latribune.fr | 26/08/2013, 17:33 – 389 mots
Trois fois plus d’antennes-relais. Voici ce qui serait nécessaire pour préserver une couverture mobile « satisfaisante » tout en garantissant une « faible exposition » des Français aux ondes selon des simulations menées dans cinq villes et publiées lundi par le gouvernement.
0,6 volt par mètre, un seuil de sécurité sanitaire
Le Copil, un comité issu du Grenelle des ondes en 2009 réunissant l’Etat, les opérateurs de téléphonie, les élus locaux et les associations, était chargé d' »étudier la faisabilité du projet. A savoir, une réduction de l’exposition du public aux ondes » sous le seuil de 0,6 volt par mètre, défendu par des associations comme un « seuil de protection » sanitaire. Ce comité a chapeauté des travaux visant à simuler un tel abaissement dans plusieurs villes (Paris XIVe, Grand-Champ (Morbihan), Grenoble, Lavelanet (Ariège) et Thiers (Puy-de-Dôme) puis à calculer le nombre d’antennes qu’il faudrait rajouter pour préserver la qualité de couverture.
Verdict: « 90% des niveaux d’exposition modélisés sont inférieurs à 0,7 V/m et 99% à 2,7 V/m, d’après un état des lieux mené en 2010 et 2011 dans seize zones pilotes, alors que les valeurs limites réglementaires sont comprises entre 40 V/m et 61 V/m pour les fréquences utilisées par la téléphonie mobile », indique le rapport de synthèse remis lundi aux ministres de l’Ecologie et de l’Economie numérique.
Tripler les 50.000 antennes-relais actuelles
Or d’après des simulations numériques, l’abaissement de l’exposition à 0,6 V/m « s’accompagnerait d’une forte déterioration de la couverture réseau, en particulier à l’intérieur des bâtiments »: de 82% en intérieur à Paris XIVe par exemple. Si un tel abaissement était mis en oeuvre, il faudrait alors multiplier le nombre d’antennes « par un facteur au minimum égal à trois », selon ce rapport. Sachant que selon l’Agence nationale des fréquences (ANFR), il y a actuellement environ 50.000 antennes-relais de téléphone mobile en France.
Cet état des lieux, mené en 2010 et 2011, n’inclut toutefois ni le réseau 3G de Free Mobile ni les réseaux 4G récemment ouverts au public, précise le rapport, qui souligne que le déploiement de la 4G « devrait s’accompagner d’une augmentation de l’exposition du public » aux ondes de l’ordre de 50%.
Du reste, si l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé en 2011 les ondes comme potentiellement cancérigènes, les opérateurs préfèrent s’appuyer sur le dernier avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), datant de 2009, pour écarter tout danger. Un avis que l’agence doit cependant actualiser prochainement.