le 16/06/2011 à 05:00 par anne-françoise bailly
Les Talantais Robert et Michèle Cautain, parents d’une fille électrohypersensible, dénoncent un scandale sanitaire. Photo A.-F. B.
Un formidable espoir pour leur fille Anne ! Voilà comment les Talantais Robert et Michèle Cautain perçoivent les récentes évolutions, en matière de reconnaissance de l’électrohypersensibilité. Le 31 mai, 31 experts internationaux, rassemblés à Lyon sous l’égide du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont conclu que les ondes émises par les téléphones portables, jusqu’ici décrites comme sans danger, devaient être classées en « peut-être cancérogènes pour l’homme. » Des études épidémiologiques associent un risque accru de gliome, tumeur du cerveau, à l’usage soutenu du téléphone portable…
Un exil forcé
Pour les parents d’Anne. c’est un pas important vers la compréhension du calvaire de leur fille, dont le syndrome d’électrohypersensibilté a été attesté par le professeur Dominique Belpomme, président de l’association de recherche thérapeutique anticancéreuse « Avec le Wimax, elle a été obligée de se sauver, comme d’autres électrohypersensibles (EHS) qui trouvent refuge dans des caves ou des parkings sous-terrains », dénonce sa mère Michèle. « Pour échapper à ses vertiges, ses gonflements, ses brûlures et ses maux de tête, Anne s’est réfugiée dans la grotte du hameau de Baumugnes, à Saint-Julien-en-Beauchênes, dans les Hautes-Alpes », précise-t-elle. « Elle n’a pas de chauffage et vit avec un anorak… Elle va finir par manquer de lumière solaire ! », se désole son père Robert, évoquant une situation dramatique. L’espoir ? Il vient aussi de la résolution de l’assemblée parlementaire du conseil de l’Europe ; adoptée à l’unanimité le 11 mai dernier. Elle recommande aux états membres de « porter une attention particulière aux personnes électrosensibles atteintes du syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques et de prendre des mesures spéciales pour les protéger, en créant par exemple des “zones blanches” non couverte par les réseaux sans fil. »
A ce titre, Anne Cautain, ravitaillée de l’extérieur, se bagarre du fond de sa grotte qu’elle partage avec une hôtesse de l’air parisienne, elle aussi électrosensible. Avec sa fille Laure Birgy, elle œuvre comme présidente d’honneur de l’association « Une terre pour les EHS » créée le 22 mars dernier. Ce projet, auquel un autre Côte-d’Orien électrohypersensible actuellement réfugié à dans la Drôme est associé, concerne la création d’une zone préservée des champs électromagnétiques artificiels sur la commune de Boulc, dans le même département ; 15 à 20 places seraient prévues pour l’accueil permanent, et 5 à 10 pour l’accueil d’urgence…
« Le seul remède pour les malades, ce sont les zones blanches », soulignent les parents d’Anne, militant pour la suppression du système hertzien au profit du système filaire comme la fibre optique, et pour la réduction des puissances…
« J’espère qu’on mettra moins de temps que pour l’amiante ! », s’exclament les parents d’Anne, associés à la plainte contre X visant le Wimax, déposée en décembre à Dijon auprès du procureur de la république par le collectif Pour la Vie-Bourgogne.
Source : http://www.bienpublic.com/cote-d-or/2011/06/16/le-calvaire-d-anne-finira-t-il