la commission et le Gouvernement, est adopté.)

(L’article 72, amendé, est adopté.)

Après l’article 72

Mme la présidente. Je suis saisi de deux amendements identiques, nos 1237 et 1322.

La parole est à Mme Chantal Berthelot, pour soutenir l’amendement n° 1237.

Mme Chantal Berthelot. Il est défendu.

Mme la présidente. La parole est à M. Christophe Bouillon, pour soutenir l’amendement n° 1322.

M. Christophe Bouillon. Cet amendement, fondé sur le principe de précaution, vise à prendre en considération les recommandations du rapport de l’AFSSET du 29 mars 2010.

(Les amendements identiques nos 1237 et 1322, repoussés par la commission et le Gouvernement, ne sont pas adoptés.)

Mme la présidente. Je suis saisi de trois amendements identiques, nos 1238 rectifié, 1323 rectifié et 1356.

Mme la présidente. La parole est à Mme Chantal Berthelot, pour soutenir l’amendement n° 1238 rectifié.

Mme Chantal Berthelot. Il est défendu.

Mme la présidente. La parole est à M. Christophe Bouillon, pour défendre l’amendement n° 1323 rectifié.

M. Christophe Bouillon. Il est défendu.

Mme la présidente. La parole est à M. le rapporteur de la commission du développement durable, pour soutenir l’amendement n° 1356.

M. Bertrand Pancher, rapporteur. Défendu.

(Les amendements identiques nos 1238 rectifié, 1323 rectifié et 1356, repoussés par le Gouvernement, ne sont pas adoptés.)

Mme la présidente. La parole est à M. Alain Gest, pour soutenir l’amendement n° 47.

M. Alain Gest. Compte tenu du fait que la dangerosité des antennes de téléphone portable n’est absolument pas avérée, mais que la question suscite beaucoup d’interrogations dans notre pays – plus, d’ailleurs, que le téléphone portable lui-même, alors que, s’il devait y avoir un problème dans ce domaine, ce serait bien plutôt le téléphone que les antennes qui en serait la cause –, il me semble qu’il faut être on ne peut plus clair sur les méthodes d’installation d’antennes. C’est pourquoi je préconise la délivrance d’un permis de construire pour leur installation.

Cela aurait trois avantages : l’opérateur saurait exactement ce qu’il doit faire pour installer une antenne ; les habitants auraient à leur disposition l’information afférente au dépôt d’un permis de construire ; enfin, la transparence en sortirait renforcée, ce qui serait de nature – on peut l’espérer – à tranquilliser un peu nos concitoyens.

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission du développement durable ?

M. Bertrand Pancher, rapporteur. Cet article reprend tous les engagements du Grenelle de l’environnement en matière d’information sur les antennes de téléphonie mobile. La solution proposée par votre amendement, cher collègue, ne règle rien, sauf à considérer que les maires disposeraient de critères pertinents, notamment sanitaires, pour accorder ou refuser un permis de construire. La commission a considéré que ce n’était pas rendre un service aux maires que de leur faire arbitrer les installations d’antennes. L’avis est donc défavorable.

(L’amendement n° 47, repoussé par le Gouvernement, n’est pas adopté.)

Mme la présidente. La parole est à M. Yves Vandewalle, pour soutenir l’amendement n° 1429 rectifié.

M. Yves Vandewalle. Il s’agit d’inscrire dans la loi certaines préconisations de l’AFSSET concernant notamment l’information du public sur l’exposition aux radiofréquences.

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission du développement durable ?

M. Bertrand Pancher, rapporteur. Cet amendement, que j’avais moi-même déposé, est satisfait par l’article 72 bis.

M. Yves Vandewalle. Je le retire.

(L’amendement n° 1429 rectifié est retiré.)

Mme la présidente. La parole est à M. Yves Vandewalle, pour soutenir l’amendement n° 1428.

M. Yves Vandewalle. Dans le même esprit, il s’agit d’améliorer l’information des maires. Lors de contentieux locaux sur les antennes relais, les maires sont souvent exposés en première ligne. Il paraît donc nécessaire qu’ils disposent de l’information pertinente pour répondre aux attentes de la population.

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission ?

M. Bertrand Pancher, rapporteur. Un site Internet sera mis à la disposition des maires – s’il ne l’est pas déjà –, car l’objectif de cet article est justement de réunir l’ensemble de ces informations. L’amendement est donc satisfait. J’en demande le retrait.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Chantal Jouanno, secrétaire d’État. Même avis.

Mme la présidente. La parole est à M. Yves Vandewalle.

M. Yves Vandewalle. Puisque, selon le rapporteur, l’amendement est satisfait, je le retire.

(L’amendement n° 1428 est retiré.)

Article 72 bis

(L’article 72 bis est adopté.)

 

Source :  http://antennes31.over-blog.com/ext/http://www.priartem.fr/

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Pour le respect de la controverse scientifique et de l’expertise contradictoire : Soutien à Gilles-Eric Séralini et à ses co-auteurs

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La controverse entre chercheurs, organisée au sein de la communauté scientifique, est un des moteurs essentiels de la construction des savoirs. Pour être reconnu, un résultat doit avoir résisté à toutes les tentatives d’invalidation par les collègues.

