Publié le 18.02.2013, 16h14 | Mise à jour : 17h18
Qatre nouvelles personnes ont été mises en examen dans l’affaire du Mediator, ce médicament retiré du marché en 2009. | LP/Philippe Lavieille
Deux ex-responsables de l’Agence du médicament, Jean-Michel Alexandre et Eric Abadie, ont été mis en examen entre le 12 et le 14 février dans le volet tromperie et conflit d’intérêt de l’enquête sur le Mediator. Parallèlement, un responsable des laboratoires Servier, fabricant du Mediator, et une ancienne salariée du groupe ont également été mis en examen.
l’information a été révélée par France Info.
Le professeur Alexandre a été mis en examen pour «participation illégale d’un fonctionnaire dans une entreprise précédemment contrôlée». Il a été président de la commission d’autorisation de mise sur le marché (AMM) à l’Agence du médicament (Afssaps à l’époque) de 1985 à 1993, puis directeur de l’évaluation des médicaments de 1993 à 2000 et président du comité des médicaments de 1995 à 2000.
Selon «Le Figaro», il est ensuite devenu, sans délai, consultant pour l’industrie pharmaceutique et a touché 1,2 million d’euros de Servier entre 2001 et 2009.
Le Dr Abadie, qui a longtemps été conseiller scientifique auprès du directeur général de l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), devenue ANSM début 2012, a de son côté été mis en examen pour prise illégale d’intérêt. Son épouse a été mise en examen pour recel.
L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) a confirmé lundi son intention de se constituer partie civile contre ses deux ex-responsables.
Dans un entretien au «Figaro» publié lundi, les deux avocats de l’Agence, Nathalie Schmelck et Pierre-Olivier, ont expliqué que l’ANSM était «fondée à se constituer partie civile contre ces personnes physiques». «En effet, si les charges s’avéraient confirmées, elles auraient commis des fautes détachables qui obligeraient l’ANSM à les poursuivre, car lesdites personnes physiques auraient agi contre l’intérêt de l’Agence qui, elle-même, défend l’intérêt général de santé publique», expliquent-ils.
Un cadre et une ancienne de Servier également mis en examen
Parallèlement, un responsable des laboratoires Servier, Christian Bazantay, a été mis en examen pour «complicité du délit de participation illégale d’un fonctionnaire à une entreprise précédemment contrôlée», a indiqué une source judiciaire.
Une ancienne salariée de Servier a également été mise en examen pour «complicité et recel d’un délit de participation illégale d’un fonctionnaire à une entreprise précédemment contrôlée», selon la même source.
Marlène May Garnier avait, selon «le Figaro», créé une société baptisée Cris, qui était partiellement financée par Servier et qui a en particulier fait travailler le Pr Alexandre. Pour sa part, Christian Bazantay est secrétaire général du groupe pharmaceutique et a signé le contrat liant Cris à Servier, selon le quotidien.
LeParisien.fr avec l’AFP