Non, le principe de précaution n’est pas synonyme de régression!

Marianne2

Christian Jacquiau-Economiste | Mardi 27 Avril 2010 à 14:01

Christian Jacquiau, économiste, répond à Elie Arié. Pour lui, le principe de précaution est loin d’être un facteur de régression économique. Et il est des sujets bien trop sérieux pour être laissés entre les mains des seuls scientifiques.

Thomas Claveirole - Flickr - CC

Jamais comme aujourd’hui la société ne s’est projetée dans une fuite en avant dopée par une suprématie du court terme confinant à la caricature. La croissance économique à tout prix !

Mais dans quel but ? Pour quoi faire ? Et surtout… pour qui ?

A court d’arguments, de pseudos progressistes – dont Elie Arié s’est fait le porte-parole dans ces colonnes – tentent d’agiter l’épouvantail de la régression économique pour dénier toute légitimité au principe de précaution.
Comme si le progrès économique ne pouvait reposer que sur ce dogme consistant au nom du modernisme à admettre – en dehors de tout débat démocratique – la supériorité prétendument indiscutable d’experts en expertises payés par leurs mandants pour répandre l’indépassable et quasi religieuse bonne parole scientifique.

Le progrès (la fameuse croissance) économique de quelques oligopoles, sans aucun doute. Mais à quoi bon puisque le progrès social a quant à lui été consciencieusement déconnecté de cette croissance au nom de laquelle tous les coups sont permis ?

Pire encore, puisque l’ultralibéralisme mondialisé porte, inscrit dans ses gènes, la régression sociale pour corollaire à la sacro-sainte croissance économique.

En rien, nulle part, personne ne réclame le risque zéro. Ce serait absurde. Mais pourquoi tout ce qui touche à la science contemporaine relève-t-il d’une croyance quasi mystique, d’un obscurantisme quasi religieux ?

Le principe dit de précaution n’est-il pas justement d’évaluer dans la plus grande transparence et de la façon la plus objective possible – c’est-à-dire en dehors de toutes pressions hiérarchiques, financières et politiques –  les risques potentiels encourus.

À charge pour la société d’en mesurer sereinement les enjeux, de se considérer comme suffisamment informée ou non et de prendre en responsabilité les décisions qui la concernent en premier chef.

Elle doit pouvoir le faire sereinement et indépendamment.
 
Combien étaient les éminents médecins appelés par Elie Arié en renfort de sa démonstration pour « affirmer, lors de la mise en circulation des premiers trains, que l’organisme humain ne supporterait jamais des vitesses de 40 km/heure » alors que des trains de marchandises circulaient à des vitesses supérieures, bien avant que ne se généralise le transport de passagers. Et que si les cheminots ne l’avaient physiquement supporté…

Combien en revanche – pour des raisons de prospérité économique et d’intérêts personnels bien compris – ont ignoré la question de l’amiante dans l’industrie et dans les bâtiments, celle de la lucrative commercialisation d’un sang souillé que l’on savait contaminé, celle de l’exposition de militaires aux radiations atomiques, de la prolifération des OGM, des nanotechnologies et de bien d’autres ?

Combien refusent encore – au nom du bonheur économique – le lien entre la prolifération des cancers et le recours massif aux intrants chimiques (pesticides insecticides fongicides et autres engrais de synthèse) dans l’agriculture productiviste et intensive pourtant admis aujourd’hui par une communauté de plus en plus large d’éminents cancérologues ?

La question n’est pas celle, stupide incontestablement, de savoir si une société peut fonctionner sur la base d’un risque zéro ou non.

Elle est en revanche de savoir qui prend le risque ? Au profit de qui ? Pourquoi ? Comment ? Qui en subira les conséquences ? Et qui l’assumera ?
 
En un mot le risque mais… pour qui ?
 
En quoi le fait de partir en vacances en voiture le 15 août (les congés payés, pour ce qu’il reste des droits acquis sociaux, font encore parti de la panoplie des salariés, même si les temps changent…) interdirait-il de se documenter sur la nocivité des antennes-relais et la prolifération des ondes électromagnétiques au point d’en ignorer, par exemple, le rapport d’études internationales publié par le Bioinitiative Working Group sur les dangers des émissions type téléphonie mobile (téléphone portable, antennes relais GSM, UMTS, ondes Wifi, Wimax, Bluetooth, téléphone sans fil…) pour la santé ?

