Après "Fumer tue", bientôt "Le téléphone tue" ?

  

Après les conclusions de l’Organisation mondiale de la santé, deux associations souhaitent que des messages d’alertes soient inscrits sur les téléphones portables suivant l’exemple de ce qui existe déjà sur les paquets de cigarettes.

Les associations vuelent aussi interdire les publicités sur les téléphones portables

Les associations vuelent aussi interdire les publicités sur les téléphones portables MaxPPP


Les messages « Téléphoner tue » ou « Une utilisation prolongée du portable peut accroître les risques de cancer » inscrits sur les appareils ne relèvent pour le moment que de la fiction. Pourtant deux associations souhaitent que cela devienne réalité et ont écrit aux ministres de l’Ecologie et de la Santé une lettre ouverte allant dans ce sens.  Agir pour l’environnement et Priartem (Pour une réglementation de l’implantation des antennes relais de téléphonie mobile) estiment qu’après les bonnes résolutions prises « l’inaction du gouvernement est scandaleuse ». « Les décisions toujours à venir du Grenelle des ondes sont soumises à un hypothétique consensus entre acteurs aux intérêts profondément divergents » ajoutent-elles.

En conséquence, les associations demandent aux ministres « d’interdire la possession des portables pour les enfants de moins de 14 ans », ou « de proscrire par décret » « toute publicité incitant à l’usage du portable ».  Agir pour l’environnement et Priartem vont même plus loin et demandent au gouvernement « d’obliger les opérateurs et équipementiers à inscrire en toutes lettres et sur tous les portables la mention  « Une utilisation prolongée du portable peut accroître les risques de cancer »». Les écologistes veulent aussi « empêcher la commercialisation de tout équipement entraînant une exposition chronique aux ondes électromagnétiques chez les enfants et bébés, comprenant les babyphones, portables pour enfants et balises GPS ».

« La responsabilité du gouvernement pourra être engagée »

Après la cigarette, les associations souhaitent donc que le téléphone portable devienne le nouveau cheval de bataille de la politique sanitaire du gouvernement. Taxes à répétition, interdiction de la publicité, campagnes de communication, inscriptions et photos dissuasives, on sait quels moyens sont capables de déployer les pouvoirs publics lorsqu’ils s’emparent d’un sujet. Il est évident que les constructeurs d’appareils ne veulent donc pas se retrouver dans l’œil du cyclone.

Après l’envoi de cette lettre, les associations ne comptent pas en rester là. Stéphen Kerckhove, délégué général d’Agir pour l’Environnement affirme qu’ils vont « relancer les cabinets ministériels pour obtenir un rendez-vous » et souligne que si rien n’est fait la « responsabilité du gouvernement pourra être engagée » dans le désastre sanitaire qui se profile selon eux.

Par Romain Katchadourian

Source :  http://www.francesoir.fr/actualite/sante/apres-fumer-tue-bientot-telephone-tue-106858.html


Voir aussi : http://www.bienpublic.com/fr/accueil/article/5188043/Telephonie-mobile-les-ondes-pointees-du-doigt.html

Facebooktwitterlinkedinmail

Chat’ avec Elisabeth Cardis, du Centre international de recherche contre le cancer (Circ) de l’OMS – Le Monde.fr – 01/06/2011

Chat' avec Elisabeth Cardis, du Centre international de recherche contre le cancer (Circ) de l'OMS - Le Monde.fr - 01/06/2011   par    robin-copie-10.jpg

Dans un chat sur LeMonde.fr, Elisabeth Cardis, chercheuse au Centre de recherche en épidémiologie environnementale de Barcelone (CREAL), explique que « la meilleure méthode pour diminuer son exposition, c’est de tenir le téléphone loin de son corps quand on l’utilise. Si c’est juste pour le porter sans communiquer, il n’y a pas d’exposition ».    

Sylvain : Comment se fait-il que des résultats probants apparaissent aujourd’hui, alors que des précédentes études ne concluaient pas à la dangerosité des ondes ? Qu’est-ce qui a changé ? Les études ou autre chose ?

Dr Elisabeth Cardis : Ce qui a été fait dans la monographie du CIRC [Centre international de recherche sur le cancer, agence spécialisée de l’OMS basée à Lyon] entre le 24 et le 31 mai, c’est une revue critique de toute la littérature scientifique publiée à ce jour. Cela prend en compte bon nombre d’études déjà discutées dans la presse et les études publiées dans les dernières semaines. On avait un groupe d’experts de différentes disciplines qui ont revu les études épidémiologiques, les études animales, les mécanismes. C’est un gros travail d’essayer de mettre tout cela ensemble pour en tirer les conclusions sur les dangers éventuels des radiofréquences.

Une évaluation de ce genre n’avait pas encore été réalisée jusqu’à présent, et nous disposons en plus de quelques nouvelles publications qui sont sur le point de sortir.

Re4Qube : Pourquoi, plus de quinze ans après l’apparition des premiers portables, ne sommes-nous finalement aujourd’hui toujours pas beaucoup plus avancés sur les risques qu’ils nous font encourir?

Il faut savoir que le cancer est une maladie qui met beaucoup d’années à se développer. Et même si on a commencé à utiliser le téléphone portable vers la fin des années 1980 ou le début des années 1990, il y avait au début peu d’utilisateurs et ils avaient une utilisation beaucoup plus faible que celle d’aujourd’hui.

Donc jusqu’à présent, on a manqué de recul et on a manqué d’informations sur les gros utilisateurs et l’utilisation à long terme pour évaluer s’il y avait un risque.

Pour certains agents cancérigènes, le délai d’apparition entre l’exposition et le cancer peut être de vingt ou trente ans, voire plus.

Bruno : Aujourd’hui que le Conseil de l’Europe rejoint l’avis du Parlement européen pour demander la baisse des puissances, l’arrêt du Wi-fi dans les écoles, le CIRC n’a-t-il pas un métro de retard, avec des études qui portent sur des utilisateurs d’il y a dix ans, dont les « gros » sont ceux qui utilisaient le portable une demi heure… par jour !

Le CIRC cette semaine n’a pas publié les résultats de son étude. Ce qu’il a fait, c’est de revoir toute l’information scientifique sur les risques possibles, toutes les études animales, toutes les études sur les mécanismes, et toutes les études épidémiologiques.

Cela dans le but de décider s’il y avait un risque ou non. Et cette évaluation qualitative sur l’existence ou pas d’un risque est le mandat des monographies du CIRC.

Les résultats des monographies du CIRC sont ensuite utilisés par d’autres organismes nationaux et internationaux pour faire des recommandations en termes de protection ou d’intervention.

