Quand les académiciens montent au créneau, ils aiment chausser leurs gros sabots.
Voilà deux mois, l’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail) publie un rapport remarqué de 500 pages sur la téléphonie mobile, dans lequel il est dit, entre autres, que onze études montrant que les radiofréquences ont un effet biologique ont beau être minoritaires (86 autres ne montrent rien), elles sont imparables.
A la suite de ce rapport, l’agence publie un avis recommandant de « réduire les expositions » du public.
Et voilà que, ce jeudi 17, des représentants des académie des sciences, des technologies et de médecine convoquent une conférence de presse au cours de laquelle ils passent l’avis de l’Afsset au lance-flammes ; selon eux, le directeur de cet organisme aurait dû insister sur « l’aspect rassurant » du rapport au lieu « d’augmenter l’inquiétude » du populo.
Bref, il aurait mieux fait de passer sous silence les onze études inquiétantes.
Ca, c’est de la vraie science académique !
Le plus drôle est que sur les six experts qui veulent à tout prix nous rassurer, outre José Alain Sahel, un ophtalmologue, Pierre-Etienne Bost, un chercheur qui a travaillé chez Rhodia et Rhône Poulenc, Alim-Louis Benabid, qui travaille à Clinatec, la clinique expérimentale du CEA à Grenoble (sur le traitement de la maladie de Parkinson par implantation d’électrodes dans le cerveau), Raymond Ardaillou, prof de médecine honoraire, on trouve André Aurengo, ancien membre du conseil scientifique de Bouygues Télécom, et Roland Masse, membre actuel du conseil scientifique du même Bouygues Télécom.
Ca, c’est de l’expertise indépendante ! Impartiale ! Et tellement rassurante…