Amiante, le cas de la juge Bertella-Geffroy sera réexaminé

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Le dossier de mutation de la juge chargée de l’amiante, Marie-Odile Bertella-Geffroy va être de nouveau étudier. « L’espoir renaît », se réjouit l’Association nationale des victimes de l’amiante (ANDEVA), au lendemain d’une rencontre avec la ministre. « Christiane Taubira s’est engagée à réexaminer le dossier de mutation de la magistrate du pôle de santé publique de Paris, Marie-Odile Bertella-Geffroy, afin de lui permettre de clôturer l’instruction des dossiers amiante. Réponse vendredi », poursuit l’association. L’information a été confirmée à l’AFP par Pierre Rancé, porte-parole du ministère de la Justice.

Sollicité par le ministère de la Justice, le secrétariat du gouvernement, organe dépendant directement du Premier ministre, avait pourtant, à la fin du mois dernier, estimé que Marie-Odile Bertella-Geffroy était soumise à la règle limitant à dix ans les fonctions d’un juge spécialisé et qu’elle devait quitter le pôle de santé publique début mars.

Les représentants de l’ANDEVA reçus au ministère estiment avoir démontré « que cette mutation compromettrait durablement la poursuite de l’instruction dans des délais raisonnables et hypothéquerait la tenue d’un procès pénal ». Selon eux, la ministre a assuré « de sa détermination à tout mettre en œuvre pour qu’un procès pénal de l’amiante ait lieu ». La ministre de la Justice, Christiane Taubira, s’est également « engagée personnellement à étudier la possibilité de maintenir Mme Bertella-Geffroy dans ses fonctions actuelles pour lui permettre de boucler son dossier d’instruction, à condition que cela n’entraîne pas de risque juridique sur la suite de la procédure », indique l’association.

Source : http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualite/sante-publique/amiante-le-cas-de-la-juge-bertella-geffroy-sera-reexamine

› Dr L. A.

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Drame de l’amiante: un non-lieu symptomatique

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Mediapart08 FÉVRIER 2013 | PAR MICHEL DELÉAN

L’affaire est symptomatique de la difficulté éprouvée par les victimes du scandale sanitaire de l’amiante à obtenir gain de cause auprès d’une justice lente, débordée et inefficace.

Ce vendredi 8 février, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris vient de renvoyer sèchement dans ses cordes la juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy, en charge de la plupart de ces dossiers au pôle santé du tribunal de grande instance de Paris.

L'usine AmisolL’usine Amisol

Chargée de superviser et de contrôler le travail des magistrats instructeurs, la chambre de l’instruction a en effet délivré un non-lieu en faveur de Claude Chopin, qui avait été mis en examen sur des bases plus que fragiles.

En juin 1974, à l’âge de 25 ans, celui-ci avait été nommé par son père PDG de l’entreprise Amisol, à Clermont-Ferrand, responsabilité que le jeune homme n’a exercée que « contre son gré », selon lui, et pendant une durée de six mois.

Créée en 1909, Amisol était une manufacture d’amiante, où aucune mesure de protection des ouvriers aux fibres cancérigènes n’avait été prise. Plutôt que de désamantier ou de se mettre aux normes, l’usine a fermé ses portes fin 1974.

La juge Bertella-GeffroyLa juge Bertella-Geffroy

C’est en 1997 que l’Association nationale de défense des victimes de l’amiante (Andeva) et sept personnes physiques ont porté plainte à Clermont-Ferrand.

Claude Chopin était mis en examen en 1999 pour « empoisonnement, voies de fait, homicides involontaires, et abstention délictueuse alléguant de dommages résultant de l’exposition aux fibres d’amiante durant leur activité dans l’entreprise ».

L’affaire a été instruite lentement, pour être finalement “dépaysée” vers le pôle santé de Paris en 2006, où elle a naturellement été confiée à la juge Bertella-Geffroy, aidée d’un, puis deux collègues.

Le père de Claude Chopin, décédé en 1989, ne lui avait laissé aucune information ni aucun document, expliquait-il aux juges. L’instruction n’avançant plus, son avocat, Me Vincent Courcelle-Labrousse, a fini par solliciter un non-lieu devant la chambre de l’instruction.

