L’OPECST veut-il vraiment lutter contre le cancer de l’enfant ?
Réseau Environnement Santé
Le cancer de l’enfant progresse.
Une étude publiée par le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC) en 2004 sur la base des données fournies par 63 registres du cancer montrait que le cancer de l’enfant progresse de 1% par an depuis 30 ans dans les pays de la région Europe de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Plus inquiétant encore, cette tendance s’accélère, puisque ce taux est passé de 0,8 % à 1,3% d’une décennie à l’autre.
Cet accroissement ne peut être lié aux acteurs classiquement mis en avant pour expliquer la progression du cancer en général : vieillissement, tabac, alcool et dépistage.
Il est donc clairement environnementale au sens large du mot environnement.
Mieux comprendre ces causes et agir sur celles qui sont mis en évidence devrait donc faire l’objet d’une attention prioritaire des pouvoirs publics. Ce n’est pas le cas.
On chercherait par exemple en vain dans le Plan Cancer un programme spécifique dédié au cancer de l’enfant.
Dans les causes environnementales identifiées prédominantes du cancer de l’enfant figurent 2 facteurs sur lesquels, l’OPECST vient de se prononcer : les lignes à haute tension et les pesticides.
Dans les deux cas, les données scientifiques sont claires :
1) Lignes à haute tension :
a.. le CIRC a classé les champs électromagnétiques comme cancérigènes au dessus d’une exposition de 0,4 µT.
b.. L’Institut National des Sciences de la Santé Environnementale (NIEHS) a lui aussi considéré que les champs émis par ces lignes à haute tension sont des « cancérogènes possibles » en ce qui concerne les leucémies.
c.. L’Etat de Californie a été plus loin puisqu’il considère depuis 2002, outre la leucémie chez l’enfant, le cancer du cerveau chez l’adulte et la sclérose latérale amyotrophique.
2) Pesticides :
Une première revue du lien avec l’exposition aux pesticides avait été faite en 1998 par Zahm et Ward, dont les principales conclusions étaient : « La plupart des études, mais pas toutes montrent un rôle possible des pesticides dans la leucémie de l’enfant.
Une mise à jour a été publiée en 2007 par Infante-Rivard montrant que dans 15 études sur 21 existe un lien statistiquement significatif entre cancer de l’enfant et exposition parentale.
Il est particulièrement choquant de voir l’OPECST critiquer l’AFSSET sur les mesures d’éloignement des lignes à haute tension (ce qui est une mesure logique) et tenir sur les pesticides un langage tendant à faire croire que le doute subsiste.
L’OPECST doit d’urgence changer sa façon de faire et tenir compte de l’ensemble de la littérature scientifique au lieu d’une lecture partielle et partiale.