Conques-sur-Orbiel. «Riverains antennes-relais» dissoute

LA-D-p-che-copie-1.png   Publié le 28/05/2010 10:47 | LaDepeche.fr

 L'association Riverains antennes-relais a été dissoute à l'unanimité lelundi 17 mai lors de l'assemblée générale. /Photo DDM.

L’association Riverains antennes-relais a été dissoute à l’unanimité lelundi 17 mai lors de l’assemblée générale. /Photo DDM.

L’association Riverains antennes-relais nous communique :

Le lundi 17 mai s’est tenue l’assemblée générale de l’association Riverains antennes-relais. Au nom de tous les habitants de la Butte, l’association a remercié pour leur aide les adhérents, la municipalité et les sympathisants parmi lesquels 400 personnes, qui en janvier 2008 et en quatre jours ont signé une pétition pour les soutenir. Il a été regretté l’attitude désinvolte de l’opérateur qui laisse des utilisateurs de portables en difficulté alors que le 24 septembre 2008 lors d’une réunion tripartite à la mairie, cet opérateur s’était engagé à ce qu’un camion mobile évite sur Conques toute coupure de réseau entre le moment du démontage des antennes et le jour de la mise en service du nouvel émetteur.

Quatorze mois plus tard et sans doute en remerciement de leur fidélité, ces utilisateurs malchanceux continuent de payer leur abonnement mais attendent toujours l’amélioration indispensable de leurs conditions téléphoniques. Il a été demandé à la mairie de penser à eux en faisant pression. L’objectif des habitants de la Butte ayant été atteint, l’association dont la devise aurait pu être : « Aide toi et le ciel t’aidera, quelle que soit la force de l’adversaire » a sollicité sa dissolution. Accord à l’unanimité.

Source : http://www.ladepeche.fr/article/2010/05/28/844338-Conques-sur-Orbiel-Riverains-antennes-relais-dissoute.html

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Rivières. SFR assigne la ville au tribunal

LA-D-p-che-copie-1.png   Publié le 28/05/2010 07:58 | P.G.

Christophe Herin localise le projet d'installation sur la commune. / Photo DDM, P.G.

Christophe Herin localise le projet d’installation sur la commune. / Photo DDM, P.G.

Le 2 juin, la mairie de Rivières est assignée en référé suspension devant le tribunal administratif de Toulouse par la société SFR. Son seul tort ? S’opposer à l’implantation d’une antenne relais sur un terrain privé situé sur la commune. Plus précisément sur les conditions d’installation de cette antenne relais d’une hauteur de 30 m.

La mairie a pris un arrêté municipal d’opposition à la déclaration préalable des travaux présentée le 21 janvier par SFR. « C’est la seule façon que nous avions de peser sur le projet de SFR, indique Christophe Herin, le jeune maire de Rivières. À l’origine, nous n’étions pas opposés à l’installation d’une antenne relais. Pour preuve, en 2009, nous avons trouvé un lieu d’accueil pour le Wi Max. C’est la façon de procéder de SFR qui est en cause. »

Christophe Herin se souvient de la visite en 2009 d’une personne de SFR. « Elle nous a simplement énoncé le projet d’installer une antenne sur la commune mais sans autres précisions. C’est à la réception de la déclaration préalable de travaux que nous avons pris connaissance de la zone d’implantation ».

Une zone qui se trouve sur la route d’accès à la base de loisirs d’Aiguelèze, au milieu de la plaine. « Nous sommes en pleine phase d’élaboration du plan local d’urbanisme. Nous avons des projets sur ce secteur. La commune a déjà des poteaux de lignes électriques de 225.000 volts, une 2×63.000 volts, une gravière et on veut ajouter une antenne de 30 m sans que l’on puisse dire quoi que ce soit ».

Pour le maire, SFR n’a pas répondu à ses obligations de concertation comme le stipule la convention passée avec les opérateurs de téléphonie et l’association des maires de France.

Pour une petite commune, se retrouver au tribunal est bien plus lourd à porter que pour une grosse entreprise qui parle en milliard , reconnaît Christophe Herin.

Mais sa population semble vouloir le soutenir dans sa démarche du « petit » contre le « géant ».