L’arrêt de 23 pages rendu ce 8 février, que Mediapart met en ligne(on peut le lire ici), est passionnant. Il résume toute l’affaire, du drame sanitaire, avec les nombreuses alertes, l’indifférence coupable des dirigeants et des pouvoirs publics de l’époque, jusqu’aux lenteurs de la justice et aux attentes déçues des victimes.

Pour finir, la chambre de l’instruction a constaté que les faits remontaient à 1974 et que l’affaire ne pouvait ni être instruite plus longtemps, ni jugée en l’état. Les témoins sont morts ou en très mauvaise santé. Une partie des faits est prescrite. Quant à l’auteur présumé des infractions, sa responsabilité n’est pas établie.

En France, plusieurs dizaines de procédures judiciaires en lien avec l’amiante ont été ouvertes, mais aucune n’a débouché sur un procès. Selon les autorités sanitaires, l’amiante pourrait provoquer 100 000 décès d’ici à 2025.

Aussi courageuse que solitaire, privée d’enquêteurs en effectifs suffisants, la juge Bertella-Geffroy tient à bout de bras les plus gros dossiers de santé publique (sang contaminé, hormone de croissance, Buffalo Grill) depuis une vingtaine d’années. Des dossiers qui se sont souvent soldés par des fiascos.

La juge va devoir changer de fonctions le 3 mars prochain, atteinte par la limite de dix années au même poste (vice-président chargé de l’instruction) et malgré plusieurs requêtes auprès de sa hiérachie et du ministère de la justice, soutenues par FO-Magistrats et qui sont restées infructueuses. C’est dans ce contexte qu’est intervenue la mise en examen de Martine Aubry en novembre 2012.

Dans le cadre de notre partenariat avec l’émission Les pieds sur terre, Mediapart et France Culture donneront la parole aux anciens ouvriers de l’usine Amisol jeudi 14 février et reviendront également sur l’affaire Eternit, dont le procès en appel s’ouvrira en Italie ce jour-là.

Source : http://www.mediapart.fr/journal/france/080213/drame-de-lamiante-un-non-lieu-symptomatique

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Etats-Unis: Les gaz de schiste vus du ciel

20minutes.frPar 20minutes.fr | 20minutes.fr – mer. 30 janv. 2013

Les Etats-Unis vus par les satellites de la Nasa, le 6 décembre 2012., AFP PHOTO / NASA Earth Observatory/NOAA NGDC

20minutes.fr/20minutes.fr – Les Etats-Unis vus par les satellites de la Nasa, le 6 décembre 2012., AFP PHOTO / NASA Earth Observatory/NOAA NGDC

Il n’y a pas que les villes qui éclairent la nuit. Les images de la Nasa ont révélé que les torchères des exploitations de gaz de schiste des Etats-Unis dégageaient une forte luminosité, observable de l’espace. Selon le Financial Times, l’année 2012 a connu une forte hausse de 50% de gaz brûlé dans le Dakota du Nord et le nombre de permis de «torchage» au Texas ont été multipliés par six depuis 2010. Au total, les Etats-Unis brûlent aujourd’hui trois fois plus de gaz qu’il y a cinq ans.

Mais pourquoi brûler le gaz sur place? Tout simplement parce que ce sous-produit des gaz de schiste serait trop cher à transporter par rapport à sa valeur de revente. Les exploitants préfèrent donc le brûler, quitte à émettre dans l’atmosphère de grandes quantités de CO2. Selon un rapport de la Banque mondiale, 1,5% des émissions mondiales de CO2 seraient dues à la combustion de gaz, qui représente entre 130 et 150 milliards de mètres cubes chaque année. Un gaspillage visible de l’espace qui vient encore alourdir le bilan environnemental des gaz de schiste.

 Audrey Chauvet

Source : http://www.20minutes.fr/article/1090423/etats-unis-gaz-schiste-vus-ciel

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Gaz de schiste : des paysans polonais tiennent tête au géant Chevron

terraeco.net

« La malédiction du gaz de schiste », de Lech Kowalski, 75 min. Diffusion ce mardi 29 janvier, à 0h50 sur Arte. Rediffusion samedi 2 février à 10H25 et mercredi 13 février à 09H55.

