Nanotechnologies : tout ça pour des chaussettes qui ne puent pas !

rue89_logo-copie-1.gif    Par Le Yéti | yetiblog.org | 29/03/2010 | 11H46

L’honorable Afsset vient de publier un rapport d’expertise sur les risques éventuels, pour la santé et l’environnement, liés à certains nanomatériaux manufacturés. Parmi les nombreux produits suspectés, les inénarrables et emblématiques chaussettes qui ne voulaient plus puer des pieds.

C’est bien des humains, ça ! Connaissez-vous une espèce animale qui exècre à ce point schizophrénique TOUT ce qui lui sort du corps : sueur, sang, urine, odeurs diverses… ? Et jusqu’au corps lui-même, souilleur d’âmes immortelles.

Au point de s’intoxiquer de désodorisants remplis de saloperies chimiques, de se dissimuler sous des couches de produits maquillants (des « effaceurs de gueule », disent mes filles). Ou de s’inventer des chaussettes inodores !

La quête frénétique de pureté et d’immortalité

Voici nos malheureux humains lancés dans une ruée frénétique (scientifique disent-ils) vers tout ce qui peut mettre à raison cette nature malodorante et poisseuse, si épouvantablement éphémère et imparfaite.

Ainsi de ces fameuses nanotechnologies, produit de notre génie allumée, qui visent ni plus ni moins qu’à faire la nique aux règles naturelles élémentaires. Pire, à se substituer carrément à elles.

Seulement voilà, ces tentatives de domination ne marchent pas à tous les coups. Et même pas souvent, et beaucoup moins longtemps qu’on voudrait l’espérer.

Qu’une vulgaire tempête Xynthia passe par là et notre volatile humain se retrouve cul par dessus tête à se demander ce qui lui arrive. Certains des produits qu’il croyait miracles (l’amiante, par exemple) l’envoient presto six pieds sous terre plutôt qu’au septième ciel.

Or l’expertise de l’Afsset fait ressortir que nos fiers nanoproduits contiendraient des substances dangereuses et hautement toxiques :

  • nanoparticules de dioxyde de titane (ciment autonettoyant et lait solaire)
  • silice alimentaire à l’état nanométrique dans certains aliments
  • nanoparticules d’argent (chaussettes antibactériennes)

Une tentative glauque et dérisoire de transgresser les règles naturelles

Foutus de s’empoisonner pour des bricoles aussi insignifiantes que des pieds qui s’obstinent à vouloir faire sentir leur existence, les pauvres petits !

Oh, rien encore de totalement probant dans ces constats. L’Afsset n’en est encore qu’au stade du principe de précaution, juste des soupçons de plus en plus prégnants. Mais j’entends déjà nos sceptiques patentés hurler à la régression et au complot antiscientifique.

Loin pourtant de moi l’idée de dénoncer la recherche scientifique. Juste de rappeler que celle-ci vaut lorsqu’elle vise à améliorer, à conforter et à sécuriser notre humaine condition.

Mais qu’elle apparaît rapidement plus glauque, dérisoire et un rien péteuse, quand elle se met en tête et en éprouvettes de s’en passer et de la transgresser.

Brisons-là avec cette lamentable histoire de chaussettes insipides. Et rappelons à nos congénères que c’est bien l’odeur humide et forte des corps qui nous enivre quand nous baisons, et que nous croquons sans plus de chichis les doigts de pieds frémissants de nos partenaires.

Source :  http://www.rue89.com/le-yeti-voyageur-a-domicile/2010/03/29/nanotechnologies-tout-ca-pour-des-chaussettes-qui-ne-peut-pas

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Amiante : Chronologie: du « magic mineral » à la pierre tombale

  • Post category:Amiante
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Le drame de l’amiante en France : comprendre, mieux réparer, en tirer des leçons pour l’avenir (rapport)

REPÈRES CHRONOLOGIQUES SUR L’AMIANTE

Du « magic mineral » à la pierre tombale

5500 (av. JC) : – en Carélie, nos ancêtres du néolithique utilisent déjà des fibres d’amiante, ajoutées à un mélange d’argile et de limon, pour fabriquer des poteries servant à la cuisson des aliments ;

1er siècle : – Pline l’Ancien mentionne les dangers de l’amiante chez les esclaves romains ;

9e siècle : – Charlemagne intrigue ses invités de marque en faisant jeter les nappes d’amiante au feu pour les nettoyer ;

13e siècle : – Marco Polo rapporte la même scène dans le récit de son voyage en Sibérie orientale ;

1826 : – le chevalier Aldini, colonel des pompiers de Rome, professeur à l’université de Bologne, imagine d’utiliser l’amiante dans la confection d’un vêtement propre à faciliter l’attaque des incendies ;

1829 : – le physicien et chimiste anglais Faraday, lors d’une démonstration à l’Institut royal de Londres, encourage chaleureusement son homologue italien ;

1862 : – l’amiante canadien est présenté à l’Exposition internationale de Londres ;

