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Robin des Toits part en guerre contre la 4G

Le Nouvel Observateur   Créé le 16-01-2012 à 16h14 – Mis à jour à 17h07

DECRYPTAGE L’association qui s’inquiète des effets sur la santé des ondes générées par les réseaux de téléphonie mobile a envoyé une lettre à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. En ligne de mire : la 4G qui implique toujours plus d’antennes relais.

Selon l'association Rabin des Toits, le développement de la 4G va entraîner une démultiplication des antennes relais. (SIPA)

Selon l’association Rabin des Toits, le développement de la 4G va entraîner une démultiplication des antennes

relais. (SIPA)

La 4G, cette technologie mobile de nouvelle génération, permet le très haut débit mobile. Avec son déploiement, non seulement on peut surfer sur Internet à grande vitesse mais on peut recevoir des vidéos ou regarder la télé tout en se déplaçant.

Génial. Sauf que le déploiement de la 4G introduit de nouvelles fréquences, de nouvelles antennes et augmente le niveau global d’exposition de la population aux champs électromagnétiques. D’où cette interrogation : les effets cumulés des ondes générées par les réseaux de téléphonie mobile ont-elles un impact sur la santé ? La question est délicate.

Le nouveau réseau nécessitera davantage d’antennes

Schématiquement, les opérateurs télécoms estiment qu’elle est négligeable. Mais l’association Robin des Toits part aujourd’hui en guerre contre la 4G et exige une « sérieuse étude d’impact en termes sanitaires ». Elle a envoyé une lettre à l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).

L’Association réagit à l’attribution en décembre dernier par l’Etat des canaux de fréquence pour cette nouvelle technologie. De fait, la 4G est appelée à remplacer progressivement l’actuelle 3G. Or, selon un membre de l’association, ce réseau dédié au haut débit sans fil implique « un plus grand nombre d’antennes car la fréquence est plus courte ». Il est donc « de nature à affecter l’environnement et la santé ».

Etienne Cendrier, porte-parole de l’association, précisait déjà dans Challenges il y a quelques mois qu’il fallait « appliquer le principe de précaution et limiter la puissance des antennes à 0,6 volts par mètre contre 58 volts aujourd’hui ». Et il ajoutait : « La surexposition aux ondes est responsable de troubles du sommeil et de la concentration, de variations de la pression artérielle, voire de cancers. La preuve ? Des assureurs comme la Lloyd’s et Swiss Re ont cessé de couvrir les risques liés aux ondes électromagnétiques à partir de 2000 ».

Bouygues sommé de démonter une antenne près de Lyon

Autre son de cloche chez les opérateurs. Orange écarte le risque sanitaire d’un revers de la main en faisant observer que « le mobile est présent dans tous les pays du monde. L’OMS et les gouvernements d’une vingtaine de pays ont demandé à des groupes d’experts sanitaires d’analyser les études scientifiques et de rendre un avis. L’OMS a déclaré qu’il n’y avait aucun danger avéré pour la santé. »

La Cour d’Appel de Versailles ne l’a pas jugé ainsi puisqu’elle a obligé Bouygues en 2009 à démonter une antenne installée à Tassin-La-Demi-Lune, dans la périphérie de Lyon (Rhône). Motif ? L’antenne était trop proche des habitations. La Fédération française des télécoms, était furieuse du jugement qui « ne correspond à la position d’aucune autorité sanitaire nationale, ni à celle de l’OMS » et qui porte atteinte selon elle au développement de la téléphonie mobile en France.

Une chose est sûre en tout cas, il y a aujourd’hui une défiance croissante vis-à-vis des ondes. La preuve ? Les opérateurs prennent désormais soin de cacher les antennes avec de fausses cheminées.

Par Paul Loubière
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