(Crédit photo : Arte)

En Pologne, des petits paysans bombent le torse face au puissant Chevron. Ils tentent d’empêcher le géant américain de forer pour extraire du gaz de schiste comme il l’a fait en Pennsylvanie. Un reportage diffusé ce mardi soir sur Arte.

Ils font front, le pied obstinément collé à la route, le regard brillant d’affront. Les paysans polonais de Zamosc, dans l’est du pays, entendent bien bloquer le travail des camions dépêchés par Chevron, deuxième compagnie pétrolière des Etats-Unis. Des camions chargés de prospecter les champs de la région en vue de trouver du gaz de schiste. Mais voilà. A quelques encablures de là, de premières prospections menées par le géant américain ont fissuré les murs des fermes, pollué les puits des habitants. Alors les paysans de la région ont commencé à s’interroger. Faut-il voir dans le gaz de schiste une opportunité économique pour la région (l’eldorado aura finalement des allures de pétard mouillé) ? Ou une menace pour la santé des hommes et des bêtes et pour l’environnement ? Dans les salles des fêtes des villages, les habitants se sont réunis et le ton est monté. Chevron a bien tenté de calmer les ardeurs en venant s’expliquer. Il a même, dans un ultime effort, distribué d’affreux tigres en peluche aux paysans. Ils finiront pendus sur les machines de chantier.

Des milliers de kilomètres plus loin, en Pennsylvanie, aux Etats-Unis, le mal est déjà fait. Le paysage est marqué par le triste spectacle des têtes de puits et, sur les routes, les camions défilent dans un ballet incessant. Ici, des habitants brandissent des bidons d’eau polluée, là, des agriculteurs montrent leurs bêtes au pelage abîmé ou décrivent la fragilité de leur état de santé. En Pennsylvanie, c’est trop tard, assure le réalisateur Lech Kowalski. Mais en Pologne ? Tout est encore possible. Et l’immense Chevron peut craindre l’ire des petits paysans.

Regardez la bande-annonce de « La malédiction du gaz de schiste » :

« La malédiction du gaz de schiste », de Lech Kowalski, 75 min. Diffusion ce mardi 29 janvier, à 20h50 sur Arte. Rediffusion samedi 2 février à 10H25 et mercredi 13 février à 09H55.

Source : 

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Le gaz de schiste gâché aux Etats-Unis

L'actualité industrielle en ligne - INFO24/7 L'Usine Nouvelle   Par Ludovic Dupin – Publié le 28 janvier 2013, à 17h25

Torchère

© Pascal Guittet – L’Usine Nouvelle

Un volume croissant de gaz de schiste est aujourd’hui brûlé dans des torchères aux Etats-Unis. Une pratique excessive qui interroge sur les conséquences stratégiques et environnementales pour le pays.

Aux Etats-Unis, les agences environnementales, l’Etat fédéral et les investisseurs pétroliers s’inquiètent des conséquences du torchage excessif des gaz de schiste, rapporte le quotidien britannique « Financial Times ». Une grande partie du gaz extrait en même temps que le pétrole est tout simplement brûlé, son transport n’étant pas rentable. Au Texas, l’équivalent de l’énergie nécessaire pour alimenter 400 000 foyers a été torché au printemps dernier. Sur l’ensemble du pays, c’est de quoi alimenter les villes de Chicago et de Washington qui part en fumée. Un gigantesque gaspillage d’une ressource stratégique et un rejet massif de gaz à effet de serre.

La raison de ce gâchis est avant tout économique. La production massive de gaz de schiste aux Etats-Unis a fait chuter les prix de 13 dollars le MBTU en 2008 à 3,40 dollars le MBTU aujourd’hui. Les pétroliers n’ont pas intérêt à investir dans la construction de capacités de transport et de stockage de gaz. Conséquence, l’explosion du nombre de puits a pris de vitesse le développement des réseaux. En 2012, 1 000 puits ont été reliés aux systèmes de collecte de gaz, un nombre insuffisant pour stopper la progression du torchage, rapporte le quotidien économique. Le mouvement ne devrait pas s’inverser tant qu’une large partie de la production, notamment au Texas, est vendue à perte. Seule l’exploitation du pétrole qui sort conjointement des puits d’hydrocarbures de schiste est rentable.

