Gaz de schiste : l’embrouille !

   PUBLIÉ LE 28/03/2012 09:04 | GILLES-R. SOUILLÉS

Pour José Bové « la manœuvre du gouvernement est inacceptable ». Il attends l'abrogation pure et simple de la loi./Photo DDM, Cédric Méravilles

Pour José Bové « la manœuvre du gouvernement est inacceptable ». Il attends l’abrogation pure et simple de la loi./Photo DDM, Cédric Méravilles

En catimini, un rapport a été remis au gouvernement le 22 mars. Il préconise la mise en œuvre d’expérimentations. Les opposants mobilisent samedi à Toulouse.

Officiellement, après une grosse polémique et l’annulation de trois permis de recherches fin 2011, l’exploitation du gaz de schiste en France selon la technique de la fracturation hydraulique était quasiment abandonnée. Mais voilà, à un mois de l’élection présidentielle, le rapport final de la mission d’inspection (PDF) sur les hydrocarbures de roche-mère, remis en toute discrétion jeudi dernier, au ministère de l’Environnement, remet de l’huile sur le feu.

Si la loi du 13 juillet 2011 interdit globalement la fracturation hydraulique (seule technique disponible à l’heure actuelle pour explorer ces hydrocarbures non conventionnels), elle évoque aussi la mise en œuvre « d’expérimentations réalisées à seules fins de recherche scientifique sous contrôle public ». C’est ce point très précis que les auteurs du rapport ont exhumé pour préconiser des essais sur un « nombre limité de puits ». Inutile de préciser que les opposants à l’exploitation, mis au parfum, voient rouge, en considérant qu’une nouvelle brèche est ouverte dans le principe d’interdiction de la fracturation hydraulique. Le collectif régional n’a d’ailleurs pas perdu de temps et a déjà convoqué une manifestation samedi, à 15 heures devant le Monument aux Morts de Toulouse.

Les opposants mobilisés

« L’annonce du déblocage des permis de recherche qui étaient en attente d’instruction et leur dépôt à la Préfecture de Haute-Garonne, est un scandale explique le collectif. Des dizaines de nouveaux permis sont remis à l’instruction dans plusieurs régions de France, dont en Midi-Pyrénées, le permis de Beaumont de Lomagne et le permis de Mirande, alors que l’on sait que cette technique occasionne des dégâts environnementaux et sanitaires irréversibles ». Du côté de la préfecture et de s services de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), on ne faisait, hier, aucuns commentaires.

Pour les auteurs du rapport, il s’agit en substance de ne pas gâcher le potentiel des richesses du sous-sol français, tout en prenant, assurent-ils, « le maximum de précautions » techniques. De la surveillance de la cimentation des puits, à celle des nappes phréatiques, ou de la qualité de l’air… Un discours qui ne trompe pas José Bové. « Ce sont des pseudos recherches scientifiques. Le gouvernement a voulu laisser la possibilité aux industriels de changer de procédé. On veut en quelque sorte blanchir la technique d’exploitation pour nous dire, circulez y’rien à voir, explique le leader écologiste. C’est inacceptable et c’est pour cela qu’on s’est battu au printemps dernier, parce qu’on savait très bien ce qu’il en était de la loi ». Lui, mise sur un changement de majorité à la présidentielle. « Cette loi doit être abrogée par le prochain gouvernement, martèle-t-il, de même que les 61 permis d’exploitations en cours. Sinon, ce sera la porte ouverte aux industries pétrolières ».

Pour l’heure, un calendrier a déjà été prévu par le gouvernement. Une commission nationale d’orientation, de suivi et d’évaluation des techniques d’exploration et d’exploitation va être créée pour procéder à des recueils de données par des carottages classiques. Des expérimentations seraient réalisées ensuite dans le Bassin parisien où des permis ont été accordés pour des huiles de schistes, avant avis de la commission pour un vote au Parlement au second semestre 2013.Mais d’ici là, il se sera passé beaucoup de choses.

SOURCE : http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/28/1317062-gaz-de-schiste-l-embrouille.html


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Les Savoyards résistent au gaz de schiste. Vidéo

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La Voix des Allobroges - Le canard qui ouvre son bec   Dimanche, 12 Février 2012 15:18

Après le Bugey, le Genevois est devenu la nouvelle cible des pétroliers. Mais pas question pour les Savoyards de laisser sacrifier leur terre pour l’or noir. 2 500 personnes ont manifesté ce week-end à Saint-Julien.