Plus encore, lorsque des travaux scientifiques ont des conséquences sociales, économiques et politiques importantes, la possibilité de développer ces postures critiques et de garantir les conditions d’une expertise pluraliste, devient le garant d’un bon fonctionnement démocratique. Comment prendre les bonnes décisions lorsque certaines voies de recherche sont systématiquement écartées, avant même d’avoir été sereinement explorées ?

En matière d’étude de l’effet des plantes génétiquement modifiées sur la santé, ce respect de la controverse scientifique n’est pourtant pas de mise. La grande majorité des chercheurs qui publient des résultats suggérant des effets d’OGM jusqu’alors insoupçonnés (effets sur la santé ou sur l’environnement) est la cible de campagnes de dénigrement provenant de membres influents de la communauté scientifique (Waltz E. Battlefield, Nature 2009. 461 :27-32).

La France n’est pas en reste comme en témoigne la situation actuelle de Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l’Université de Caen et co-directeur du Pôle pluridisciplinaire « Risques », spécialisé dans l’étude des effets des pesticides et OGM sur la santé. GE Séralini et ses collègues ont mené des contre-expertises de données fournies par Monsanto pour justifier de la commercialisation de 3 de ses maïs OGM (MON 863, MON 810, NK 603). Leurs travaux remettent en question la capacité pour ces données de démontrer formellement l’innocuité des trois maïs (suivi des rats trop court, puissance de l’analyse statistique insuffisante). Contrairement aux analyses réalisées par la firme, les travaux de GE Séralini et de ses collègues ont été soumis au processus d’évaluation critique par les pairs avant d’être publiés en 2007 et en 2009.

Ces résultats interrogeant le bien fondé des autorisations octroyées par la Commission Européenne sur avis de l’Agence Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA) pour la consommation animale et humaine de ces trois maïs, il n’est pas étonnant qu’ils aient suscité de vives réactions de Monsanto, de l’EFSA ou encore de l’Office de contrôle des aliments d’Australie et de Nouvelle Zélande. Mais depuis quelques semaines, GE Séralini est la cible d’attaques et de pressions morales émanant d’une partie de la communauté scientifique (cf. verso), et qui vont jusqu’à remettre en question les conditions mêmes de ses travaux de recherche (position académique, financements).

Nous, chercheurs signataires de ce texte, considérons qu’il est de notre responsabilité de maintenir les conditions d’une controverse scientifique respectueuse et d’une expertise pluraliste sur des questions aussi sensibles que celle des effets de la culture de plantes génétiquement modifiées. Nous condamnons la démarche de nos collègues qui utilisent les armes de la décrédibilisation mensongère plutôt que le terrain de la démonstration encadrée par les procédures en vigueur au sein de la communauté scientifique, à savoir des expériences transparentes, indépendantes et reproductibles, soumises à une évaluation par des pairs.

Nous apportons tout notre soutien à GE Séralini et à ses co-auteurs.

Les travaux de GE Séralini et de ses collègues dans leur contexte

La publication « A Comparison of the Effects of Three GM Corn Varieties on Mammalian Health » [Spiroux de Vendômois et al., Int. J. Bio. Sci., 2009, 5 : 706-726] dont GE Séralini est l’auteur-correspondant est une contre-expertise de données produites par Monsanto, dont la mise à disposition résulte en partie d’une injonction judiciaire (le maintien de la confidentialité d’une partie des données a été jugé illégal par un tribunal allemand). Ces données ont été obtenues sur des rats nourris pendant 3 mois avec les trois maïs concernés. Cette contre-expertise ne prétend pas apporter la preuve de la toxicité chronique des maïs concernés, comme les auteurs le reconnaissent, d’autant plus qu’elle s’appuie sur des données brutes de Monsanto dont ils dénoncent justement l’insuffisance. Elle pointe néanmoins des signaux d’alerte pouvant laisser craindre le développement d’une pathologie chronique, et réfute ainsi la capacité des données fournies par Monsanto de démontrer formellement l’innocuité de ces trois maïs : suivi des rats est trop court , plan d’expérience suivi ne confèrant pas une puissance suffisante à l’étude.

Les attaques dont GE Séralini fait l’objet

Parrainée par des chercheurs bien connus comme Claude Allègre et Axel Kahn, et présidée par Marc Fellous, professeur de génétique et ancien président de la Commission du Génie Biomoléculaire (Commission gouvernementale chargée d’évaluer les OGM agricoles, dont GE Séralini a été membre de 1998 à 2007), l’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV), a déclaré dans un communiqué de presse daté du 14 décembre 2009, que « les travaux de G.-E. Séralini ont toujours été invalidés par la communauté scientifique ». Ces allégations sont totalement mensongères. Tous ses travaux ont été publiés dans des revues internationales à comité de lecture et donc évalués par les pairs. Aucun n’a jamais fait l’objet d’une invalidation.

