PUBLIÉ LE 27/07/2012 09:02
Un permis de construire signale la prochaine installation d’une antenne Free sur le toit du 1, place Wilson, à Toulouse./ Photo DDM Frédéric Chameux.
Free va installer une nouvelle antenne de téléphonie sur un immeuble place Wilson, à Toulouse, alors que les associations demandent toujours l’application du principe de précaution.
Les antennes de téléphonie mobile se multiplient sur les toits de Toulouse, surtout dans le centre ville à cause de la hausse du trafic mais aussi de l’arrivée des émetteurs Free. Après la rue Pargaminières en mars, c’est sur l’immeuble du 1, place Wilson, que le nouvel opérateur va ériger un relais. Placardé dans la rue Labéda, un panneau annonce les futurs travaux sans préciser cependant la hauteur de l’antenne. Celle-ci, selon la mairie, ne devrait pas excéder 18 mètres. Et, parce que le secteur est sauvegardé, elle sera masquée par deux fausses cheminées.
Surtout, ces implantations se succèdent alors que le débat fait toujours rage avec les associations de riverains qui souhaitent l’application du principe de précaution. En juin, le collectif toulousain Antennes 31, qui regroupe 25 associations, manifestait sur ce thème. Devant le juge administratif notamment, Me Judith Amalric-Zermati représente plusieurs de ces groupes. «Les juges ne veulent pas trancher dans ce type de contentieux», déplore-t-elle. Elle plaide pour une réglementation plus stricte et la création «d’un droit pénal de l’environnement». «Dans les dossiers de l’amiante et du sang contaminé, souligne-t-elle, il s’est écoulé des années entre l’exposition et l’apparition de la maladie.»
Au Capitole, où le dossier est suivi par l’élue écologiste Élisabeth Belaubre, un moratoire a été décrété en 2009 pour interdire toute installation sur un bâtiment public. Et on explique que la ville ne dispose pas de moyen juridique pour empêcher une implantation sur un édifice privé. Responsable du groupe des Verts, Régis Godec considère qu’il «existe un risque sanitaire» et espère un changement de la loi, c’est-à-dire «un abaissement des seuils d’émission». Aujourd’hui, juge-t-il, «les opérateurs ont trop de pouvoir».
En attendant, la mairie a signé le 4 juillet une charte avec les quatre opérateurs pour créer un dialogue avant toute implantation et surtout informer les riverains bien souvent placés devant le fait accompli.
SFR avait en partie anticipé cette démarche en adressant des courriers aux voisins de chaque nouveau site. «La charte va plus loin : nous discuterons des projets avec les comités de quartier avant de déposer la demande», souligne Philippe Cometti, responsable environnement chez SFR Sud-ouest. Iliad, maison mère de Free, n’a pas répondu à nos appels.
La première réunion de la «commission de concertation» est prévue en septembre. L’initiative permettra aussi d’en savoir plus sur le nombre d’antennes aujourd’hui déployées et le rythme de leur installation.
DES USAGERS SATISFAITS
Du côté des utilisateurs de Free, l’extension du réseau est saluée. Toulousain habitant dans le quartier Saint-Cyprien, Pierre est passé de SFR à Free dès le lancement de l’offre illimitée en janvier. «Au début, pendant trois semaines, il était impossible de passer ou recevoir un appel entre 18 heures et 21 heures. Depuis, c’est complètement réglé», se réjouit-il. Par ailleurs, grâce à une application, il constate que «80 à 90 % des appels se font sur le réseau Orange.» Habitant de la rue de la Colombette, Raphaël, qui connaît encore des difficultés chez Free, se félicite de l’arrivée d’une antenne dans son secteur.
J.-N. G.