Mais avant d’agir ou de faire des recommandations, il est très important de faire une évaluation critique sur toute l’information scientifique.

Romain : Qu’est-ce que la reconnaissance par l’OMS du risque représenté par les téléphones portables va changer concrètement ? Les lobbies téléphoniques ne sont-ils pas extrêmement puissants ?

Les lobbys téléphoniques sont sans doute très puissants, mais la reconnaissance par le CIRC est le début d’un processus qui implique différentes actions au niveau international et national. En particulier, par exemple aux Etats-Unis, en Californie, chaque agent défini comme possiblement cancérigène par le CIRC est ensuite considéré pour une réglementation possible.

C’est une évaluation très respectée par les agences de réglementation au niveau national et international.

Babette : Est-il vrai que de nombreuses études faites sur la dangerosité du portable sont en fait financées par les compagnies téléphoniques elles-mêmes ? Si oui, peut-on vraiment se fier aux résultats avancés qui étaient jusque-là relativement rassurants ?

Il y a effectivement des études financées par les compagnies. Dans les publications des journaux scientifiques, les auteurs sont obligés, maintenant, de déclarer leurs sources de financement et leurs conflits d’intérêts possibles.

C’est quelque chose qui est déjà pris en compte par les éditeurs de journaux scientifiques et qui est aussi pris en compte, évidemment, dans les revues critiques que l’on a faites cette semaine de la littérature scientifique.

Bruno : Pourquoi le CIRC a-t-il mis tant de temps pour conclure à un risque étant donné que les études citées datent d’il y a des années ?

Le CIRC, dans son évaluation, a évalué aussi les études qui ont été acceptées pour publication la semaine dernière. En fait, le CIRC a un programme à très long terme pour évaluer la dangerosité des différents agents de notre environnement, et il décide de son calendrier en fonction des dates auxquelles sont attendues les publications des études les plus importantes.

Et le CIRC savait depuis quelques années que de grosses études épidémiologiques et expérimentales étaient en cours, et qu’on en attendait les résultats cette année. C’est pourquoi il a décidé de faire sa réunion cette semaine. Mais évidemment, dans sa revue, il revoit toutes les études publiées, y compris celles publiées il y a vingt ans.

Il revoit tout ce qui existe sur le sujet, aussi bien les études anciennes que les études récentes.

Bruno : Vous disiez dans un article de presse : « L’étude ne met pas en évidence un risque accru de tumeur, mais en même temps, on ne peut pas conclure qu’il n’y a pas de risque », ce n’est pas un peu une réponse de Normand ?

C’était une réponse lors de la publication du premier article international sur Interphone. Ses premiers résultats n’ont effectivement pas mis en évidence une augmentation globale du risque de tumeur cérébrale chez les utilisateurs de portables. Mais en même temps, on a vu une augmentation du risque chez les plus forts utilisateurs, et surtout ceux qui avaient une tumeur dans le lobe temporal, qui est la partie la plus exposée du cerveau.

Cela suggère qu’il peut y avoir un risque, mais ce résultat, s’il n’est pas corroboré par d’autres études, peut être également dû à un biais, ou au hasard, donc on ne pouvait pas en tirer une conclusion catégorique. C’est pourquoi on a dit : on n’a pas prouvé qu’il y a un risque, mais on n’a pas non plus démontré qu’il n’y en a pas.

Ce qui est très important, car certaines personnes interprètent le fait de ne pas montrer un risque dans une étude épidémiologique comme voulant dire que ce risque n’existe pas. Alors que, parfois, en épidémiologie, on n’a pas la puissance ou le recul nécessaire pour conclure.

Jk : Est-ce que vous pourriez nous dire ce qu’est exactement le centre de recherche pour lequel vous travaillez ?

Je suis épidémiologiste, je dirige un groupe sur les effets des rayonnements au Centre de recherche en épidémiologie environnementale de Barcelone. C’est une fondation financée par divers ministères de Catalogne et d’Espagne. Nous avons aussi beaucoup de financements spécifiques de la Commission européenne et de l’Agence nationale américaine pour la santé.

C’est une agence dont le but est de faire de la recherche en santé publique afin d’assurer la protection des populations contre les risques environnementaux possibles. Jusqu’en 2008, je dirigeais le groupe « rayonnements » au CIRC, qui est l’agence de recherche sur le cancer de l’OMS.

Etienne : Je vous fais remarquer que les gros utilisateurs de vos études épidémiologiques étaient les faibles utilisateurs d’aujourd’hui, d’où la question de la pertinence de votre travail…

Je suis tout à fait d’accord que les gros utilisateurs de l’étude sont des utilisateurs normaux ou faibles aujourd’hui. D’où la préoccupation que nous avons en voyant les résultats de ces études.

C’est pour cela que j’ai, à plusieurs reprises déclaré, qu’en l’absence de conclusions plus définitives, il est utile de prendre des précautions. Et il est très facile de minimiser son exposition, en utilisant par exemple la fonction haut-parleur de son téléphone, ou un kit mains libres, ou en envoyant des textos. Et il est important donc d’éduquer surtout les jeunes pour qu’ils prennent de telles précautions et limitent ainsi leur exposition.

Plazvor : Je voulais savoir quand commence le risque de cancer ? Combien de temps doit-on passer quotidiennement sur son portable pour voir se développer un cancer ?

Rita et Alexandre du Bréi : Y a-t-il une différence entre le fait d’utiliser le portable trois heures d’affilée ou durant trois heures réparties pendant la journée ?

Pour l’instant, le risque de cancer n’est pas démontré. La classification du CIRC est 2B, c’est-à-dire peut-être cancérigène. Il est donc difficile de dire à quel niveau il y a un risque si le risque n’est pas démontré. Les études actuelles semblent de plus en plus indiquer que si risque il y a il est possible qu’il ne soit pas détectable avant cinq ou dix ans, ou plus. Mais on ne peut pas le quantifier.

Des études sur les tendances temporelles de l’incidence du cancer dans différents pays n’ont pas mis en évidence pour l’instant d’augmentation des tumeurs cérébrales en relation avec l’augmentation de l’utilisation des portables.

Donc a priori, s’il y a un risque, il ne s’agit pas d’un risque très large au niveau individuel ni d’un facteur qui a un effet très rapide. Mais pour l’instant, nous ne pouvons pas quantifier le risque.

Gomra : Est-ce que le fait d’avoir un portable dans la poche, près du corps ou pendant la nuit sur la table de nuit à côté du lit sont des facteurs dangereux qui pourraient provoquer un cancer ?

