L’Expansion Ludwig Gallet – publié le 30/01/2013 à 18:32
L’assemblée nationale se penchera jeudi sur la proposition de loi des écologistes relatives aux ondes électromagnétiques. Mais le texte a déjà été vidé de sa substance.
« Il y a de fortes chances que la proposition de loi soit adoptée ». Y’aurait-il une once d’ironie dans les propos des conseillers de Fleur Pellerin ? Pour la première fois, un texte de loi portant sur les dangers des ondes électromagnétiques est discuté à l’Assemblée, sur initiative d’élus Europe Ecologie Les Verts. A l’origine du texte, Laurence Abeille, député de la 6ème circonscription du Val-de-Marne. Le texte visait à porter application du principe de précaution sur les ondes. Sauf qu’après son passage en commission des intérêts économiques, il n’en reste plus rien, ou presque… Explications.
Principe de précaution : à la trappe
L’essence même de ce texte portait sur l’application aux ondes électromagnétiques du principe de précaution. Une volonté que Laurence Abeille justifiait à L’Expansion par « l’incertitude » planant sur leur dangerosité pour l’homme. Il est vrai que le débat n’est pas tranché et que des études contradictoires ont été menées. En juin 2011, l’Organisation mondiale de la santé avait ainsi classé comme potentiellement cancérigène les champs électromagnétiques liés à l’usage du mobile. En février 2011, une étude américaine avait mis en avant des effets sur le métabolisme du cerveau sans pouvoir en évaluer les conséquences de long terme.
Du côté judiciaire, la cour de cassation italienne a déjà reconnu les risques de cancer liés à un usage intensif du mobile. D’autres études s’étaient montrées beaucoup plus réservées. C’est notamment le cas de l’OMC, de l’Agence de protection de la santé ou encore l’Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’environnement et du Travail.
« Des peurs irrationnelles » dit Fleur Pellerin, qui s’appuie sur le fait qu’aucune des études n’ait factuellement certifié la dangerosité des ondes.