Après avoir déployé 600 banderoles « NON au Gaz de Schiste » la veille dans toute la région, les opposants savoyards à l’exploitation du gaz de Schiste ont réalisé un coup de force le 11 février dernier. 2 500 personnes ont défilé dans les rues de Saint-Julien-en-Genvois pour dire leur opposition aux recherches et aux forages dont les conséquences seraient dévastatrices pour les territoires. Des hommes et des femmes, des jeunes et des vieux, des associations et des partis politiques, des élus de droite et de gauche, des écolos et des paysans : il ne manquait personne à l’appel. Leur objectif ? Faire aussi bien que les habitants de Lantenay dans le Bugey qui ont réussi l’automne dernier à mettre en échec les pétroliers après une mobilisation populaire massive (voir notre reportage photo). Et il y a urgence en Savoie, puisque l’instruction des permis qui avait été interrompue a repris son cours fin janvier. Les premiers forages pourraient avoir lieu dès cette année.

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LIBERTÉ DE LA PRESSE : Arrêté pour avoir enquêté sur les gaz de schiste

BASTA !   PAR SOPHIE CHAPELLE (3 FÉVRIER 2012)

Josh Fox, le réalisateur de l’enquête explosive « Gasland » qui dénonce l’exploitation destructrice des gaz de schiste aux Etats-Unis, a été arrêté le 1er février. Son délit ? Avoir voulu filmer une audience publique à la Chambre des représentants sur les conséquences environnementales de cette extraction. Une atteinte à la liberté de la presse qui interroge la compromission de politiques sous influence.

Enquêter sur les gaz de schiste dérange le monde industriel et politique. Le 1er février, Josh Fox, le réalisateur du documentaire Gasland, a été arrêté alors qu’il assistait à une audience à la Chambre des représentants des Etats-Unis. Le sous-comité de la Chambre sur la science, l’espace et la technologie, devait examiner un rapport [1] de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) publié en décembre 2011 dont les conclusions sont sans appel : la technique de fracturation hydraulique utilisée pour extraire le gaz de schiste représente un danger pour les eaux souterraines.

D’après Josh Fox, « les dirigeants républicains voulaient utiliser cette audience pour attaquer l’enquête menée par l’EPA qui implique des centaines d’échantillons et d’analyses de l’eau ». A l’origine de cette enquête, des habitants de Pavillion dans le Wyoming (166 habitants), se plaignent au printemps 2008 auprès de l’agence environnementale de la qualité de leur eau potable. L’odeur et la couleur de l’eau leur paraît suspectes. Et ils s’interrogent sur le lien éventuel avec les 169 puits de forage qui entourent leur ville… L’industrie gazière – menée par la compagnie canadienne EnCana qui possède les forages à Pavillion – nie que ses activités puissent être responsables de la pollution. Suite à l’interdiction, en 2010, par le ministère fédéral de la santé d’utiliser l’eau du robinet pour l’alimentation, EnCana prend en charge la fourniture en eau potable des 21 foyers les plus touchés.

Eau « potable » cancérogène

L’enquête diligentée par l’EPA de mars 2009 à avril 2011 révèle de fortes concentrations de phénols, une substance cancérogène dangereuse, de potassium, de composés organiques synthétiques ainsi que des traces de gazole ! Le réseau d’eau potable contient par ailleurs des concentrations de benzène 50 fois supérieures aux normes du Safe Drinking Water Act, le règlement portant sur la pollution des eaux potables aux Etats-Unis ! Comme le souligne le site Propublica, les composés chimiques détectés par l’EPA – dont le solvant 2-Butoxyethanol (2-BE) – font partie de ceux associés à la fracturation hydraulique, le procédé employé par l’industrie pour fracturer la roche et en extraire le gaz.

« Nous suivons cette affaire depuis trois ans, et il nous semblait que cette audition pouvait constituer une attaque contre l’Agence de protection environnementale et nous voulions être là », a déclaré Josh Fox. « Nous voulions que cela soit transparent pour le peuple américain ». Mais le président de séance, un républicain, n’est pas de cet avis. Il demande à Josh Fox d’éteindre sa caméra en expliquant qu’il ne dispose pas d’accréditation pour enregistrer l’audience. Cette dernière était pourtant consultable sur le site Internet du comité, comme la plupart des comités du Congrès. « Au moment où ils m’ont dit d’éteindre les caméras, je ne pouvais pas. Je connais mes droits et j’ai senti qu’il était impératif de les exercer. » Menotté manu militari [2], Josh Fox est alors escorté à l’extérieur de la salle.

