Plaidoyer pour les lanceurs d’alerte Philippe Even et Bernard Debré

   Article crée le 17.10.2012 à 09h00

Par V. Martin

Les professeurs de médecine Philippe Even et Bernard Debré font l’objet depuis trois semaines, d’un tir de barrage médiatique sans précédent, à la suite de la publication de leur ouvrage sur les « 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux », de la part de l’industrie Pharmaceutique au premier chef, mais aussi des autorités de Santé, d’un certain nombre « d’experts » et d’une partie du monde médical, dont ils écornent courageusement le corporatisme coupable, l’opacité et dénoncent les compromissions.

Cette levée de boucliers du monde médical n’est pas sans rappeler celle dont fût victime Irène Frachon, lorsqu’elle a osé mettre en accusation les Laboratoires Servier, dont les deux professeurs reconnaissent qu’elle fût à l’origine de leur décision d’écrire ce livre pour « réveiller les médias et les politiques », tout comme la décision de Nicolas Sarkozy de leur confier la rédaction d’un rapport sur le Mediator, dont leur dernier livre est le prolongement naturel.

Tout comme Irène Frachon, ce sont des lanceurs d’alerte, qu’il faut soutenir contre un système de Santé Publique tout puissant, dans lequel, selon les auteurs, l’incompétence et l’irresponsabilité le dispute à la corruption.

Un scandale de Santé publique

Bernard Debré,et Philippe Even, ont révélé dans leur dernier livre « Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux », aux éditions du Cherche midi, sorti le 13 Septembre, « qu’un médicament sur deux est inutile » ; pire : si 50 % d’entre eux sont inutiles, 20 % présentent des risques et 5% présentent une dangerosité très importante pour la santé et entraînent, selon philippe Even, 100 000 hospitalisations et 20 000 décès par an.

Cet énorme scandale politico-sanitaire n’a pas tardé à susciter l’ire de l’industrie pharmaceutique, du ministère de la Santé, de ses agences et « experts ». Ils auront fort à faire pour tenter de limiter la révélation de leurs petites et grandes compromissions que met en lumière ce livre salutaire, rédigé par deux autorités reconnues de la Santé Publique :

– Philippe Even est Professeur émérite à l’Université Paris Descartes, pneumologue, Président de l’Institut Necker, a participé à de nombreuses commissions scientifiques de l’INSERM et du ministère de la Santé. Il a aussi été représentant de la France à Bruxelles et chargé de missions scientifiques aux États-Unis.

– Bernard Debré est Professeur ,urologue, membre de la Société française de chirurgie, des sociétés française, européenne et internationale d’urologie ; Il a été Chef du service d’urologie à l’hôpital Cochin (1990). Il est député UMP et membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) depuis mars 2008.

– Philippe Even et Bernard Debré sont aussi les auteurs du rapport sur la réforme du système du médicament commandé par la Présidence de la République à la suite à l’affaire du Mediator, et remis au Ministre de la Santé le 16 mars 2011 ; leur expertise et leur indépendance sont incontestables, et ils avaient déjà souligné à l’époque, que l’affaire du Mediator était « beaucoup plus qu’un incident isolé ».

Cet ouvrage d’information s’adresse directement aux patients et aux praticiens et constitue le premier travail d’expertise critique et indépendant qui aurait dû être conduit par les autorités sanitaires depuis au moins 20 ans, mais bien sûr, ne l’a jamais été. Philippe Even et Bernard Debré ont choisi la voie médiatique plutôt que celle d’un rapport parlementaire, dont ils savent par expérience, la destinée qui leur est habituellement réservée. On ne saurait leur faire grief d’exposer au grand jour un sujet qui interroge à la fois la Santé et les deniers de l’ensemble de la Nation.

C’est le débat crucial qu’ont eu le courage d’ouvrir Philipe Even et Bernard Debré, en en exposant les termes sur la place publique : c’est un problème citoyen qui ne saurait plus être réservé à des politiques, et encore moins à des experts dont l’indépendance est douteuse.

Le pillage de la Sécurité Sociale

75% de ces médicaments, recensés dans le livre, sont remboursés par la Sécurité sociale dont une large partie de médicaments inutiles, de « me too » et de médicaments sur-prescrits (jusqu’à 8 à 10 fois). A l’heure où les déficits s’accumulent et plombent tout espoir de reprise de la croissance, ce livre salutaire pointe sans concession le scandale de la dilapidation des deniers publics et le véritable pillage des caisses de la Sécu par une industrie pharmaceutique dont les auteurs signalent eux-mêmes qu’elle est, en France, « la plus lucrative, la plus cynique, la moins éthique de toutes les industries ». Le déremboursement de ces médicaments, rapporteraient immédiatement 10 à 15 milliards d’euros à la Sécurité Sociale : de quoi redresser les comptes de l’Assurance Maladie pour longtemps et sauver le système de Santé ; François Hollande et sa Ministre de la Santé Marisol Touraine seraient bien avisés de se pencher sur cette source d’économies représentant à elle seule la moitié des 30 milliards qui font défaut au budget de l’état en 2013 ;

Martin Hirsch ne s’y est pas trompé ; il salue la démarche et souligne la nécessité d’ouvrir un débat trop longtemps étouffé, et que Philippe Even et Bernard Debré ont eu le courage de soulever : « Au moment où l’on traque les déficits publics, dans une situation socialement si difficile, se pose une question simple : le choix entre rogner sur des prestations indispensables aux plus vulnérables ou chercher à économiser 5 à 10 milliards d’euros sur des dépenses pharmaceutiques parmi les plus élevées au monde, incluant des médicaments, comme le rappelle ce livre, et comme l’a démontré le scandale du Mediator, au mieux inutiles ou efficaces, au pire dangereux ».