Le portable émet des radiofréquences quand il est utilisé pour envoyer des informations. Donc s’il est sur la table de nuit pendant la nuit et que vous ne parlez pas et n’envoyez pas d’informations, il n’y a pas d’exposition.

Dans la poche, s’il est utilisé par exemple avec un kit mains libres pour parler, la partie du corps la plus près du téléphone sera exposée.

Donc il peut y avoir un risque. Il faut peut-être souligner que l’exposition décroît très rapidement avec la distance entre le téléphone et le corps. Donc l’éloigner de quelques centimètres réduit énormément l’exposition.

Bruno : Le risque 2B correspond au risque de la laine de verre et des vapeurs d’essence, il n’est donc pas nul ?

C’est une question compliquée. La catégorie 2B est une catégorie qualitative. Elle ne juge pas l’ampleur du risque, mais l’état de nos connaissances sur le risque. Donc il y a beaucoup de produits classifiés 2B, certains sont probablement cancérigènes mais nous n’en avons pas encore la preuve ; d’autres ne sont peut-être pas cancérigènes mais quelques études ont pu suggérer des augmentations de risques dus au hasard ou à des biais.

On ne peut donc pas vraiment comparer la laine de verre et le portable. C’est vraiment l’état des connaissances qu’on évalue.

Romain : Dans les zones peu desservies, la recherche quasi permanente d’un réseau par le téléphone génère-t-elle des radiofréquences ?

Patrice : A ma connaissance, un portable émet toutes les six minutes pour allez chercher son antenne-relais, est-ce vrai ?

Il est vrai que le téléphone portable se connecte périodiquement avec le réseau pour donner sa position. Je ne connais pas la fréquence, mais c’est une connection très courte, donc les niveaux cumulés émis sont très différents de ceux qu’on peut avoir pendant une conversation avec le téléphone à l’oreille.

Dans une zone où il y a une mauvaise couverture, quand on utilise le téléphone pour essayer d’appeler, il va probablement émettre à sa puissance maximum, alors que dans des zones avec une bonne couverture, la puissance moyenne émise sera généralement plus faible.

Choubaka : Quels sont les cancers auxquels on est le plus exposé en utilisant son téléphone ?

Olivier : Le cerveau est-il l’organe le plus menacé ? Dans le cas ou d’autres organes seraient exposés, que recommanderiez-vous par rapport à la façon de porter son téléphone portable ?

Actuellement, comme la majorité des gens utilisent leur téléphone à l’oreille, les zones les plus exposées sont la peau, l’oreille et une partie du cerveau dans la zone la plus proche de l’antenne.

C’est pour cela qu’on a étudié le risque de tumeur du cerveau et du nerf auditif dans nos études.

La glande parotide est aussi située près de l’antenne du téléphone. A l’avenir, si les gens utilisent leur téléphone dans la poche, l’exposition sera dans les zones du corps proches de la poche.

Comme je l’ai dit, l’exposition diminue très rapidement avec la distance. Donc si on utilise le téléphone en mains libres, en le posant sur une table ou en le tenant à la main ou dans un sac à main, l’exposition sera presque nulle.

Romain : Est-il préférable de garder son portable ailleurs que dans sa poche de pantalon ?

Je crois que la meilleure méthode pour diminuer son exposition, c’est de tenir le téléphone loin de son corps quand on l’utilise. Si c’est juste pour le porter sans communiquer, il n’y a pas d’exposition.

Patrice : Les enfants et les adolescents sont-ils plus exposés aux dangers des ondes ?

S’il y a un risque, il est probable qu’il soit plus important chez les jeunes. Pour plusieurs raisons : d’abord, on sait que le système nerveux central continue à se développer pendant l’enfance et l’adolescence, donc il peut être plus sensible aux effets des ondes.

De plus, pour des raisons anatomiques, pour la même utilisation à l’oreille, le cerveau, dans les zones les plus exposées, recevra une dose de radiofréquences plus élevée, car chez les jeunes, l’oreille est plus fine et le crâne est plus fin, donc l’antenne est plus proche des tissus du cerveau.

Xavier : Ces études relatives aux téléphones permettent-elles de conclure quelque chose sur les ondes WiFi ? Y a-t-il des similitudes ?

Philippe : Peut-on réellement considérer l’utilisation quotidienne du WiFi comme potentiellement dangereuse ?

L’évaluation qui a été faite est une évaluation sur les radiofréquences, et pas seulement sur le téléphone. Les études qui ont contribué à l’évaluation sont des études sur le téléphone, parce que c’est ce qui a été le mieux étudié jusqu’à présent. Mais a priori, le groupe de travail a classé toutes les ondes de radiofréquence dans le groupe 2B.

Simplement, en ce qui concerne notre exposition de tous les jours, la source d’exposition la plus élevée, de loin, est le téléphone qu’on tient près de sa tête.

Les niveaux d’exposition au WiFi ou aux stations de base sont beaucoup plus faibles et donc le risque, s’il existe, devrait être aussi beaucoup plus faible.

Il faut noter que nous démarrons une grosse étude multinationale chez les jeunes dans quatorze pays, qui s’appelle « Mobile Kid ». Dans cette étude, nous étudierons non seulement les téléphones portables, mais aussi les téléphones portatifs domestiques, les WiFi et les autres sources de radiofréquence dans notre environnement général.

Evan : Le bluetooth* est-il dangereux à long terme ? (*Kit mains libres par bluetooth)

Le bluetooth émet aussi des radiofréquences, comme le portable, mais à des niveaux beaucoup plus faibles que les GSM. En revanche, les niveaux sont proches des téléphones de nouvelles génération, les 3G.

Krm : Concernant le déploiement de la 4G, des études d’impact sanitaires ont-elles été menées en amont ?

Le problème, en épidémiologie, c’est qu’on étudie des effets à long terme, surtout pour le cancer. Donc il est difficile de réaliser des études épidémiologiques en amont, puisqu’on n’a pas de population exposée à étudier.

Charly : Les niveaux d’exposition des nouveaux téléphones sont-ils plus forts que les anciens ?

Non, ils sont beaucoup plus faibles.

Gomra : Qu’en est-il, en terme de dangerosité, des portables du type Smartphone qui reçoivent des mails et possèdent un GPS ?

Les téléphones, quand ils reçoivent, n’émettent pas. Ce qui nous concerne en terme d’exposition, c’est quand le téléphone émet. Donc si vous envoyez un mail, c’est comme envoyer un SMS, ce sera une exposition très, très courte, juste quand on appuie sur « send ».

C’est une exposition beaucoup plus courte que celle qu’on a quand on parle au téléphone.

Mais le fait de recevoir des informations – GPS, mail – n’implique pas d’exposition.