Violation de la liberté de la presse

Arthur Spitzer, directeur juridique de l’Union américaine pour les libertés civiles à Washington, rappelle qu’ « il est systématiquement permis aux journalistes professionnels d’enregistrer les audiences des comités du Congrès, même quand ils n’ont pas leur carte de presse officielle. Exclure un journaliste parce qu’il ne partage pas les vues politiques de la présidence du comité est scandaleux ». Les démocrates ont forcé la tenue de deux votes, un premier visant à permettre à Josh Fox de filmer les discussions, et un second pour suspendre les audiences pendant une semaine afin de permettre au cinéaste d’obtenir les autorisations nécessaires au cours de cette période. Rien n’y fait : les deux motions sont défaites par un vote soumis à la discipline de parti [3].

Relâché plus tard par la Police du Capitole sans avoir eu à verser de caution ou d’amende, Josh Fox est cité à comparaitre le 15 février prochain pour « entrée illégale ». Bien qu’il ait été ajouté à la Terror Watch List du Department of Homeland Security (l’équivalent du ministère de l’Intérieur aux Etats-Unis, ndlr), Josh Fox ne veut pas reculer devant les pressions exercées. Il réalise actuellement la suite du documentaire Gasland, nominé aux Oscars en 2011.

Sophie Chapelle

SOURCE : http://www.bastamag.net/article2106.html?id_mot=38

Voir aussi et signer la pétition

http://blogs.mediapart.fr/blog/ivan-villa/030212/josh-fox-realisateur-anti-gaz-de-schiste-classe-terroriste

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Total va contester l’abrogation de son permis d’explorer du gaz de schiste

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Copyright Reuters

Copyright Reuters

Le groupe pétrolier prépare un recours contre l’interdiction de prospecter la zone de plus de 4.000 km2 qui lui avait été attribuée dans la Drôme.

Christophe de Margerie a arrêté sa décision. « Nous allons faire un recours contre l’abrogation de notre permis », a déclaré, samedi, le patron de Total lors d’un forum organisé par le journal « Libération » à Lyon, quelques jours après avoir dévoilé cette intention dans une interview accordée à « L’Usine nouvelle ». « Cependant, la forme de ce recours n’est toujours pas arrêtée », a précisé à « La Tribune » un porte-parole. Deux voies s’ouvrent à lui : celle d’un recours devant le tribunal administratif, ou celle d’un recours gracieux auprès des ministères de l’Énergie et de l’Environnement. Jugée moins « belliqueuse », cette dernière aurait les faveurs du groupe pétrolier. À la veille de la date limite du 12 décembre, la colère de Christophe de Margerie n’est pas retombée. « Nous avons respecté la loi. Et nous ne comprenons pas que la loi soit invoquée pour abroger notre permis », a-t-il insisté, devant José Bové, tête de fil des anti-gaz de schiste en France.

Le 3 octobre, le gouvernement a abrogé trois permis d’exploration d’hydrocarbures, après l’adoption de la loi de juillet interdisant en France la technique de la fracturation hydraulique. Le ministère juge que le groupe pétrolier n’a pas explicité les techniques de substitution qu’il envisage à Montélimar. Le permis accordé à Total couvre une zone de 4.327 km2 située au nord de la ville et traversant l’Ardèche, la Drôme et le Gard. Les associations écologistes y dénoncent les effets hautement polluants de cette technique. Sans preuve, assure Jean Ropers, président du Groupement des entreprises parapétrolières et association des techniciens et professionnels du pétrole, dans un entretien accordé à « La Tribune » (cliquez ici).

Juliette Garnier – 28/11/2011, 08:27
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Gaz de schiste : premier jumelage France-Québec

Agence QMI  
François C. Guèvremont
24/10/2011 20h05

Environnement - Gaz de schiste : premier jumelage France-Québec

Jacques Villemaire, maire de Saint-Denis-sur-Richelieu, s’est réjouit du jumelage avec la France. En arrière-plan, la banderole avec les 4200 signatures de France.  

© Agence QMI
SAINT-DENIS-SUR-RICHELIEU – La municipalité de Saint-Denis-sur-Richelieu en Montérégie sera la première du Québec à être jumelée à une municipalité en France pour échanger de l’information afin de lutter contre l’industrie des gaz de schiste.