Suite à la participation de GE Séralini au Magazine de la Santé diffusé le 21 janvier dernier sur France 5, l’AFBV a adressé deux courriers (datés du 26 et du 28 janvier) aux responsables de la chaîne et de l’émission d’une part, et au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel d’autre part, dans lesquels GE Séralini est présenté comme un « marchand de peurs » et un scientifique non reconnu. Il semble donc que les membres de l’AFBV, se déclarant tous en faveur des PGM, agissent comme groupe de pression davantage que comme experts scientifiques.

Enfin, en janvier 2009 et 2010, GE Séralini a réalisé des expertises pour la Cour Suprême de l’Inde et le gouvernement indien sur les données brutes fournies par la Société Mahyco pour commercialiser une nouvelle aubergine OGM produisant un insecticide. Sur la base de ces analyses, un moratoire a été décidé. Depuis, GE Séralini fait l’objet d’attaques diffamatoires répétées, sans que leurs auteurs n’acceptent de se soumettre au cadre de la controverse scientifique, encadrée notamment par le système des publications scientifiques.

Contenu de l’annexe
* Article de Spiroux de Vendômois, et al. « A Comparison of the Effects of Three GM Corn Varieties on Mammalian Health ». Int. J. Bio. Sci., 2009, 5 : 706-726
* Réponse de Monsanto à cette publication
* Avis du Comité Scientifique du Haut Conseil des Biotechnologies sur cette publication
* Avis de l’Office de contrôle des aliments d’Australie et de Nouvelle-Zélande (FSANZ) sur cette publication
* Avis de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) sur cette publication
* Communiqué de presse de l’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV) sur cette publication
* Réponse des auteurs aux différentes critiques.

Lire l’article et signer la lettre de soutient sur le site de la fondation sciences citoyennes

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Avril 2010 – L’origine environnementale des cancers en voie de reconnaissance internationale

Artac

L’hypothèse selon laquelle deux tiers à trois quart des cancers sont d’origine
environnementale implique que les cancers soient causés par des agents cancérigènes
extérieurs à l’organisme, à savoir certains micro-organismes tels que virus et bactéries, les
rayonnements et un certain nombre de substances chimiques. Cette hypothèse
environnementale, émise par le Pr. D. Belpomme dès 2004i, ayant fait l’objet d’une
communication de la Commission européenne, il y a près d’un anii, est aujourd’hui largement
reprise par de très nombreux scientifiques dans le monde. Ainsi, la cause environnementale
des cancers a-t-elle été acceptée par la commission du Parlement européen sur
l’environnement, la santé publique et la sécurité alimentaire (ENVI)iii.

Il est nécessaire de comprendre qu’il ne peut y avoir de cancer sans mutationsiv. Les agents
mutagènes sont donc les plus importants à prendre en compte puisqu’ils sont initiateurs de
tumeurs. Or si on considère la thèse classique selon laquelle le mode de vie serait
responsable de l’augmentation actuelle d’incidence des cancers, à savoir par exemple les
déséquilibres de régime alimentaire, l’alcoolisme, la sédentarité, l’obésité et le tabagisme,
seul ce dernier facteur, du fait des substances chimiques cancérigènes présentes dans la
fumée et les goudrons, est capable d’induire des mutations et ainsi initier un cancerv. Il est
de plus reconnu que le tabagisme est responsable au plus de 25% des cancers. D’autre
part, on avait longtemps pensé qu’une alimentation hypercalorique riche en graisses
animales pouvait être à l’origine des cancers et donc que faisant suite aux affirmations de
l’OMS, manger cinq fruits et légumes par jour protégerait contre l’apparition des cancers. Or,
il n’en est rien. Confirmant l’hypothèse de l’ARTACv, elle-même basée sur des études
antérieures réalisées aux Etas-Unisvi, cette affirmation de l’OMSvii avant d’être aujourd’hui
réfutée par les résultats de l’étude européenne EPICviii. Il est en effet aujourd’hui clairement
établi qu’une alimentation riche en fruits et légumes ne protège pas contre le cancer ou ne
protège que dans un nombre très limité de cas.
Ces faits ont amené de nombreux scientifiques, dont ceux de l’ARTAC, à mettre en doute la
thèse classique selon laquelle le mode de vie autre que le tabagisme serait à l’origine des
cancers et par conséquent à s’intéresser aux agents mutagènes présents dans
l’environnement.
De nombreuses études scientifiques ont démontré le rôle cancérigène de ces agentsix, thèse
qui a été récemment partiellement reprise par l’AFSSETx. De plus, pour la première fois,
l’INCa évoque que « l’exposition croissante et prolongée à des facteurs de risque
environnementauxxi » serait l’une des causes de l’incidence globale des cancers. L’ARTAC
avait auparavant publié un important article dans la revue américaine de référence
Carcinogenesis dans lequel elle explique les mécanismes de la cancérisation à l’origine des
cancers. Il y est en effet démontré l’effet cancérigène des substances chimiques exogènes,
c’est-à-dire résultant du tabagisme ou de l’exposition aux produits chimiques
environnementaux. Ces derniers jouent donc un rôle très important dans la cancérisation, au
même titre que les virus et les rayonnementsxii. C’est ce qu’avait souligné l’Appel de Parisxiii.