Un système au mieux incompétent, au pire corrompu par l’industrie pharmaceutique

Les auteurs fustigent un système gangréné par « le laxisme, la démagogie, l’incompétence et la corruption”.

Les protestations de l’organisme professionnel qui fédère et représente les laboratoires pharmaceutiques (LEEM) ne se sont pas fait attendre, dénonçant « amalgames et approximations », sinon « une confusion regrettable et néfaste à l’égard des autorités sanitaires, des médecins et de l’ensemble des salariés des entreprises du médicament » ; on comprend leur inquiétude de voir mis en cause « les 20 % de bénéfices qu’elle (l’industrie pharmaceutique) s’accorde chaque année … En 3 ans et demi, elle double son capital et elle le quadruple en sept ans ».

Une industrie prédatrice qui a brillamment manœuvré en mettant en place un système imparable pour assurer des revenus toujours plus importants à ses actionnaires, dans un contexte où les découvertes de nouvelles molécules efficaces se sont drastiquement réduites ces 20 dernières années :

– Inventions de nouvelles maladies et affections créées de toute pièce ; le nombre d’hypertendus, d’hypercholestérolémiques, d’ostéoporotiques sans parler des déprimés chroniques, est en progression inflationniste.

– Lancement de « produits de prévention » destinées à des personnes en bonne santé pour prévenir des risques parfaitement illusoires. Le Professeur Philippe Even dénonce notamment les statines prescrits dans la prévention du cholestérol, « avalés par 3 à 5 millions de Français”, qui coûtent “à la France 2 milliards d’euros par an … et complètement inutiles ».

– Copies d’anciennes molécules relookées qualifiées de « 2ème ou 3ème génération » pour palier leur passage dans le domaine public, mais avec des risques multipliés par 3 ou 4 et en dénigrant les molécules originales … plus anciennes mais beaucoup moins chères. On retiendra l’exemple de la metformine (1959) et de certains sulfamides (1956) avec un coût de 10 à 20 centimes d’euro par jour, remplacés par l’Avandia, l’Actos, le Byetta et plusieurs gliptines, moins efficaces et présentant des risques mortels, mais rapportant infiniment plus à l’industrie pharmaceutique : le coût de la metformine multiplié par 60 !

Bruno Toussaint, de la revue médicale indépendante Prescrire, confirme ce constat accablant d’une logique de Marché dominant le système de Santé : « La grande majorité des nouveaux médicaments n’apportent rien en terme de progrès » tandis que l’opacité est entretenue sur leurs effets indésirables.

L’insoutenable légèreté de l’état

Les organismes d’état et le ministère de la Santé ne sont pas épargnés : l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), ancienne AFSSAPS rebaptisée après l’affaire Mediator, pour se refaire une « virginité », est très justement épinglée :

– Un système de contrôle « opaque » des molécules mises sur le marché.

– Un système pour le moins « douteux » de délivrance des AMM.

– Des problèmes de conflits d’intérêt de ses experts toujours pas réglés, après l’affaire du Mediator.

– Une certaine « complaisance » coupable vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique, qui semble avoir d’autres raisons que le simple souci de la Santé Publique.

Philippe Even, quant à lui, n’y va pas par quatre chemins : « Plus de la moitié des experts de nos commissions ministérielles d’évaluation des médicaments sont très étroitement liés financièrement à l’industrie pharmaceutique. Au point que certains présidents des commissions de l’ancienne étaient liés par dix à cinquante contrats avec l’industrie pharmaceutique ».

Les réactions des responsables de la Santé, Ministres de la Santé actuel ou passé, directeur général de l’ANSM, sont éloquentes, tant elles sont caricaturales de la désormais trop célèbre formule « responsables mais pas coupables ».

– Roselyne Bachelot remet en cause la légitimité des Professeurs Philippe Even et Bernard Debré à aborder ce dossier et tente de justifier maladroitement le « déremboursement régulier des médicaments par les services en charge de ces questions » … tout en reconnaissant qu’il faudrait faire plus : que ne l’a-t-elle fait lorsqu’elle était en responsabilité au lieu d’appliquer le principe de précaution à un pseudo risque de pandémie grippale H1N1 dont le coût s’est élevé à des centaines de millions d’euros, en pure perte.

– Marisol Touraine fait montre d’une gêne encore plus sensible et botte en touche : mettre le débat sur la place publique n’est pas la meilleure méthode ; l’industrie pharmaceutique est seule responsable !

– Xavier Bertrand … est aux abonnés absents : il se garde bien de réagir, comme la plupart des ex Ministre de la Santé essentiellement occupés à dégager leur responsabilité dans une situation totalement intolérable et inique.

– Le professeur Maraninchi, directeur général de l’ANSM se contente quant à lui de défendre son bilan.