Saint-Denis-sur-Richelieu sera jumelée à la municipalité de Millau, dans l’Aveyron. L’annonce a été faite lundi aux abords du puits de la compagnie Canbriam, à La Présentation, devant une cinquantaine de manifestants.

Rappelons que la compagnie Canadian Forest Oil a foré l’automne dernier un puits à Saint-Denis-sur-Richelieu, qui compte 2300 habitants.

« Dès demain, nous allons commencer à travailler avec eux, a dit le maire de Saint-Denis-sur-Richelieu, Jacques Villemaire. Nous voulons aller chercher la recette qui permet aux Français de mobiliser leur peuple et de sortir dans les rues contre les gazières. »

Une militante anti-gaz de schiste française était aussi présente lors de l’annonce. Elle avait apporté une banderole signée par 4200 membres de comités de mobilisation dans son pays. Elle l’a laissée pour quelques mois aux opposants québécois.

« C’est une lutte internationale, autant en Pologne, aux États-Unis qu’au Québec, a indiqué la Française, Elisabelle Bourgue. Ce serait intéressant d’organiser plus de jumelage de ce genre entre des villes du Québec et de la France. »

Improvisation du gouvernement

Plusieurs députés du Parti québécois étaient présents à La Présentation pour appuyer les opposants à l’industrie gazière. Ils ont d’ailleurs réitéré la demande de leur parti d’instaurer un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste au Québec.

« Le gouvernement improvise avec les deniers publics, mais nous ne les laisserons pas improviser avec la santé des citoyens, a dit le député de Verchères Stéphane Bergeron. C’est clair qu’il y a des gens au gouvernement qui ne veulent pas que nous ayons l’information. Nous allons aller la chercher! »

Sa collègue Martine Ouellet, porte-parole de l’opposition officielle en matière de mines et de gaz de schiste et députée de Vachon, est allée encore plus loin. « Ce n’est pas de l’improvisation, c’est carrément de l’incompétence et de la complaisance avec les entreprises gazières », a-t-elle dit.

Elle déplore d’ailleurs les conditions dans lesquelles se déroule l’Étude environnementale stratégique, commandée par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. « Ils veulent utiliser tout le territoire de la vallée du fleuve Saint-Laurent comme terrain d’expérience, a dit Mme Ouellet. Il faut mettre ces apprentis sorciers au pas. »

 

SOURCE : http://fr.canoe.ca/infos/environnement/archives/2011/10/20111024-200531.html

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BARJAC (GARD)Gaz de schiste : 6 500 personnes manifestent

Le Dauphiné Libéré   Le cortège, avec les élus en tête, s’est déroulé dans les rues de Barjac.

les élus en tête, s’est déroulé dans les rues de Barjac.

Hier, à Barjac (dans le Gard), s’étaient donné rendez-vous les différents collectifs luttant contre l’exploitation du gaz de schiste. Ils étaient 6 500 à se déplacer d’Ardèche, de Drôme, d’Aveyron, de l’Hérault et du Gard. Un lieu de rassemblement symbolique puisque Barjac est actuellement concerné par le permis du bassin d’Alès.

Le but de la journée était de maintenir la vigilance. « L’abrogation le 12 octobre des permis de Nant, Montélimar et Villeneuve-de-Berg ne solutionne en rien la problématique. Et ce, sur l’ensemble de la France », a déclaré Michel Mariton, porte-parole du collectif ardéchois.

José Bové en invité surprise

Les textes abrogeant ces trois permis n’auraient, en effet, aucune valeur juridictionnelle. De plus, il reste 61 permis en cours sur le territoire français « et 88 demandes en attente », précise-t-il.

L’Ardèche est concernée par les permis de la plaine d’Alès et du bassin d’Alès. « De nombreux permis sont à cheval sur plusieurs départements, explique Michel Mariton. Notre intention est donc d’agir main dans la main ».

Une idée soutenue par Joël Jolivet, membre du collectif gardéchois et maire d’une commune concernée par le permis du bassin d’Alès : « Ensemble, nous permettons une mobilisation plus forte et une meilleure analyse de la situation. » José Bové, invité surprise, a pris le micro pour encourager les manifestants.