Raphaëlle : Pourrait-on imaginer une housse de protection qui arrête les ondes néfastes ?

Je sais qu’il y a différentes organisations qui ont essayé de développer des systèmes pour arrêter les ondes. Mais le problème, c’est que si les ondes ne passent pas, le téléphone ne marche pas, donc on ne peut pas communiquer. Ou alors le téléphone émet à sa puissance maximale.

Donc je crois que le meilleur moyen de réduire l’exposition, c’est plutôt d’éloigner le téléphone en l’utilisant en mains libres.

Jean : Avez-vous vu le reportage de Sophie Le Gall « Mauvaises ondes » qui fait état des pressions des opérateurs et fabricants de téléphones sur les laboratoires de recherche ? Avez-vous déjà subi des pressions ou vous a-t-on déjà refusé des crédits de recherche ?

Je n’ai pas vu ce reportage, car il n’a pas été diffusé en Espagne, et il n’était plus disponible sur Internet. Je sais qu’il y a sûrement des pressions sur certains chercheurs. Quant à moi, les sources de financement que je reçois pour les études sont des sources gouvernementales, de la Commission européenne et d’autres sources qui n’ont pas d’intérêts particuliers dans les résultats.

La seule exception étant l’argent que nous avons reçu dans le cadre de l’étude Interphone des opérateurs et des constructeurs, mais ceci s’est fait à travers l’Union internationale contre le cancer, qui servait de pare-feu, nous garantissant toute indépendance dans notre travail et nos publications.

Et les agences qui nous finançaient n’avaient accès aux publications que moins d’une semaine avant qu’elles soient rendues publiques et n’avaient aucun droit de nous demander d’y changer quoi que ce soit.

Les termes de cet accord sont disponibles sur le site web du CIRC depuis 2001.

Chat modéré par François Béguin

Source : http://www.lemonde.fr/planete/chat/2011/06/01/telephone-portable-et-cancer-ou-commence-le-risque_1530364_3244.html#ens_id=1524133
 
Commentaire Robin des Toits : Nous vous recommandons, ainsi que le Criirem, de ne pas laisser votre téléphone sur votre table de chevet car ce dernier envoie des salves régulièrement pour donner sa position à l’antenne-relais la plus proche. Par ailleurs un téléphone portable en veille non éteint n’est pas totalement inactif et vient perturber l’activité cérébrale.
Notez qu’il est possible d’utiliser son portable en réveil, même à l’arrêt.

Facebooktwitterlinkedinmail

Villeneuve-de-la-Rhao : De mystérieux cas de cancer dans une école près d’antennes-relais

  • Post category:Non classé

Le Point   Le Point.fr – Publié le 01/06/2011 à 17:55 – Modifié le 01/06/2011 à 18:44

Dans cette localité de quelque 4 000 habitants, il y a trois cas avérés de cancer à l’école primaire, selon la présidente d’une association.

De mystérieux cas de cancer dans une école près d'antennes-relais

Les antennes-relais sont soupçonnées de favoriser l’apparition de cancers. © Jean-Pierre Muller / AFP


Cancérogène ou non, le portable ? L’existence de trois cas de cancer dans une école primaire des Pyrénées-Orientales conduit une association à réclamer le démontage des 25 antennes-relais qui la surplombent.

Les antennes ont été installées il y a une dizaine d’années pour le compte de Bouygues, d’Orange et de SFR au sommet du château d’eau de Villeneuve-de-la-Raho, au milieu des habitations et à 200 mètres de l’école primaire Alfred-Sauvy. Sont-elles responsables d’un taux apparemment hors norme de cancers et de maladies graves dans les parages ? Personne ne va jusque-là, mais la question est posée.

« Il y a une pollution électromagnétique. Provoque-t-elle des cancers ? Nous ne sommes pas en mesure de le prouver », répond Maryse Batlle, présidente de l’association Un mât pour les ondes (UMPLO). Mais dans cette localité d’environ 4 000 habitants, « on a trois cas avérés de cancer à l’école primaire et un nombre anormal, au moins une trentaine, de cas de cancer, d’accidents cardiovasculaires ou de maladies d’Alzheimer dans les environs immédiats ».

L’agence régionale de santé pas au courant

Mardi, des experts internationaux, réunis à l’initiative de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont statué que l’usage des téléphones portables pouvait être cancérogène. Mais, selon Maryse Batlle, il règne à Villeneuve une « omerta épouvantable », car « les enjeux financiers sont énormes ». Au nom du principe de précaution, les antennes doivent être démontées et réimplantées à l’extérieur de cette commune proche de Perpignan, qui, en vingt ans, a vu sa population quadrupler, dit l’UMPLO. Ou bien les contrats avec les opérateurs de téléphonie mobile ne doivent pas être renouvelés quand ils expireront dans les semaines à venir.

« On va étudier le pour et le contre, démantèlement ou maintien des antennes, tous les cas de figure sont possibles », dit, au nom de la mairie, le conseiller municipal Yves Renard. Il souligne qu’un des écoliers atteints de cancer était déjà malade quand il a été scolarisé dans la commune. L’inspection académique reconnaît trois cas de cancer chez les 220 écoliers d’Alfred-Sauvy et « un problème au niveau d’une antenne-relais », sans établir de lien de cause à effet. L’agence régionale de santé (ARS) dit, elle, ne pas être au courant.

L’emplacement choisi est « une aberration » (président du Centre de recherche et d’information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques)

L’emplacement choisi pour les 25 antennes est une « aberration » et ne respecte pas la législation de la Direction générale de la santé, dit Pierre Le Ruz, président du Centre de recherche et d’information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem). « Les gens qui sont proches de ces antennes se plaignant de troubles neuro-endocrino-immunitaires, ils présentent les symptômes habituels des hyperfréquences. On voit bien qu’il y a un problème », estime Pierre Le Ruz, également expert en rayonnement au Conseil de l’Europe. « Si j’étais le maire, je ne prendrais pas le risque d’une recrudescence de pathologies cancéreuses. (…) Il ne faut pas attendre qu’on établisse une relation de cause à effet, il faut démonter par précaution », prône-t-il.

Il cite en exemple le démontage en 2003 des antennes-relais installées sur le toit d’une école de Saint-Cyr-L’École (Yvelines) au nom du principe de précaution. « Malheureusement, ce n’est pas une nouveauté. On a relevé un certain nombre de cas où on a référencé un nombre important de cas de leucémie. Seul le ministère de la Santé est en capacité d’établir un lien de cause à effet, mais il refuse de lancer des études. On tourne en rond », regrette le président de l’association Agir pour l’environnement, Stephen Kerchkave.

