Ondes électromagnétiques : les études d’impact de la 4G en retard

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Mystery People – flickr

Le déploiement de cette nouvelle technologie s’est fait sans études préalables évaluant ses effets sur la santé. Sans être alarmiste, l’Anses estime qu’il est temps d’évaluer et de limiter le niveau d’exposition du public.

La 4G est encore balbutiante. Mais, déjà, les radiofréquences qu’elle émet posent question. Dans son avis Radiofréquences et santé rendu ce mardi 15 octobre, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) s’interroge sur les conséquences de cette nouvelle technologie qui déferle actuellement sur les grandes villes françaises.

Les experts constatent que ce « déploiement en cours ou à venir de nouvelles technologies de communications mobiles (LTE (1), 4G, etc.) se juxtapose à des services déjà existants », tels que la 2G et la 3G. « Il existe peu de publications relatives à l’exposition en LTE mais on peut s’attendre à une contribution supplémentaire à l’exposition du public », notent-ils en s’appuyant sur une étude allemande qui évalue que l’arrivée de la 4G va entraîner une hausse de 50% du niveau d’exposition du public aux ondes électromagnétiques.

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les effets à long terme toujours « incertains »

Faut-il craindre pour sa santé ? Après avoir passé à la loupe un millier d’études scientifiques – certaines indépendantes, d’autres moins – réalisées entre avril 2009 (date du précédent rapport de l’Anses, à l’époque encore baptisée Afsset, sur le sujet) et décembre 2012, le groupe d’experts constate que les effets à long terme de cette exposition sont « incertains ». Actuellement, en France, 90% des niveaux d’exposition du public sont inférieurs à 0,7 V/m, alors que la réglementation fixe à 41 V/m le maximum autorisé pour la 2G, et 61 V/m pour la 3G.

Donc même avec une augmentation de 50% de l’exposition due à la 4G, on resterait loin des niveaux maximum autorisés. C’est ce que met en avant la Fédération française des télécoms en indiquant qu’« avec l’ajout de la 4G, l’exposition continuera d’être inférieure à 1/10ème des seuils OMS (Organisation mondiale de la santé, ndlr) dans plus de 99% des points, même si elle pourra augmenter un peu. Sur la base d’hypothèses hautes (émetteurs 2G, 3G et 4G fonctionnant, tous, à puissance maximale en même temps), l’ajout de la 4G conduirait à une exposition inférieure à 0,2 V/m dans plus de 50% des points et à une exposition inférieure à 1 V/m dans plus de 90% des points ».

L’Anses opte pour le statu quo

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Dans la salle de presse comble, Etienne Cendrier a rongé son frein, avant d’interpeller directement les responsables de l’expertise collective : « Depuis 2009, on vous demande de faire des études sanitaires sur la 4G. Vous n’avez pas réagi ! Résultat : la population va encore jouer les cobayes », a accusé le porte-parole de l’association Robin des Toits. Marc Mortureux, directeur général de l’Anses, a indirectement reconnu que son agence aurait pu se mobiliser plus en amont sur la 4G, pour avoir une chance d’être entendue. Il est désormais un peu tard pour cela : « De toute évidence, on est entré dans une phase de développement commercial [de la 4G] », a-t-il admis avant de prononcer ce quasi aveu d’impuissance: « Notre rôle est d’émettre des recommandations. »

Au final, pour Etienne Cendrier, ce nouvel avis est « plus politique que scientifique. En fait, il accompagne le développement commercial de la 4G. On dit qu’il faut faire toujours plus d’études, ce qui repousse la prise de décision, et pendant ce temps le commerce se développe », constate-t-il, amer, pour Terra eco. Pourtant, d’après une étude Prixtel et Ipsos rendue publique au début du mois d’octobre, 74% des Français ne sont pas intéressés par une offre 4G. Ils ne veulent pas payer plus cher leur forfait, et ne voient pas ce que cela pourrait leur apporter. D’après la Fédération française des télécoms au contraire, « les réseaux 4G, qui sont en cours de déploiement, apportent des services mobiles à très haut débit, facteur d’innovation, de croissance, d’attractivité des territoires et de compétitivité des entreprises ». Il y a comme de la friture sur la ligne…

(1) LTE : Long term evolution, la technologie associée à la 4G

Alexandra Bogaert pour Terra eco
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