L’installation d’une nouvelle antenne 4G rue des Fontaines a soulevé la colère de ses habitants qui n’étaient pas informés. Un manque de communication que la mairie déplore et compte bien changer.
Les antennes 4G se multiplient sur les toits des immeubles toulousains. Actuellement, 370 ont été installées dans la ville rose pour les quatre opérateurs confondus (Orange, Bouygues, SFR et Free Mobile). Pourtant, malgré les côtés positifs de cette nouvelle technologie (voir ci-contre), certains riverains ne cachent pas leur désarroi, comme Elodie, habitant la rue des Fontaines. «La semaine dernière, j’ai entendu du bruit sur le toit et comme je suis au dernier étage, ça m’a interpellée. Dans le couloir, j’ai croisé les installateurs qui m’ont informé». La jeune femme est d’autant plus désorientée qu’elle n’était pas au courant : «Les autres locataires étaient aussi choqués que moi. J’ai appris plus tard que les opérateurs n’étaient pas obligés de prévenir les propriétaires». Au-delà dumanque d’information, une telle proximité avec les antennes a de quoi inquiéter. «Je peux presque en toucher une depuis mon balcon ! Je ne sais pas quelles conséquences cela peut avoir sur la santé». Elodie a donc fait une demande de mesures d’onde dans son appartement, plus pour se rassurer qu’autres chose. «Même si les mesures dépassent la norme, la mairie ne peut pas contraindre l’opérateur de retirer les antennes. On se sent impuissant s».
Un règlement trop laxiste
La mairie a également constaté le comportement des opérateurs : «La réglementation actuelle leur laisse beaucoup de liberté. On constate une anomalie entre le rôle des élus et la place qui leur est accordée» explique Élisabeth Belaubre, adjointe à la santé et à l’environnement. Une commission de concertation sur antennes de la téléphonie mobile a donc été créée pour «changer ça. On veut s’entendre le mieux possible et favoriser la concertation».
Les opérateurs sont normalement censés informer les riverains. Cela dit, ce n’est pas obligatoire quand ils rajoutent seulement un élément sur une antenne déjà existante, ce qui est le cas avec l’installation de la 4G. «Dans ce cas-là, l’opérateur n’attend pas notre accord et ça, nous ne l’acceptons pas». Jean-Christophe Arguillère, délégué régional d’Orange, se défend : «Les prioritaires de l’immeuble ont été prévenus, à eux de transmettre à leurs locataires. Même si les émissions augmentent légèrement avec la 4G, nous respectons la réglementation et les recommandations de l’OMS». À Toulouse, les mesures réalisées régulièrement montrent qu’en moyenne, l’exposition aux champs électromagnétiques oscille entre 0,9 et 1 V/m, des chiffres tout à fait corrects.
Le chiffre : 370
antennes > à Toulouse. La mairie compte désormais 370 antennes, à Toulouse réparties entre les quatre opérateurs de téléphonie. Un chiffre qui stagne, puisque 348 fleurissaient déjà la ville en octobre.
Qu’est-ce que la 4G ?
La 4G (4e génération) propose exactement la même chose que la 3G mais avec un très haut débit. Les utilisateurs pourront échanger plus vite et tout partager à partir d’un téléphone, d’un ordinateur portable et même d’une tablette. L’accès à Internet, la transmission de vidéo et l’usage multimédia seront désormais cinq fois plus rapides qu’avant.
À titre d’exemple, le téléchargement d’un film en HD de 5Go durera 13 minutes et le partage d’une photo de 2 Mo, seulement une dizaine de secondes.
Si ces caractéristiques font rêver, il faudra encore patienter un peu, la 4G n’arrivera à Toulouse que d’ici cet été.
Manon Soucasse