Le principe de précaution n’a pas entraîné « l’interdiction totale de l’automobile », fait observer notre docteur ès imprévoyance. Incontestablement ! Mais il a tout de même permis d’en faire évoluer les équipements de sécurité actifs : ABS (Antiblockiersystem), AFU (Assistance au Freinage d’Urgence), ESP (Electronic Stability Programme) et passifs (ceintures de sécurité à prétention, airbags, appuie-têtes réactifs en cas de chocs arrière,  dispositifs anti-intrusion des éléments mécaniques coulissants sous l’habitacle en cas de choc frontal, etc.).
 
Loin d’être une concession faite aux adeptes de la décroissance, l’application du principe de précaution a été en la matière un facteur d’accélération de renouvellement du parc automobile et donc… de la consommation !

Les assureurs, qui n’ont rien de philanthropes, couvrent d’ailleurs sans rechigner les risques liés à l’usage de bolides de plus de 500 chevaux dépassant allègrement le seuil des 300 km/h. Aucune compagnie d’assurances n’accepte en revanche de couvrir les opérateurs de la téléphonie mobile pour les conséquences sanitaires éventuelles liées à l’usage du téléphone portable.
 
En professionnels du risque, lorsqu’il le faut, les assureurs appliquent le principe de précaution… à leurs propres intérêts.

Les OGM qui ont ruiné tant de petits paysans dans les pays qu’on appelle pudiquement du Sud pour ne pas avoir à les qualifier de pauvres sont une parfaite illustration de cette mainmise économique d’une poignée d’entreprises transnationales sur les semences agricoles rendant obligatoire pour le paysan le paiement annuel d’une redevance à ceux qui s’en sont octroyés la paternité.

Contester ce droit peut effectivement être perçu comme une menace de « régression économique »… pour les  Monsanto, Basf Agro, Bayer CropScience, Dow AgroSciences, Dupont de Nemours et autres Syngeta.

Fumer, boire de l’alcool au-delà du raisonnable, circuler à moto, avoir des rapports sexuels non protégés, relèvent de choix individuels et personnels qui ne peuvent être comparés à d’autres risques pris pour notre compte et à notre insu.

Qui peut encore croire en cette religion des temps modernes qui conditionne la prospérité sociale et sociétale à la croissance infinie d’une consommation matérielle, elle même tributaire d’une science aujourd’hui totalement asservie aux puissances financières dont les critères de performance ne se mesurent qu’en termes monétaires sur le court terme ?

Les antennes relais, les OGM, les nanotechnologies et toutes les autres menaces qui pèsent sur notre avenir débordent aujourd’hui le cadre des cercles qui les ont vu naître pour devenir de véritables enjeux de société.

Ce sont des sujets bien trop sérieux pour être laissés entre les mains des seuls scientifiques.

Source :

www.marianne2.fr/Non,-le-principe-de-precaution-n-est-pas-synonyme-de-regression!_a192245.html

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L’hypersensibilité, un mal méconnu

lemondefr_pet-copie-1.gif   22.04.10 | 17h00  •  Mis à jour le 22.04.10 | 20h14

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‘Rififi au Grenelle des ondes’ – Le Parisien – 20/04/2010

'Rififi au Grenelle des ondes' - Le Parisien - 20/04/2010   repris par Robin des toits

Après l’échec de la taxe carbone, c’est au tour du Grenelle des ondes de subir des perturbations. Engagé il y a un an, ce vaste débat sur la dangerosité des antennes-relais a mis autour d’une table opérateurs téléphoniques, autorités sanitaires, politiques et associations de défense des riverains. Mais aujourd’hui, une des principales associations, Robin des toits, risque de quitter la table des négociations.

