Gaz de schiste : désormais, on ne fracture plus la roche, on la « masse »

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Rodolphe Baron | Rue89

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Les pétroliers sont-ils les nouveaux « masseurs » de la roche ? Le 30 juin 2011, le parlement français interdit l’utilisation de la technique de fracturation hydraulique pour explorer et exploiter les gisements de gaz et de pétrole en France. Pour autant, les défenseurs de l’environnement ne désarment pas, car les industriels n’ont pas abandonné l’idée de fracturer la roche. Plus discrètement, avec d’autres mots.

Des dizaines de permis de recherche ont été délivrés avant la loi de juillet 2011 et bien d’autres sont encore dans les tuyaux de l’administration. Même s’il est toujours possible d’explorer les sols à la recherche des huiles et gaz de schistes, il n’est pas possible de les exploiter via la fracturation…

Les pétroliers poursuivent leur cartographie du sous-sol français. Dans un soucis de transparence, tout ou presque est consultable sur le site du ministère de l’Ecologie (ici, le Bassin parisien).

« Massage » : « une idée », dit le PDG de Total

Les professionnels préparent la communication de demain. Car tout l’enjeu est là, il s’agit de reprendre la main sur la bataille des mots, et les industriels parlent désormais non plus de fracturer la roche mais de la « stimuler ».

Un caillou heureux (MountainRoamer/Flickr/CC)

 

Début janvier, Christophe de Margerie, PDG de Total, indiquait au journal Le Monde qu’il ne fallait peut-être pas totalement laisser tomber la fracturation hydraulique mais repenser surtout sa dénomination :

« Il est quand même paradoxal d’entendre un membre du gouvernement annoncer que la France va faire des tests de fracturation hydraulique en Algérie [Laurent Fabius, ndlr] […] pour rapatrier la technique en France si elle est finalement jugée acceptable pour l’environnement.

Je suis fasciné par la manière dont le terme de “fracturation” a cristallisé les clivages. Aux Etats-Unis, on parle de “massaging” de la roche. C’est peut-être une idée ? »

« Du foutage de gueule »

Rue89 a contacté Séverin Pistre, hydrogéologue et professeur à l’université Montpellier-II. Il est formel sur ces nouvelles dénominations :

La suite sur ce lien : link

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Etats-Unis: Les gaz de schiste vus du ciel

20minutes.frPar 20minutes.fr | 20minutes.fr – mer. 30 janv. 2013

Les Etats-Unis vus par les satellites de la Nasa, le 6 décembre 2012., AFP PHOTO / NASA Earth Observatory/NOAA NGDC

20minutes.fr/20minutes.fr – Les Etats-Unis vus par les satellites de la Nasa, le 6 décembre 2012., AFP PHOTO / NASA Earth Observatory/NOAA NGDC

Il n’y a pas que les villes qui éclairent la nuit. Les images de la Nasa ont révélé que les torchères des exploitations de gaz de schiste des Etats-Unis dégageaient une forte luminosité, observable de l’espace. Selon le Financial Times, l’année 2012 a connu une forte hausse de 50% de gaz brûlé dans le Dakota du Nord et le nombre de permis de «torchage» au Texas ont été multipliés par six depuis 2010. Au total, les Etats-Unis brûlent aujourd’hui trois fois plus de gaz qu’il y a cinq ans.

Mais pourquoi brûler le gaz sur place? Tout simplement parce que ce sous-produit des gaz de schiste serait trop cher à transporter par rapport à sa valeur de revente. Les exploitants préfèrent donc le brûler, quitte à émettre dans l’atmosphère de grandes quantités de CO2. Selon un rapport de la Banque mondiale, 1,5% des émissions mondiales de CO2 seraient dues à la combustion de gaz, qui représente entre 130 et 150 milliards de mètres cubes chaque année. Un gaspillage visible de l’espace qui vient encore alourdir le bilan environnemental des gaz de schiste.

 Audrey Chauvet

Source : http://www.20minutes.fr/article/1090423/etats-unis-gaz-schiste-vus-ciel

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Gaz de schiste : des paysans polonais tiennent tête au géant Chevron

terraeco.net

« La malédiction du gaz de schiste », de Lech Kowalski, 75 min. Diffusion ce mardi 29 janvier, à 0h50 sur Arte. Rediffusion samedi 2 février à 10H25 et mercredi 13 février à 09H55.