SOURCE : http://www.lepoint.fr/sante/de-mysterieux-cas-de-cancer-dans-une-ecole-pres-d-antennes-relais-01-06-2011-1337541_40.php


Voir aussi : http://www.midilibre.fr/2011/06/01/mysterieux-cas-de-cancer-dans-une-ecole-pres-d-antenne-relais,328193.php

http://www.lindependant.fr/2011/06/02/villeneuve-de-la-raho-trois-enfants-malades-les-antennes-en-cause-contrats-valse-a-deux-temps-entre-mairie-et-agglo,25214.php

Facebooktwitterlinkedinmail

Portable : le Ministère de la Santé aux abonnés absents

  • Post category:Non classé

nouvelObs.com, journal d'actualité en temps réel   mercredi, 01 juin 2011

smartphone_150.jpg

L’alerte  des experts de l’OMS réunis à Lyon sur les risques potentiels de cancer provoqués par les portables ne devrait pas surprendre le public français. Dés 2007, l’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail) aujourd’hui intégrée à l’Anses, soulignait que si les preuves épidémiologiques n’étaient pas établies, il convenait de continuer et de parfaire les recherches mais aussi de mettre en œuvre le principe de précaution.
 
A commencer par les enfants : «  Une partie de la population nourrit des craintes quant aux effets des champs électromagnétiques radiofréquences sur la santé des foetus, des enfants et des adolescents. Ces craintes sont justifiées par l’utilisation de plus en plus précoce des techniques de communication sans fil, par la durée bien plus longue de l’exposition à laquelle ces enfants seront soumis et par la vulnérabilité supposée plus grande de leurs tissus. ».
 
 
Le cœur de ce raisonnement , repris en 2009, repose sur l’idée suivante : sur le temps court de l’exposition aux ondes électro magnétiques ( portables, antennes relais, WIFI) le risque est très improbable, mais en revanche, sur le temps long, et plus encore avec un usage intensif, « on ne peut formellement montrer l’inexistence d’un risque ».
 
Autrement dit : les enfants qui commencent à se visser un portable sur l’oreille dés douze ans et qui le garderont sans doute jusqu’à la fin de leur existence, sont des cobayes. On ne vérifiera les effets ou l’innocuité que longtemps après la première exposition. ( Voir sur ce Blog)
 
En 2009, le rapport de l’Afsset mettait en évidence l’existence d’effets des radiofréquences dits « non thermiques » sur des «  fonctions cellulaires, rapportés par une dizaine d’études expérimentales considérées comme incontestables ». Encore une fois l’Afsset ne concluait pas à des effets cancérigènes démontrés mais évoquait des «  signaux indéniables »
 
La préconisation  pour les enfants était donc réaffirmée : «  réduire l’exposition des enfants en incitant à un usage modéré du téléphone portable. » Et pour les autres,  fournir aux utilisateurs d’équipements personnels émetteurs de radiofréquences des mesures simples pour leur permettre de réduire leur exposition, s’ils le souhaitent ».
 
Lors du «  Grenelle des ondes » ( Voir sur ce Blog : le Grenelle de l’Oreillette ) , rapidement expédié, tout cela avait été évoqué (recours à des téléphones mobiles de faible DAS, abaissement des niveaux d’exposition dans les zones présentant les intensités les plus fortes, usage modéré des technologies sans fil)- et Chantal Jouanno avait même mis su la table l’idée somme toute raisonnable d’un portable pour collégien dont l’oreillette ne pouvait être désolidarisée du mobile.
 
Sans suite.
 
Et si les opérateurs notent bien aujourd’hui le niveau d’émission de chaque modèle, ils n’en font nullement un critère d’achat discriminant Quant aux conseils de modération d’usage stipulé dans les modes d’emploi , il sont anéantis  par le rouleau compresseur marketing vantant la modernité des appareils les plus récents. A commencer par les smartphones.
 
La vérité c’est que c’est le Ministère de la Santé qui n’a pas fait son job. Vous avez déjà vu une campagne de sensibilisation sur  l’usage modéré des portables chez les jeunes ? Ou à destination des adultes ? Vous avez déjà entendu des recommandations sur l’utilisation de l’oreillette ? Rien ou pratiquement rien.
 
Certes, la loi interdit dorénavant aux écoliers les portables à l’école primaire et aux opérateurs de faire de la pub pour les moins de douze ans. C’est mieux que rien mais la vente est toujours légale à ces âges là . Du coup, entre 9 et 10 ans, 63% des enfants sont équipés. Et entre  douze ans et quatorze ans, c’est 74%…
 
Interdire n’est sans doute pas la solution idéale. Mais informer et sensibiliser aux risques est un devoir sanitaire. Seulement voilà, à force de canarder  «  le politiquement correct » du «  principe de précaution », y compris à l’Académie des sciences, on préfère laisser faire et ricaner sur les fatwas des ayatollahs anti progrès. C’est faciel, ça ne coûte rien et ça rapporte beaucoup.  A bien y regarder, ce laisser faire  ne concerne d’ailleurs pas seulement les ondes electro magnétiques. La consommation du tabac est de nouveau en hausse chez les jeunes. Pareil pour l’alcool. Ce gouvernement qui s’embrouille  aujourd’hui dans les radars pédagogiques,   a   manifestement un problème avec la prévention.
 
Guillaume Malaurie

Source : http://planete.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/06/01/portable-le-ministere-des-la-sante-aux-abonnes-absents.html

Facebooktwitterlinkedinmail

Le Conseil de l’Europe préconise l’abandon du WiFi dans les écoles

  • Post category:Non classé

EiTB.com    Rédaction – 30/05/2011 | eitb.com

Le danger viendrait des champs électromagnétiques liés aux appareils électriques comme les téléphones portables, les réseaux informatiques sans fil et les lignes électriques.

Wifi_umeak

WiFi dans les écoles. Photo : EITB

Sur la base d’un rapport évaluant les risques sanitaires liés aux champs électromagnétiques, le Conseil de l’Europe propose d’interdire les téléphones mobiles et les systèmes wifi dans les établissements scolaires. Le danger viendrait des champs électromagnétiques liés aux appareils électriques comme les téléphones portables, les réseaux informatiques sans fil et les lignes électriques.
Pour le Conseil de l’Europe, il existe aujourd’hui suffisamment d’études qui apportent « des preuves suffisantes d’effets potentiellement nocifs des champs électromagnétiques sur la faune, la flore et la santé humaine pour réagir et se prémunir contre des risques potentiellement graves pour l’environnement et la santé ».
Mais le Conseil n’oublie pas la prévention. Il propose de lancer des campagnes de sensibilisation aux dangers des ondes électromagnétiques et leurs risques nocifs, à long terme, pour la santé. Les adolescents et les jeunes adultes en âge d’avoir des enfants seraient particulièrement visés.
La recherche sur de nouveaux types d’antennes, téléphones mobiles et autres dispositifs de communication sans fil, basés sur d’autres technologies, serait également encouragée.