SOURCE : http://www.ledauphine.com/ardeche/2011/10/23/gaz-de-schiste-6-500-personnes-manifestent

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Gaz de schiste en Pennsylvanie, « leurs constats sont inquiétants »

Québec • Un groupe d’élus municipaux et de 55 citoyens québécois sont revenus de Pennsylvanie. Ils ont constaté l’enfer auquel s’attend le Québec dans 15 ans si les gazières foraient les 20 000 puits prévus dans leur plan d’exploitation du gaz de schiste.

Les participants et participantes tiennent à partager leurs commentaires et impressions1 au retour de ce périple. Plusieurs ont été surpris de la gravité de la situation, particulièrement dans les régions rurales de la Pennsylvanie, qui ont de nombreuses similitudes avec la vallée du Saint-Laurent.

Ils ont constaté que les infrastructures des régions rurales ne sont pas adaptées à un tel changement de vocation, créant des embouteillages, un trafic routier accru, des bris de routes et de ponts et l’abandon de fermes.

Les problèmes sociaux habituellement retrouvés dans les milieux urbains surgissent maintenant dans ces milieux ruraux qui ne sont pas préparés à y faire face.

Sur le plan de l’économie locale, leurs craintes quant à la diminution radicale de la valeur des propriétés lorsque l’industrie des gaz de schiste s’installe ont été confirmées.

L’augmentation du coût de la vie est présente dans le quotidien, une réalité dont ils ont été témoins. Cette situation peut certainement mener une partie de la population à un seuil critique de pauvreté.

Leurs pires craintes ont été confirmées concernant les dommages environnementaux sur l’approvisionnement en eau potable et sur la qualité de l’air.

Ils ont reçu à plusieurs reprises des mises en garde de scientifiques et de citoyens concernés. Ils se sont adressés aux Québécois afin que ceux-ci évitent de se lancer dans le développement de cette énergie fossile non conventionnelle et tournent plutôt le regard vers les énergies renouvelables. Comme leur a dit monsieur Calvin Tillman, ex-maire de Dish au Texas, « lorsqu’on sait, on ne peut plus ignorer ».

Le Parti libéral du Québec sait aussi tout ça, mais il l’ignore. En fait, le PLQ vous ignore nonchalamment. Le Parti québécois lui réclame un moratoire complet sur l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste. « Avec tout ce qu’on apprend depuis un an, il faut, nous aussi, comme en France, interdire la fracturation hydraulique. Le gouvernement Charest doit, d’ici l’ajournement des travaux parlementaires en décembre, présenter un projet de loi en ce sens », a déclaré Martine Ouellet.

L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) appuie les citoyens qui répètent au gouvernement la non-réceptivité du projet par la population. L’AQLPA est l’organisme à l’origine du soulèvement populaire actuel contre le gaz de schiste. Elle dénonce depuis deux ans cette filière et la façon dont elle a été mise en place.

 

Compte-rendu sur le voyage du groupe de citoyens au pays des gaz de schiste en Pennsylvanie

Source : http://depeches.ameriquebec.net/2011/10/18-gaz-de-schiste-en-pennsylvanie-leurs-constats-sont-inquietants.qc


Mardi 18 Oct     – 10:30     – Saint Luc

Caraman. Conférence sur les dangers du gaz de schiste

Caraman. Conférence sur les dangers du gaz de schiste

Le 4 octobre, le gouvernement a annoncé, avec fracas, l’abrogation des permis d’exploration du gaz de schiste. En fait, il ne s’agit que des 3 permis autour de la zone de visite du Président de la République. 61 autres permis sont toujours en vigueur dont plusieurs en Midi-Pyrénées et l’Assemblée Nationale vient de refuser un projet de loi interdisant l’exploration et l’exploitation du Gaz de schiste. Pour comprendre les enjeux et les risques de l’exploitation du gaz de schiste, en particulier pour les terres agricoles, Europe Ecologie-Les verts Lauragais organise un débat public autour de la projection du film « Gasland ».

Aujourd’hui mardi 18 octobre à 20 h 30, -Halle centrale de Caraman. Entrée gratuite.