Des désaccords

« Nous consultons nos adhérents et nos sympathisants, et nous déciderons demain (NDLR : aujourd’hui) si nous partons. A priori oui, car les deux tiers des réponses le réclament », nous confiait hier Etienne Cendrier, président de Robin des toits. La raison de cette brouille : l’expérimentation prévue à l’automne dans dix-sept communes dont Courbevoie, les XIVe et XVe arrondissements de Paris, certains quartiers de Strasbourg, Cannes et Grenoble. Le but : mesurer l’impact des ondes et voir si en diminuant l’intensité jusqu’à 0,6 V/m, la qualité des communications reste correcte. Or, Robin des toits voulait également faire ses propres mesures. « Jeudi, on nous a dit qu’on pourrait les faire mais qu’il n’y aurait rien d’écrit dans le protocole, s’insurge Etienne Cendrier. Si rien n’est écrit, les opérateurs pourront contester nos chiffres. »
François Brottes, le député PS qui pilote le comité opérationnel, tente de calmer le jeu : « S’il n’y a plus l’ensemble des acteurs, ça n’a plus de sens. Je vais essayer de trouver un point de sortie. En tout cas, les mesures seront faites en toute transparence. » Il y a un an, deux autres associations avaient claqué la porte, Priartém et Agir pour l’environnement. « Puis on est retournés aux réunions », note Janine Le Calvez. La présidente de Priartém positive : « Nos efforts ont permis que l’Afsset reconnaisse qu’il y a des signaux indéniables d’effets des ondes sur nos organismes. » Mais l’avancée de ce Grenelle est également troublée par les désaccords entre Priartém et Robin des toits.

Le Parisien


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"On se sert du volcan pour discréditer le principe de précaution"

L'expansion.com

Propos recueillis par Laura Raim –  21/04/2010 16:46:00 
 REUTERS/Gonzalo Fuentes
L’aéroport Charles de Gaulle, à Roissy, le 19 avril 2010.

Le chaos engendré par le volcan islandais sur le transport aérien a relancé la polémique sur le principe de précaution. A tort, selon Arnaud Gossement, avocat en droit de l’environnement, qui déplore l’amalgame entre cette notion et celle de prévention.

L’éruption du volcan islandais a provoqué la paralysie du transport aérien en Europe. Certains accusent les gouvernements d’être allés trop loin dans le principe de précaution…

Ils n’ont pas appliqué le principe de précaution, mais de prévention. Il ne faut pas confondre ces deux notions juridiques. Le principe de prévention s’applique quand les experts s’accordent sur l’existence et la nature d’un risque. C’est la déclinaison juridique du principe philosophique de prudence. Des cas d’avions accidentés après avoir traversé des nuages de cendre ont déjà été répertoriés par le passé. Le risque était donc avéré. A la limite, on peut parler d’un excès de prudence, mais pas de précaution. C’est trop facile de critiquer a posteriori. Il s’est passé la même chose avec la grippe A. Quand Roselyne Bachelot a annoncé en septembre le programme d’achat de vaccins, personne n’a protesté. C’est seulement en novembre qu’on a commencé à accuser le gouvernement d’avoir été trop précautionneux. 

Dans quelle situation faut-il appliquer le principe de précaution, alors ?

Ce principe est inscrit depuis 1995 dans la loi française, et depuis 2005 dans la Constitution, à travers la Charte de l’environnement. Il s’applique quand il y a encore des incertitudes et des débats entre experts sur le risque lié à une activité ou à une nouvelle technologie.  C’est le cas par exemple avec les OGM et les champs électromagnétiques. La Charte de l’environnement ordonne alors aux pouvoirs publics de ne pas attendre de disposer de certitudes scientifiques pour agir préventivement. De toutes façons, le principe de précaution s’applique uniquement dans le cadre du droit de l’environnement. Or le nuage de cendres représentait un danger pour les voyageurs aériens, pas pour l’environnement.

Pourquoi est-ce si important de distinguer prévention et précaution ?

Parce que les adversaires du principe de précaution profitent de l’amalgame pour tenter de discréditer cette notion. Les producteurs d’OGM, par exemple, aimeraient bien que la France adopte l’approche américaine qui consiste à commercialiser un produit avant d’être sûr à 100% de l’absence de risque, quitte à rapidement retirer le produit de la distribution en cas de problème. En France, les deux ambassadeurs de la lutte contre le principe de précaution sont Jacques Attali, qui le considère comme un frein à la croissance, et Claude Allègre, qui s’était opposé en 1996 à la décision de désamiantage du campus de Jussieu où il enseignait.

Le principe de précaution est-il menacé ?