1865 : – le dictionnaire Larousse présente l’amiante comme un gadget : « On en fait des tissus, des mèches, des dentelles, du papier et du coton incombustibles, mais les objets ainsi obtenus n’ont jamais été que des curiosités » ;

1868 : – l’Italie extrait déjà 200 tonnes d’amiante ;

1877 : – l’exploitation des gisements d’amiante débute au Québec après la découverte de Fecteau ;

1879 : – John Bell présente les applications de l’amiante pour le confinement des machines, qui sont rapidement adoptées par les marines anglaise et allemande : le « magic mineral » devient le « compagnon de route du capitalisme industriel » ;

1883 : – l’extraction de l’amiante commence dans la province du Cap ;
– le journal « The Engineer » traite de l’amiante et de ses applications, notamment le calorifugeage ;

1884 : – 100 tonnes d’amiante canadien sont livrées à la fabrique de Rochdale en Angleterre qui donnera naissance à la société Turner and Newhall, l’un des quatre grands trusts mondiaux de l’amiante ;

1885 : – les gisements de l’Oural commencent à être exploités ;

1899 : – le Dr Henri Montagne Murray à Londres fait la première observation d’un décès lié à l’amiante : il diagnostique une fibrose pulmonaire d’origine mystérieuse chez un ouvrier ayant travaillé pendant quatorze ans dans l’atelier de cardage d’une filature d’amiante ;

1900 : – l’Autrichien Ludwig Hatschek dépose un brevet relatif à la fabrication de produits en fibrociment, qui sera utilisé notamment par Eternit et Saint-Gobain ;

1906 : – le ministère du travail est créé ;

– le Sénat vote le 10 juillet le principe du repos hebdomadaire ;
– le 10 mars, un coup de grisou à Courrières, dans le Nord, fait 1.200 victimes ;
– Denis Auribault, inspecteur du travail à Caen, rédige un rapport sur la surmortalité des ouvriers d’une usine de textile de Condé-sur-Noireau, dans le Calvados, utilisant l’amiante. Cette note publiée dans le Bulletin de l’inspection du travail est classée par l’administration et reste lettre morte ;

1918 : – les compagnies d’assurances américaines refusent d’assurer les travailleurs de l’amiante ;

1922 : – la société Eternit France est créée par l’industriel Georges Cuvelier ;

1924 : – Nellie Kershaw, entrée comme bobineuse en 1917 à la filature d’une fabrique d’amiante, ultérieurement reprise par la Turner and Newhall, meurt par étouffement à 33 ans d’une « fibrose pulmonaire causée par l’inhalation de particules minérales » ; dix ans après la mort de Nellie, la Grande-Bretagne fera entrer l’asbestose dans le champ des maladies professionnelles indemnisables ;

1927 : – le filon d’amiante de Canari, au Cap corse, découvert par le géologue suisse Eggenberger, est mis en exploitation par l’industriel Georges Cuvelier, fondateur d’Eternit France ;

1930 : – l’amiante est enfin inscrit à l’ordre du jour de la conférence internationale consacrée à la santé des mineurs ; depuis 1910, la production mondiale d’amiante est passée de 128.000 à 339.000 tonnes ;

1931 : – la Grande-Bretagne édicte une première réglementation limitant l’empoussièrement dans les usines ; deux Britanniques, Klemperer et Rabin, découvrent le mésothéliome ou cancer de la plèvre ;

1943 : – la Turner and Newhall et huit autres industriels de l’amiante confient une première étude expérimentale sur les pathologies de l’amiante à un laboratoire américain : 80 % des souris testées développent un cancer du poumon en moins de trois ans. Les résultats de cette étude resteront secrets ;

1945 : – l’ordonnance du 2 août crée le tableau n° 25 des maladies professionnelles reconnaissant les fibroses pulmonaires consécutives à l’inhalation de poussières renfermant de la silice ou de l’amiante ; la revue « Archives des maladies professionnelles » signale déjà deux cas de cancer lié à l’asbestose ;

1946 : – les États-Unis édictent une réglementation limitant l’empoussièrement dans les usines ;

1950 : – le décret du 31 août crée le tableau n° 30 qui reconnaît l’asbestose comme maladie professionnelle ;

1954 : – John Knox, médecin du travail de l’usine Turner and Newhall de Leeds, confie à l’épidémiologiste Richard Doll une étude sur les ravages du « magic mineral » ;

1955 : – en dépit des pressions des industriels, l’étude épidémiologique de Richard Doll est publiée dans le « British Journal of Industrial Medecine », prouvant le lien entre amiante et cancer du poumon ;

1956 : – un courrier entre les responsables de la Turner and Newhall et la société « L’amiante et ses applications » (Ferodo) évoque les dangers pour les populations vivant aux abords des usines, lors du choix d’un site français de transformation des fibres ;

1960 : – l’étude du docteur Wagner confirme que l’amiante est à l’origine du mésothéliome qui touche les mineurs en Afrique du Sud et révèle que le cancer de la plèvre atteint aussi les riverains des usines ; elle dénombre 33 cas de mésothéliomes dans la population des mineurs d’amiante dans la province du Cap ;