Le torchage des gaz est une pratique classique, liée à la sécurité des installations pétrolières. Entre 2005 et 2010, les pétroliers, sous l’effet conjugué des exigences environnementales et de celles de leurs actionnaires, ont diminué de 20 % la quantité de gaz torché. Depuis 2011, ce volume est reparti à la hausse, uniquement sous l’effet de la révolution énergétique américaine. Aujourd’hui, les Etats-Unis sont au cinquième rang des pays qui brûlent le plus de gaz dans les torchères, derrière la Russie, le Nigeria, l’Iran et l’Irak.

Ludovic Dupin

Source :  http://www.usinenouvelle.com/article/le-gaz-de-schiste-gache-aux-etats-unis.N190439

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Le gaz de schiste,un Tchernobyl à petit feu à découvrir sur Arte

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La Malédiction du gaz de schiste diffusé  mardi 29 janvier à 20 heures 50 sur Arte, suivi d’un débat avec José Bové

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On le sait depuis le formidable documentaire Gasland de l’américain Josh Fox, sélectionné à Cannes et à Sundance en 2010,  le gaz de schiste n’ a rien pour inspirer la  confiance. Le président Hollande lui-même a confirmé ses réserves lors de sa première conférence de presse à l’ Élysée . Avec ce documentaire réalisé par  le polonais Lech Kowalski, La malédicion du gaz de schiste, vous ne serez en aucun cas rassuré… Vous serez même horrifié par son enquête, de la Pennsylvanie, « l’ Arabie Saoudite » du gaz de schiste aux Etats -Unis à la Pologne, considérée comme le « Koweit » de l’Europe. Premières images, des vaches avec des plaques, et des témoignages d’une bonne fermière américaine dont la fille a eu la diarrhée,  perdu 5 kilos en sept jours et dû quitter l’Etat pour sauver sa peau- car depuis qu’elle est dans le Tennessee « tous les symptômes ont disparu ». Cancer du foi, taches sur la peau, les bêtes et les hommes sont donc logiquement atteints avec cette eau saumâtre qui remonte dans les puits.

Le danger est planétaire

Pologne, frontière avec l’Ukraine, autre paysage et mode de vie. L’air est ici le plus pur de Pologne; on trait à la main, les vaches mangent de la luzerne- un air de carte postale. Mais Chevron veut construire trois puits près de ce  village; premiers camions pour inspecter les sols avant forage suite à l’accord du gouvernement polonais- de cristalline, l’ eau des fermiers passe à un marron infâme. Les  vaches ne peuvent plus boire, Chevron offre une peluche à chacun des agriculteurs…qui ont signé une pétition pour lutter contre cette entreprise qui a, en Equateur, mobilisé près de 500 avocats pour se défendre… Et détruit les routes polonaises avec ses milliers de camions-sans avoir rien prévu, une fois le saccage fait…Du pillage de richesses naturelles comme dans tous les pays pauvres mais qui s’accompagne ici de pollution à plus haut degré.

Cercle vicieux et diabolique

Partout où il est allé, le journaliste a vu des bombes à retardement, entre les stations de compression et les gaz toxiques qui sortent en plein air ou sont brûlés avec le procédé dit de torchage. Le sable utilisé pour boucher les fissures qui est plein de silice, hautement cancérigène est stocké à quelques mètres d’une crêche américaine. Le scénario d’ Erin Bronkovitch puissance 100, car pour un retour sur investissement vu que les prix du gaz baissent avec ce gaz de schiste, il faut forer chaque jour un peu plus.  Les routes calmes deviennent des voies pleines de camions charriant le  sable toxique , un million de barils d’eau est prélevé chaque jour dans les rivières pour nettoyer tout ce qui remonte,  contaminant l’eau  pendant 50 ans à cause des fissures ouvertes. Et les docteurs ont l’interdiction de vous avertir du lien entre vos maladies et cette exploitation. Bref, Chevron empoisonne la terre, les hommes et si le paysan polonais sauve son champs à la fin du documentaire, on se dit que rien ne peut arrêter la cupidité de ces entreprises qui bafouent lois humaines et naturelles.