Un collectif de citoyens s’est organisé pour soutenir la position de la commune. « C’est la forme que nous dénonçons, déclarent Patrick Patinier et Daniel Giessner, membres du collectif. Ces personnes procèdent au mépris des populations et en usant d’un chantage financier. Nous avons lancé depuis hier une pétition. Une réunion se déroulera ce soir à 20h30 à la salle de réunion de Rivières. »

De son côté SFR, par le biais de son directeur des relations régionales Cyrille Honegger, fait valoir que les recours en justice n’interviennent que dans le cadre d’un blocage et après un processus de concertation.

Source : http://www.ladepeche.fr/article/2010/05/28/844101-SFR-met-Rivieres-au-tribunal.html

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Rignac. Ces ondes qui menacent

  • Post category:Non classé

LA-D-p-che-copie-1.png  Publié le 28/05/2010 03:48 | LaDepeche.fr

Le professeur Pierre Le Ruz a mis en garde son auditoire./ Photo DDM, C. J.

Le professeur Pierre Le Ruz a mis en garde son auditoire./ Photo DDM, C. J.

Oui, les risques occasionnés par la téléphonie mobile, les antennes relais ou encore les micro-ondes sont réels pour les biens et les personnes. Le professeur Pierre Le Ruz, membre du centre de recherches et d’informations sur les rayonnements électromagnétiques, présenté par le Conseil de l’Europe comme un professeur hors classe, venu spécialement de Rennes, a mis en garde, mardi 25 mai, à l’espace André-Jarlan de Rignac, un public d’environ 250 personnes parmi lequel on a surtout noté l’absence totale de responsables politiques. Pourtant, le sujet qui avait attiré, en plus des Rignacois, des gens venus d’Onet, de Rodez, d’Albi, de Toulouse, était d’importance. Avec des propos simples et en toute humilité (il a refusé de monter sur l’estrade pour rester à la hauteur de son auditoire), tout en faisant le tour des effets physiopathologiques, des dérèglements cérébraux engendrés par ces ondes électromagnétiques, le professeur a attaqué sans jamais les nommer les opérateurs téléphoniques, les industriels qui ne cherchent qu’à faire du profit et les élus qui pratiquent la politique de l’autruche. Pour lui, tous les méfaits sont connus depuis plus de 20 ans : « Ils disent que ce n’est pas vrai, mais ils se foutent de nous, ils sont dans le mensonge total ». Parmi les exemples qu’il a cités, Pierre Le Ruz a été précis quand il a parlé du danger des parties génitales de l’homme avec le portable dans la poche du pantalon, des ovaires de la femme devant les plaques à induction de la cuisine, des dangers des téléphones sans fil, des télécommandes des appareils de chauffage ou des volets roulants, de l’impact pour les animaux des panneaux photovoltaïques placés sur les toits des hangars… « C’est de la folie furieuse, on est complètement à côté de la plaque, si on ne veut pas régler le problème, on va droit dans le mur ». La conférence s’est terminée par un débat au cours duquel de nombreuses questions furent posées.

Source : http://www.ladepeche.fr/article/2010/05/28/844051-Rignac-Ces-ondes-qui-menacent.html

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Décret n°2006-1278 du 18 octobre 2006 relatif à la compatibilité électromagnétique des équipements électriques et électroniques – 18/10/2006

Décret n°2006-1278 du 18 octobre 2006 relatif à la compatibilité électromagnétique des équipements électriques et électroniques - 18/10/2006

Ce décret (voir pièce jointe) est la transcription en droit français de la directive européenne 89/336/CEE sur la compatibilité électromagnétique, fixant seuil maximal légal à 3 V/m pour la téléphonie mobile en tous lieux sauf milieu industriel.


  decret_2006_1278.pdfdecret_2006-1278.pdf   (88.89 Ko)

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CRIIREM ET COMOP EN 2010

Suite aux différents procès judiciaires qui ont abouti, au printemps 2009, à la condamnation des opérateurs à démonter des antennes relais dans plusieurs villes, le gouvernement a décidé d’organiser un Grenelle des Ondes. Il a réuni au Ministère de la Santé, sous la présidence de Jean François Girard, les partenaires institutionnels, opérateurs, élus,
associations, concernés par le développement de la téléphonie mobile.

À la demande de Robin des Toits soutenu par le CRIIREM, une des conclusions de ces rencontres a été la mise en place d’une expérimentation à 0,6 Volt/mètre, comme niveau maximal de champ global d’exposition aux hyperfréquences de la téléphonie mobile.