En outre, comme le montre les études réalisées par le biochimiste, Philippe Irigaray qui
coordonne les recherches de l’ARTAC, la propriété de certains polluants chimiques est
d’augmenter la masse du tissu graisseux, faisant d’eux l’une des causes de surpoids et
d’obésité. Contrairement à ce qui est encore parfois affirmé, le lien de causalité entre obésité
et cancer ne résulte pas principalement de la fonction endocrine du tissu graisseux, mais
essentiellement de son rôle de réservoir, ce qui permet le stockage dans l’organisme des
polluants chimiques organiques cancérigènes présents dans l’environnement. Ce n’est donc
pas l’obésité en tant que telle qui est à l’origine des cancers, mais les substances chimiques,
en provenance de l’environnement accumulés dans les graissesxiv.
Les liens entre cancers et polluants chimiques ont amené de nombreux chercheurs à
souligner le rôle potentiel des pesticides dans l’apparition des cancers du sein et de la
prostatexv. Il a été constaté une très forte augmentation d’incidence de ces cancers dans la
communauté d’agriculteurs, première touchée par l’utilisation massive des pesticides. Les
recherches de l’ARTACxvi avaient causé l’émoi en France en 2007 alors qu’aujourd’hui ce
lien est largement accepté y compris par certains détracteurs d’hierxvii. En effet, les travaux
de l’ARTAC, réalisés aux Antilles françaises et en métropole et publiés depuis, tendent à
prouver que l’origine des cancers de la prostate doit être recherchée dans l’environnement et
que parmi les différents agents cancérigènes possibles, les pesticides y sont probablement
la cause essentielle de l’augmentation d’incidence qu’on y observe. Et il en serait de même
pour les cancers du seinxviii.
Un des arguments de ceux qui encore aujourd’hui nient l’origine environnementale des
cancers de la prostate et du sein est que l’augmentation d’incidence serait due à
l’amélioration des techniques de dépistage. Cet argument a récemment fait l’objet d’un
article publié dans le journal du National Cancer Institute, le JNCI, auquel l’équipe de
l’ARTAC a répondu par une note publié dans ce même journalxix. Grâce à l’analyse des
registres européens des cancers, l’ARTAC a en effet montré que l’augmentation d’incidence
des cancers du sein et de la prostate est bien réelle, puisqu’elle existait bien avant la
pratique des tests de dépistage et donc qu’elle est probablement d’origine environnementale.
Un autre argument des opposants à l’origine environnementale des cancers est que leur
augmentation d’incidence serait liée au vieillissement de la population. Or cette
augmentation d’incidence est observée pour toutes les tranches d’âges, donc y compris chez
les plus jeunes, lorsqu’on l’exprime en taux standardisés, lesquels ont pour effet de gommer
les effets de l’âge et de la croissance démographique. De plus, il est à noter qu’en Europe
les cancers infantiles augmentent de 1,1% chaque annéexx.
L’hypothèse environnementale des cancers est par conséquent maintenant en voie de
confirmation internationale, en particulier grâce aux travaux pionniers de l’ARTAC et à leur
publication dans plusieurs revues scientifiques à comité de lecture.

_________________________________________________________

i Belpomme D. Ces maladies créées par l’homme. Edition Albin Michel, 2004 ; Belpomme D. Guérir du
cancer ou s’en protéger. Edition Fayard, 2005.
ii D’après la Newsletter de HEAL que vous pouvez consulter sur : http://www.env-health.org/a/3549

