jeudi 29 octobre 2009
Une dizaine d’antennes-relais sont implantées à Hérouville. : Archives Ouest-France
En application du principe de précaution, la commune s’apprête à geler les implantations de relaisde téléphonie mobile. Et, début 2010, elle organise un colloque sur le danger des ondes.
Hérouville-Saint-Clair a déjà décidé, en avril, de supprimer le Wi-Fi dans ses écoles. Ce devrait être chose faite d’ici la fin de l’année. Mais avec les nouvelles technologies, les ondes sont partout. « Et je ne veux pas qu’on me dise dans quelques années, comme ça a été le cas pour l’amiante : « Si on avait su » », martèle le maire MoDem, Rodolphe Thomas, par ailleurs candidat aux Régionales.
La Ville s’apprête à décréter un moratoire sur toute nouvelle installation d’antennes-relais de téléphonie mobile (GSM et 3G). La décision devrait être prise lors du prochain conseil municipal, le 23 novembre. La municipalité entend appliquer strictement le principe de précaution. Les élus hérouvillais se fondent sur les conclusions du rapport Bio initiative, publié en août 2007 par un collectif de scientifiques indépendants. Il fait état du danger potentiel des ondes électromagnétiques pour la santé.
Candidatepour être « ville pilote »
Tourcoing (Nord) a été l’une des premières communes à décréter un moratoire, le 19 novembre 2008. Le tribunal administratif du Nord l’a fait suspendre en juillet. Le maire PS, Michel-François Delannoy, a fait appel. Autre moratoire à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), le 5 mai. La commune s’appuie sur une décision de la cour d’appel de Versailles, le 4 février : elle a fait déposer une antenne à la suite de la demande d’un riverain, pour « trouble de voisinage ».
Hérouville surfe sur la vague. Mi-octobre, la commune s’est porté candidate auprès du ministère de l’Écologie pour expérimenter les seuils d’exposition réduits : 0,6 V/m (volt par mètre), soit le niveau maximal recommandé par Robin des toits et le Criirem (Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques). Associations dont Hérouville est partenaire. En France, la norme maximale autorisée est de 41 V/m, conformément aux seuils suggérés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Commission européenne.
La Ville a demandé aux opérateurs de contrôler leurs émissions d’ondes. Elle a aussi missionné Robin des toits et le Criirem pour effectuer des mesures indépendantes du niveau d’exposition auquel sont soumis les Hérouvillais. Elles doivent être faites fin 2009 – début 2010. « On espère susciter un débat, y compris local, poursuit Rodolphe Thomas. Et si notre décision est attaquée, nous nous défendrons. »
La commune compte enfin organiser un colloque sur le danger des ondes, début 2010.