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Modification du protocole de mesures des champs électromagnétiques : Le Grenelle des ondes fait un cadeau de 5 millions d’euros aux opérateurs !

PRIARTEM.jpg   8 mars 2010par Priartem et Agir pour l’Environnement

Communiqué de presse

Paris, le 8 mars 2010 : Dans le cadre du suivi du « Grenelle des ondes » un groupe de travail chargé de réfléchir à la définition d’un nouveau protocole de mesures des champs électromagnétiques se réunira le 8 mars. Priartèm et Agir pour l’Environnement s’inquiètent des principales orientations annoncées.

Jusqu’à présent, les mesures de champs électromagnétiques s’effectuaient selon un protocole mis en place par l’ANFr. L’Évolution des applications technologiques – développement du WiFi et du Wimax, notamment – nécessitait qu’y soient apportées un certain nombre de modifications. Mais sous prétexte de toilettage, le groupe de travail s’apprête à entériner des choix qui sont en rupture avec la logique de l’exposition maximale et qui constituent un véritable recul. A ce jour, les bureaux de contrôle effectuent une mesure reposant sur deux instruments : la sonde à large bande et un analyseur de spectre. Ces deux outils permettent de connaître l’exposition globale aux ondes Électromagnétiques à l’instant T et dans un second temps de connaître la contribution de la téléphonie mobile, extrapolée à son maximum.

Selon les orientations privilégiées au sein du groupe de travail, les bureaux de contrôle auront la possibilité d’effectuer des mesures simplifiées ne reposant plus que sur la mesure à l’instant T. Ces mesures seront effectuées avec une sonde à large bande, sans les extrapolations qui permettent de connaître l’exposition maximale. Pire, la contribution de la téléphonie mobile ne sera même plus connue avec précision. Seuls les lieux exposés à plus de 6 volts par mètre (représentant moins de 5% des mesures effectuées) pourraient faire l’objet d’une mesure approfondie.

Dans les faits, l’opérateur pourra ainsi procéder à des mesures simplifiées aux heures creuses, en espérant ainsi minorer les niveaux d’exposition des riverains d’antennes relais. Collatéralement, cette modification du protocole de mesures permettra aux opérateurs de réduire le coût des milliers de mesures effectuées chaque année, gain financier que les associations estiment, sur la base des programmes de mesures déjà réalisés, à environ 5 millions d’euros par an ! Une fois encore, une mesure technique va avoir pour double conséquence de limiter l’accès à une information sincère tout en permettant aux opérateurs de faire des économies substantielles.

Le seuil de 6 V/m retenu par le groupe de travail correspond au niveau qu’un certain Martin Bouygues avait suggéré il y a déjà quelques mois, comme nouvelle norme d’exposition. Si les opérateurs tiennent tant à cette valeur de 6 V/m, c’est qu’elle présente plusieurs avantages : elle est nettement inférieure aux 41, 58 et 61 V/m réglementaires actuels, laissant donc à penser que les opérateurs feraient preuve de bonne volonté… Or, cette valeur ne leur pose pas de problèmes technologiques puisqu’elle ne concernerait que moins de 5% des mesures actuelles ; elle peut être facilement confondue, pour qui n’est pas tr ès informé, avec la valeur de 0,6 V /m que les associations revendiquent. Il présente un gros inconvénient pour les riverains : elle ne les protège pas des risques potentiels. Les opérateurs font ainsi d’une pierre trois coups : gains substantiels ; rupture avec la notion d’exposition maximale ; reconnaissance de la valeur de 6 V/m qui s’imposerait ainsi subrepticement comme nouvelle valeur normative.

Agir pour l’Environnement et Priartèm dénoncent ces orientations, fortement préjudiciables aux riverains, et s’inquiètent de voir qu’au fil des mois et de la multiplication des groupes de travail, le Grenelle des ondes, au-delà d’être une simple opération de communication, créée pour désamorcer la crise, s’apparente à un outil con çu pour mieux protéger les intérêts de la téléphonie mobile.

- Janine LE CALVEZ – Priartèm : Tel. 01 42 47 81 54

- Stéphen KERCKHOVE – Agir pour l’Environnement Tel. 01.40.31.02.99

 

Source :  http://www.priartem.fr/Modification-du-protocole-de.html

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