Source :  http://www.ladepeche.fr/article/2011/10/18/1194959-caraman-conference-sur-les-dangers-du-gaz-de-schiste.html


Voir aussi : http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/gaz-de-schiste-le-permis-dexploration-de-chateau-thierry-maintenu

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Gaz de schiste : «Le corps des Mines est la fois juge et partie»

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liberation.jpg   Par PROPOS RECUEILLIS PAR LAURA THOUNY

Un puits d’exploration en Pologne. (REUTERS)

Le 14 septembre prochain, c’est la rentrée des anti-gaz de schiste. Uneloi interdisant l’exploitation de cet hydrocarbure par «fracturation hydraulique» – une technique jugée hautement polluante – a été adoptée en juin dernier, après la révélation que des permis avaient été délivrés en catimini par le ministère de Jean-Louis Borloo en 2010. Le texte donnait deux mois aux industriels pour qu’ils expliquent comment ils comptent exploiter leurs gisements. Ils rendront leurs conclusions dans quelques jours, et pourraient bien en profiter pour contourner la loi, nous explique Marine Jobert, journaliste et co-auteur de l’enquête Le vrai scandale des gaz de schiste. Laquelle dénonce notamment le rôle central du Corps des mines dans ce feuilleton écologique.

Dans votre ouvrage, vous montrez l’implication permanente du puissant corps des ingénieurs des Mines (1) dans les décisions relatives aux gaz de schiste. En quoi sont-ils liés à la signature des permis délivrés en mars 2010 ?

Les hydrocarbures non conventionnels attisent l’intérêt du Corps des mines depuis au moins dix ans. En 2006, déjà, ils avaient délivré des permis d’exploration dans le Bassin parisien. Ce sont eux qui décident quelle sera l’énergie de demain pour la France, sans en discuter avec qui que ce soit.

C’est Pierre-Marie Abadie, directeur de l’énergie et du climat au ministère de l’Ecologie, qui paraphe en mars 2010 les arrêtés autorisant l’exploration du sous-sol au nom de Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Ecologie. Pierre-Marie Abadie qui est lui-même est issu du corps des Mines. Je ne dis pas que Jean-Louis Borloo n’était pas au courant. Juridiquement, il devait l’être.

«Tout était déjà dans la presse. Nous ne sommes pas mandatés à perdre du temps à répercuter des informations qui sont déjà dans les canaux classiques», m’a expliqué un membre du CGIET (le Conseil général des  Mines, ndlr) quand je lui ai demandé pourquoi ils n’avaient pas informé le ministère sur les risques. Un comble !

Ce sont encore des membres du corps des Mines qui vont se prononcer sur l’éventuelle levée de l’interdiction édictée en juin.

Pour examiner l’avenir «des gaz de roches mère» en réponse au tollé du public, Nathalie Kosciusko-Morizet et Eric Besson — alors respectivement ministre de l’Ecologie et ministre de l’Industrie — ont désigné en avril 2011… des membres du Conseil général des mines et du CGEDD (issu de la fusion des Ponts et chaussées et de l’inspection générale de l’environnement, ndlr). Sans surprise, leur pré-rapport est favorable au gaz de schiste.

Ceux-là mêmes qui avaient délivré des permis l’année précédente ont expliqué que le gaz de schiste ne pouvait pas être abandonné. Et doivent maintenant se prononcer sur l’avenir des permis suspendus en juin pour deux mois par un «moratoire». Ils sont à la fois juge et partie !

D’ailleurs, si un pré-rapport a été rendu en avril, ils devaient rendre leurs conclusions fin juin. Nous sommes le 8 septembre et on l’attend toujours !

Dans votre livre, vous évoquez aussi un certain Julien Balkany…

Julien Balkany est le demi-frère de Patrick Balkany. A 30 ans, ce trader a été employé par la société Toréador, en possession de plusieurs permis d’exploration.

ll n’avait pas particulièrement de compétences dans ce domaine et il s’est retrouvé bombardé là avec un poste dont les attributions n’étaient pas très claires : administrateur et vice-président non-exécutif du conseil d’administration.

Dès qu’il a été exposé au plan médiatique (par L’Est républicain, ndlr) et qu’a éclaté la suspicion d’une connivence possible avec le pouvoir, Toréador décide de le changer de poste, et de le reléguer au rang de «conseiller».

Suite à ce changement de casquette, le président de l’entreprise remercie chaudement Balkany pour «sa contribution au développement de Toréador en France». Lorsqu’on  s’adresse à un haut fonctionnaire, la parole d’un Balkany a forcément plus de poids que celle d’un «Duchmol». Lui jure pourtant ses grands dieux qu’il n’a pas usé de son influence.

Quid des autres industriels du secteur amis du Président ?

Paul Desmarais et Albert Frère ont des parts dans des entreprises qui fabriquent des produits chimiques destinés à l’extraction des gaz de schiste. Ce sont aussi des amis de Sarkozy, à qui il a remis la grand Croix et qui étaient présents en 2007 à la soirée du Fouquet’s.