Chacun jugera de l’insincérité et de la parfaite indigence de ces protestations d’irresponsabilité. C’est tout le système qui doit être remis à plat, comme le préconise Philippe Even : « Nos commissions d’évaluation tournent en rond, laissant passer des molécules inefficaces et dangereuses alors qu’elles savent que les essais cliniques réalisés par l’industrie sont biaisés, truqués, mensongers, masquant les dangers, amplifiant les effets positifs. Quant à la pharmacovigilance qui devrait permettre de suivre attentivement les médicaments pour repérer les accidents, il s’agit davantage d’une pharmaco-somnolence … »

Ainsi, face à l’entreprise de dénigrement de la démarche salutaire et courageuse de Philippe Even et Bernard Debré, il est essentiel à nos yeux de leur apporter le soutien de praticiens de la Santé et de citoyens responsables.

Source :  
http://www.bernarddebre.fr/presse/plaidoyer_pour_les_lanceurs_d_alerte_philippe_even_et_bernard_debr__

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LETTRE OUVERTE d’une EHS à François Hollande, Président de la République Française – 11/10/2012

Association Robin des Toits

« Urgence d’une protection des personnes hypersensibles aux champs électromagnétiques et prise en charge du Syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques »

Le 8 octobre 2012 

Monsieur le Président de la République, 
Je viens par ce courrier vous informer du fait que des milliers de vos concitoyens sont en danger de mort – je pèse mes mots –, et vous implorer de leur venir en aide. 

M’étant adressée en mon nom propre et en tant que responsable associative à toutes les autorités compétentes sans résultat (Ministère de la Santé, Direction Générale de la Santé, Préfectures, Députés, Sénateurs, Députés Européens, Conseils Régionaux, Conseils Généraux, Municipalités…) je ne vois plus d’autre recours que d’en appeler directement à vous. 

Monsieur le Président, des milliers de personnes en France sont porteuses d’une hypersensibilité électromagnétique (aussi appelée électrohypersensibilité, EHS). Dans le contexte actuel de développement irraisonné des technologies sans fil, si cette particularité biologique de certains individus n’est pas repérée à temps et si les personne qui en sont porteuses ne peuvent se mettre à l’abri des micro-ondes, elle dégénère en syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques artificiels (SICEM), aussi appelé syndrome des micro-ondes par l’armée depuis les années 60. 

Les atteintes à la santé que ce syndrome induit sont sévères. Dysfonctionnements cardiaques, neurologiques, céphalées violentes, désorientation spatiale, diminution des capacités cognitives, pertes de conscience, perte de la mémoire de fixation, développement de maladies psychiatriques, maladies neurodégénératives, cancers… Tout cela est attesté par des tests sanguins et cardiaques et par imagerie cérébrale (protocole du Pr Belpomme par exemple) ainsi que par plusieurs études récentes publiées dans des revues à comité de lecture. 

Dans des tentatives de survie désespérées, les personnes touchées quittent tout pour se réfugier dans des forêts, des grottes, des fonds de gorges glacials, des caves. En raison de la non-reconnaissance de leur pathologie, on les traite d’hypocondriaques, elles perdent souvent leurs proches, leur travail, leur logement et survivent tant bien que mal complètement désocialisées et sans ressources dans l’isolement le plus complet, quand elles ne succombent pas à une pathologie induite par leur syndrome ou qu’elles ne mettent pas fin à leurs jours. 

A l’heure actuelle, et en dépit de toutes les démarches des associations et collectifs (Une terre pour les EHS, collectif des électrosensibles de France, PRIARTEM, Robin des Toits, CRIIREM, Réseau Environnement Santé…), accompagnées par de nombreux élus, des chercheurs de renommée internationale et des médecins, aucune mesure de protection des personnes électrosensibles n’a été prise. 

Monsieur le Président, il s’agit là de non-assistance à personnes en danger. Il ne fait aucun doute que l’Etat et ses représentants auront dans l’avenir à rendre des comptes et que l’inaction des pouvoirs publics, si elle se prolonge, apparaîtra bientôt scandaleuse à l’opinion publique. 

C’est en connaissance de cause que les représentants de l’Etat laissent se développer des technologies sans fil dont l’immense majorité de la littérature scientifique internationale indépendante montre la toxicité. Ce laisser-faire bafoue le plus élémentaire principe de précaution. 

Monsieur le Président, savez-vous que de plus en plus d’enfants sont atteints par le syndrome des micro-ondes ? Leurs parents n’ont d’autre recours que de les retirer de l’école. Et c’est enfermés dans des caves qu’ils apprennent à lire, inscrits à des cours par correspondance. (Je peux vous en présenter.) Cette discrimination n’est-elle pas indigne ? Quel avenir la France réserve-t-elle à ces enfants ? 

Un avenir qui ressemble à la vie de Corinne ? Après un hiver glacial dans une caravane au fond d’une vallée de montagne encore préservée des ondes, elle avait fini par trouver une maison à l’abri des champs électromagnétiques. A bout de forces, sans ressources, elle a demandé à son frère de l’acquérir. Ce monsieur s’est largement endetté pour rendre la survie de sa sœur possible. Mais voilà qu’après quelques mois, la puissance des antennes-relais a augmenté. Corinne ne parvient plus à vivre dans sa maison, et le seul endroit où elle est à l’abri, c’est un réduit de moins de deux mètres carrés sans lumière logé sous l’escalier. Elle y a installé un tout petit matelas, et c’est là qu’elle passe le plus clair de son temps, éclairée à la bougie. 
Un avenir qui ressemble à la vie de Chantal ? Voilà plusieurs années que cette dame survit péniblement dans une chambre blindée, dans l’obscurité totale. Car, sa pathologie n’ayant pas été prise à temps, elle a développé une intolérance aux produits chimiques et à la lumière, en sus de l’intolérance aux champs électromagnétiques. 