Source : http://www.eitb.com/infos/societe/detail/669937/le-conseil-leurope-preconise-labandon-du-wifi-ecoles/

Facebooktwitterlinkedinmail

Le CIRC classe les radiofréquences comme potentiellement cancérigènes

PRIARTEM-copie-1.jpg   31 mai 2011 – par Priartem – Thème : La gestion des risques

Priartem, premières réactions
Il s’agit d’une étape extrêmement importante dans le dossier « téléphonie mobile et santé ».

Pour la première fois, la reconnaissance de la cancéroginicité potentielle est reconnue et ceci au niveau le plus élevé des agences de santé puisqu’il s’agit de l’OMS. Une fois le risque reconnu, le problème devient essentiellement politique.

Des mesures doivent être prises immédiatement tant au niveau international qu’au niveau des Etats pour le réduire. Pour cela, il est nécessaire :
– de réduire les niveaux expositions tant pour les utilisateurs de portables que pour les riverains d’antennes ;
– il faut réduire les sources d’exposition, en rappelant que les connexions filaires doivent être privilégiées chaque fois que cela est possible (utilisation du téléphone filaire à la maison ou sur les lieux de travail, connexion internet filaire avec facilité de désactivation du WiFi sur les box… ) ;
– il faut informer largement sur les risques et tout particulièrement sur les risques pour les enfants ; il faut interdire les produits spécifiquement destinés aux enfants.

A partir d’aujourd’hui, plus personne ne pourra dire « le risque n’existe pas » et chacun à son niveau – politiques, opérateurs, employeurs, utilisateurs, parents,… – devra en tenir compte

SOURCE : http://www.priartem.fr/Le-CIRC-classe-les-radiofrequences.html


Voir aussi :  http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/05/31/pour-l-oms-le-telephone-portable-peut-etre-cancerogene_1530238_3244.html

http://www.next-up.org/pdf/CIRC_Les_rayonnements_des_telephones_mobiles_classes_potentiellement_cancerigenes_par_l_OMS_31_05_2011.pdf

Facebooktwitterlinkedinmail

Pollution électromagnétique : Conseil de l’Europe et Etat belge, le grand écart

  

par   TESTLABEL COORDINATION

Écrit par JLG    le vendredi, 27 Mai 2011 17:07

(27/15/05) L’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a adopté aujourd’hui une résolution appelant à une réduction spectaculaire de l’exposition humaine aux champs électromagnétiques (CEM) et aux micro-ondes des téléphones portables et d’autres dispositifs sans fil.
Cette Résolution constitue un appel fort d’appliquer correctement le principe de précaution pour les CEM, ce que les gouvernements de tous horizons ont jusqu’ici complètement échoué à faire.
Le Conseil de l’Europe représente l’ensemble des 47 pays membres assurant le respect pour ses valeurs fondamentales : droits de l’homme, démocratie et état de droit.

Cette résolution est une avancée majeure à l’égard de la reconnaissance de la pollution électromagnétique. Elle va nettement plus loin que la résolution d’avril 2009 du Parlement Européen.

A l’heure où, en quelques semaines à peine, plus de 8000 citoyens ont signé la pétitionconjointe des associations belges de lutte contre la pollution électromagnétique, nous vous invitons à mesurer l’abîme qui sépare les propos sans langue de bois du Conseil de l’Europe de ceux des instances officielles en Belgique, tant au niveau fédéral que régional.

A l’instar d’autres gouvernements, les autorités en Belgique continuent de feindre d’ignorer l’ampleur du problème, font une lecture partiale de la littérature scientifique, reportent les décisions douloureuses et s’en tiennent à des mesures en trompe l’oeil tant en Wallonie qu’à Bruxelles, en changeant au passage de méthode d’évaluation en cours de route.

Voici en résumé les points clés de la résolution1815 du Conseil de l’Europe du 27 mai 2011.

Préambules en bref

Concernant les normes ou les seuils relatifs aux émissions des champs électromagnétiques de tout type et de toute fréquence, l’Assemblée préconise l’application du principe «ALARA» (as low as reasonably achievable), c’est-à-dire du niveau le plus faible raisonnablement possible, prenant en compte non seulement les effets dit thermiques, mais aussi les effets athermiques.

Attendre d’avoir des preuves scientifiques et cliniques solides avant d’intervenir pour prévenir des risques bien connus peut entraîner des coûts sanitaires et économiques très élevés.

Le problème des champs ou ondes électromagnétiques (CEM) et leurs conséquences possibles sur l’environnement et la santé est évidemment comparable à d’autres problèmes actuels, comme celui de l’autorisation de la mise sur le marché des médicaments, des produits chimiques, des pesticides, des métaux lourds ou des OGM.

Elle insiste donc sur l’importance cruciale de l’indépendance et de la crédibilité des expertises scientifiques pour obtenir une évaluation transparente et objective.

Recommandations en bref

Prendre toutes les mesures raisonnables pour réduire l’exposition aux champs électromagnétiques, notamment aux radiofréquences émises par les téléphones portables, et tout particulièrement l’exposition des enfants et des jeunes, pour qui les risques de tumeurs de la tête semblent les plus élevés

Revoir les fondements scientifiques des normes actuelles d’exposition aux CEM fixées par la commission internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants , qui présentent de graves faiblesses, et d’appliquer le principe «ALARA», c’est-à-dire du niveau le plus faible raisonnablement possible, à la fois pour ce qui est des effets thermiques et des effets athermiques.

Mettre en place des campagnes d’information et de sensibilisation aux risques d’effets biologiques potentiellement nocifs à long terme pour l’environnement et la santé humaine, en particulier à destination des enfants, des adolescents et des jeunes en âge de procréer.

Porter une attention particulière aux personnes «électrosensibles» atteintes du syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques et de prendre des mesures spéciales pour les protéger, en créant par exemple des «zones blanches» non couvertes par les réseaux sans fil.

Fixer un seuil de prévention pour les niveaux d’exposition à long terme aux micro-ondes en intérieur, conformément au principe de précaution, ne dépassant par 
0,6 volt par mètre et de le ramener à moyen terme à 0,2 volt par mètre.

Informer sur les risques potentiels pour la santé des téléphones sans fil de type DECT, des interphones pour la surveillance des bébés.

Privilégier dans les écoles et salles de classe des systèmes d’accès à l’internet par connexion filaire.