Un groupe de travail appelé COMOP, Comité Opérationnel, présidé par Jean François Brotte, député de l’Isère, s’est constitué avec l’ensemble des partenaires. Des sous-groupes se sont répartis les différents thèmes, choix des zones d’expérimentation, protocole de mesures, mode d’expérimentation, communication, etc… Le CRIIREM et Robin de Toits comme d’autres associations ont participé au côté des opérateurs, de l’AFOM (Association Française des Opérateurs Mobiles), de l’ANFR (l’Agence Nationale des Fréquences radio électriques), de l’INERIS (Institut National d’Evaluation des Risques Industriels Sanitaires), du CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) aux discussions techniques notamment sur le thème de la réalisation de mesure pendant l’expérimentation et de leur contrôle par les associations.
Dès qu’il a été question d’expérimentation, en mai 2009, le CRIIREM a eu l’assurance d’être partie prenante et de réaliser les contre-mesures nécessaires à la crédibilité de l’expérience. Or le jeudi 15 avril 2010, le Président du COMOP déclare que seuls les bureaux de contrôle seront habilités à réaliser les mesures sous l’égide de l’INERIS. Les associations sont donc réduites à un simple rôle d’observateurs passifs. Les mesures que pourront réaliser les associations ne seront pas prises en compte et ne se feront pas simultanément au travail des bureaux de contrôle.
Les principes de transparence et de contradictoire de l’expérimentation se trouvent donc bafoués. L’engagement de départ du Grenelle des ondes n’est pas respecté. C’est pourquoi le CRIIREM a décidé de ne pas poursuivre sa participation à une expérimentation dont l’indépendance et la transparence ne sont plus garanties.
L’équipe du CRIIREM

Source :  http://www.criirem.org/images/docs/comop.pdf

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"Interphone : portables cancérigènes ? A qui profite le doute ?" – Lettre ouverte de Robin des Toits – 20/05/2010

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Lettre ouverte à Mme Margaret Chan, Directrice Générale de l’Organisation Mondiale de la Santé

Copie à : CIRC (Centre International de Recherches contre le Cancer),
Madame Bachelot-Narquin, Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports,
Madame Jouanno, secrétaire d’Etat à l’Ecologie

Madame la Directrice Générale,

Le 18 Mai 2010, l’étude Interphone a enfin été rendue publique. Cette étude était confiée au Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC). Le spectacle offert par le CIRC a été totalement surréaliste… Les scientifiques chargés d’Interphone sabordant eux-mêmes l’étude et ses résultats !

Madame la Directrice Générale, à notre époque de sévères restrictions budgétaires, qui peut publiquement revendiquer d’avoir mal conduit une étude qui a duré dix ans, et qui a coûté 19 millions d’euros aux contribuables européens pour les trois quarts, le quart restant étant dû à la générosité désintéressée des industriels du secteur ? Faut-il croire que ces scientifiques n’ont pas été capables – pendant dix ans !- de se rendre compte des lacunes de méthode de leurs propres travaux ? D’autant que cette étude devait être « la conclusion des conclusions », pour finalement nous retrouver avec le sempiternel « il nous faut d’autres études pour conclure ».

Pourtant certains résultats d’Interphone sont très clairs et confirment ce que les spécialistes du domaine savent déjà, et qui a déjà fait l’objet de publications par d’éminents scientifiques. A la lecture du rapport, au début, certains résultats laissent croire que le portable pourrait protéger à court terme contre le cancer du cerveau. Même les auteurs ont du mal à y croire ! En poursuivant la lecture, on apprend que le risque de développer une tumeur cérébrale s’accroît de 40% si on utilise son portable plus de 27 minutes par jour pendant dix ans – la plupart des gens dépassent largement cette limite.

Devant un tel résultat, étant donné le nombre d’utilisateurs, le principe de précaution devrait s’appliquer immédiatement, d’autant que l’étude n’incluait pas les moins de trente ans (les plus gros utilisateurs), ni les enfants.

Pourquoi la communication du CIRC protège-t-elle l’Industrie plutôt que la Santé Publique ? Serait-ce à cause du financement? Les prochaines études sont prévues pour les enfants en 2015, pour la population générale en 2030. Pourquoi tant de temps ? Pour passer quelques appels urgents ?