Un avenir qui ressemble à ma vie ? Alors que je menais une existence épanouie et que mon travail d’auteur dramatique commençait à trouver une certaine reconnaissance, j’ai dû tout quitter du jour au lendemain pour me réfugier dans une roulotte sur un terrain que des amis ont eu la gentillesse de mettre à ma disposition. Un espace vital de huit mètres carrés. J’ai dû vendre mon appartement pour financer ma survie. Aujourd’hui, je suis réfugiée dans la montagne, dans une grange sans électricité et sans téléphone, accessible à pied, où je dois tronçonner moi-même des arbres si je veux me chauffer. (Faut-il préciser que je suis une femme d’un mètre soixante affaiblie par la maladie ?). Je suis loin des gens que j’aime et à la merci d’une augmentation de puissance des antennes-relais du secteur. J’ai dépensé toutes mes économies en soins, non-remboursés évidemment. Et je n’ai plus aucune ressource hormis le RSA, qui ne couvre même pas la moitié du coût de mes soins. 

Ce ne sont que quelques exemples. Mais à titre indicatif, le professeur Belpomme a déjà diagnostiqué plusieurs centaines de patients. Et, quand nous avons créé l’association Une terre pour les EHS, en quelques semaines, nous avons recueilli plus de six cents adhésions. De plus, il faut bien comprendre que dans leur situation de dénuement extrême et dans l’impossibilité d’accéder aux moyens de communication modernes où elles sont, les personnes électrosensibles ne peuvent pas se faire entendre dans l’espace public. 

Monsieur le Président, j’en appelle à votre conscience et à votre humanité. Laisser dépérir dans l’indigence et le mépris des milliers de vos concitoyens n’est pas à la hauteur des aspirations d’un pays comme la France. Il me semble que la Constitution de notre pays met fièrement en avant l’égalité de tous et le droit de vivre dignement pour chacun. 

Une fois informé, vous ne pouvez que vous indigner d’une situation pareille et prendre des mesures. 
Pour avoir entendu le témoignage de centaines de personnes et être moi-même atteinte du SICEM, voici les mesures qu’il me semble impératif de prendre immédiatement. 

– la première, dont l’urgence est vitale pour les cas désespérés (j’en connais personnellement au moins une dizaine) est la création de zones protégées, garanties sans micro-ondes, où mettre à l’abri ces personnes, en attendant des mesures plus élaborées. 
– la deuxième est la reconnaissance du Syndrome d’Intolérance aux Champs Electromagnétiques Artificiels (SICEM), afin que les malades puissent être pris en charge par le système de santé. 
– la troisième est la reconnaissance de l’hypersensibilité électromagnétique en tant que handicap fonctionnel, comme c’est le cas en Suède. Je rappelle que la notion de handicap exclut que la cause de la souffrance soit inhérente à la personne (ce n’est pas une maladie) mais bien qu’il s’agit d’un problème social : c’est la société qui n’est pas (ou plus) adaptées à ces personnes ayant une caractéristique particulière non-prise en compte par elle. C’est cette situation qui rend impossible à ces personnes une vie normale et qui les expose à développer le SICEM. 
En parallèle, il me semble important de réévaluer les seuils de protection de la population générale, qui, selon le Professeur Franz Adlkofer, qui a dirigé l’étude européenne REFLEX, ne sont pas du tout adaptés à la réalité biologique des êtres vivants. 

Monsieur le Président, vous ne pouvez pas en conscience prolonger la situation dramatique que le gouvernement précédent a laissé s’installer. 

Je vous supplie de nous aider. 
Marine R

Source : http://www.robindestoits.org/LETTRE-OUVERTE-d-une-EHS-a-Francois-Hollande-President-de-la-Republique-Francaise-11-10-2012_a1785.html

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Des médecins demandent une loi sur l’implantation des antennes-relais

logo20minutes.jpg    Créé le 02/10/2012 à 10h43 — Mis à jour le 02/10/2012 à 10h43

Des antennes-relais installées sur les toits d'immeubles niçois, le 7 septembre 2009

Des antennes-relais installées sur les toits d’immeubles niçois, le 7 septembre 2009 BEBERT BRUNO/SIPA

SANTÉ – Après quatre ans de travail sur le sujet, ils appellent à la prudence et interpellent les élus…

Leur demande a été formulée dans une lettre ouverte. Publiée mercredi sur le site de l’association Santé environnement France (Asef), qui regrouperait 2.500 médecins, elle vise à interpeller les députés et sénateurs sur la question des antennes-relais, rapporte Le Progrès ce mardi.

Sans vouloir «trancher la question scientifique, ni interdire les antennes-relais», l’association considère cependant que, «si elles (les antennes-relais) présentent un risque, il faut qu’il y ait une véritable égalité face au risque».

