Des riverains protestent contre les antennes-relais, partout dans le Sud-Ouest

sudouest.jpg   Mercredi 28 septembre 2011 à 15h07 | Mis à jour le 30 septembre 2011 à 11h58
Par Marie Théobald, SudOuest.fr

Landes, Charente-Maritime, Dordogne, Gironde : les riverains se mobilisent de plus en plus contre l’installation des antennes-relais de téléphonie mobile dont ils ignorent les effets sur la santé…

Les batailles se livrent aussi sur le terrain judiciaire (Photo Xavier Léoty)

Les batailles se livrent aussi sur le terrain judiciaire (Photo Xavier Léoty)

Les conflits entre riverains et opérateurs se multiplient dans la région. Le point.

A Bordeaux-Caudéran, ce mercredi et ce jeudi, Pascal Lucchina  d’une nature plutôt pondérée, s’est laissé aller à un acte de mauvaise humeur. Avant-hier, il s’est assis sur le bloc métallique d’une antenne-relais qu’un camion-grue devait hisser sur le toit. « Le camion de livraison est reparti avec l’antenne », dit-il. Il a refait le même geste hier après-midi, mais de façon symbolique, laissant finalement les techniciens faire leur travail. « Nous sommes pour le progrès mais pas au prix du sacrifice de notre santé et de celle de nos enfants », explique Pascal Lucchina. Il a apposé une affichette sur les boîtes aux lettres renvoyant au blog ouvert contre le projet.

A Mimizan-Plage (40), tout a commencé par un simple panneau. Une déclaration préalable de travaux. Free Mobile prévoit d’implanter trois nouvelles antennes relais pour la technologie 3G, sur le château d’eau situé à côté de la rue des Écoles. En se renseignant, un habitant découvre que la puissance prévue par Free Mobile pourrait atteindre 61 V/m (NDLR : volts par mètre). La proximité du château d’eau avec les habitations, dont les premières se trouvent à seulement une vingtaine de mètres, ne rassure pas les riverains. Des incompatibilités avec certains appareils médicaux pourraient exister, dont les pacemakers.

A Angoulins (17), un projet d’une antenne relais près du Formule 1 avait été abandonné puis remis en selle, à la suite d’une décision du tribunal administratif qui suspendait la décision de la mairie d’Angoulins. Cette dernière, dans un premier temps favorable à cette installation, s’était ensuite rétractée et opposée à la déclaration de travaux pour la construction d’un pylône de téléphonie mobile.

A Périgueux (24), une trentaine de membres du collectif Priartém se battaient contre la concentration des antennes sur certains quartiers, notamment sur une tour HLM à La Grenadière, et autour des zones sensibles comme les crèches, les écoles ou les maisons de retraite. Le collectif demandait au maire d’appliquer le principe de précaution. Pour déminer ce dossier, la municipalité avait créé une commission consultative. Mais observant que les antennes relais ne cessaient de pousser à Périgueux, Priartém refuse désormais d’y siéger.

A Bordeaux (33), dans le cadre de son Agenda 21, la ville a réuni, en 2009, un conseil scientifique de huit membres qui a remis un rapport à Alain Juppé. Bordeaux en a tiré des règles : pas d’antenne-relais à moins de 100 mètres d’une école et des conseils pour bien utiliser son portable.

Les crispations entre habitants et opérateurs ne datent pas d’hier : face aux risques pour la santé publique liés à la téléphonie mobile, huit parlementaires écrivaient, le 13 juillet 2005, en préambule de leur proposition de loi : « Il est de la responsabilité des élus de la nation dene pas attendre les certitudes scientifiques pour prendre des mesures de protection des populations (…) ». Parmi les signataires figurait Nathalie Kosciusko-Morizet, aujourd’hui ministre de l’écologie, rapporte Lemonde.fr. Le texte demandait de ne pas exposer le public à des champs électromagnétiques supérieurs à 0,6 volt par mètre (V/m). En mai 2011, le Conseil de l’Europe réclamait le même seuil de prévention, voire un objectif de 0,2 V/m, peut-on lire sur le site du quotidien.

Pris entre enjeux économiques et convictions des défenseurs de l’environnement, les élus locaux sont démunis.Les batailles se livrent sur le terrain judiciaire. Les conclusions penchent souvent en la faveur d’Orange, SFR et Bouygues, les trois premiers à développer leurs réseaux de télécommunication, en particulier lorsqu’elles émanent de tribunaux administratifs, poursuit Lemonde.fr

L’État propose désormais un site d’information sur les radiofréquences et la santé et l’environnement, mais tarde semble-t-il à prendre la mesure de l’effervescence actuelle.

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Source :  http://www.sudouest.fr/2011/09/28/des-riverains-protestent-contre-les-antennes-relais-partout-dans-le-sud-ouest-512087-4725.php

 

 

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