Madame la Directrice Générale, à qui profite le doute ? à la Santé Publique ou à l’Industrie ?

Dans l’attente de votre réponse, Nous vous prions d’agréer, Madame la Directrice Générale, l’expression de notre parfaite considération.
 

Robin des Toits  Source :  http://www.robindestoits.org/Interphone-portables-cancerigenes-A-qui-profite-le-doute-Lettre-ouverte-de-Robin-des-Toits-20-05-2010_a1095.html

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Nanotechnologies : « Eviter que l’histoire de l’amiante ne se répète »

BASTA !

Par Agnès Rousseaux (25 mai 2010)

En France, plusieurs milliers de salariés, dans l’industrie ou la recherche, sont exposés aux nanoparticules. Sont-ils suffisamment protégés et informés ? La médecine du travail peut-elle dépister d’éventuelles pathologies pulmonaires ou cancers liés aux nanomatériaux ? Il faut se rendre en Suisse pour le savoir : la Suva, première caisse d’assurance pour les travailleurs suisses, a publié des recommandations sur la manipulation des nanoparticules. Entretien avec le docteur Marcel Jost, chef de la division

Médecine du travail.

Plusieurs milliers de salariés français pourraient être directement concernés, en particulier dans la chimie, l’industrie automobile, la sidérurgie ou le ciment : « Selon l’état actuel des connaissances, on ne peut pas exclure que certains nanomatériaux présentent un risque pour la santé », prévient la médecine du travail suisse. Des spécialistes y étudient depuis cinq ans l’évolution des nanotechnologies et leurs possibles effets sur la santé des salariés qui les manipulent. Basta ! a interviewé en exclusivité les médecins du plus important organisme d’assurance-accidents obligatoire du pays : la Suva [1] assure près de 110.000 entreprises, soit 2 millions d’actifs en Suisse. Cette entreprise indépendante assume entre autres les tâches de médecine du travail, de prévention et de médecine des assurances. Son conseil d’administration est composé de représentants des employeurs et des salariés, ainsi que du gouvernement helvétique.

C’est le docteur Marcel Jost, Médecin-chef de la division Médecine du travail de la Suva, qui a répondu à notre interview, avec le concours du Dr Claudia Pletscher, cheffe du secteur Prévention en médecine du travail, et du Dr Marc Truffer, directeur de la division Sécurité au travail pour la Suisse romande.

Basta ! : Depuis combien de temps la médecine du travail suisse s’intéresse-t-elle aux nanotechnologies et quels sont les risques potentiels ?

Dr Marcel Jost [2] : Les nanoparticules et les particules ultrafines sont absorbées avant tout par les voies respiratoires. Elles peuvent être à l’origine de réactions inflammatoires. Les nanotubes de carbone ont une structure similaire à celle des poussières fibreuses telles que l’amiante. Plusieurs études expérimentales conduites chez l’animal ont été publiées : elles montrent que ces nanotubes de carbone ont un effet cancérigène, pour autant que la géométrie et la taille de leurs fibres leur permettent de pénétrer dans les poumons [3] et que ces fibres soient biopersistantes. Depuis 5 ans, la division médecine du travail de la Suva suit étroitement l’évolution des nanotechnologies et la littérature dans ce domaine. Dans les pays environnants, les responsables de la médecine du travail suivent également de près cette évolution.

Une entreprise qui utilise des nanoparticules est-elle obligée de le déclarer ? Peut-on savoir combien de salariés sont concernés par cette exposition ?

Il n’y a pas d’obligation pour les entreprises de déclarer l’utilisation de nanoparticules, en Suisse. Afin de déterminer le nombre de travailleurs susceptibles d’être exposés aux nanoparticules, la Suva a cofinancé une étude scientifique de l’Institut universitaire romand de Santé au Travail (IST). C’est une première mondiale. Ce nano-inventaire se fonde sur une enquête représentative réalisée auprès d’un échantillon de 1626 entreprises [4]. Les résultats montrent qu’en Suisse, 1.300 travailleurs réalisent des opérations mettant eu œuvre des nanoparticules [5]. Cela concerne 600 entreprises (soit environ 0,6%) du secteur industriel.

Dans quels secteurs les nanotechnologies sont-elles présentes ?