«L’anarchie qui règne»

Aussi, l’Asef préconise l’adoption d’une loi sur l’implantation de ces antennes. Une loi qui serait selon elle la démonstration que l’Etat est le véritable garant de l’égalité de ses citoyens. Car c’est aujourd’hui «l’anarchie qui règne», estime l’association, notamment parce qu’«une antenne-relais ne peut être implantée que si les propriétaires d’un immeuble l’acceptent à l’unanimité selon un arrêt daté du 7 avril 2005».

Un arrêt qui «ne concède donc aucun droit aux locataires et qui explique pourquoi les HLM voient fleurir sur leurs toits des forêts d’antennes-relais», détaille l’Asef.

Mesures urgentes à prendre

Afin de fournir «un socle à une éventuelle future proposition de loi», l’associationmet à disposition un document synthétisant quelques pages de leurs travaux et propositions. Elle liste également trois principales mesures urgentes à prendre.

Notamment l’instauration d’une autorité publique de régulation chargée de gérer l’installation des antennes, le classement de certains lieux en zone protégée (école), et enfin l’adoption d’un code d’émission comme il existe un code de la route.

En mai 2011, les ondes électromagnétiques, émises notamment par les antennes-relais, avaient été classées comme «peut-être cancérigènes» par l’Organisation Mondiale de la Santé, rappelle l’Asef.

 M.Gr
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Appel international de plus de 1000 médecins allemands pour la réduction de la pollution électromagnétique – Juin 2012

Association Robin des Toits
Aujourd’hui, dix ans plus tard, nous en tant que médecins nous en appelons à nouveau à la communauté internationale. Nous sommes profondément préoccupés. Malgré tous les avertissements, de plus en plus de nouvelles technologies sans fil sont introduites dans nos vies: les réseaux de téléphones cellulaires, TETRA, LTE, téléphones sans fil, Wi-Fi, les moniteurs pour bébé, les compteurs sans fil, la radio et la télévision numérique et bien d’autres.Toutes ces technologies sans fil surchargent les voies biophysiques de communication cellulaire dans les systèmes vivants avec des couches et des densités croissantes de champs électromagnétiques.

La vie humaine, animale, végétale est contrôlée par des champs électromagnétiques (EMF) et des signaux naturels. Dans ces domaines les techniques et les fréquences peuvent interférer profondément avec les processus biologiques de la communication et du métabolisme cellulaire.

Initialement, le pouvoir d’auto-guérison des êtres vivants sera de compenser les déséquilibres à travers des mécanismes de contrôle finement réglés. Le Stress électromagnétique prolongé, cependant, peut conduire à un manque chronique d’énergie et aux maladies qui en résultent.

Les conséquences de cette déficience fondamentale de l’autorégulation ont maintes fois été démontrée dans des études scientifiques:

– l’agglutination des globules rouges,

– la perméabilité accrue de la protection par la barrière hémato-encéphalique,

– des changements dans l’activité des ondes cérébrales et du rythme cardiaque,

– la libération des déséquilibrée des neurotransmetteurs et des hormones (en particulier l’augmentation des hormones de stress),

– des troubles du système immunitaire,

– des dommages au matériel génétique,

– la baisse de fertilité,

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"L’intolérance électromagnétique élucidée" – 21esiecle.ca – 15/03/2012

robindestoits   

"L’intolérance électromagnétique élucidée" - 21esiecle.ca - 15/03/2012

Des Chercheurs français viennent de démontrer que les champs électromagnétiques (CEM) modifient sensiblement la physiologie du sang et du cerveau des personnes électrosensibles et que l’impact sur ces marqueurs biologiques augmente et diminue selon l’intensité de l’exposition. «Nous savons avec certitude que l’hypersensibilité électromagnétique n’est pas psychosomatique», nous a confirmé l’oncologue Dominique Belpomme en entrevue téléphonique. « Les CEM provoquent des effets majeurs dans le cerveau. Le plus important d’entre eux est l’ouverture de la barrière hémato-encéphalique. Cela permet au mercure, aux organochlorés et à d’autres polluants de pénétrer dans le cerveau, où ils causent diverses maladies neuro-dégénératives.» 20 nouveaux patients par semaine

Professeur d’oncologie à l’Université Paris Descartes, le Dr Belpomme est président de l’Association pour la recherche thérapeutique anticancéreuse (artac.info), qui s’est réorientée dans la prévention à partir de 2004. Depuis mai 2008, son équipe étudie ce qu’il a nommé le syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques (SICEM). « J’ai 450 malades et je vois jusqu’à 20 nouveaux cas chaque semaine, y compris des enfants qui ont des maux de tête, des troubles de la mémoire, de la concentration ou du langage. Nous avons la plus grande série européenne de malades électrosensibles. C’est un enjeu majeur de santé publique.»

Le SICEM est une réaction extrême à de faibles niveaux d’exposition aux champs électriques et magnétiques d’extrêmement basses fréquences (50-60 Hertz) émis par les câbles et les appareils électriques ainsi qu’aux radiofréquences (10 megaHertz à 300 gigaHertz incluant les micro-ondes) des appareils sans fil et leurs antennes. Ce syndrome est reconnu en Suède comme un handicap donnant droit à diverses modifications de l’environnement subventionnées par l’État afin de réduire l’exposition aux CEM.

Les gens les plus sensibles sont souvent référés, à tort, en psychiatrie : leurs symptômes (notamment cardiovasculaires, dermatologiques, neurologiques et musculaires) sont si graves qu’ils doivent se protéger des ondes à l’aide de vêtements, rideaux, peintures et pare-vapeurs métalliques idéalement mis à la terre. D’autres déménagent carrément dans des forêts, grottes et autres endroits reculés, loin de toute émission de CEM.