1962 : – dans une réponse adressée à la Présidence de la République, Raymond Barre, directeur de cabinet du ministre de l’industrie, plaide la cause des industriels concernant les problèmes de pollution nés de l’activité de la société minière de l’amiante à Canari, en Corse ;

1964 : – la conférence internationale sur les risques liés à l’amiante se réunit à New-York sous l’égide de l’académie des sciences ; les actes de cette conférence sont consultables dès 1965 à la bibliothèque de la faculté de médecine de Paris ;

– le pneumologue Irving Selikoff, directeur de la division de médecine expérimentale du Mount Sinaï Hospital de New-York, publie la première grande étude épidémiologique, à la demande du syndicat des ouvriers de l’isolation ;

– le Sud-Africain J.G. Thomson retrouve des corps asbestosiques dans les poumons d’un habitant sur quatre autopsié dans la province de Captown ;
– le docteur Muriel L. Newhouse, du département de médecine professionnelle britannique, fait état de 76 cas de mésothéliomes, dont 31 ouvriers de l’amiante, 11 cas vivant à proximité d’usines, 9 femmes et enfants d’ouvriers ;

1965 : – le premier cas de mésothéliome pleural, diagnostiqué par le Français Jean Turiaf, est décrit dans le bulletin de l’Académie de médecine ;

1968 : – deux chercheurs britanniques, Morris Greenberg et T.A. Lloyd Davis, étudient les cas recensés dans le registre anglais des mésothéliomes et dénombrent 38 cas sans exposition à l’amiante, mais ayant habité au voisinage des sites de transformation (voisins, femmes et enfants d’ouvriers de l’amiante contaminés notamment par un contact avec des vêtements de travail) ;

1971 : – les industriels anglo-saxons et européens de l’amiante se réunissent à Londres pour bâtir une stratégie qui leur permettra de continuer à utiliser le minerai ;

– le Comité français d’étude sur les effets biologiques de l’amiante (COFREBA), premier lobby de « l’or blanc », est créé ;

1973 : – les premiers procès ont lieu aux États-Unis ;

1974 : – quatre trusts contrôlent 50 % de la production et 25 % de la transformation de l’amiante dans les pays occidentaux : John-Manville (États-Unis), Turner and Newhall (Grande-Bretagne), Cape Ltd (Grande-Bretagne), Eternit (Belgique) ;

1975 : – les chercheurs du campus de Jussieu découvrent que leurs locaux universitaires sont pour une large part isolés à l’amiante et révèlent la situation des usines de transformation ; le collectif inter-syndical sécurité des universités Jussieu est créé (CFDT, CGT, FEN) ;

1976 : – le tableau n° 30 des maladies professionnelles est modifié et prend en compte le cancer du poumon et le mésothéliome ;

1977 : – le professeur Jean Bignon adresse au Premier ministre, Raymond Barre, une lettre dévoilant l’ampleur de l’hécatombe attendue : la chambre syndicale de l’amiante et le syndicat de l’amiante-ciment l’accusent dans un livre blanc de vouloir faire fermer les portes des industries de l’amiante, du bâtiment, de la mécanique, de l’automobile et de la construction navale ;

– l’arrêté du 29 juin interdit le flocage dans les immeubles d’habitation et le décret du 17 août réduit la concentration d’amiante à laquelle les salariés peuvent être exposés dans les entreprises (deux fibres par cm3) ;

1978 : – le décret du 20 mars interdit les flocages contenant plus de 1 % d’amiante pour l’ensemble des bâtiments ;

– selon une résolution européenne, « l’amiante est un produit cancérigène et toutes les variétés utilisées dans le marché commun présentent un danger pour la santé humaine » ;

1980 : – la chambre syndicale de l’amiante devient l’association française de l’amiante ;

– l’acteur Steve Mac Queen meurt d’un mésothéliome à l’âge de 50 ans ;

1982 : – la société américaine Johns-Manville, plus importante entreprise mondiale dans le secteur de l’amiante, invoque l’article 11 de la loi sur les faillites pour se protéger des centaines de milliers de procès qui lui sont intentés ;

– une convention relative au dépistage des flocages d’amiante dans les établissements scolaires est passée entre le BGRM et le ministère de l’éducation nationale ;

– le Comité permanent amiante (CPA) est créé en France, ce lobby étant mis en place à l’initiative du directeur général de l’INRS ; outre les industriels, il réunit des scientifiques, des fonctionnaires des ministères concernés, des représentants d’organismes publics comme l’INC, l’INRS et des syndicats ;

– un « Symposium mondial sur l’amiante » se réunit à Montréal ;

1986 : – la Chase Manhattan Bank poursuit la société Turner and Newhall en lui réclamant une indemnisation de 185 millions de dollars pour le flocage à l’amiante de ses locaux ;

– le conseil d’administration de l’INRS se propose d’octroyer une subvention au CPA dans la perspective d’un nouveau colloque à Montréal : le délégué de FO, dont l’organisation ne participe pas aux travaux du CPA, s’y oppose ;