Paul Desmarais représente une figure paternel pour Sarkozy. Après la défaite de Balladur, il l’a beaucoup soutenu pendant sa «traversée du désert».

Lorsque la mission d’information parlementaire sur le gaz de schiste les convoque, Paul Desmarais et Albert Frère écrivent main dans la main un mot d’excuse. Ils sont d’une manière ou d’une autre liés par leur amitié vis-à-vis de Nicolas Sarkozy.

Comment les anti-gaz de schiste ont-ils réussi à faire voter une loi d’urgence ?

C’est une mobilisation exceptionnelle par son ampleur, sa transversalité et sa spontanéité.

Tout a commencé par une réunion spontanée de citoyens de l’Aveyron le 20 décembre 2010. Le mouvement a été repris en Ardêche… Et puis tout à coup cette mobilisation a explosé. Il y avait des collectifs partout. Des réunions tous les soirs, qui rassemblaient jusqu’à 300 personnes même dans les bleds paumés. Les élus étaient complètement stupéfaits par ce qu’ils voyaient.

Le poids de cette mobilisation a réveillé les parlementaires. Le réveil le plus abrupt a été celui des élus de droite, qui se sont rendus compte que des permis avaient été délivrés et ont découvert ce que sont les gaz de schiste et la fracturation hydraulique (cette technique qui consiste à injecter de l’eau et des solvants sous haute pression dans la roche pour extraire le gaz de schiste est accusée d’être hautement polluante, ndlr).

Il y a alors eu des déclaration tonitruantes de ces députés, comme Christian Jacob, patron des députés UMP qui déclare en mars 2011: «Je souhaite clairement que le moratoire soit prolongé ad vitam aeternam». Des déclarations sur lesquelles il va revenir en partie, comme ses collègues, lors de la rédaction de la loi sur le gaz de schiste.

Est-ce à ce moment qu’entre en action le lobby des pétroliers ?

Passé le moment de stupeur, les députés ont été bien plus prudents. Ils ont reçu la visite d’industriels qui leur ont expliqué que les gaz de schiste représentaient l’avenir énergétique de ce pays. Ils ont eux-même commencé à croire que l’on pouvait peut-être faire de la fracturation hydraulique «propre» et qu’il ne fallait pas fermer la porte à cette énergie.

Pourquoi la loi votée en juin ne règle-t-elle rien selon vous ?

Cette loi stipule que l’usage de la fracturation hydraulique est interdite sur le territoire. Mais elle ne tranche pas, ne dit pas si oui ou non on veut du gaz de schiste. Elle se contente de donner une réponse technique à un problème de société.

Il a été décidé que les industriels ont jusqu’au 14 septembre pour rendre un rapport dans lequel ils doivent expliquer quelles techniques ils comptent mettre en œuvre pour exploiter leurs gisements. Mais ils avaient déjà dit qu’ils utiliseraient la fracturation hydraulique lors de la délivrance des permis ! Et l’exploration comme l’exploitation ne peuvent se faire que par cette technique. Vont-ils l’appeler autrement ? Abandonner d’eux-même? Ou refuser de répondre?

La loi est trop floue, il faut s’attendre à quantité de recours juridiques de la part des industriels visant à prendre ce texte en défaut. Le combat des anti-gaz de schiste n’est pas terminé.

(1) De hauts fonctionnaires issus de la prestigieuse école des Mines. Celle-ci recrute principalement les meilleurs élèves de chaque promotion de l’école Polytechnique. Les membres du Corps des Mines détiennent des postes clés dans les principales branches de l’énergie publique. Ils constituent un réseau extrêmement solidaire et influant sur les choix énergétique du pays.

«Le vrai scandale des gaz de schiste», par Marine Jobert, journaliste, et François Veillerette, Président du «Mouvement pour les droits et le respect des générations futures», aux éditions «Les liens qui libèrent».

Source : http://www.liberation.fr/terre/01012358700-gaz-de-schiste-le-corps-des-mines-est-la-fois-juge-et-partie

Voir aussi ; http://www.rue89.com/planete89/2011/09/02/le-livre-sur-les-gaz-de-schiste-qui-derange-le-demi-frere-balkany-220063

http://blogs.mediapart.fr/blog/jjmu/040911/le-vrai-scandale-du-gaz-de-schiste

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