L’équipe du Dr Belpomme a mis au point une méthode diagnostique basée sur des tests sanguins et un électroencéphalogramme spécial (échographie Doppler pulsée) qui permet de visualiser les flux sanguins. «Ces patients ont avec certitude des troubles de vascularisation cérébrale, affirme l’oncologue.

En outre, les tests biologiques réalisés démontrent que 30% d’entre eux ont des taux élevés d’histamine, 50% ont trop de protéines de stress, la plupart ont un taux de mélatonine (hormone anticancer) trop bas, et 30% ont des niveaux d’anticorps et de protéines qui indiquent un choc thermique et témoignent d’une souffrance cérébrale.» Il ajoute que la moitié de ses patients sont également hypersensibles aux produits chimiques, les deux syndromes partageant les mêmes anomalies cérébrales.

L’oncologue nous a expliqué qu’il existe trois niveaux distincts de sensibilité aux polluants. D’abord, il y a l’intolérance, engendrée par le polymorphisme. «Cela signifie que nous sommes tous différents. Par exemple, 30 % de la population est plus à risque de contracter un cancer», dit-il. Ensuite, il y a la susceptibilité, facteur démontré par son collaborateur l’oncologue suédois Lennart Hardell qui a observé 16 familles plus électrosensibles en raison de leur hérédité génétique. Il y a également des facteurs de susceptibilité actifs, « comme les amalgames dentaires qui se comportent comme des antennes» captant les ondes. Enfin, l’hypersensibilité électromagnétique qui se manifeste en deux temps. « La première phase est celle de l’induction par surexposition à une fréquence spécifique de CEM, soit de façon aigüe ou sinon chronique comme le fait de parler sur un téléphone mobile vingt minutes par jour, indique Dr Belpomme. Les premiers signes d’hypersensibilité sont la douleur et une sensation de chaleur dans l’oreille. La deuxième phase est celle de la constitution de la maladie. On devient alors intolérant à toutes les fréquences.»

Des chercheurs chevronnés
Le conseil scientifique de l’Artac est présidé par le Dr Luc Montagnier, corécipiendaire en 2008 du prix Nobel de médecine comme codécouvreur du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) à l’origine du sida. Et le coordonnateur des recherches de l’Artac, le docteur en nutrition Philippe Irigaray, est l’un des cinq experts internationaux récemment invités par le Fonds de recherche en santé du Québec à sélectionner les meilleurs projets de recherche en prévention des cancers environnementaux. Philippe Irigaray souligne que le cerveau humain contient des magnétosomes, des oxydes de fer qui se comportent comme des aimants. L’électrosensibilité pourrait dépendre de leur quantité, qui varie d’un individu à l’autre.

Ces chercheurs préparent actuellement cinq articles scientifiques sur l’électrosensibilité. «Ça demande beaucoup de temps, dit Dominique Belpomme. Ils seront publiés dans un an ou deux.» Mais une action immédiate est nécessaire pour réduire la surexposition des gens aux CEM, a-t-il ajouté. En France, on estime déjà que 5 % des gens sont électrosensibles, et la proportion augmente avec la popularité croissante des technologies sans fil. « Les études démontrent que de 10 à 50 % de la population risque de devenir très intolérantes aux champs électromagnétiques au cours des 25 à 50 prochaines années. J’ai deux cas de sclérose en plaques déclenchée après l’utilisation prolongée du téléphone cellulaire, trois cas de cancer du sein — deux récidives après surexposition à des champs électromagnétiques et un cas lié à l’utilisation d’ordinateurs — et des preuves anecdotiques également concernant l’autisme et la maladie d’Alzheimer dont le risque est beaucoup plus élevé que le cancer. Les liens de causalité avec les champs électromagnétiques sont très possibles

Heureusement, ce médecin arrive à soulager certains patients en administrant des tonifiants du système nerveux et en fermant la barrière hémato-encéphalique à l’aide de médicaments antihistaminiques.
Aucun lien établi, selon l’oms En 2005, l’Organisation mondiale de la santé affirmait que les symptômes éprouvés par les personnes qui se disent atteintes d’hypersensibilité électromagnétique (HSEM) pourraient être d’ordre psychosomatique ou reliés à diverses autres causes (problèmes visuels, mauvaise qualité de l’air, problèmes ergonomiques, etc.). «Il n’existe ni critères diagnostiques clairs pour ce problème sanitaire, ni base scientifique permettant de relier les symptômes de la HSEM à une exposition aux CEM…

Des études bien contrôlées et menées en double aveugle ont montré que ces symptômes n’étaient pas corrélés avec l’exposition aux CEM.» Selon le Dr Dominique Belpomme, c’est de la bouillie pour les chats. «C’est un recul permanent de nature politique qui n’a rien de scientifique. L’OMS sera obligée de réviser son jugement dans les mois qui viennent. C’est un déni sociétal qui ne tient pas compte des connaissances actuelles qui évoluent en permanence.»

Selon cet oncologue, le lien de cause à effet entre l’exposition aux champs magnétiques et la leucémie ne fait plus de doute. «Quand on augmente la dose, on augmente le taux de leucémie. Des dizaines d’études toxicologiques en laboratoire le démontrent de la façon la plus évidente, tant in vitro que chez l’animal.»

