Des victimes du Mediator vont porter plainte contre leur médecin traitant qui ne veut pas leur fournir leur dossier médical. En effet, sans preuve, les malades ne peuvent pas prouver la prise du médicament.
Le scandale du Mediator continue de faire parler de lui. Alors que l’Etat va créer un fonds d’indemnisation pour les victimes, certaines d’entre elles vont porter plainte contre leur médecin traitant puisque celui-ci ne veut pas leur fournir leur dossier médical. Et tout pourrait aller très vite.
En effet, une première plainte pourrait être déposée la semaine prochaine dans le Var. Ces personnes ont décidé de faire appel à la justice parce que leur médecin refuse de communiquer leurs dossiers médicaux. Or, pour être indemnisé comme les autres victimes du Mediator, il faut pouvoir prouver, ordonnances à l’appui, que l’antidiabétique des Laboratoires Servier également utilisé comme coupe-faim a bien été prescrit. Une étape indispensable pour pouvoir faire le lien avec les pathologies dont ils souffrent et la prise du fameux médicament.
« Le patient a le droit d’obtenir la communication intégrale de son dossier, explique sur Europe 1 leur avocate Me Christine Ravaz. Est-ce que les médecins cherchent à se couvrir de leurs responsabilités ? Le Mediator était uniquement autorisé pour les diabétiques de type 2, mais des médecins l’ont souvent prescrit comme coupe-faim, sans indiquer sur l’ordonnance que la prescription était hors autorisation de mise sur le marché. » Christine Ravaz a également saisi le ministre de la Santé Xavier Bertrand.
De son côté, Nicolas Godefroy, responsable juridique à l’UFC-Que Choisir, en charge notamment du dossier Mediator, a indiqué ce vendredi matin sur Europe 1 que son association souhaitait « très clairement engager la responsabilité de Servier » et pas forcément celle des médecins généralistes qui ont prescrit le médicament.