(Crédit photo : Arte)

En Pologne, des petits paysans bombent le torse face au puissant Chevron. Ils tentent d’empêcher le géant américain de forer pour extraire du gaz de schiste comme il l’a fait en Pennsylvanie. Un reportage diffusé ce mardi soir sur Arte.

Ils font front, le pied obstinément collé à la route, le regard brillant d’affront. Les paysans polonais de Zamosc, dans l’est du pays, entendent bien bloquer le travail des camions dépêchés par Chevron, deuxième compagnie pétrolière des Etats-Unis. Des camions chargés de prospecter les champs de la région en vue de trouver du gaz de schiste. Mais voilà. A quelques encablures de là, de premières prospections menées par le géant américain ont fissuré les murs des fermes, pollué les puits des habitants. Alors les paysans de la région ont commencé à s’interroger. Faut-il voir dans le gaz de schiste une opportunité économique pour la région (l’eldorado aura finalement des allures de pétard mouillé) ? Ou une menace pour la santé des hommes et des bêtes et pour l’environnement ? Dans les salles des fêtes des villages, les habitants se sont réunis et le ton est monté. Chevron a bien tenté de calmer les ardeurs en venant s’expliquer. Il a même, dans un ultime effort, distribué d’affreux tigres en peluche aux paysans. Ils finiront pendus sur les machines de chantier.

Des milliers de kilomètres plus loin, en Pennsylvanie, aux Etats-Unis, le mal est déjà fait. Le paysage est marqué par le triste spectacle des têtes de puits et, sur les routes, les camions défilent dans un ballet incessant. Ici, des habitants brandissent des bidons d’eau polluée, là, des agriculteurs montrent leurs bêtes au pelage abîmé ou décrivent la fragilité de leur état de santé. En Pennsylvanie, c’est trop tard, assure le réalisateur Lech Kowalski. Mais en Pologne ? Tout est encore possible. Et l’immense Chevron peut craindre l’ire des petits paysans.

Regardez la bande-annonce de « La malédiction du gaz de schiste » :

« La malédiction du gaz de schiste », de Lech Kowalski, 75 min. Diffusion ce mardi 29 janvier, à 20h50 sur Arte. Rediffusion samedi 2 février à 10H25 et mercredi 13 février à 09H55.

Source : 

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Le gaz de schiste gâché aux Etats-Unis

L'actualité industrielle en ligne - INFO24/7 L'Usine Nouvelle   Par Ludovic Dupin – Publié le 28 janvier 2013, à 17h25

Torchère

© Pascal Guittet – L’Usine Nouvelle

Un volume croissant de gaz de schiste est aujourd’hui brûlé dans des torchères aux Etats-Unis. Une pratique excessive qui interroge sur les conséquences stratégiques et environnementales pour le pays.

Aux Etats-Unis, les agences environnementales, l’Etat fédéral et les investisseurs pétroliers s’inquiètent des conséquences du torchage excessif des gaz de schiste, rapporte le quotidien britannique “Financial Times”. Une grande partie du gaz extrait en même temps que le pétrole est tout simplement brûlé, son transport n’étant pas rentable. Au Texas, l’équivalent de l’énergie nécessaire pour alimenter 400 000 foyers a été torché au printemps dernier. Sur l’ensemble du pays, c’est de quoi alimenter les villes de Chicago et de Washington qui part en fumée. Un gigantesque gaspillage d’une ressource stratégique et un rejet massif de gaz à effet de serre.

La raison de ce gâchis est avant tout économique. La production massive de gaz de schiste aux Etats-Unis a fait chuter les prix de 13 dollars le MBTU en 2008 à 3,40 dollars le MBTU aujourd’hui. Les pétroliers n’ont pas intérêt à investir dans la construction de capacités de transport et de stockage de gaz. Conséquence, l’explosion du nombre de puits a pris de vitesse le développement des réseaux. En 2012, 1 000 puits ont été reliés aux systèmes de collecte de gaz, un nombre insuffisant pour stopper la progression du torchage, rapporte le quotidien économique. Le mouvement ne devrait pas s’inverser tant qu’une large partie de la production, notamment au Texas, est vendue à perte. Seule l’exploitation du pétrole qui sort conjointement des puits d’hydrocarbures de schiste est rentable.