Par Jim le Pariser

Source :  http://jim-le-pariser.blog.leparisien.fr/archive/2013/01/28/le-gaz-de-schiste-un-tchernobyl-a-petit-feu.html

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Fukushima : le CNRS tait la vérité et domestique les masses

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Rue89   Thierry Ribault | Economiste au CNRS

Le CNRS a rendu accessible le 7 janvier un dossier scientifique multimédia sur l’énergie nucléaire, destiné au «  grand public  ». Chercheur au CNRS en poste au Japon, où je travaille sur les modalités de la protection humaine dans le contexte du désastre de Fukushima, je tiens à me dissocier des propos tenus dans cette «  animation  », destinée à domestiquer les masses et taire la véritable situation à Fukushima.

Dans ce dossier «  scientifique  » aux desseins animés, les affirmations dénuées d’argumentation et prenant des allures d’évidences indiscutables sont légion. Ainsi, il y est certifié que :

« Le nucléaire est un investissement politique sur le très long terme, qui impose des décisions sur plusieurs décennies, difficiles à remettre en cause même après un accident nucléaire majeur comme celui de Fukushima. »

On apprend également que :

« Le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur la catastrophe de Tchernobyl, paru en 2005 sous l’égide des Nations unies, a évalué le nombre de décès de victimes immédiates de l’accident à moins de 50, et à 2 200 celui de l’excès de décès entraîné par l’exposition à la radioactivité des 200 000 “liquidateurs” les plus exposés. »

Des estimations remises en question

Rappelons que ces estimations ont été contestées par l’Union of Concerned Scientists (qui annonce 25 000 morts), ou par l’Académie des sciences de New York (qui en annonce entre 211 000 et 245 000, 15 ans après la catastrophe).

En Ukraine, un rapport gouvernemental de 2011 rend compte de 2 254 471 personnes affectées par le désastre de Tchernobyl, dont 498 409 enfants. Entre 1992 et 2009, chez les enfants ukrainiens, les maladies endocriniennes ont été multipliées par 11,6, les pathologies de l’appareil locomoteur par 5,3, les maladies du système gastro-intestinal par 5, les maladies cardiovasculaires par 3,7 et les troubles du système urogénital par 3,6.

La proportion d’enfants présentant des maladies chroniques est passée de 21% à 78%, et sur les 13 136 enfants nés des «  liquidateurs  » de Tchernobyl de 1986-1987, 10% présentaient des malformations congénitales à la naissance.

Parodie de «  neutralité scientifique  »

Les Nations unies constituant par ailleurs manifestement l’unique source accréditée par les contrôleurs scientifiques du CNRS, pourquoi ces derniers ne se réfèrent-ils pas au rapport radionégationniste de 2011 de l’United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation (UNSCEAR) ?

Ce dernier fait état de 62 morts – 15 morts du cancer de la thyroïde et 47 morts parmi les secours d’urgence – en tout et pour tout en lien avec l’irradiation due à la catastrophe de Tchernobyl.

Faire état de quelques nuisances radio-induites supplémentaires ne peut, il est vrai, que servir la déplorable parodie de «  neutralité scientifique  » à laquelle ils s’adonnent, en concubinage avec leurs «  partenaires  » (CEA [Commissariat à l’énergie atomique], ANDRA [Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs], IRSN [Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire], EDF, AREVA).

« Domestiquer les masses  »

A Fukushima, selon le même dossier, «  une zone rouge de 20 km a été délimitée, dans laquelle le gouvernement travaille à la dépollution : nul ne sait quand les quelque 110 000 habitants seront autorisés à rentrer », sans que soit fait mention des vastes zones inhabitables situées à 40 km de la centrale et bien au-delà, et sans que soit rappelé que le critère de définition de la zone de migration obligatoire a été fixé à une dose de 20 millisieverts par an, soit quatre fois plus qu’à Tchernobyl et vingt fois la norme internationale d’inacceptabilité.

