Santé : Lyon, capitale des lanceurs d’alerte

  • Post category:Non classé
leprogr-s-lyon.jpg   le 07.02.2010 04

   Photo Progrès

Une coordination de médecins créée à Lyon, organise un colloque en octobre, où seront présentées les maladies liées à l’environnement.

Née à Lyon en janvier 2008, la Coordination nationale médicale santé environnement (CNMSE) regroupe une dizaine d’associations (de 50 à 500 membres) de professionnels de santé de Rhône-Alpes, du Nord, Montpellier, Paris ou encore de Corse. Face à « l’augmentation inquiétante » des maladies chroniques, des cancers, des troubles de la reproduction pouvant avoir un lien avec l’environnement, ils veulent jouer les « lanceurs d’alerte ».

Le récent revirement de l’Afssa (Agence de sécurité sanitaire) sur le Bisphénol A donne « une crédibilité encore plus forte à notre mouvement », se félicite le président de la CNMSE, Georges Glemet, ancien pharmacien dans l’industrie. La coordination alerte en effet depuis mars 2009 sur cette substance dont plusieurs études ont montré qu’elle était un perturbateur endocrinien. « Mais pourquoi faut-il attendre si longtemps ? Dès 2007, des études montraient des effets sur le modèle animal. Quand on attend pour agir, cela donne l’amiante…», déplore le Dr Albert Fhima, médecin généraliste. Certaines actions de la CNMSE n’ont ainsi pas été couronnées de succès comme leur tentative d’interdire les incinérateurs, « alors qu’une étude de l’Institut national de veille sanitaire montre leur nocivité », souligne Georges Glemet. Sur les OGM, le bilan du débat parlementaire, qui s’est soldé par un moratoire, est décevant pour ces professionnels de santé. Pour la grippe A, les médecins déplorent que l’on soit resté « sur un schéma délirant » avec une vaccination de masse « malgré des signes d’alerte montrant que l’épidémie ne ferait pas le nombre de morts d’abord annoncé ».

La CNMSE s’associe souvent à d’autres mouvements pour mener une action plus efficace. Avec le Comité pour le développement durable en santé – qui rassemble des hospitaliers – elle a lancé une campagne pour « l’installation du développement durable » à l’hôpital : en utilisant des détergeants bio, en interdisant les phtalates dans les blocs opératoires, en bannissant des maternités les cosmétiques pour enfants contenant des parabens… Avec l’association Robin des Toits, la coordination demande la réduction des émissions des antennes relais et la création de « zones blanches » exemptes de tout rayonnement électromagnétique où les personnes électrosensibles pourraient souffler… « mais il est difficile de se faire entendre car les études nient l’existence des personnes électrosensibles alors que c’est une réalité physique », remarque le Dr Alexandre Rafalovitch, médecin généraliste. Pour « sensibiliser » les professionnels de santé, la CNMSE organisera le 16 octobre à Lyon un colloque où seront présentées les maladies chroniques et les cancers liés à l’environnement et où leur seront apportées « des réponses » pour mieux prendre en charge ces patients.

S. M.

La CNMSE demande depuis mars 2009 l’interdiction du Bisphénol A dans les biberons, comme au Canada. L’un des membres de la coordination, directeur de recherche à l’Inserm, a présenté des études à l’Afssa. Après avoir estimé qu’il n’y avait pas de risque, l’agence de sécurité des aliments a annoncé vendredi qu’elle voyait désormais « des signaux d’alerte » pour la santé des bébés / Photo archives D.R.

Source : http://www.leprogres.fr/fr/region/le-rhone/rhone/article/2674221,184/Sante-Lyon-capitale-des-lanceurs-d-alerte.html

Facebooktwitterlinkedinmail