Le torchage des gaz est une pratique classique, liée à la sécurité des installations pétrolières. Entre 2005 et 2010, les pétroliers, sous l’effet conjugué des exigences environnementales et de celles de leurs actionnaires, ont diminué de 20 % la quantité de gaz torché. Depuis 2011, ce volume est reparti à la hausse, uniquement sous l’effet de la révolution énergétique américaine. Aujourd’hui, les Etats-Unis sont au cinquième rang des pays qui brûlent le plus de gaz dans les torchères, derrière la Russie, le Nigeria, l’Iran et l’Irak.

Ludovic Dupin

Source :  http://www.usinenouvelle.com/article/le-gaz-de-schiste-gache-aux-etats-unis.N190439

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Le gaz de schiste,un Tchernobyl à petit feu à découvrir sur Arte

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La Malédiction du gaz de schiste diffusé  mardi 29 janvier à 20 heures 50 sur Arte, suivi d’un débat avec José Bové

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On le sait depuis le formidable documentaire Gasland de l’américain Josh Fox, sélectionné à Cannes et à Sundance en 2010,  le gaz de schiste n’ a rien pour inspirer la  confiance. Le président Hollande lui-même a confirmé ses réserves lors de sa première conférence de presse à l’ Élysée . Avec ce documentaire réalisé par  le polonais Lech Kowalski, La malédicion du gaz de schiste, vous ne serez en aucun cas rassuré… Vous serez même horrifié par son enquête, de la Pennsylvanie, “l’ Arabie Saoudite” du gaz de schiste aux Etats -Unis à la Pologne, considérée comme le “Koweit” de l’Europe. Premières images, des vaches avec des plaques, et des témoignages d’une bonne fermière américaine dont la fille a eu la diarrhée,  perdu 5 kilos en sept jours et dû quitter l’Etat pour sauver sa peau- car depuis qu’elle est dans le Tennessee “tous les symptômes ont disparu”. Cancer du foi, taches sur la peau, les bêtes et les hommes sont donc logiquement atteints avec cette eau saumâtre qui remonte dans les puits.

Le danger est planétaire

Pologne, frontière avec l’Ukraine, autre paysage et mode de vie. L’air est ici le plus pur de Pologne; on trait à la main, les vaches mangent de la luzerne- un air de carte postale. Mais Chevron veut construire trois puits près de ce  village; premiers camions pour inspecter les sols avant forage suite à l’accord du gouvernement polonais- de cristalline, l’ eau des fermiers passe à un marron infâme. Les  vaches ne peuvent plus boire, Chevron offre une peluche à chacun des agriculteurs…qui ont signé une pétition pour lutter contre cette entreprise qui a, en Equateur, mobilisé près de 500 avocats pour se défendre… Et détruit les routes polonaises avec ses milliers de camions-sans avoir rien prévu, une fois le saccage fait…Du pillage de richesses naturelles comme dans tous les pays pauvres mais qui s’accompagne ici de pollution à plus haut degré.

Cercle vicieux et diabolique

Partout où il est allé, le journaliste a vu des bombes à retardement, entre les stations de compression et les gaz toxiques qui sortent en plein air ou sont brûlés avec le procédé dit de torchage. Le sable utilisé pour boucher les fissures qui est plein de silice, hautement cancérigène est stocké à quelques mètres d’une crêche américaine. Le scénario d’ Erin Bronkovitch puissance 100, car pour un retour sur investissement vu que les prix du gaz baissent avec ce gaz de schiste, il faut forer chaque jour un peu plus.  Les routes calmes deviennent des voies pleines de camions charriant le  sable toxique , un million de barils d’eau est prélevé chaque jour dans les rivières pour nettoyer tout ce qui remonte,  contaminant l’eau  pendant 50 ans à cause des fissures ouvertes. Et les docteurs ont l’interdiction de vous avertir du lien entre vos maladies et cette exploitation. Bref, Chevron empoisonne la terre, les hommes et si le paysan polonais sauve son champs à la fin du documentaire, on se dit que rien ne peut arrêter la cupidité de ces entreprises qui bafouent lois humaines et naturelles.

Par Jim le Pariser

Source :  http://jim-le-pariser.blog.leparisien.fr/archive/2013/01/28/le-gaz-de-schiste-un-tchernobyl-a-petit-feu.html

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ETUDE : LES GAZ DE SCHISTE PLUS POLLUANTS QUE LE CHARBON !