Abaisser les seuils admissibles pour les antennes-relais conformément au principe ALARA.

Déterminer les lieux d’implantation de toute nouvelle antenne GSM, UMTS, WiFi ou WIMAX non pas en fonction des seuls intérêts des opérateurs, mais en concertation.

Distance de sécurité à respecter entre les lignes à haute tension et autres installations électriques et les habitations.

Tenir compte des scientifiques qui donnent l’alerte les premiers et de les protéger.

Formuler une définition du principe de précaution et du principe ALARA axée sur les droits de l’homme.

Augmenter le financement public de la recherche indépendante, notamment au moyen de dons d’entreprises et de la taxation des produits qui font l’objet d’études publiques d’évaluation des risques sanitaires et créer des commissions indépendantes pour l’attribution de fonds publics;

Rendre obligatoire la transparence des groupes de pression.

Promouvoir des débats pluralistes et contradictoires entre toutes les parties prenantes.

 

Cliquez ici pour le communqué de presse du Conseil de l’Europe

Cliquez ici pour prendre connaissance de la résolution 1815 sur le site du Conseil de l’Europe

Cliquez ici pour le PDF de la résolution, éditée et surlignée par nos soins (3 pages).

 

Ce communiqué en PDF

SOURCE : http://www.teslabel.be/politique/151-pollution-electromagnetique-conseil-de-leurope-et-etat-belge-le-grand-ecart

Facebooktwitterlinkedinmail

Résolution du Conseil de l’Europe : reconnaissance du danger et recommandation d’abaissement des seuils d’exposition des antennes-relais à 0,6V/m puis 0,2V/m – 27/05/2011

Résolution du Conseil de l'Europe : reconnaissance du danger et recommandation d'abaissement des seuils d'exposition des antennes-relais à 0,6V/m puis 0,2V/m - 27/05/2011   par robin-copie-10.jpg

« Le danger potentiel des champs électromagnétiques et leur effet sur l’environnement » – Résolution 1815 (2011)

Source de la résolution :http://assembly.coe.int/Mainf.asp?link=/Documents/AdoptedText/ta11/F

 La Commission Permanente au nom de l’Assemblée Parlementaire :

1.       L’Assemblée parlementaire a souligné à maintes reprises l’importance de l’engagement des Etats en faveur de l’environnement et la santé environnementale telles qu’exposées dans de nombreuses chartes, conventions, déclarations et protocoles depuis la Conférence des Nations Unies sur l’environnement humain et la Déclaration de Stockholm (Stockholm, 1972). L’Assemblée renvoie à ses travaux antérieurs dans ce domaine, notamment à la Recommandation 1863 (2009) sur l’environnement et la santé, la Recommandation 1947 (2010) sur la pollution sonore et lumineuse et, plus généralement, la Recommandation 1885 (2009) pour l’élaboration d’un protocole additionnel à la Convention européenne des droits de l’homme relatif au droit à un environnement sain et la Recommandation 1430 (1999) relative à l’accès à l’information, à la participation du public au processus décisionnel et à l’accès à la justice en matière d’environnement (mise en œuvre de la Convention d’Aarhus).

2.       Les effets potentiels sur la santé des champs magnétiques de très basse fréquence entourant les lignes et appareils électriques font l’objet de recherches et suscitent de nombreux débats publics. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les champs électromagnétiques de toute la gamme des fréquences sont de plus en plus présents et influencent de plus en plus notre environnement, suscitant des inquiétudes et des spéculations croissantes. Tout le monde est aujourd’hui exposé à des degrés divers à des champs électromagnétiques dont les niveaux vont continuer d’augmenter avec les progrès de la technologie.

3.       Le téléphone portable est maintenant répandu dans le monde entier. La technologie sans fil repose sur un réseau dense d’antennes fixes ou stations de base qui relaient l’information sous forme de signaux radiofréquence. Il y a plus de 1,4 million de stations de base dans le monde et leur nombre augmente sensiblement avec l’introduction des technologies de troisième génération. D’autres réseaux sans fil permettant l’accès à grande vitesse à l’internet et à d’autres services, comme les réseaux locaux sans fils, sont aussi de plus en plus répandus dans les habitations, les bureaux et de nombreux lieux publics (aéroports, écoles, zones résidentielles et urbaines). Avec le nombre de stations de base et de réseaux locaux sans fil, c’est aussi l’exposition de la population aux radiofréquences qui augmente.

4.       Si les champs électriques et électromagnétiques de certaines bandes de fréquence ont des effets tout à fait bénéfiques, qui sont utilisés en médecine, d’autres fréquences non ionisantes, que ce soient les extrêmement basses fréquences, les lignes électriques ou certaines ondes à haute fréquence utilisées dans le domaine des radars, de la télécommunication et de la téléphonie mobile, semblent avoir des effets biologiques non thermiques potentiels plus ou moins nocifs sur les plantes, les insectes et les animaux, ainsi que sur l’organisme humain même en cas d’exposition à des niveaux inférieurs aux seuils officiels.

5.       Concernant les normes ou les seuils relatifs aux émissions des champs électromagnétiques de tout type et de toute fréquence, l’Assemblée préconise l’application du principe «ALARA» (as low as reasonably achievable), c’est-à-dire du niveau le plus faible raisonnablement possible, prenant en compte non seulement les effets dit thermiques, mais aussi les effets athermiques ou biologiques des émissions ou rayonnements de champs électromagnétiques. De plus, le principe de précaution devrait s’appliquer lorsque l’évaluation scientifique ne permet pas de déterminer le risque avec suffisamment de certitude. D’autant que, compte tenu de l’exposition croissante des populations – notamment des groupes les plus vulnérables comme les jeunes et les enfants –, le coût économique et humain de l’inaction pourrait être très élevé si les avertissements précoces sont négligés.

6.       L’Assemblée regrette l’absence de réaction face aux risques environnementaux et sanitaires connus ou émergents et les retards quasi-systématiques dans l’adoption et l’application de mesures de prévention efficaces en dépit des appels à l’application du principe de précaution et de toutes les recommandations, déclarations et nombreuses avancées réglementaires et législatives. Attendre d’avoir des preuves scientifiques et cliniques solides avant d’intervenir pour prévenir des risques bien connus peut entraîner des coûts sanitaires et économiques très élevés, comme dans les cas de l’amiante, de l’essence au plomb et du tabac.