1989 : – Marcel Valtat, secrétaire général du CPA, envoie une lettre au Premier ministre Michel Rocard, ainsi qu’à sept ministres, sous l’intitulé : « Usage contrôlé de l’amiante : utopie ou réalité ? »

1991 : – la sécurité sociale n’indemnise que 492 victimes de l’amiante, dont 56 cas de mésothéliome : sur 10 000 cancers professionnels annuels, moins de 2 % sont indemnisés ;

– l’Inserm recense 902 cas de mésothéliome, contre 300 en 1968 ;
– en Grande-Bretagne, 183 travailleurs des usines transformatrices de l’amiante sont décédés depuis 1971 ; 10 985 autres décès dus à l’amiante sont enregistrés durant la même période ;

1994 : – l’association française de l’amiante verse 700 000 F au cabinet Europaxis ;

– le comité anti-amiante de Jussieu organise en mars une conférence à l’université de Paris VII, en présence d’experts étrangers, dont Julian Peto ;

– Jean Bignon et Patrick Brochard publient en novembre une étude sur le campus de Jussieu ; le CPA organise une conférence de presse ;

– les veuves de plusieurs enseignants du lycée professionnel de Gérardmer, décédés d’un cancer, déposent une plainte ;

– les experts français se réunissent en décembre au ministère du travail et confirment les dangers de l’amiante ;

1995 : – le Lancet publie en mars l’étude de l’épidémiologiste Julian Peto qui révèle que le nombre de mésothéliomes est très élevé en Grande-Bretagne et aussi que ceux-ci se sont répandus bien au-delà des seuls salariés des usines de transformation de l’amiante, notamment chez les ouvriers du bâtiment ;

– l’enquête de « Sciences et avenir » est publiée en mai ;

– le CPA cesse de se réunir en septembre ;

– le reportage d’Envoyé spécial, « Mortel amiante », est diffusé ;

1996 : – l’association nationale des victimes de l’amiante (ANDEVA) est créée en février ; le décret du 7 février oblige les propriétaires de bâtiments à réaliser un diagnostic sur la présence d’amiante ;

– cinq malades, membres de l’ANDEVA, se portent partie civile et déposent une plainte contre X, le 25 juin ;

– le rapport de l’Inserm, « Effets sur la santé des principaux types d’exposition à l’amiante », est rendu public le 2 juillet lors d’une conférence de presse ;

– le ministre du travail et des affaires sociales, Jacques Barrot, annonce le 3 juillet l’interdiction de « la fabrication, l’importation et la mise en vente de produits contenant de l’amiante », à compter du 1er janvier 1997 ;

– le Président de la République Jacques Chirac annonce dans son intervention télévisée du 14 juillet, qu’ « il n’y aura plus d’étudiants à Jussieu avant la fin de l’année » ;

– le parquet de Paris ouvre le 6 septembre une information judiciaire contre X pour « blessures volontaires » à la suite d’une plainte déposée par un électricien atteint d’un mésothéliome de la plèvre : l’instruction débouche sur un non-lieu ;

– l’amiante est interdit par un décret du 26 décembre : son utilisation est proscrite en France à partir du 1er janvier 1997 ; après l’Allemagne, l’Italie, le Danemark, la Suède, les Pays-Bas, la Norvège et la Suisse, la France est le huitième pays à interdire totalement l’amiante ;

1997 : – pour la première fois une entreprise, la société Eternit, est condamnée pour faute inexcusable, à la suite d’une plainte d’un salarié de l’usine de Vitry-en-Charollais ;

1998 : – le Canada dépose une plainte contre la France devant l’OMC pour avoir interdit l’amiante ; le 19 décembre, la France met en place la retraite à 50 ans pour les salariés exposés au moins 30 ans dans des entreprises où l’amiante a été utilisé ;

 l’Institut de veille sanitaire (InVS) est créé ;

1999 : – l’Union européenne interdit l’amiante ;

2000 : – le tribunal administratif de Marseille reconnaît la faute de l’État ; l’OMC donne raison à la France ;

2001 : – le Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (FIVA) est créé ; les premiers procès contre la filiale américaine de Saint-Gobain (Certain Teed) s’engagent aux États-Unis ;

2002 : – dans plusieurs arrêts du 28 février, la Cour de cassation reconnaît la faute inexcusable de l’employeur pour les cas de maladie professionnelle : l’employeur a désormais une obligation de résultat concernant la prévention dans le cas des risques qu’il fait courir à ses salariés ;

2004 : – le Conseil d’État confirme la responsabilité de l’État dans l’affaire de l’amiante ;

2005 : – l’interdiction de l’amiante au niveau communautaire devient effective au 1er janvier ;

– le Sénat crée une mission d’information commune sur le bilan et les conséquences de la contamination par l’amiante.

Voir l’information sur le site du sénat

Voir le rapport :

LES TRAVAUX DE LA MISSION COMMUNE D’INFORMATION

Source : Sénat.