La plupart de ces entreprises se trouvent dans l’industrie chimique, mais aussi dans les secteurs du commerce en général, de l’électrotechnique, des équipementiers de l’industrie automobile, du traitement de surfaces ou du traitement de pierres, céramique et verre. Les volumes travaillés de nanoparticules sont généralement faibles. En Suisse, il n’y a que peu d’entreprises qui utilisent les nanoparticules en grande quantité, à l’échelle de la tonne.

Quels sont aujourd’hui les principaux procédés de production de nanoparticules, et comment les travailleurs peuvent-ils être exposés à ces nanoparticules ?

Les nanoparticules sont généralement produites par des processus de combustion puis de condensation de matière. Sous forme de poudre, ces particules sont utilisées depuis des années comme additif dans des formulations et pour des revêtements de surface. Les situations dangereuses se rencontrent majoritairement lors de la manipulation de ces poudres. Il s’agit principalement de l’exposition des voies respiratoires à des nanoparticules dispersées dans l’air ambiant autour du poste de travail.

Comment mesure-t-on la présence de nanoparticules ? Peut-on évaluer l’exposition des travailleurs aux nanoparticules et avoir une vision fiable des risques encourus ?

Des appareils de mesures complexes sont nécessaires pour évaluer le niveau d’exposition des travailleurs et contrôler l’efficacité des mesures de protection. Les appareils utilisés jusqu’ici – type « Scanning Mobility Particle Sizer » (SMPS) – étaient volumineux, énergivores et peu conviviaux pour une utilisation mobile aux postes de travail. Un nouvel appareil de mesure a été mis au point avec l’aide de la Suva [6]. Il peut être transporté dans un sac à dos et permet de fournir, pour la première fois, des valeurs d’exposition individuelle à chaque poste de travail. Sa fiabilité est largement suffisante pour évaluer les risques d’exposition pour le travailleur, qui varient parfois d’un facteur 1000 entre deux postes de travail.

Établir des valeurs limites d’exposition pour les nanoparticules synthétiques est difficile. Il existe de très nombreux types de nanoparticules présentant des toxicités diverses et encore peu connues. L’effet des nanoparticules peut varier considérablement, en fonction de leurs tailles en plus de leurs propriétés physico-chimiques. Les études réalisées à ce jour ne permettent pas de définir de relations dose-effet claires pour les nanoparticules. L’objectif de la Suva est de publier des chiffres de référence pour certaines nanoparticules en 2011. Aucune valeur limite n’a encore été publiée à l’échelle internationale [7].

Quelles sont les mesures de protection existantes pour les travailleurs ?

Sur le plan de la protection des travailleurs, notre nano-inventaire montre que les entreprises ont tendance à se concentrer sur les équipements de protection individuelle des travailleurs. L’expérience montre que des mesures techniques, telles que le confinement et l’aspiration à la source, permettent d’obtenir une protection plus efficace et durable. Notre objectif est donc de « mettre des masques aux machines » et non aux travailleurs ! En 2006, la Suva était l’un des premiers assureurs contre les accidents et maladies professionnels en Europe à publier des recommandations concrètes sur l’exposition aux nanoparticules aux postes de travail. Aujourd’hui, l’Institution italienne pour l’assurance contre les accidents du travail (INAIL) a repris les différents documents de notre site internet.

Les lacunes d’information sur les produits utilisés constituent un autre problème. Certaines entreprises utilisent des nanoparticules sans même en avoir conscience. Même si la situation est plutôt rare, il faudrait légiférer sur ce sujet. Un « devoir de déclaration » est évoqué dans le plan d’action national développé par la Confédération suisse. Une déclaration du producteur est déjà possible sur la fiche de données de sécurité du produit.

Comment s’opère le suivi sanitaire des travailleurs exposés aux nanotechnologies dans le cadre de leur travail ? Ces salariés bénéficient-ils d’un suivi spécifique par les médecins du travail ?

Les médecins du travail de la Suva s’emploient à contrôler les entreprises pour déterminer s’il existe une exposition aux nanoparticules. La Suva a développé en 2009 un programme pour les travailleurs exposés, qui comprend une anamnèse ciblée, un examen clinique, des analyses biologiques, un contrôle de la fonction pulmonaire, un électrocardiogramme ainsi qu’une radiographie cardio-thoracique en alternance. Ces examens s’adressent aux travailleurs exposés aux nanoparticules et aux nanotubes dans le cadre de la recherche, des laboratoires, d’études pilotes et de la production. Mais il n’existe pas à ce jour de test de dépistage spécifique des maladies qui seraient provoquées par des nanoparticules.