_________________________________________________________

iii Rapport sur la communication de la Commission intitulée « Lutte contre le cancer: un partenariat
europeen » Disponible à l’adresse suivante : http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-
//EP//NONSGML+REPORT+A7-2010-0121+0+DOC+PDF+V0//FR&language=FR
iv Sjoblom T et al. The consensus coding sequences of human breast and colorectal cancer. Science.
2006, 314, 268-274 ; Greenman C et al. Patterns of somatic mutation in human cancer genomes
Nature. 2007, 446, 153-158.
v Belpomme D., et al. The growing incidence of cancer: role of lifestyle and screening detection. Int J
Oncol. 2007, 30, 1037-1049 ; Irigaray P., et al. Lifestyle-related factors and environmental agents
causing cancer: An overview. Biomed Pharmacother. 2007, 61, 640-658.
vi Danaei G, et al. Causes of cancer in the world: comparative risk assessment of nine behavioural and
environmental risk factors. Lancet 2005; 366, 1784-1793.
vii Organisation Mondiale de la Santé (OMS). http://www.who.int/fr
viii Boffetta P, et al. Fruit and vegetable intake and overall cancer risk in the European Prospective
Investigation into Cancer and Nutrition (EPIC). J Natl Cancer Inst. 2010, 102, 529-537.
ix Clapp RW, et al. Environmental and occupational causes of cancer: new evidence 2005-2007. Rev
Environ Health. 2008, 23, 1-37 ; .Belpomme D., et al. The multitude and diversity of exogenous
carcinogens. Environ. Research, 2007, 105, 414–429 ; Newby JA, Howard CV. Environmental
influences in cancer aetiology. J Nutr Env Med 2006;15:56-114.
x AFSSET- Inserm. Expertise collective « Cancers-environnement» Éditions Inserm, octobre 2008,
907 pages, Collection Expertise collective. ISBN 978-2-85598-868-3
xi INCa. Survie attendue des patients atteints de cancers en France : état des lieux. Avril 2010
Collection Rapports & Synthèses. Disponible à l’adresse suivante : http://www.e-cancer.fr/lessoins/
4211-survie-des-patients-atteints-de-cancers-en-france-linca-dresse-un-etat-des-lieux
xii Irigaray P and Belpomme D. Basic properties and molecular mechanisms of exogenous chemical
carcinogens. Carcinogenesis. 2010, 31, 135-148.
xiii Appel de Paris. Disponible à l’adresse suivante :
http://www.artac.info/index.php?option=com_content&view=article&id=277&Itemid=125
xiv Irigaray P, et al. Ex vivo study of incorporation into adipocytes and lipolysis-inhibition effect of
polycyclic aromatic hydrocarbons. Toxicol Lett. 2009, 187, 35-39 ; Irigaray P., et al.
Overweight/obesity and cancer genesis: More than a biological link. Biomed Pharmacother. 2007, 61,
665-678 ; Irigaray P, et al. Benzo[a]pyrene impairs beta-adrenergic stimulation of adipose tissue
lipolysis and causes weight gain in mice. A novel molecular mechanism of toxicity for a common food
pollutant. FEBS J. 2006, 273, 1362-1372.
xv Parent ME, et al. Does Exposure to Agricultural Chemicals Increase the Risk of Prostate Cancer
among Farmers? Mcgill J Med. 2009, 12, 70-77 ; Fenichel P et al. Environmental endocrine disruptors
and breast cancer: new risk factors? Gynecol Obstet Fertil. 2008 Oct;36(10):969-977.; Andre V, et al.
Evaluation of bulky DNA-adduct levels after pesticide use: comparison between open field farmers and
fruit growers. Toxicol Environ chem. 2007, 89, 125-139.
xvi Rapport d’expertise et d’audit externe concernant la pollution par les pesticides en Martinique.
Available at : http://www.artac.info/images/telechargement/Rapport%20Martinique.pdf.
xvii Communiqué de presse de la ligue contre le cancer du 04/02/2010 : Les pesticides à l’origine de
certains cancers : des suppositions aux preuves. Disponible à l’adresse suivante :
http://www.ligue-cancer.net/newsletters/20100201/files/CP_Pesticides.pdf
xviii Belpomme D., et al. Prostate cancer as an environmental disease: an ecological study in the
French Caribbean islands, Martinique and Guadeloupe. Int J Oncol. 2009, 34, 1037-1044 ; Landau-
Ossondo M., et al. Why pesticides could be a common cause of prostate and breast cancers in the
French Caribbean Island, Martinique. An overview on key mechanisms of pesticide-induced cancer.
Biomed Pharmacother. 2009, 63, 383-395 ; Belpomme D, et al. The growing incidence of prostate
cancer in the French Caribbean islands, Martinique and Guadeloupe: A possible causal role of
pesticides. Int J Oncol. 2009, 35, 433.
xix Belpomme D and Irigaray P. Re: Prostate Cancer Diagnosis and Treatment After the Introduction of
Prostate-Specific Antigen Screening: 1986-2005. J Natl Cancer Inst. 2010, 102, 506-507.
xx Kaatsch P. Epidemiology of childhood cancer. Cancer Treat Rev. 2010 Mar 13.
doi:10.1013/j.ctrv.2010.02.003

Source :   http://artac.info/images/telechargement/NEWSLETTER/nap31fr.pdf

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Les nanos rattrapées par le principe de précaution

   Mai 2010

Dans de nombreux domaines, les nanotechnologies sont utilisées sans que leurs effets sur la santé ou l’environnement aient été étudiés. Deux rapports pointent ces retards.