Son contenu a déjà été affaibli une fois, au moment où il a été inscrit dans la Constitution. Lors de la rédaction du texte, les représentants du Medef ont en effet obtenu que cette notion ne recouvre que les risques pour l’environnement, et pas ceux pour la santé. Heureusement, le principe de précaution a un champs d’application plus large dans le droit européen, sur lequel peuvent se baser les associations de santé et d’environnement.

Source :  http://www.lexpansion.com/economie/actualite-entreprise/on-se-sert-du-volcan-pour-discrediter-le-principe-de-precaution_230737.html

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THT : Des élus de la Manche contestent l’avis favorable du préfet

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la Gazette.fr  G. Lebourgeois | 21/04/2010 |

Les élus invitent à s’unir pour exiger transparence d’information, étude épidémiologique indépendante et enfouissement de la ligne THT.

Le préfet de la Manche Jean-Pierre Laflaquière a rendu un avis favorable au projet de ligne très haute tension Cotentin-Maine (THT), pour lequel il ne retient pas l’idée d’un enfouissement de la ligne. Sur le volet sanitaire, il a déclaré le 15 avril prendre en compte l’avis de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail: «Le rapport de l’Afsset est un des éléments de réponse aux questions qui ont été posées.»

Dans son avis relatif à la «synthèse de l’expertise internationale sur les effets sanitaires des champs électromagnétiques extrêmement basses fréquences», publié le 29 mars 2010, l’Afsset recommande notamment d’élaborer un protocole de mesure des champs magnétiques basses fréquences, ou encore de compléter la méthodologie de la mesure de l’exposition dans les lieux de vie de la population étudiée.

Le président du conseil régional de Basse-Normandie Laurent Beauvais commente : C’est une synthèse des travaux d’expertise internationale existants qui débouche sur des recommandations propres à fonder le protocole d’une étude épidémiologique qui reste à réaliser.

Pour l’enfouissement de la THT

La Région, qui a déjà réclamé la réalisation d’une telle étude, se déclare disposée à y apporter son concours. Laurent Beauvais regrette les conclusions du préfet de la Manche : Cet avis favorable signe l’abandon total de toute alternative d’enfouissement, même partiel. S’adressant à Jean-Louis Borloo, il réclame encore la transparence et la communication des coûts de l’enfouissement. Il appelle également les élus concernés à demander une audience commune au Ministre en charge du développement durable.

Appel à la mobilisation également de la part d’élus de Droite. Jean-Yves Cousin, député du Calvados, Yannick Favennec, député de la Mayenne, Philippe Gosselin et Guénhaël Huet, députés de la Manche, exigent l’enfouissement partiel de la ligne THT et une étude épidémiologique indépendante. Ils invitent à une réunion publique le 24 avril, à 11h30, à la mairie de Chèvreville (Manche). Les maires du collectif des élus concernés par le passage de la THT sont quant à eux prêts à porter l’affaire en référé devant les tribunaux administratifs.

Source :    http://infos.lagazettedescommunes.com/36643/tht-des-elus-de-la-manche-contestent-l%E2%80%99avis-favorable-du-prefet/

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Aéroports fermés : qui veut la peau du principe de précaution ?

rue89_logo-copie-1.gif  Par Corinne Lepage | Présidente de Cap21 | 21/04/2010 | 13H01

C’est devenu une véritable habitude. Désormais, lorsqu’il faut trouver un bouc émissaire à une décision gouvernementale qui gêne, qui déplaît, qui coûte cher, c’est la faute au principe de précaution.

Cette ritournelle prend appui sur une définition complètement fausse du principe de précaution, et est instrumentalisée par tous les lobbys qui ne cessent de vouloir la mort du principe de précaution. Au passage, on observera que les entreprises allemandes vivent avec le « vorsorgeprinzip » depuis 1970, et cela ne les empêche guère d’être les premiers exportateurs mondiaux.

Principe précaution Vs principe de prévention

Tout d’abord, les médias comme les politiques entretiennent une confusion entre le principe de précaution et le principe de prévention, et cette confusion est savamment orchestrée.

Le principe de prévention vise à prévenir les risques dont on connaît les conséquences mais dont on ignore la probabilité.

Le principe de précaution concerne les risques non avérés, essentiellement dans le domaine technologique, dont on ignore s’ils existent et quelle serait leur réalité.