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"Ne revivons pas le scandale de l’amiante avec les nanotechnologies"

logo_lexpress.gif   Par Vincent Olivier, publié le 24/03/2010 à 12:26 – mis à jour le 24/03/2010 à 14:58

Pour Martin Guespereau, directeur général de l’Afsset qui publie un nouvau rapport sur les nanotechnologies, il faut faire la lumière sur les risques des “nanos”.

Martin Guespereau, directeur général de l'Afsset.

DR Martin Guespereau, directeur général de l’Afsset.

Pourquoi l’agence n’est-elle pas en mesure de quantifier les risques réels?

Il faut parfois reconnaître qu’on ne sait pas – surtout quand cette ignorance est en partie due au manque de transparence des fabricants… Mais nous sommes favorables au principe de précaution, surtout en matière de risques professionnels pour les salariés exposés. Ne revivons pas le scandale de l’amiante.

Que reprochez-vous aux industriels?

Prenons l’exemple de la silice, utilisée depuis des dizaines d’années dans l’agroalimentaire. De nombreuses entreprises la commercialisent, mais, curieusement, personne n’en achète officiellement! Le plus choquant dans cette affaire, c’est l’attitude de déni des responsables.

Autoriser, interdire, suspendre: quelle est la bonne solution?

La France est aujourd’hui parvenue à maturité pour poser les premières règles. Premier principe: si une substitution est possible avec un autre produit, il faut privilégier cette solution. Pour le reste, l’autorisation a priori devrait être réservée aux usages strictement nécessaires, ainsi qu’aux produits qui ne sont pas “émissifs” [non susceptibles de se répandre] et à ceux pour lesquels la balance bénéfice-risque penche indubitablement en faveur du bénéfice.

Source :  http://www.lexpress.fr/actualite/environnement/ne-revivons-pas-le-scandale-de-l-amiante-avec-les-nanotechnologies_857802.html

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Terre 24/03/2010 à 18h14

Nanotechnologies: l’Afsset recommande le principe de précaution

Poudre de titane contenant des nanoparticules d'or.
Poudre de titane contenant des nanoparticules d’or. (AFP photo AFP)

Face aux incertitudes concernant les nanomatériaux présents dans des centaines de produits de consommation, «le principe de précaution s’impose», selon l’Agence santé et environnement (Afsset) qui recommande un étiquetage clair, voire des interdictions.

«Les nanos sont maintenant présents dans tout notre quotidien», a déclaré mercredi le directeur général de l’Afsset Martin Guespéreau, en présentant devant la presse un rapport sur les risques liés aux nanomatériaux pour la population et pour l’environnement.

Informer les consommateurs grâce à un étiquetage clair, assurer la traçabilité des nanomatériaux figurent parmi les principales recommandations de l’Afsset à l’issue de cette mission confiée en 2008.

Les effets mal connus

Plus de mille produits de consommation courante (raquettes de tennis, crèmes solaires, sel de cuisine, emballages alimentaires, vêtements) contiennent des nanomatériaux. Entre autres, des nanoparticules d’argent dont les propriétés antimicrobiennes sont exploitées pour des applications très diverses: chaussettes sans odeur, ustensiles de cuisine, pansements, tissus pour les grands brûlés, produits d’hygiène…

Les effets sur la santé et l’environnement des nanoparticules restent mal connus. D’abord, parce qu’à cette échelle, la matière acquiert des propriétés nouvelles qui compliquent toute analyse de toxicité.

Il faut «accélérer la recherche», indique Martin Guespéreau, relevant que seulement 2% des études publiées sur les nanomatériaux concernent leurs risques éventuels, alors que tout le reste est consacré à leur développement.

«Faire une évaluation sanitaire complète» prendrait «50 ans», dit-il, insistant sur la nécessité «de définir des méthodes simplifiées». L’Afsset devrait, d’ici deux ans, établir une «grille d’évaluation» permettant un premier classement en fonction des risques.

«Il faudra envisager des interdictions»

Dans certains cas, «il faudra envisager des interdictions», selon M. Guespéreau qui recommande une «réponse graduée» en tenant compte des risques, mais aussi de l’utilité des nanomatériaux et de la possibilité de leur trouver des produits de substitution.

L’Afsset a passé au crible 4 des 246 produits de consommation avec nanos identifiés sur le marché français: chaussettes «antibactériennes», lait solaire contenant des nanoparticules de dioxyde de titane (Ti02) pour mieux protéger contre les UV, ciment auto-nettoyant au Ti02 pouvant présenter des risques pour les bricoleurs ou professionnels, silice alimentaire nanométrique pour éviter que sel ou sucre en poudre s’agglomère.

Le jugement final est «plutôt sévère pour les chaussettes» qui peuvent avoir «un impact sur l’environnement absolument majeur» à cause du nanoargent disparaissant dans l’eau de lavage et risquant de perturber les stations d’épuration ou certains poissons, selon M. Guespéreau, qui recommande leur interdiction.

Si 10% des chaussettes vendues en France contenaient du nanoargent, «18 tonnes d’argent seraient rejetées chaque année dans les eaux superficielles», selon Dominique Gombert, chef du département d’expertise de l’Afsset.