Les nanotechnologies reviennent sur le tapis français. Alors que des objets de taille nanométrique (de l’ordre du milliardième de mètre) envahissent de plus en plus notre quotidien, deux rapports respectivement de l’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail) et de la Commission nationale du débat public (CNDP) viennent de pointer les retards pris dans l’évaluation et la gestion de ces procédés émergents. Le premier s’est attaché à l’étude de quatre types de nanoparticules déjà utilisés : l’oxyde de titane, incorporé dans les crèmes solaires ou revêtements autonettoyants, le nano-agent bactéricide et anti-odeur utilisé dans certaines chaussettes, et enfin la nanosilice alimentaire, qui permet d’éviter la formation d’agrégats dans des produits tels que sel, sauces… A chaque fois ou presque, « si le risque ne peut être estimé, il ne peut être exclu », estiment les experts après avoir parcouru la littérature scientifique sur la toxicologie, les risques d’exposition ou les effets sur l’environnement de ces fameuses nanoparticules.
L’Afsset préconise donc d’appliquer le principe de précaution, ce qui pourrait conduire à l’interdiction de certains articles comme les chaussettes dont les bénéfices apparaissent faibles face aux risques. L’agence se prononce aussi pour l’étiquetage et la déclaration obligatoires de ces produits. Enfin, l’Afsset établira une méthodologie pour évaluer rapidement les risques liés à chaque cas.
Hélas ! ces recommandations fortes arrivent bien tard : plus d’un millier de produits sont déjà sur le marché, dont plus de 250 en France. Dans le même temps, seuls 2 % des études scientifiques liées aux nanotechnologies s’intéressaient à l’évaluation de leurs risques. La palme de l’inconséquence revient sans doute à Reach, la réglementation européenne sur les produits chimiques discutée dès 1997, qui a purement et simplement… oublié les nanos ! Au moins dix ans de perdu. Toutes ces incertitudes ont alimenté le débat national sur les nanotechnologies qui s’est tenu d’octobre 2009 à février dernier. La CNDP, chargée de l’organiser, vient de rendre sa synthèse. Sans surprise, elle reprend les constats de l’Afsset : manque de données toxicologiques, défaut de transparence, risques potentiels pour la santé ou l’environnement, absence de réglementation… Mais des questions nouvelles ont émergé, notamment face à la virulence de manifestants qui ont contraint les organisateurs à remplacer les réunions publiques par des vidéoconférences.
Ainsi, les craintes émises quant à la protection des libertés individuelles, les questions sur l’intérêt même des nanotechnologies, ou tout simplement sur l’utilité de débattre alors que les choses sont déjà lancées, sont relayées dans le rapport. Ce dernier renseigne d’ailleurs autant sur les nanotechnologies que sur la manière d’organiser une concertation au sujet d’une controverse. « Informer plus avant de débattre, aurait été souhaitable », analyse Philippe Deslandes, président de la CNDP. Désormais, la balle est dans le camp du gouvernement, qui devra annoncer ses premières décisions avant juillet.

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Un Grenelle de l’Environnement qui fait pschiiit

   Le 05/05/2010  14:54

Taxe carbone reportée sine die, échec du sommet de Copenhague, montée du climato-scepticisme, l’heure n’est plus à l’écologie dans la majorité. Le Grenelle 2 ne serait-il qu’une illusion (de plus) ?

Une soixantaine de personnes sont rassemblées devant la sous-préfecture de Bayonne à l'appel de l'association de protection de la nature Bizi !, le 27 mars 2010, pour enterrer symboliquement le Grenelle de l'environnement. (AFP)

Une soixantaine de personnes sont rassemblées devant la sous-préfecture de Bayonne à l’appel de l’association de protection de la nature Bizi !, le 27 mars 2010, pour enterrer symboliquement le Grenelle de l’environnement. (AFP)

Du « New deal écologique » annoncé par Nicolas Sarkozy en octobre 2007 à la petite phrase prononcée par le même Nicolas Sarkozy au Salon de l’Agriculture en 2010, « l’environnement […] ça commence à bien faire« , il n’y a qu’un pas. La magie du processus de consultation, inédit, du Grenelle de l’Environnement, n’est plus au rendez-vous. L’écologie de droite a vécu et l’idée d’une révolution écologique n’est presque plus qu’un souvenir. Même Nicolas Hulot, étendard médiatique de la cause, y a laissé des plumes.

Deux ans et demi après les réunions du Grenelle de l’environnement, les députés s’apprêtent, depuis le 4 mai, à mettre en œuvre les engagements sur la politique environnementale du pays pris par la loi dite Grenelle 1. L’opposition s’accorde à dire que le texte a été « vidé de toute sa substance« . D’ailleurs, les Verts ne sont plus très sûrs de vouloir voter en faveur de cette loi. Que s’est-il passé depuis le vote à quasi-unanimité de Grenelle 1 à l’automne 2008 ?

Tout avait pourtant bien commencé. En décembre 2006, Nicolas Sarkozy candidat à l’élection présidentielle, s’engage à « doubler la fiscalité écologique » et devient ainsi le premier écologiste de France. Le 31 janvier 2007, il signe le Pacte ecologique de Nicolas Hulot. A l’époque, Nicolas Sarkozy est mal vu par les écolos. Avant ce moment, il n’avait jamais manifesté d’intérêt pour les questions environnementales. L’écologie ce n’est pas son truc, il fait plutôt dans le « travailler plus pour gagner plus« . On se souvient de ses approximations en matière d’environnement, quand dans une interview sur France 2, il affirma : « Le carbone crée un trou dans la couche d’ozone ».  Quelle bévue quand on sait que le problème du CO2 concerne l’effet de serre et non pas la couche d’ozone… Mais rien ne l’arrête, il pense conquérir une fraction de l’électorat écolo. 

Dans la foulée de son élection, le Grenelle de l’environnement est annoncé en mai par Alain Juppé, alors ministre de l’Environnement. Après trois mois de débats entre les cinq collèges (patronats, syndicats, Etats, collectivités locales, ONG), 273 mesures sont décidées. Le chef de l’Etat appelle à « une révolution » et voit dans le Grenelle « l’acte fondateur d’un New deal écologique ».