Pour sa part, la chercheure ontarienne Magda Havas, de l’Université Trent, affirme que les études aux résultats négatifs concernant l’électrosensibilité comportaient des failles majeures. « Les chercheurs présumaient que les réactions sont instantanées alors que souvent il y a un délai entre l’exposition et la réponse. Les gens ne sont pas des interrupteurs qu’on peut allumer et éteindre.

Ces études insinuent erronément que si l’on ne peut pas sentir quelque chose, cela ne peut nous nuire. Or, on sait très bien que l’on ne peut pas détecter le goût de l’arsenic, du plomb, du DDT ni de l’amiante, mais ils sont tous toxiques.»


Source : http://sortirduchaos.wordpress.com/2012/03/15/lintolerance-electromagnetique-elucidee/

Robin des toits : http://www.robindestoits.org/L-intolerance-electromagnetique-elucidee-21esiecle-ca-15-03-2012_a1642.html

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Communiqué de presse (30 mars 2012) – Hypersensibilité électromagnétique : Pour une garantie de la déontologie dans l’étude et la prise en charge

Hypersensibilité électromagnétique :

Pour une garantie de la déontologie dans l’étude et la prise en charge

Le quotidien du médecin du 27 mars nous apprend que l’Académie nationale de médecine, par la voix du Professeur André Aurengo, apporte son soutien aux orientations de l’étude Cochin de prise en charge de l’hypersensibilité électromagnétique, lancée par l’AP-HP et pilotée par le Professeur Choudat.

Ce soutien inconditionnel – en contradiction apparente avec les missions de l’Académie de médecine et ses critères de multidisciplinarité et d’indépendance – pose effectivement de graves questions d’un point de vue scientifique et médical.

Comment l’Académie de médecine, se basant sur une fausse citation du rapport de l’AFFSET 2009[1], peut-elle soutenir qu’il n’existe aucun argument pour retenir d’autre hypothèse que l’origine psychologique de cette hypersensibilité, ignorant l’existence de travaux indiquant le contraire ? Peut-elle encore méconnaître l’existence de signaux d’alerte observables dans les études de cas, les enquêtes citoyennes et les témoignages convergents dans le monde entier ? Peut-elle ignorer les changements de paradigmes en cours dans des pays comme le Canada ou les Etats-Unis en matière de maladies émergentes liées à des hypersensibilités environnementales ?

Comment l’Académie de médecine peut-elle soutenir un seul traitement symptomatique et soutien psychothérapique alors que des travaux  d’objectivation des troubles ont été initiés, que des mécanismes biologiques sont évoqués et que l’on sait, dans le cas des hypersensibilités environnementales, que plus la mise à l’abri et la prise en charge globale sont précoces, meilleures sont les chances d’amélioration de l’état des personnes sensibles et qu’à l’inverse, une éviction tardive augmente les risques d’atteintes irréversibles ?

Comment se fait-il que l’Académie de médecine se saisisse de cette question alors que l’ANSES[2], dans sa mission de mise à jour de l’expertise scientifique, en a fait une question prioritaire ? Que ce thème est régulièrement abordé dans le cadre du comité de dialogue « Radiofréquences et santé » auquel plusieurs d’entre nous participent activement et que les approches novatrices de l’hypersensibilité électromagnétique font partie des questions posées à la recherche ?

Refuser de prendre en compte ces signaux d’alerte serait prendre de graves responsabilités quant à l’apparition de nouveaux cas qui n’auraient pu en conséquence, bénéficier d’une prévention adaptée et quant à l’aggravation de l’état de santé des personnes déjà hypersensibles.

Nous réitérons nos demandes au Ministre de la Santé de réorienter l’étude de manière constructive, de sortir de l’opacité du protocole de prise en charge et d’assurer une information objective du corps médical (voir communiqué du 16 février 2012 Etude Cochin sur l’électrosensibilité ou chronique d’un résultat annoncé ).

Dans ce contexte et dans l’attente des clarifications nécessaires, nous ne pouvons recommander à l’heure actuelle aux électrosensibles de s’engager dans l’étude Cochin. Nous serons particulièrement vigilants quant à la déontologie de cette étude et n’hésiterons pas à en dénoncer les carences.

Enfin, afin d’alerter les autorités de santé sur les réalités du terrain, nous appelons à témoigner dans le cadre notreopération VISIBILITÉ toute personne qui expérimente des troubles, légers ou graves, en relation avec les champs électromagnétiques : hypersensibles, riverains d’antennes, de lignes électriques, usagers de technologie sans fil…

[1] Rapport AFFSET 2009http://www.anses.fr/ET/DocumentsET/Rapport_RF_final_25_091109_web.pdf

[2] Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail

Plus d’informations :

www.priartem.fr/

www.electrosensible.org

lelien-association.fr/

reseau-environnement-sante.fr/

SOURCE : http://reseau-environnement-sante.fr/2012/03/30/dossiers-par-themes/communique-de-presse-30-mars-2012-hypersensibilite-electromagnetique-pour-une-garantie-de-la-deontologie-dans-letude-et-la-prise-en-charge/

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L’étude Cochin-Choudat sur les EHS : revoilà le négationnisme institutionnel

Puissance Plume  mercredi 29 février 2012, par Frédéric Boutet

Lettre au Pr Dominique Choudat

L’étude dite “Cochin”, dirigée par le Pr Choudat, dont on a appris qu’elle débutait ce mois de février 2012, était, au départ en 2009, censée étudier le lien entre EHS (personnes dites Electro Hyper Sensibles) et l’exposition aux ondes électro-magnétiques. Et bien nous revoici ramenés soixante ans en arrière, lorsque pour l’OMS, des “experts” internationaux dont Maurice Tubiana pour la France, déclaraient que les symptômes constatés de l’exposition aux radiations nucléaires relevaient de la psychiatrie.

