Nucléaire : un accident majeur en France pourrait coûter 5 800 milliards d’euros

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Le Dauphiné Libéré

L’usine nucléaire de Catternom en Moselle. Photo AFP/Jean-Christophe VERHAEGEN

L’usine nucléaire de Catternom en Moselle. Photo AFP/Jean-Christophe VERHAEGEN

Un accident nucléaire majeur en France pourrait coûter jusqu’à 5 800 milliards d’euros, selon un rapport confidentiel de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) cité dimanche par le Journal du dimanche (JDD).

Selon ce rapport, le coût d’un accident majeur pourrait aller de 760 milliards d’euros pour un «cas de base» à 5 800 milliards d’euros, soit l’équivalent de trois années de PIB, dans le cas d’une situation particulièrement catastrophique.

Dans une étude rendue publique il y a un mois, l’IRSN avait évalué le coût d’un accident nucléaire similaire à celui survenu en mars 2011 à Fukushima à environ 430 milliards d’euros.

L’économiste Patrick Momal, qui a travaillé sur les deux rapports, a expliqué au JDD que le chiffre de 430 milliards correspondait à un «cas médian» de rejets radioactifs comme ce fut le cas à Fukushima.

L’estimation de 760 milliards correspondrait en revanche plus au modèle de la catastrophe de Tchernobyl, où les rejets avaient été plus nombreux. En incluant l’impact sur les exportations et le tourisme, le chiffre pourrait même selon lui, atteindre 1 000 milliards d’euros.

Le pire des scénarios évoque l’évacuation de 5 millions de personnes

La facture pourrait même s’élever jusqu’à 5 800 milliards dans le pire des scénarios nécessitant l’évacuation de 5 millions de personnes. Le plus lourd tribut découlerait dans ce cas de l’impact économique sur la zone contaminée au césium, avec des coûts environnementaux et de santé explosant à 4 400 milliards d’euros.

Le rapport reconnait également que l’ampleur de la contamination et donc son coût pourraient varier fortement en fonction des conditions météorologiques, des vents dirigés vers les zones habitées constituant clairement le pire des scénarios.

Greenpeace a réagi en demandant à la ministre de l’Ecologie Delphine Batho de publier immédiatement l’intégralité du rapport «afin de le verser au débat en cours sur la transition énergétique».

«Il est irresponsable de cacher une telle situation aux Français qui auraient à payer les conséquences d’un accident grave pendant des décennies» ajoute Greenpeace dans un communiqué.

par AFP le 10/03/2013 à 11:41 
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