7.       De plus, l’Assemblée constate que le problème des champs ou ondes électromagnétiques et leurs conséquences possibles sur l’environnement et la santé est évidemment comparable à d’autres problèmes actuels, comme celui de l’autorisation de la mise sur le marché des médicaments, des produits chimiques, des pesticides, des métaux lourds ou des organismes génétiquement modifiés. Elle insiste donc sur l’importance cruciale de l’indépendance et de la crédibilité des expertises scientifiques pour obtenir une évaluation transparente et objective des effets nocifs potentiels sur l’environnement et la santé humaine.

8.       Compte tenu de ce qui précède, l’Assemblée recommande aux Etats membres du Conseil de l’Europe,

8.1.       de manière générale:

8.1.1.       de prendre toutes les mesures raisonnables pour réduire l’exposition aux champs électromagnétiques, notamment aux radiofréquences émises par les téléphones portables, et tout particulièrement l’exposition des enfants et des jeunes, pour qui les risques de tumeurs de la tête semblent les plus élevés;

8.1.2.       de revoir les fondements scientifiques des normes actuelles d’exposition aux CEM fixées par la commission internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants (International Commission on Non-Ionising Radiation Protection), qui présentent de graves faiblesses, et d’appliquer le principe «ALARA» (as low as reasonably achievable), c’est-à-dire du niveau le plus faible raisonnablement possible, à la fois pour ce qui est des effets thermiques et des effets athermiques ou biologiques des émissions ou rayonnements électromagnétiques;

8.1.3.       de mettre en place des campagnes d’information et de sensibilisation aux risques d’effets biologiques potentiellement nocifs à long terme pour l’environnement et la santé humaine, en particulier à destination des enfants, des adolescents et des jeunes en âge de procréer;

8.1.4.       de porter une attention particulière aux personnes «électrosensibles» atteintes du syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques et de prendre des mesures spéciales pour les protéger, en créant par exemple des «zones blanches» non couvertes par les réseaux sans fil.

8.1.5.       dans le but de réduire les coûts, d’économiser de l’énergie et de protéger l’environnement et la santé humaine, d’accroître les efforts de recherche sur de nouveaux types d’antennes, de téléphones portables et d’appareils de type DECT et d’encourager la recherche et le développement de télécommunications basées sur d’autres technologies tout aussi efficaces, mais qui ont un effet moins nocif sur l’environnement et la santé;

8.2.       s’agissant de l’utilisation individuelle du téléphone portable, du téléphone sans fil DECT, du WiFi, du WLAN et WIMAX pour les ordinateurs et autre applications sans fil, par exemple les interphones pour la surveillance des bébés:

8.2.1.       de fixer un seuil de prévention pour les niveaux d’exposition à long terme aux micro-ondes en intérieur, conformément au principe de précaution, ne dépassant par 0,6 volt par mètre et de le ramener à moyen terme à 0,2 volt par mètre;

8.2.2.       d’appliquer toutes les procédures nécessaires d’évaluation des risques à tous les nouveaux types d’appareil avant d’autoriser leur commercialisation;

8.2.3.       d’instaurer un système d’étiquetage clair signalant la présence de micro-ondes ou de champs électromagnétiques et indiquant la puissance d’émission ou le débit d’absorption spécifique (DAS) de l’appareil, ainsi que les risques pour la santé liés à son utilisation;

8.2.4.       d’informer sur les risques potentiels pour la santé des téléphones sans fil de type DECT, des interphones pour la surveillance des bébés et d’autres appareils domestiques qui émettent continuellement des ondes pulsées, si l’ensemble des appareils électriques restent en permanence en veille et de recommander l’utilisation de téléphones fixes filaires chez soi ou, à défaut, de modèles qui n’émettent pas des ondes pulsées en continu;

8.3.       s’agissant de la protection des enfants:

8.3.1.       de concevoir, avec différents ministères (éducation, environnement et santé) des campagnes d’information ciblées destinées aux enseignants, aux parents et aux enfants pour les mettre en garde contre les risques spécifiques d’une utilisation précoce, inconsidérée et prolongée des téléphones portables et autres appareils émettant des micro-ondes;

8.3.2.       de privilégier pour les enfants en général et plus particulièrement dans les écoles et salles de classe des systèmes d’accès à l’internet par connexion filaire et de réglementer de façon stricte l’utilisation du portable par les élèves dans l’enceinte de l’école;

8.4.       s’agissant de la planification des lignes électriques et des stations de base des antennes-relais:

8.4.1.       de prendre des mesures d’urbanisme prescrivant une distance de sécurité à respecter entre les lignes à haute tension et autres installations électriques et les habitations;

8.4.2.       d’appliquer des normes de sécurité strictes en ce qui concerne l’impact sanitaire des installations électriques dans les nouveaux logements;

8.4.3.       d’abaisser les seuils admissibles pour les antennes-relais conformément au principe ALARA et d’installer des systèmes de surveillance globale et continue de toutes les antennes;

8.4.4.       de déterminer les lieux d’implantation de toute nouvelle antenne GSM, UMTS, WiFi ou WIMAX non pas en fonction des seuls intérêts des opérateurs, mais en concertation avec les responsables des collectivités territoriales et avec les habitants ou des associations de citoyens concernés;

8.5.       s’agissant de l’évaluation des risques et des précautions à prendre:

8.5.1.       d’axer davantage l’évaluation des risques sur la prévention;

8.5.2.       d’améliorer les critères d’évaluation des risques et la qualité de cette évaluation en créant une échelle standard des risques, en rendant obligatoire l’indication du niveau de risque, en demandant que plusieurs hypothèses de risque soient étudiées et en tenant compte de la compatibilité avec les conditions de la vie réelle;

8.5.3.       de tenir compte des scientifiques qui donnent l’alerte les premiers et de les protéger;

8.5.4.       de formuler une définition du principe de précaution et du principe ALARA axée sur les droits de l’homme;

8.5.5.       d’augmenter le financement public de la recherche indépendante, notamment au moyen de dons d’entreprises et de la taxation des produits qui font l’objet d’études publiques d’évaluation des risques sanitaires;

8.5.6.       de créer des commissions indépendantes pour l’attribution de fonds publics;

8.5.7.       de rendre obligatoire la transparence des groupes de pression;

8.5.8.       de promouvoir des débats pluralistes et contradictoires entre toutes les parties prenantes, y compris la société civile (Convention d’Aarhus).


Texte adopté par la Commission permanente, agissant au nom de l’Assemblée, le 27 mai 2011 (voir Doc. 12608, rapport de la commission de l’environnement, de l’agriculture et des questions territoriales, rapporteur: M. Huss).

Source :   http://www.robindestoits.org/Resolution-du-Conseil-de-l-Europe-reconnaissance-du-danger-et-recommandation-d-abaissement-des-seuils-d-exposition-des_a1246.html

Facebooktwitterlinkedinmail