Assurant la présidence de l’Union européenne, il va promouvoir le paquet « Energie-Climat ». Le changement est en marche et la « révolution » est à portée de mains avec l’adoption par le Parlement et par le Sénat (sans les voix de la gauche) de la loi Grenelle 1. Nicolas Sarkozy se pose aux yeux du monde comme le champion de l’écologie. « L’avenir de la planète se trouve là. En cas d’échec, nous porterons une responsabilité historique », avertira-t-il au sommet au Copenhague.

Et depuis ? Depuis, il y a un contexte économique morose, il y a eu l’échec aux régionales et surtout celui, tant craint, du sommet de Copenhague. Tout s’est écroulé. La taxe carbone, mesure phare du projet environnemental, a été renvoyée aux calendes grecques. La Fondation Hulot a claqué la porte des travaux le 29 mars dernier. Le Pacte écologique est rompu, celui avec l’écologie aussi. La visite de Nicolas Sarkozy au Salon de l’Agriculture sonne le glas de la « révolution ». Devant les agriculteurs, il dira : « Je voudrais dire un mot sur toutes ces questions d’environnement, parce que, là aussi, ça commence à bien faire ».

Comment expliquer ce retournement de veste ?

– Copenhague

Le sommet de Copenhague, conférence intergouvernementale organisée dans le cadre de la Convention Climat de l’Onu, devait être l’apothéose de l' »éco-sarkozisme ». Le chef de l’Etat avait déjà placé le paquet « Climat-Energie » au cœur de la présidence française de l’Union européenne en 2008. Sur cette lancée, le président devait crier victoire à Copenhague. Finalement, les 150 chefs d’Etats réunis pour l’occasion n’ont pas réussi à trouver d’accord à la hauteur de l’enjeu en raison notamment des blocages de la Chine, entamant la motivation des troupes françaises. Nicolas Sarkozy a dû se rendre à l’évidence : la France, de surcroît l’Europe, ne peut pas faire cavalier seul dans cette entreprise, sous peine de perdre en compétitivité.

– Une « priorité » qui n’est plus prioritaire

Bien qu’une politique de « croissance verte » puisse être profitable à l’économie du pays et à la résorption de certains problèmes sociaux, les conséquences de la crise financière dans l’économie réelle laissent des plaies difficiles à refermer. Les questions environnementales ont été tout simplement remisées au placard.

– Vraie conviction ou calcul politique ?

Il est certain que l’échec cuisant de la droite aux régionales 2010 explique en partie le désamour de Nicolas Sarkozy pour l’écologie. L’UMP n’a jamais vraiment été convaincue par l’écologie. Le chef de l’Etat s’est contenté d’adopté une posture, qu’il pensait électoralement payante. Finalement, les voix écologistes ne lui ont rien apporté. Alors, il a abandonné. Il est plus productif d’aller dans le sens des agriculteurs que dans celui des Verts, qui continuent plutôt de voter à gauche. Souhaiterait-il maintenant reconquérir les voix des climato-sceptiques qui se font de plus en plus entendre ?

– Le doute

Le doute sur la réalité du réchauffement climatique a en effet eu des conséquences dans le désaveu de l’opinion publique pour l’écologie, et a surtout libéré les climato-sceptiques et leurs théories qui pourraient apparaître séduisantes. L’erreur du GIEC (Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat) qui s’est trompé de trois siècles sur le temps qu’il restait aux glaciers de l’Himalaya pour fondre complètement et la campagne médiatique de Claude Allègre, sceptique convaincu, ont alimenté l’idée d’un principe de précaution exagéré. L’autorisation de la culture d’une pomme de terre OGM destinée à l’alimentation animale et l’importation du maïs OGM MON 863 à la suite d’un avis favorable de l’Autorité européenne de sécurité des aliments a également favorisé une crise de crédibilité du gouvernement.

Et l’écolo-scepticisme a même gagné du terrain dans les rangs de la majorité. A l’initiative du député UMP Patrick Ollier, président de la commission des affaires économiques à l’Assemblée, des amendements visant à limiter le développement des éoliennes ont notamment été adoptés.

– Des lobbies puissants

Les liens du gouvernement avec les grands lobbies sont bien établis, à commencer par le lobby nucléaire au cœur de l’échec du Grenelle, puis celui de l’agrochimie, du pétrole, de la route, du BTP et de la communication… Dès lors, on peut toujours faire des lois, elles ne seront pas contraignantes. De toute manière, pas besoin de lobby du nucléaire, le gouvernement lui-même prône la vente de l’électricité nucléaire. Le feu vert donné sans débat par le président de la République au deuxième réacteur nucléaire EPR est resté en travers de la gorge des organisations écologistes, de même que le feu vert donné par Nicolas Sarkozy en personne à la circulation des poids lourds géants de 44 tonnes transportant des produits agricoles ou agroalimentaires.