La fameuse «  non-imposition des valeurs  », à laquelle faisait référence Max Weber dans sa conférence de 1917, « La science, profession et vocation » (si chère à certains chercheurs du CNRS qui, récemment réunis en colloque, l’y revendiquaient encore), ne s’est, de fait, pas imposée dans l’élaboration de ce dossier sur le nucléaire, destiné plutôt, comme dirait Weber lui-même, à «  domestiquer les masses  ».

Ce que le dossier du CNRS se devait d’établir concernant le désastre de Fukushima, et que ses exécutants académiques ont choisi de ne pas dire, je souhaite le dire aujourd’hui après bientôt deux ans de travail sur place.

Fukushima  : les silences du CNRS

Le désastre de Fukushima, c’est une diffusion de césium 137 dans l’atmosphère 500 fois plus importante qu’à Hiroshima, d’après le physicien artisan du nucléaire japonais Anzai Ikuro. C’est aussi, selon le Norwegian Institute of Air Research, la plus grande émission de gaz rare xénon 133 connue en dehors des essais nucléaires : plus de deux fois les émissions de ce gaz à Tchernobyl.

C’est un tiers du département de Fukushima contaminé à un taux supérieur à 37 000 becquerels par mètre carré (pour le seul césium 137), et au moins treize départements contaminés, le tout représentant 8 à 10% du territoire japonais.

C’est 1 532 barres de combustible de 3 tonnes et de 4 mètres de long chacune, stockées dans la piscine du réacteur n°4, au cinquième étage d’un bâtiment qui menace, à la première secousse, de s’effondrer, suscitant ce commentaire laconique du Pr. Hiroaki Koide, spécialiste des réacteurs à l’université de Kyoto : « Ce serait la fin ».

Le 4 janvier 2013, le Pr. Koide reconnaît dans un entretien qu’il nous a accordé qu’«  il existe une marge de manœuvre, car selon TEPCO, si la piscine du 4èmeréacteur s’effondrait, ou même si toute l’eau de refroidissement s’échappait, tant que la disposition des barres n’est pas modifiée, la température peut monter jusqu’à 170°C ».

100 000 habitants de Fukushima qui ne peuvent pas partir

Le désastre de Fukushima, c’est 24 000 employés ayant travaillé sur les lieux depuis mars 2011, dont seulement 3,7% peuvent bénéficier d’un examen de détection de cancer proposé par les autorités et TEPCO. C’est, sur les deux millions d’habitants du département, seulement 100 000 réfugiés du nucléaire ayant migré à l’intérieur du département et 63 000 autres l’ayant quitté.

C’est seulement 10% des enfants du département déplacés en dehors de celui-ci. C’est un tiers des 300 000 habitants de la ville de Fukushima affirmant vouloir partir sans pouvoir le faire. Ce sont les aides au retour mises en place par le gouvernement, pour inciter les réfugiés à revenir dans des zones pourtant identifiées comme contaminées, et c’est depuis décembre 2012 la suppression de la gratuité des logements publics pour les nouveaux réfugiés hors du département.

Le désastre de Fukushima, c’est la mise en place de la plus grande enquête sanitaire sur les effets des radiations jamais conçue, qui permettra de collecter, d’ici 2014 et sur trente ans, les données relatives aux habitants du département, dont 360 000 enfants, les objectifs de l’équipe en charge étant de «  calmer l’inquiétude de la population  » et d’«  établir un record scientifique  ».

Sur les 80 000 enfants examinés pour la thyroïde, 39% présentent des nodules de moins de 20 mm et des kystes de moins de 5 mm d’épaisseur. Un premier cas de cancer de la thyroïde a été officiellement déclaré chez un enfant de moins de 18 ans le mardi 11 septembre 2012.

«  Les gens regardent ailleurs »

Le désastre de Fukushima, c’est cet habitant de la ville de Fukushima qui nous déclare lors d’un entretien, en novembre 2012, que le ghetto de Varsovie et les zones contaminées de Fukushima, c’est une seule et même chose  :

«  Les gens de l’extérieur savent que s’y trouve l’antichambre des camps de la mort, regardent ailleurs et continuent de certifier que le nucléaire, c’est incontournable.  »

Voilà la «  protection  » mise en œuvre à Fukushima, qui ne suscite que silence dans le dossier nucléaire du CNRS. «  L’ignorance c’est la force », disait Orwell. Dans cette situation d’effondrement de la conscience humaine, de grande inversion où le désastre est nié dans ses conséquences négatives, pour être transmué en opportunité d’affaires dans un milieu morbide auquel chacun est sommé de se soumettre, la prise de position en faveur de la vie est devenue un programme révolutionnaire.