Selon votre organisme, « aucune étude pratiquée sur des travailleurs exposés aux nanoparticules et atteints de maladies professionnelles spécifiques n’a encore été publiée à ce jour dans les pays occidentaux ». Pensez-vous que les entreprises et les pouvoirs publics consacrent suffisamment de moyens aux études toxicologiques nécessaires pour améliorer la protection des travailleurs ?

De très nombreux projets de recherche sur les risques des nanoparticules et des nanotubes de carbone sont réalisés et soutenus, tant au niveau national qu’international. La Suva subventionne de tels projets. Elle apporte en outre son soutien au développement de nouveaux instruments de mesure. Ceci étant dit, il faut rappeler que c’est la pratique régulière d‘examens de prévention en médecine du travail et leur exploitation qui représente un instrument essentiel pour la détection précoce des éventuels effets délétères des nanoparticules chez les travailleurs exposés.

Vous évoquez la possibilité de « lésions tardives dues à une exposition aux nanoparticules en l’absence de mesures de protection appropriées ». Risquons-nous un nouveau scandale sanitaire comme celui de l’amiante ?

Compte tenu de la géométrie de leurs fibres et de leur biopersistance, il est possible que les nanotubes de carbone aient des effets similaires à ceux des fibres d’amiante. Mais les enseignements tirés de l‘expérience avec l’amiante ont conduit la Suva à suivre précocement les développements dans le domaine des nanotechnologies. Nous avons défini des mesures de protection pour faire en sorte que l‘exposition aux nanoparticules et aux nanotubes de carbone demeure aussi faible que possible. Les principes ALARA (as low as reasonnably achievable, aussi faible que cela est raisonnablement faisable), bien connus en matière de prévention, de même que la prudence en matière de manipulation des nanoparticules, ont ainsi fait la preuve de leur efficacité. Grâce à cette approche et moyennant une information transparente sur les risques et les mesures de protection à prendre, nous voulons éviter que l’histoire ne se répète.

Les instituts technologiques suisses sont très actifs sur le plan international et mènent de nombreux projets dans les nanotechnologies. Les organismes internationaux donnent également lieu à des échanges concernant la protection des travailleurs. On peut citer les programmes et réseaux internationaux NanoSafe et NanoImpactNet qui se préoccupent activement des aspects de sécurité et de santé. L’ensemble de la communauté internationale a pris conscience de la nécessité d’éviter un effet de non-acceptation dû à des lacunes de communication et d’évaluation des risques, similaire à celui observé avec les OGM. 

N’y a-t-il pas un paradoxe entre les mesures de protection préconisées pour les salariés exposés, et l’absence de protection des consommateurs, qui se retrouvent en contact avec les nanoparticules, voire même en ingèrent dans leur alimentation ?

En matière de protection des salariés, on s’intéresse surtout à l’inhalation des nanoparticules et à leur possible effet délétère sur les voies respiratoires et les poumons. Des effets toxiques systémiques sont aussi possibles après l‘absorption de nanoparticules au niveau des alvéoles et leur passage dans les vaisseaux pulmonaires. Les nanoparticules qui atteignent la peau, via des cosmétiques par exemple, n’agissent pas sur les voies respiratoires. Mais on ignore encore si de telles nanoparticules peuvent être absorbées par une peau intacte en quantités significatives. La réglementation des nanoparticules dans les articles de consommation courante en Suisse ne relève pas de la compétence de la Suva.

Propos recueillis par Agnès Rousseaux

Source :

http://www.bastamag.net/article988.html

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Electrosensibilité : avancée des travaux de l’ARTAC – 21/04/2010

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Intervention du Pr. Belpomme lors du colloque « les maladies de l’hypersensibilité » organisé par le RES le 21 avril 2010.

Le Pr Belpomme expose les dernières avancées de l’ARTAC sur le syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques (SICEM) et sur l’électro hypersensibilité (EHS) sur lequel l’ARTAC travaille depuis deux ans.

Lire la suite et voir la vidéo sur le site de Robin des Toits.

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