Le nuage venu d’Islande risque de causer des dommages parfaitement inventoriés à des moteurs d’avion, et par là même de provoquer des catastrophes aériennes. Interdire aux avions de voler relève donc à l’évidence du principe de prévention, et non du principe de précaution.

De la même manière, l’interdiction faite à des personnes de vivre dans des zones dangereuses car menacées par des submersions relève de la prudence et de la prévention et en aucune manière de la précaution.

En effet, chacun sait ce qu’est une inondation ou une crue massive. L’incertitude ne porte pas sur leurs conséquences mais sur leur ampleur, et les prévenir relève bien de la prévention et non de la précaution.

Tuer le principe de précaution

Dès lors, cette logorrhée de précaution cache en réalité un tout autre objectif : décrédibiliser dans l’opinion publique le principe de précaution.

Ce principe gêne en effet considérablement de nombreux lobbys dans la mesure où, s’il était appliqué, il les contraindrait à engager des sommes importantes dans la recherche des conséquences négatives que leurs produits ou services pourraient, avoir avec le risque supplémentaire que cette recherche aboutisse à mettre en exergue de véritables dangers qui rendraient impossible la commercialisation du produit.

Il faut donc à tout prix tuer ce principe auquel l’opinion publique adhérait massivement à la suite des multiples crises sanitaires liées précisément à l’absence d’application du principe de précaution.

Les premières tentatives datent en France de la charte de l’environnement et il suffit de relire les cris d’orfraie du Medef pour comprendre combien le sujet était sensible pour les entreprises du CAC 40. Elles ont échoué.

Les deuxièmes tentatives, notamment illustrées par Claude Allègre, ont cherché à ramener à l’obscurantisme ce principe, pour des raisons prétendument scientifiques, alléguant que son respect nous ramènerait dans des cavernes et qu’il était opposé à la science.

C’est évidemment tout le contraire puisque le principe de précaution conduit à approfondir les recherches que précisément les amis de M. Allègre n’ont pas envie de conduire pour les raisons exprimées ci-dessus.

Nous sommes donc à la troisième tentative, celle qui consiste à instrumentaliser des choix politiques contestés pour essayer d’illustrer les « erreurs », voire les errances auxquelles conduirait le principe de précaution. C’est une parfaite mauvaise foi, mais nous savons depuis longtemps que tous les moyens sont bons… pour certains.

Arrangeant bouc émissaire

On ajoutera une donnée supplémentaire plus profonde. L’affaire du nuage islandais nous ramène à une condition humaine d’une extrême fragilité au regard de la force de la nature. Nous sommes contrariés à la fois matériellement dans notre activité économique quotidienne, mais aussi métaphysiquement, puisque l’homme trouve plus fort que lui.

Notre société contemporaine ne peut pas le supporter et ne peut pas supporter d’être gênée dans son activité. Il lui faut donc trouver un bouc émissaire, un responsable. Comme il paraîtrait absurde de mettre en cause le volcan lui-même, ce qui serait quelque part reconnaître cette infériorité, il faut alors mettre en cause les mesures de prudence élémentaires qu’impose la situation.

Et d’une pierre deux coups : essayer une bonne fois pour toutes de tordre le cou de cet « infâme principe de précaution » qui, par-dessus le marché, couplé à la responsabilité, pourrait conduire les grands lobbys à supporter les conséquences des technologies qu’ils ont choisies, indépendamment des conséquences négatives qu’elles pourraient avoir.

Ce serait tellement mieux si on pouvait continuer à ne pas se préoccuper de ces « broutilles » et n’être responsable de rien, puisque l’état des connaissances ne permettait pas de savoir ni d’imaginer qu’il puisse y avoir des conséquences négatives à ses choix, situation d’autant plus facile à installer qu’il n’existerait aucune obligation de faire préalablement quelques recherches que ce soit pour savoir si des risques sont à envisager.

Chacun sait bien qu’on ne risque pas de trouver ce qu’on n’a pas cherché !

Des lors, climato-sceptiques, écolo-sceptiques, humano-sceptiques de tous les pays, unissons-nous et achevons cette torpille dirigée contre nous qui s’appelle le principe de précaution.