(Source AFP)

Source : 

http://www.liberation.fr/terre/0101626470-nanotechnologies-l-afsset-recommande-le-principe-de-precaution

 

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Bordeaux. Herbicide toxique : la justice ordonne l’indemnisation

LA-D-p-che-copie-1.png   Publié le 12/03/2010 08:43 | LaDepeche.fr

La Cour d’appel a donné raison à cet agriculteur intoxiqué qui se battait contre les assurances agricoles.

AGRICULTEUR

« Ce que j’attends aujourd’hui ? Que Monsanto prenne sa part de responsabilités. Et également que le grand public, qui nous accuse si souvent d’être les pollueurs, comprenne que nous sommes les premières victimes. »

Paul François vient d’obtenir une victoire devant les tribunaux. La Cour d’appel de Bordeaux vient de lui accorder une prise en charge au titre de la législation sur les accidents du travail à la suite de malaises provoqués par un herbicide. « Cette jurisprudence n’a pas de précédent en Cour d’appel et ouvre la voie de l’indemnisation professionnelle à d’autres agriculteurs victimes d’intoxications dans des conditions comparables » estime l’avocat toulousain Olivier Passera.

Tout commence pour Paul François le 27 avril 2004. Cet agriculteur de Bernac, en Charente, vient de désherber son maïs avec du Lasso, un produit fabriqué par la firme Monsanto. Avant de ranger son matériel, il vérifie l’état du pulvérisateur. Et par mégarde, il inhale une forte bouffée. Immédiatement, il court se rincer le visage, selon la procédure…

Cela ne suffira pas. Très vite, il va avoir des nausées. Puis des maux de tête. Puis des crachats de sang. Dans les jours qui suivent, il bégaye. Et puis surtout, il est victime d’absence. Des « trous » dangereux, car ils surviennent sans prévenir. Par exemple, lorsqu’il est au volant de son tracteur.

Commence alors pour lui un véritable marathon médical. Médecin de famille, service des urgences, centre antipoison, médecin du travail, puis les spécialistes, les psychiatres, les neurologues, les toxicochimistes… Car les crises se répètent dans le temps. Elles surviennent même à l’hôpital. Mais l’intoxication est tellement sournoise et complexe que même un docteur House y aurait perdu son latin. Ce parcours du combattant des couloirs d’hôpital a son parallèle dans les prétoires. Car si dans un premier temps, l’assurance accident des exploitants agricoles a pris en charge les troubles de Paul, elle la refuse, sept mois plus tard. Elle estime qu’il ne peut plus y avoir de lien de cause à effet entre l’inhalation du produit et les nouvelles rechutes. Le tribunal des affaires de la sécurité sociale, après trois expertises, a donné raison à Paul. La cour d’Appel de Bordeaux a donc rejeté l’appel de l’assurance agricole. Elle s’est notamment appuyée sur les expertises de Jean-François Narbonne, professeur de toxicologie à l’université de Bordeaux.

Le Lasso a été interdit en Grande Bretagne dès 1992. Il a fallu attendre 2007 pour qu’il le soit en France. « Ce qui n’est pas sans rappeler des drames sanitaires comme celui de l’amiante totalement interdit en France seulement en 1997, bien après son voisin d’outre-Manche » observe Me Olivier Passera. D’autres agriculteurs ont subi les mêmes dommages et poursuivent le même combat, notamment dans le Grand Sud. Où l’on a désherbé pendant des années des milliers d’hectares de maïs…

Dominique Delpiroux

Source :   http://www.ladepeche.fr/article/2010/03/12/795568-Bordeaux-Herbicide-toxique-la-justice-ordonne-l-indemnisation.html

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FRANCE 5 Soirée spéciale : Bienvenue dans le nanomonde le mardi 9 mars 2010 à 20h30

France5.gif       Présentateur : Sébastien Folin

   Bienvenue dans le nanomonde
Bienvenue dans le nanomonde est une soirée spéciale autour des nanotechnologies.
Sommaire : Entre chaque volet de la série documentaire, Sébastien Folin s’entretient avec un invité

Au programme :   4 documentaires:


1) Des nanos autour de nous 1/4 (20h35 à 21h30 – Réalisateur : Charles Antoine De Rouvre)


        Histoire : Le XXIe siècle va-t-il être celui des nanotechnologies, un ensemble de technologies nouvelles qui permet d’intervenir au coeur même de la matière ?


        Résumé : Les nanotechnologies pourraient bien changer la vision du monde. La fin du XXe siècle a vu l’informatique révolutionner le travail, l’industrie et les loisirs. Avec le XXIe siècle, la compréhension des mécanismes qui interviennent au coeur de la matière permet d’envisager des matériaux aux propriétés nouvelles, parfois inspirées de la nature, et donc la fabrication d’objets plus économes, plus légers, plus écologiques, plus petits. Des applications et des perspectives fascinantes à découvrir en compagnie des meilleurs experts européens et chercheurs du monde entier.   


