22.04.10 | 17h00 • Mis à jour le 22.04.10 | 20h14
Au même titre que l’électro-sensibilité, cette maladie fait partie des pathologies de l’hyper-sensibilité, thème central du colloque qui s’est tenu le 21 avril à la Mutualité française, à Paris, à l’initiative du Réseau environnement santé (RES). « Merci d’éviter le parfum, le gel dans les cheveux et éteignez vos portables », précise le programme.
« Ces maladies sont encore largement ignorées des professionnels de santé et des institutions. Elles sont souvent considérées comme relevant de problèmes purement psychologiques, explique André Cicolella, porte-parole du RES. Si les mécanismes et la caractérisation clinique ne sont pas encore complètement établis, la réalité de ces pathologies apparaît pourtant indiscutable au vu de l’avancée des connaissances scientifiques – et surtout du nombre de plus en plus grand de personnes qui en sont atteintes. »
– L’hypersensibilité chimique, ou MCS (multiple chemical sensitivity), se caractérise par des symptômes apparaissant après une exposition à diverses substances chimiques. Les substances incriminées sont dans ce cas présentes à des concentrations bien inférieures à celles communément admises comme nocives pour la population.
– L’électrosensibilité désigne une affection engendrée par les ondes électriques et électro-magnétiques (Wi-Fi, téléphones mobiles…).
– La fibromyalgie se manifeste par des douleurs musculaires chroniques et un sommeil non réparateur.
Des centaines de milliers de personnes seraient concernées. Certaines ont même perdu leur emploi en raison de ces affections, interpellent les membres du réseau environnement santé. « La moitié des malades souffrant de fibromyalgie (une forme de fatigue chronique qui touche 1,6 million de personnes en France) sont par ailleurs atteints du syndrome de MCS », précise Carole Robert, présidente de l’association Fibromyalgie France.
Autre indicateur, 300 000 personnes électrosensibles ont été recensées en Suède, l’un des rares pays d’Europe mobilisés sur cette question. « Des enfants commencent à être touchés en France », souligne André Bonnin, de l’association Robin des toits.
DES MÉCANISMES VOISINS
« Nous voulons que les malades soient mieux pris en charge », insiste M. Cicolella. « Les troubles quotidiens sont lourds à supporter : douleurs musculaires, maux de tête, insomnie, confusion mentale, dépression, troubles gastriques… », explique Mme Tayol.
Comment diagnostiquer ces maladies, dont les symptômes sont parfois proches de l’allergie ? Des tests sont proposés, mais ils sont souvent complexes à analyser. Parallèlement, les travaux menés par Dominique Belpomme, président de l’Association pour la recherche thérapeutique anticancéreuse (Artac), ont décrit cliniquement le syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques et ont prouvé son origine environnementale. L’Artac mène également des investigations sur le syndrome d’intolérance aux substances chimiques. Les deux pathologies répondraient à des mécanismes physiopathologiques voisins, indique le professeur Belpomme. Une thérapeutique efficace pourrait donc être mise en place, conclut-il.
Fin 2009, l’Agence de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) a recommandé de poursuivre ces recherches et de « réduire les expositions du public aux radiofréquences ».
Sans préjuger des conclusions de ces recherches scientifiques, les associations demandent aux pouvoirs publics de prendre en compte sans tarder les souffrances des patients.