Formulée ainsi, la remise en cause du principe de précaution apparaîtrait-elle à nos concitoyens aussi présentable et souhaitable ? On peut en douter.

Source :  http://www.rue89.com/corinne-lepage/2010/04/21/mais-que-vous-a-fait-le-principe-de-precaution-148311

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Voir aussi : http://www.rue89.com/2009/04/24/ondes-le-principe-de-precaution-ne-suse-que-si-lon-sen-sert

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L’iPad blacklisté en Israël

  • Post category:Information

ECRANS   vendredi 16 avril 2010 à 16:28 par Geoffroy Husson

 Résident Israélien, vous avez fait le déplacement jusque Palo Alto ou New York pour être dans les premiers à bénéficier de la nouvelle tablette. Elle n’a pas encore la 3G ? Pas de problème, vous n’utiliserez de toutes manières que le Wifi, pour un usage familial. Donc, votre tablette dans la valise, vous prenez l’avion pour rentrer à Tel Aviv ou Jerusalem. La douane vous contrôle, pas de problème, vous aviez évidemment signalé que vous ne résidiez pas aux Etats-Unis au moment de l’achat de la tablette. Pas de problème de taxe alors. Sauf que …

Sauf que la douane vous confisque tout de même la tablette. C’est une mésaventure qui a dû arriver à plusieurs résidents israéliens qui étaient bien loin d’imaginer un tel impair. D’après l’AFP et l’AP, L’iPad diffuse des ondes 40 fois plus puissantes que celles autorisées par les règles de l’Union Européenne, règles auquel l’Etat Hébreu est soumis. Le problème se pose donc bien sûr pour les citoyens israéliens qui se verront confisquer leur tablette et devraient écoper d’une amende. Les touristes étrangers sont également concernés, même si eux pourront récupérer leur joujou en sortant du pays. Bien que ces règles s’appliquent théoriquement à l’Europe entière, seule Israël va jusqu’à bannir totalement la tablette d’Apple à sa frontière.

Au total, une dizaine d’iPads auraient été saisis mais d’autres ont certainement pu passer le filet douanier. La solution ? Attendre la version européano-compatible, à la fin du mois de mai.

 

Source : http://www.ecrans.fr/l-iPad-blackliste-en-Israel,9685.html

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Villes pilotes : appel à avis aux adhérents et sympathisants de Robin des toits – 16/04/2010

Villes pilotes : appel à avis aux adhérents et sympathisants de Robin des toits - 16/04/2010

Source :  http://antennes31.over-blog.com/ext/http://www.robindestoits.org/

Hier Robin des toits s’est vu contraint de suspendre sa participation au COMOP (expérimentation sur la baisse des seuils d’exposition dans les Villes Pilotes).

Nous vous consultons aujourd’hui pour savoir si nous sortons ou pas du COMOP.

Robin des toits est à l’origine de la proposition de Villes Pilotes ou serait testé l’abaissement de l’exposition aux champs électromagnétiques des antennes relais. Depuis un an, nous avons participé et négocié pour que ce processus soit valide, transparent et incontestable.

Voici les décisions prises hier par le COMOP :
Les mesures « officielles » seront toutes réalisées sous l’égide de René de Sèze de l’INERIS et avec des bureaux de contrôle qui travaillent en permanence pour les opérateurs.

Le COMOP nous avait accordé de pouvoir faire des mesures de vérifications lors de ces expérimentations. Hier, ce droit nous a été retiré : nous pourrions toujours faire des mesures mais elles n’auraient plus aucun statut et de fait, cela nous empêcherait de vérifier officiellement que tout se passe correctement.

Les négociateurs de Robin des toits ne reconnaissent plus leur « bébé » et considèrent que le processus, n’étant plus officiellement contradictoire, il n’est plus scientifique ni crédible.

Nous ne pouvons donc plus garantir les résultats et nous ne souhaitons pas, par une présence purement décorative, apporter un crédit à un système sous contrôle des opérateurs sans contre pouvoir des associations.

Question : êtes vous d’accord avec cette position?

Répondez jusqu’à Lundi 19 Avril par

– OUI (Robin des Toits se retire du COMOP) ou par

– NON (Robin des Toits reste au COMOP).

par E-mail : contact@robindestoits.org

Nous vous ferons part des résultats de cette consultation.

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