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"La maladie des ondes, c’est dans la tête" – Le Canard Enchaîné – 21/03/2012

"La maladie des ondes, c'est dans la tête" - Le Canard Enchaîné - 21/03/2012  par  robindestoits

Ils sont fous, forcément, ces« électrosensibles », qui se disent allergiques au wiFi, au téléphone portable. Et parfois même au courant électrique. Ils se plaignent de céphalées, d’étourdissements. « Au début c’est léger, puis après ça s’aggrave, on ne supporte plus », raconte l’un d’entre eux. « Les médecins ? Ils nous disent : “On ne eut rien pour vous.” » Et puis ? Rien. En France, la maladie des ondes, ça n’existe pas. 
L’étude lancée le 14 février par l’hôpital Cochin prouvera-t-elle le contraire ? 

Dès les années 80, en Suisse, en Suède, des études sont menées pour évaluer l’impact des ondes sur le biologique. Certaines d’entre elles prouvent un impact des radiofréquences sur le vivant. 

En 2005, l’OMS reconnait l’existence de l’hypersensibilité électromagnétique, ses symptômes (rougeurs, céphalées, troubles du sommeil), sans se prononcer sur son origine. Suffisant pour que certains pays, comme en Allemagne, la maladie soit reconnue. Mais pas en France. L’Agence française de sécurité sanitaire estime pourtant la prévalence de cette maladie à 1 à 2% de la population. Que fait-on pour eux ? « Certains d’entre nous se sont fait enfermer en hôpital psy », dénonce un membre du Collectif des électrosensibles de France. C’est dans la tête, on vous dit… 

En 2009, la ministre Roselyne Bachelot promet une « grande étude » sur l’électrosensibilité. Laquelle vient d’être présentée par le professeur Dominique Choudat, chef du service de pathologie professionnelle de l’hôpital Cochin, lors d’une conférence portant sur l’intolérance aux champs magnétiques. Pendant un an, des électrosensibles seront accueillis dans 24 centres de soins, où ils seront « écoutés », et où on leur demandera de se balader avec un dosimètre pour mesurer les ondes durant une semaine. Présents à la conférence, certains électrosensibles se disent « contents d’être entendus ». 

Sauf que, très vite, ils vont déchanter. D’abord parce qu’il n’y aura ni analyses biologiques ni relevés d’IRM. Embêtant, disent-ils, pour une étude épidémiologique.Ensuite, parce qu’aucun groupe témoin contradictoire n’est prévu, ce qui rend impossible toute validation scientifique. Enfin parce que le professeur Choudat, par ailleurs consulté dans le cadre d’un rapport parlementaire où il assimile l’électrosensibilité à une réaction de « défense » mentale sans relation avec les ondes reçues (!), ne s’est pas contenté de présenter l’étude. Il a ensuite donné la parole à un sociologue, Gérald Bronner, qui a insisté sur la dimension « mythique » de la maladie des ondes. Puis une psychiatre a présenté la thérapie comportementale comme une réponse médicale à cette « déviance » psychique. Enfin, une journaliste a conclu en dénonçant la « mode » de l’électrosensibilité dans les médias… 

Et le professeur Choudat d’applaudir, sous les yeux d’un ancien membre du conseil d’administration de Bouygues (tiens !), assis au premier rang, le professeur Aurengo. 

Lequel, pur hasard, est membre, tout comme le sociologue Bronner, de l’Association française pour l’information scientifique (Afis). Laquelle milite pour dénoncer certaines « contre-vérités scientifiques », comme l’utilité de l’agriculture biologique, la psychanalyse, le présupposé danger des OGM et du nucléaire… et l’électrosensibilité. 

Pour le collectif de électrosensibles, c’est clair : cette étude, attendue, a « déjà écrit son résultat ». A savoir que les électrosensibles sont bons pour l’asile. « Pas mal d’entre nous ont peur de participer à l’étude de peur de se retrouver en psychiatrie », témoigne l’un d’entre eux, que l’on appellera Martin. Avant de se retrouver en invalidité, Martin était ingénieur dans le nucléaire. Il gagnait bien sa vie, ne se posait pas de questions. 

Aujourd’hui, il est furieux : « Tout ce qu’on veut, c’est juste comprendre. Le job des scientifiques, c’est de faire des analyses, pas d’obéir à des lobbys, non ? » 

Ah, ces électrosensibles, de vrais paranos… 

J.C 

— 
NB : le Pr Aurengo était conseillr scientifique de Bouygues Télécom et non administrateur. Il est en revanche administrateur d’EDF. 
Voir : Les experts en innocuité

Source : http://www.robindestoits.org/La-maladie-des-ondes-c-est-dans-la-tete-Le-Canard-Enchaine-21-03-2012_a1522.html

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