2) Du micro au nano 2/4 (21h30 Durée 1h00  – Réalisateur : Charles Antoine De Rouvre)     


       Histoire : Oubliant la traditionnelle fabrication d’objets à partir de blocs de matière, la science de l’infiniment petit a fait naître l’idée d’assembler des objets atome par atome.


3) Des nanos en nous 3/4 (22h30 – Durée 55 min – Réalisateur : Charles Antoine De Rouvre)     


       Histoire : Les nanotechnologies vont permettre de mieux cibler les besoins notamment dans le domaine médical où les traitements se font au niveau de l’infiniment petit.
       Résumé : Les nanotechnologies vont modifier l’approche de la médecine et des biotechnologies. C’est dans ce domaine qu’elles sont le plus avancées, notamment en Europe. Des outils de diagnostic travaillant à l’échelle de la molécule permettent, par exemple, d’effectuer une analyse médicale dans un «laboratoire» pas plus gros qu’une carte de crédit. Déjà, les chercheurs européens travaillent à amener avec une extrême précision les médicaments nécessaires là où le corps en a besoin. Certaines applications sont déjà opérationnelles et apportent des espoirs spectaculaires, notamment dans le traitement du cancer.


4) Nanomonde et maxitrouille 4/4 (23h25 – Durée 55 min  –  Réalisateur : Charles Antoine De Rouvre)    

      Histoire : Travailler à l’échelle de l’invisible cristallise bien des peurs, aussi bien vis-à-vis de l’être humain que de l’environnement.

Les nanosciences déchaînent les passions dans les milieux scientifiques et politiques. Bien que ce nouvel univers puisse apparaître parfois comme relevant de la science-fiction, ses premières applications pratiques et ses implications sociales, économiques, et de santé publique, sont à l’origine d’un débat animé autour de la place du progrès, de la science, de l’avenir de l’humanité et de celui de notre planète. Quelles sont les conséquences de l’arrivée des nanotechnologies, quels en sont les risques ? Les institutions, mais aussi les organisations non-gouvernementales s’impliquent dans le débat. Depuis les laboratoires de recherche et de fabrication, depuis les lieux réunissant les promoteurs, ou les manifestations des opposants, voici une rencontre avec les protagonistes pour tenter de se frayer un chemin entre les fantasmes et la réalité. (Programme sous-titré par télétexte pour les sourds et les malentendants).

 

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Commentaire personnel :

On peut regretter que la partie 4 qui est surement celle qui concerne le plus le citoyen soit diffusée à une heure aussi tardive.

 

 

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Ligne à très haute tension en Corrèze: la cour d’appel donne raison à RTE

RADIO TOTEM

Latronche : l’éleveur se pourvoit en cassation contre RTE         Le  03/03/2010 à 05h00

Serge Marcouyoux est finalement décidé à se pourvoir en cassation. L’éleveur l’a déclaré sur notre antenne ce mardi. Alors qu’il poursuivait RTE en justice en première instance en 2008, un tribunal corrézien lui avait donné raison en estimant que la ligne à haute tension au-dessus de son exploitation était responsable des maladies de plusieurs de ses bovins à Latronche, près de la frontière avec le Cantal. RTE, qui gère le réseau, avait été condamné à verser 400 000 euros. Mais la cour d’appel de Limoges vient de débouter le plaignant, estimant que la responsabilité de la ligne n’est pas avérée. Même si, selon le jugement des indices quant à son incidence subsistent.

Pour le Groupement Agricole d’Exploitation en Commun (GAEC) Marcouyoux, le feuilleton judiciaire continue.

Source : 

http://www.radio-totem.net/actualite/journal/correze/article-20619-latronche-l-eleveur-se-pourvoit-en-cassation-contre-rte/?page=&filtre=all

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ROMANDIE NEWS

LIMOGES – La cour d’appel de Limoges a cassé lundi un jugement de première instance condamnant le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE à verser 390.648 euros pour le préjudice subi par des éleveurs en Corrèze implantés le long d’une ligne à très haute tension.

Dans un jugement du 28 octobre 2009, le juge de l’expropriation du tribunal de grande instance de Tulle avait condamné RTE à “l’indemnisation du préjudice direct, matériel et certain” subi par un groupement agricole d’exploitations en commun (GAEC), “du fait des dommages imputables à la ligne à très haute tension surplombant l’exploitation”, située à Latronche (Corrèze). RTE avait fait appel de cette décision.

Dans son arrêt daté du 1er mars, dont l’AFP a obtenu copie, la chambre spéciale des expropriations de la cour d’appel estime qu'”il subsiste des incertitudes notables de telle sorte que, compte tenu de l’ensemble des explications et données fournies, il n’apparaît pas que l’existence d’un lien de causalité soit suffisamment caractérisé”.

En conséquence, la cour infirme le jugement de première instance et rejette les demandes du GAEC qui arguait de problèmes sanitaires dans son élevage porcin et bovin liés aux champs électro-magnétiques de la ligne de 400.000 volts.