Dans cette situation, qu’attendre de la loi Grenelle 2 ? Bien que le gouvernement se félicite des avancées du projet sur plusieurs thèmes, il semble en effet difficile de trouver des mesures réellement contraignantes dans le texte. Jean-Louis Borloo a parlé de « monument législatif » fournissant une « boite  à outils » destinée à l’application des mesures de la loi Grenelle 1. On ne trouve malheureusement pas d’engagements décisifs et forts dans ce volumineux projet.

Concernant l’urbanisme, on attendait des mesures fortes alors que l’organisation France Nature Environnement souligne que l’habitat représentait 41 % des dépenses d’énergie dans l’Hexagone. Finalement, si le projet de loi Grenelle 2 prévoit la construction de logements en basse consommation, dès 2010 pour les bâtiments publics et le secteur tertiaire, et selon un calendrier s’échelonnant jusqu’en 2020 pour le privé, rien n’est fait pour le logement ancien. Le texte n’apparait pas plus ferme en matière de réhabilitation thermique et de prise en compte de l’énergie grise des bâtiments.

Rien pour le transport collectif

Pour ce qui est des transports, les « mesures en faveur du développement des transports collectifs urbains et périurbains » sont mises en avant.

Cependant, aucune mesure du Grenelle 2 n’est réellement prévue à l’encontre des déplacements en véhicules individuels. Rien n’est prévu non plus en faveur du transport collectif. Au contraire, l’article 22ter prévoit que « le péage urbain ne peut être instauré qu’après la mise en place d’infrastructures et de services de transport collectif susceptibles d’accueillir le report de trafic lié à l’instauration du péage. »

Un amendement, autorisant les villes de plus de 300.000 habitants à instaurer un péage urbain, avait été adopté par le Sénat, avant d’être finalement supprimé en février par les députés réunis en commission. On ne sait pas aujourd’hui ce qu’il adviendra de cette expérimentation jugée pénalisante pour la population la moins aisée.

Dans un autre chapitre de la loi, une attaque est adressée à la pollution visuelle, dénonçant les panneaux d’affichage publicitaire. Alors qu’on pouvait se réjouir à l’idée d’une interdiction totale de la publicité, on apprend, dans l’article 15 de la loi, qu’une exemption est accordée aux « lieux qualifiés d »agglomération’ par les règlements relatifs à la circulation routière », aux environs des aéroports et des gares ferroviaires, ou même « à proximité immédiate des établissements de centres commerciaux exclusifs de toute habitation et situés hors agglomération. » Il semble, après tout cela, difficile de trouver les panneaux de publicité qui pourront réellement disparaitre à la suite du Grenelle 2.

Des mesures gadget sur la santé

Sur la biodiversité, il est une fois de plus extrêmement difficile de trouver la moindre contrainte. Les mesures semblent loin des objectifs de Nicolas Sarkozy annoncés le 25 octobre 2007. Le président de la République, alors fraichement élu, déclarait que « l‘agriculture est un enjeu majeur. Alors nous ne voulons pas d’une agriculture qui épuise nos sols, d’une agriculture qui utilise de façon croissante des produits chimiques dangereux. » Au final, le projet de loi Grenelle 2 n’évoque plus les objectifs annoncés par Nicolas Sarkozy de réduction de 50% de pesticides, mais se contente de mesures encadrant la vente et la publicité de ces produits phytosanitaires.

Du côté de la santé, qui occupe la part la plus importante du projet de loi, on trouve une série de mesures qui tiennent plus du gadget que d’un réel projet d’une société verte. Il est ainsi prévu, pour les buralistes, de « distribuer » des cendriers de poche biodégradables d’une valeur inférieure à 7% du prix de vente du tabac acheté. Le projet de loi insiste également sur l’utilisation du papier recyclé pour les livres scolaires, les affiches administratives et les tracts lors d’élections. On peut cependant rappeler que pour ces derniers, cela était déjà le cas.

Au final, le projet de loi Grenelle 2 tient malheureusement plus d’une série de procédures administratives que du réel « New deal écologique » promis.

(Sarah Diffalah & Yohan Vamur – Nouvelobs.com)

Source :  http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20100504.OBS3456/un-grenelle-de-l-environnement-qui-fait-pschiiit.html

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Avant propos « Qui dit Téléphonie Mobile dit obligatoirement antennes relais » ou « La Téléphonie Mobile a besoin d’antennes relais pour fonctionner »(sous-entendue antennes relais terrestres). Ce genre de propos est asséné en permanence dans les médias, c’est une stratégie de désinformation bien huilée venant notamment de Jean-Marie Danjou Directeur de l’AFOM (Association Française des Opérateurs Mobiles), organisme de propagande et de désinformation qui a la faveur des autorités nationales et quelques fois locales, tout en sachant que cette organisation est exactement l’équivalant du défunt et scandaleux CPA (Comité Permanent Amiante). Jean-Marie Danjou est un spécialiste du déni de vérité issu de la propagande de désinformation de l’AFOM, comme les sempiternels propos du genre « les normes sont 50 fois inférieures aux premiers effets constatés » ou « Aujourd’hui le téléphone mobile concerne 60 millions de Français » (ndlr : savante confusion entre Abonnés et abonnements), etc…

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