Raccourcir la période de nocivité des managers de l’organisation des apparences, mettre en cause l’ensemble des intérêts qui gouvernent la dégradation du tout, tromper les trompeurs, renverser les inverseurs, évacuer les évacuateurs  : voilà ce que, à mes yeux, doit «  chercher  » à faire un chercheur au CNRS.

Non pas se contenter d’un engagement, piètre variante de la mise au service du nucléaire attestée ici par la mobilisation des scientifiques de caserne, mais, face aux actes déraisonnés des producteurs d’ignorance et à la déshumanisation qu’ils promeuvent, faire preuve d’un véritable enragement.

Source : http://www.rue89.com/rue89-planete/2013/01/16/fukushima-le-cnrs-tait-la-verite-et-domestique-les-masses-238627

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ETUDE : LES GAZ DE SCHISTE PLUS POLLUANTS QUE LE CHARBON !

Association Santé Environnement France 
Écrit par J.Maherou Créé le lundi 7 janvier 2013 11:22

L’exploitation des gaz de schiste serait plus polluante que celle du charbon en raison des fuites de méthane (CH4). C’est ce que vient de démontrer une nouvelle étude américaine qui relance le débat sur ces gaz non conventionnels en ce début d’année.

gaz-de-schiste

 Des chercheurs de l’agence américaine responsable des océans et de l’atmosphère – la National Oceanic and Atmospheric gaz-de-schiste2Administration (NOAA) – et de l’Université du Colorado ont mesuré les concentrations de différents polluants dans l’atmosphère, aux abords des puits des champs gaziers et pétroliers du bassin d’Uintah, en Utah. A partir de modèles atmosphériques et des données de rejets des industries, ils ont pu déduire la quantité d’émissions de ces puits. Ils ont alors estimé que les puits de gaz de schiste laisseraient fuir 9 % de méthane, pendant leur durée d’exploitation.

Ces résultats sont très supérieurs aux dernières estimations : la NOAA suggérait en février 2012 que les fuites de méthane liées à l’exploitation des gaz de schiste étaient de 4 % tandis que l’Agence américaine de l’environnement (EPA), estimait ce chiffre à 2,4% en 2009.

D’où proviennent ces fuites de méthane ?

Le méthane peut être émis dans l’atmosphère par différents moyens. Tout d’abord, lorsque l’eau injectée dans le sol pour fracturer la roche, est remontée à la surface, elle peut ramener avec elle des bulles de gaz naturel qui vont se disperser dans l’atmosphère. La remontée du gaz à l’ouverture du puits peut également se traduire pendant quelque temps par une fuite supplémentaire de méthane. Autre source de fuite : les gazoducs ne sont pas totalement étanches.

Pourquoi le méthane est-il dangereux pour la planète ?

rechauffement-climatiqueLe méthane est l’une des principales composantes du gaz naturel mais aussi un gaz à effet de serre puissant qui contribue au réchauffement climatique. Il possède un coefficient de réchauffement 25 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2). En rejetant du méthane, la production de gaz de schiste par fracturation hydraulique pourrait donc avoir un bilan en gaz à effet de serre équivalent, voire supérieur, à celui du charbon.


Une étude critiquée

Cette étude est toutefois critiquée par l’industrie et par d’autres chercheurs qui mettent en doute la méthode de calcul des fuites utilisée. De plus, on ignore si les données recueillies en Utah correspondent à la moyenne américaine. De nouveaux travaux sur les émissions de méthane liées au forage des gaz de schistes ont été entrepris par la NOAA, mais aussi par l’Université du Texas, avec des partenaires industriels. Leurs résultats doivent être publiés cette année.

Source : http://www.asef-asso.fr/ma-planete/l-actu-de-la-planete/1597-etude-les-gaz-de-schiste-plus-polluants-que-le-charbon

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