“Les nombreuses études scientifiques indépendantes menées depuis trente ans n’ont pas dévoilé l’existence d’un risque pour la santé à une exposition aux champs électromagnétiques”, avait déclaré en novembre à l’AFP Olivier Jallet, chef de la mission Communication et environnement juridique à RTE Sud-Ouest.

(©AFP / 02 mars 2010 16h51)

Source :

http://www.romandie.com/infos/news2/100302155158.ont78s1a.asp

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Nucléaire en Alerte : Un documentaire inédit sur France 3 le mercredi 3 mars à 22h55

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Nucléaire en alerte

Histoire : Quelles sont les mesures sanitaires, militaires, politiques et technologiques pour prévenir tous les risques liés à l’utlisation du nucléaire ?
Résumé : Aucun pays n’est à l’abri d’une catastrophe nucléaire. Depuis Tchernobyl, tout le monde sait que le risque zéro n’existe pas. En cas d’accident, sommes-nous vraiment préparés à protéger les populations ? Enquête auprès des puissances nucléaires sur les mesures sanitaires, militaires, technologiques, voire médiatiques et politiques envisagées. Avec à la clef, un silence inquiétant sur le tabou du risque nucléaire. Sous la forme d’une simuation en temps réel, le documentaire reconstitue les conditions probables d’un accident de ce type dans une centrale nucléaire située sur le littoral de la Manche.

Source : http://www.linternaute.com/television/programme-tv/programme/3344980/nucleaire-en-alerte/

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Nanotechnologies : Des promesses et des risques

lesechost.png   Edité le 23/02/2010
Les nanotechnologies vont apporter des innovations majeures dans un grand nombre de domaines. Mais la taille infime des particules et le manque d’études sur leur toxicité suscitent des inquiétudes, comme le soulignait le dossier de présentation du débat public.

1.  De quoi s’agit-il ?

Nanosciences et nanotechnologies ne constituent pas vraiment de nouvelles disciplines mais permettent de revisiter des disciplines bien connues : chimie, physique, biologie, électronique, sciences des matériaux ou de l’environnement… Les progrès technologiques permettent de façonner des matériaux ou des objets toujours plus petits, mais le passage à l’échelle du nanomètre (milliardième de mètre soit 100 fois moins qu’une molécule d’ADN et 30.000 à 100.000 fois plus fin qu’un cheveu) ne constitue pas une simple étape supplémentaire de la miniaturisation. Car, à ces dimensions, les nanomatériaux n’obéissent plus aux lois ordinaires de la mécanique, mais possèdent des propriétés nouvelles obéissant aux lois de la physique quantique. Les nanomatériaux présentent également la capacité d’accélérer voire de déclencher des réactions chimiques (catalyse).

2. Quels sont les secteurs concernés ?

Aujourd’hui les applications concernent principalement trois domaines : santé et sciences du vivant, matériaux, électronique et technologie de l’information. Partant de là, les secteurs économiques sont évidemment bien plus nombreux. Les transports s’intéressent ainsi à des matériaux qui promettent à la fois allégement et résistance accrue. On envisage aussi des médicaments plus efficaces grâce aux nanotechnologies, qui permettraient de protéger la molécule active et de contrôler sa libération. Quant aux technologies de l’information, elles bénéficient déjà des progrès des nanosciences. La révolution de la magnétorésistance géante (GMR) a ainsi permis de multiplier par plus de 100 la densité d’information sur les disques durs.

3. Quels sont les risques ?

Mais les nanotechnologies présentent des risques. Tout d’abord pour la santé. L’exposition aux nanoparticules peut être directe, en raison de leur présence dans des produits de la vie courante (hygiène, emballages alimentaires, voire vêtements), ou bien indirecte, à cause de leur diffusion dans l’air ambiant, à la suite de l’usure de produits qui en contiennent (encres, essences, vitrages…). En raison de leur taille infime, ces particules sont susceptibles de s’introduire partout : à travers le système respiratoire ou digestif, voire à travers la peau.

Le principal souci est que les études et les données sur la toxicité de ces produits contenant des nanomatériaux sont encore parcellaires et insuffisantes. La nanotoxicologie est une science encore toute neuve et les démarches actuelles prenant en compte la nature chimique des nanoparticules ou la concentration maximum ne suffisent plus, souligne le dossier de présentation du débat public sur les nanotechnologies : « Les travaux à mener doivent permettre de comprendre leur devenir une fois qu’elles ont pénétré dans l’organisme, les réactions qu’elles provoquent, la manière dont elles sont éliminées ou non. »

Les dangers courus par les travailleurs des industries utilisant les nanomatériaux sont aussi régulièrement mis en évidence et l’Afsset recommande depuis 2008 que ces travailleurs soient protégés. Et ce, sans attendre que l’innocuité ou la toxicité soit prouvée. L’environnement est aussi concerné, mais les connaissances sont cette fois-ci encore plus rares. Dernier risque enfin, celui pour les libertés individuelles (avec des nanopuces invisibles à l’oeil nu), particulièrement souligné par les opposants les plus radicaux.

F. N., Les Echos

Source :  http://www.lesechos.fr/info/hightec/020378362618-des-promesses-et-des-risques.htm

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