La Malédiction du gaz de schiste diffusé mardi 29 janvier à 20 heures 50 sur Arte, suivi d’un débat avec José Bové
On le sait depuis le formidable documentaire Gasland de l’américain Josh Fox, sélectionné à Cannes et à Sundance en 2010, le gaz de schiste n’ a rien pour inspirer la confiance. Le président Hollande lui-même a confirmé ses réserves lors de sa première conférence de presse à l’ Élysée . Avec ce documentaire réalisé par le polonais Lech Kowalski, La malédicion du gaz de schiste, vous ne serez en aucun cas rassuré… Vous serez même horrifié par son enquête, de la Pennsylvanie, « l’ Arabie Saoudite » du gaz de schiste aux Etats -Unis à la Pologne, considérée comme le « Koweit » de l’Europe. Premières images, des vaches avec des plaques, et des témoignages d’une bonne fermière américaine dont la fille a eu la diarrhée, perdu 5 kilos en sept jours et dû quitter l’Etat pour sauver sa peau- car depuis qu’elle est dans le Tennessee « tous les symptômes ont disparu ». Cancer du foi, taches sur la peau, les bêtes et les hommes sont donc logiquement atteints avec cette eau saumâtre qui remonte dans les puits.
Le danger est planétaire
Pologne, frontière avec l’Ukraine, autre paysage et mode de vie. L’air est ici le plus pur de Pologne; on trait à la main, les vaches mangent de la luzerne- un air de carte postale. Mais Chevron veut construire trois puits près de ce village; premiers camions pour inspecter les sols avant forage suite à l’accord du gouvernement polonais- de cristalline, l’ eau des fermiers passe à un marron infâme. Les vaches ne peuvent plus boire, Chevron offre une peluche à chacun des agriculteurs…qui ont signé une pétition pour lutter contre cette entreprise qui a, en Equateur, mobilisé près de 500 avocats pour se défendre… Et détruit les routes polonaises avec ses milliers de camions-sans avoir rien prévu, une fois le saccage fait…Du pillage de richesses naturelles comme dans tous les pays pauvres mais qui s’accompagne ici de pollution à plus haut degré.
Cercle vicieux et diabolique
Partout où il est allé, le journaliste a vu des bombes à retardement, entre les stations de compression et les gaz toxiques qui sortent en plein air ou sont brûlés avec le procédé dit de torchage. Le sable utilisé pour boucher les fissures qui est plein de silice, hautement cancérigène est stocké à quelques mètres d’une crêche américaine. Le scénario d’ Erin Bronkovitch puissance 100, car pour un retour sur investissement vu que les prix du gaz baissent avec ce gaz de schiste, il faut forer chaque jour un peu plus. Les routes calmes deviennent des voies pleines de camions charriant le sable toxique , un million de barils d’eau est prélevé chaque jour dans les rivières pour nettoyer tout ce qui remonte, contaminant l’eau pendant 50 ans à cause des fissures ouvertes. Et les docteurs ont l’interdiction de vous avertir du lien entre vos maladies et cette exploitation. Bref, Chevron empoisonne la terre, les hommes et si le paysan polonais sauve son champs à la fin du documentaire, on se dit que rien ne peut arrêter la cupidité de ces entreprises qui bafouent lois humaines et naturelles.