Association Santé Environnement France 
Écrit par J.Maherou Créé le lundi 7 janvier 2013 11:22

L’exploitation des gaz de schiste serait plus polluante que celle du charbon en raison des fuites de méthane (CH4). C’est ce que vient de démontrer une nouvelle étude américaine qui relance le débat sur ces gaz non conventionnels en ce début d’année.

gaz-de-schiste

 Des chercheurs de l’agence américaine responsable des océans et de l’atmosphère – la National Oceanic and Atmospheric gaz-de-schiste2Administration (NOAA) – et de l’Université du Colorado ont mesuré les concentrations de différents polluants dans l’atmosphère, aux abords des puits des champs gaziers et pétroliers du bassin d’Uintah, en Utah. A partir de modèles atmosphériques et des données de rejets des industries, ils ont pu déduire la quantité d’émissions de ces puits. Ils ont alors estimé que les puits de gaz de schiste laisseraient fuir 9 % de méthane, pendant leur durée d’exploitation.

Ces résultats sont très supérieurs aux dernières estimations : la NOAA suggérait en février 2012 que les fuites de méthane liées à l’exploitation des gaz de schiste étaient de 4 % tandis que l’Agence américaine de l’environnement (EPA), estimait ce chiffre à 2,4% en 2009.

D’où proviennent ces fuites de méthane ?

Le méthane peut être émis dans l’atmosphère par différents moyens. Tout d’abord, lorsque l’eau injectée dans le sol pour fracturer la roche, est remontée à la surface, elle peut ramener avec elle des bulles de gaz naturel qui vont se disperser dans l’atmosphère. La remontée du gaz à l’ouverture du puits peut également se traduire pendant quelque temps par une fuite supplémentaire de méthane. Autre source de fuite : les gazoducs ne sont pas totalement étanches.

Pourquoi le méthane est-il dangereux pour la planète ?

rechauffement-climatiqueLe méthane est l’une des principales composantes du gaz naturel mais aussi un gaz à effet de serre puissant qui contribue au réchauffement climatique. Il possède un coefficient de réchauffement 25 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2). En rejetant du méthane, la production de gaz de schiste par fracturation hydraulique pourrait donc avoir un bilan en gaz à effet de serre équivalent, voire supérieur, à celui du charbon.


Une étude critiquée

Cette étude est toutefois critiquée par l’industrie et par d’autres chercheurs qui mettent en doute la méthode de calcul des fuites utilisée. De plus, on ignore si les données recueillies en Utah correspondent à la moyenne américaine. De nouveaux travaux sur les émissions de méthane liées au forage des gaz de schistes ont été entrepris par la NOAA, mais aussi par l’Université du Texas, avec des partenaires industriels. Leurs résultats doivent être publiés cette année.

Source : http://www.asef-asso.fr/ma-planete/l-actu-de-la-planete/1597-etude-les-gaz-de-schiste-plus-polluants-que-le-charbon

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Les anti gaz de schiste remontés

  PUBLIÉ LE 01/04/2012 03:46 | GÉRALD CAMIER

Hier dans les rues de Toulouse./Photo DDM, F. C.

Hier dans les rues de Toulouse./Photo DDM, F. C.

« Est-ce qu’il y a des personnes qui n’ont jamais entendu parler du gaz de schiste ? ». Sur près de 300 militants réunis, hier vers 15 heures, devant le Monument aux Morts de Toulouse à l’appel du collectif Aquitaine/Midi-Pyrénées contre le gaz de schiste, une seule main s’est levée. Apparemment, tout le monde, ou presque, est au parfum, mais Marie-Florence Marchand, du collectif 47, en a quand même profité pour faire un petit historique.

Car, loin s’en faut, le dossier qu’on croyait définitivement enterré depuis que la loi de juillet 2011 interdit la fracturation hydraulique pour extraire et explorer le gaz de schiste, refait surface.

Des dizaines de permis déposés par de grandes compagnies pétrolières sont actuellement à l’étude dans plusieurs régions françaises. En Midi-Pyrénées, selon les services de l’État, deux dossiers seront prochainement remis à l’instruction, notamment concernant les territoires de Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne) et Mirande (Gers), mais rien n’est confirmé. Le bras de fer est désormais engagé entre les associations environnementales, les écologistes et le puissant lobby pétrolier. Pour les anti gaz de schiste, la loi de juillet 2011 est une loi « en trompe-l’œil », « car l’exploration du sous-sol, destinée à mesurer son potentiel énergétique en utilisant des forages profonds, reste toujours possible », comme le souligne Yves Pietrasanta, chimiste et vice-président du conseil régional de Languedoc-Roussillon.

SOURCE : http://www.ladepeche.fr/article/2012/04/01/1320496-les-anti-gaz-de-schiste-remontes.html

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