Antennes-relais : l’exposition aux ondes mesurée dans six sites pilotes
Mis à jour 08-02-2011 20:40
Jusqu’à fin 2011 sont menées des expérimentations sur l’exposition aux ondes des téléphones portables. Selon des premiers résultats, les niveaux mesurés restent inférieurs aux seuils autorisés. A suivre…
Est-il techniquement possible d’abaisser l’exposition aux ondes électromagnétiques émises par les antennes-relais, sans nuire à la couverture et à la qualité des services de téléphonie mobile? Vaste sujet, sur lequel se penche le Comop (Comité opérationnel chargé des expérimentations sur la téléphonie mobile), qui réunit depuis juillet 2009 des opérateurs, l’Etat, des collectivités locales, des scientifiques et des associations (FNE, CLCV, Robin des Toits, Criirem, Priartem, Agir pour l’environnement, Familles rurales, AFUTT, Confédération syndicale des familles).
Une réunion ce mardi (8 février) a été l’occasion de présenter les premiers résultats des travaux de mesures réalisés sur six communes pilotes. Le choix de Grenoble (Isère), Paris 14e, Thiers (Puy-de-Dôme), Kruth (Haut-Rhin), Grand Champ (Morbihan) et Courbevoie (Hauts-de-Seine) se voulait « représentatif des principales configurations d’exposition » (territoires ruraux et urbains, plaine et montagne, bâtiment ancien et moderne).
Des niveaux « inférieurs » au seuil réglementaire
A l’issue de cette rencontre, le ministère de l’Ecologie a fait savoir que les niveaux d’exposition mesurés étaient « nettement inférieurs » aux seuils fixés par la réglementation française (41 à 61 Volts par mètre) : « Si les niveaux d’exposition mesurés peuvent varier selon l’environnement, le niveau médian reste faible, inférieur à 0,3 V/m. Cependant, quelques points, dit atypiques, montrent des niveaux plus importants pouvant atteindre jusqu’à 12 V/m. »
Et de rappeler : « Ces valeurs limites d’exposition, recommandées par les instances internationales et européennes, permettent de protéger la population de l’échauffement des tissus du corps humain, qui est aujourd’hui le seul effet biologique identifié pour l’exposition aux champs électromagnétiques émis par les antennes. » (voir aussi le portail Radiofréquences-santé -environnement du gouvernement)
Deuxième phase en avril
La seconde phase d’expérimentations doit être lancée en avril. Objectif : « la simulation et, le cas échéant, l’expérimentation terrain d’un abaissement de puissance de l’exposition ». Outre les six communes précédemment citées, dix autres collectivités volontaires y participent : Brest (Finistère), Cannes (Alpes-Maritimes), Paris 15e, Couffouleux (Tarn), La Rochelle (Charente-Maritime) et Chassieu (Rhône). Les expérimentations doivent être achevées avant la fin de l’année sur l’ensemble des sites pilotes.
Vers un diagnostic gratuit à domicile
La ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a par ailleurs annoncé le lancement, par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) d’ici à fin mars, d’un appel à projets de recherche sur les radiofréquences pour un montant de 2 millions d’euros. Enfin, précise le ministère, « le cadre réglementaire permettant à tout riverain d’antennes-relais de faire mesurer gratuitement le champ électromagnétique dans son logement sera opérationnel dès 2012. »
Le « Grenelle des ondes » patine
Ces annonces interviennent alors que certaines associations se plaignent d’une insuffisance de mesures face aux risques potentiels de la téléphonie mobile sur la santé. L’une d’elles, Robin des toits, qui estime que le Grenelle des ondes « commence à tourner vinaigre » et « pratique le déni de risques de manière outrancière », a suspendu temporairement sa participation.
Il y a quelques jours, le mouvement, qui réclame notamment « la préservation et un accès facilité aux zones non encore couvertes pour les électrohypersensibles », a tenu à rappeler que, « pour poursuivre leur participation au Grenelle, les associations demandaient que le gouvernement reconnaisse explicitement ‘la controverse scientifique’, qu’il adresse un message clair en direction des femmes enceintes et des enfants. »