Une France sans nuage

Droit-médial.com

Écrit par Charles Duchemin   

Jeudi, 08 septembre 2011 06:35

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Les frontières naturelles ou politiques de notre territoire n’ont pas empêché les légions romaines, les Huns ou les Vikings de fouler nos verts pâturages. La ligne Maginot, elle-même, n’a pas réussi à repousser l’envahisseur teuton. Mais en 1986, un gouvernement a réussi à interdire l’entrée du territoire à un nuage radioactif venant de Tchernobyl ! Il aura suffi de quelques décisions dans les salons feutrés de la République pour que cette page de l’Histoire de la France soit écrite. Les salades, les champignons, le lait français n’ont pas été contaminés par les retombées, évitant aux forces vives de l’agriculture et du commerce nationales quelques mois sans profits. Des élus courageux ont su dire “non” à ce nuage sournois qui avait réussi à faire interdire la consommation de ces produits dans les pays voisins de l’Hexagone au nom de la santé publique. Il y a quelques siècles, ce phénomène aurait été qualifié de miracle et les décideurs sanctifiés, mais, de nos jours, il n’est question que de la gestion responsable d’un nuage de particules radioactives francophobes que les autorités ont menée avec brio…

Le grand public découvrait à peine Internet quand, le 26 avril 1986, le réacteur flambant neuf d’une centrale nucléaire ukrainienne partit en fumée. Pas de réseaux sociaux, pas d’accès à des sources d’information indépendantes, seuls les journaux télévisés de deux grandes chaînes de l’époque (le 19/20 de FR3 n’a commencé que le 6 mai 1986) et les grands quotidiens, habitués à taire grands et petits secrets d’État, étaient là pour apporter la bonne parole à une population naturellement inquiète. Les fidèles de la grand-messe du 20 heures ne pouvaient pas douter du professionnalisme de journalistes tels que Marie-France Cubadda ou Jean-Claude Bourret pour TF1, Bernard Rapp ou Claude Sérillon pour Antenne 2, sur les plateaux desquels les experts gouvernementaux se succédaient pour expliquer que tout allait bien.

Dans un pays dont les dirigeants successifs avaient fait le choix du nucléaire et souhaitaient vendre sa technologie, pas question de penser que cette énergie pouvait comporter des risques pour le territoire national. D’autant plus que la France n’était (et n’est toujours) pas un pays où l’on pouvait imaginer que des malfaçons touchent une centrale nucléaire, comme c’était le cas pour la centrale de Tchernobyl. Impossible aussi de croire qu’une série d’erreurs humaines puissent entraîner la destruction de toutes les coques de protection mises en place et que la santé de tout un chacun puisse être menacée à 2000 kilomètres du lieu d’une telle catastrophe alors que la centrale la plus proche de Paris ne s’en situe qu’à quelques dizaines de kilomètres. Tout cela ne pouvait arriver (n’arrive et n’arrivera) qu’aux autres. C’est ce que se sont sans doute dit, en toute bonne foi, les ministres de l’époque.

D’ailleurs, la cour d’appel de Paris vient de leur donner raison. C’est en toute logique qu’elle a prononcé un non-lieu, le 7 septembre 2011, dans la seule affaire dans laquelle ce fameux nuage faisait de l’ombre au seul responsable poursuivi : le professeur Pierre Pellerin, 88 ans, ancien responsable du service central de protection contre les rayons ionisants (SCPRI). Un homme courageux qui a dû se rendre au tribunal n’ayant pas la chance de pouvoir rester chez lui faute d’être atteint d’anosognosie, mieux conservé en cela que le premier ministre de l’époque, Jacques Chirac, à qui l’on reprochait d’avoir dit que les retombées radioactives épargnaient la France. Il n’est pas nécessaire de poursuivre une enquête qui n’aboutira à rien puisque les analyses scientifiques, en France, ne permettent pas d’établir un lien entre le passage du nuage radioactif et des maladies de la thyroïde, comme le soulignaient les recommandations du Parquet.
Face à une telle injustice, ne faut-il pas conseiller au professeur Pellerin de porter plainte à l’encontre de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) qui en 2006 a publié des cartes montrant les zones du territoire national les plus exposées aux retombées de césium 137 ? Ne faut-il pas encourager ce scientifique à traîner en justice l’endocrinologue corse qui a osé suggérer une augmentation du nombre de cas de pathologies de la thyroïde après 1986 sur l’île de Beauté, particulièrement touchée ? Tout comme les laboratoires Servier ont réussi à faire condamner l’éditeur du Docteur Irène Frachon pour la couverture du livre dans lequel elle dénonçait le scandale du Mediator, Pierre Pellerin pourrait sans doute obtenir justice…

Mais en attendant, il faut rendre hommage aux hommes et aux femmes qui géraient les affaires de la France à cette époque, car ils ont su faire preuve de sang-froid face à ce nuage s’échappant d’un brasier atomique. Il est important de citer quelques-uns de ses élus que l’on ne remercie pas assez souvent : François Mitterand, alors président de la République ; Jacques Chirac, premier ministre, comme cela a déjà été dit ; Michèle Barzach, ministre de la santé ; Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur et bien d’autres ministres ou secrétaires d’État, comme Alain Juppé, Michèle Alliot-Marie, Gérard Longuet, André Santini et tous les autres.

Il faut se réjouir que, dans cette affaire, il n’y ait aucun responsable et aucun coupable, juste des “présumées” victimes. Il est vrai qu’après l’affaire du sang contaminé et de ses « responsables, mais pas coupables », qui avait touché le gouvernement sortant (celui de Laurent Fabius, auquel appartenaient Georgina Dufoix et Edmond Hervé), une nouvelle mise en cause du pouvoir politique aurait été des plus malvenue. Elle n’aurait pas empêché les uns et les autres de poursuivre leur carrière au plus haut niveau, mais elle aurait pu entamer la confiance sans faille qu’ont les citoyens en leurs dirigeants.

Quelles leçons tirer de ce passé ?
Les accidents nucléaires ne peuvent survenir qu’à des milliers de kilomètres de la métropole, l’accident de Fukushima en est la preuve.
Les techniciens français, dont la compétence est reconnue dans le monde entier, sont à l’abri de toute erreur humaine.
Si les autorités japonaises ont été assez naïves pour croire d’une seule coque pouvait permettre de confiner un réacteur, les autorités françaises ne font pas la même erreur. Les centrales françaises sont à double coque et leurs systèmes de sécurité sont à toute épreuve. Les experts sont formels sur ce point, aussi sûrs d’eux que l’était le professeur Pellerin quand il parlait des retombées radioactives.
C’est uniquement grâce à l’efficacité du formidable système de santé français que le nombre de cancers de la thyroïde a augmenté après 1986. Pour les experts de l’Institut national de veille sanitaire (InVS), établissement public placé sous la tutelle du ministère chargé de la santé qui a conseillé le gouvernement au moment de la grippe H1N1, c’est l’évolution des pratiques médicales qui a permis un meilleur dépistage de cette pathologie à l’origine de cette augmentation.
La justice française est des mieux armée et totalement indépendante pour gérer les affaires qui touchent à la santé publique, surtout lorsqu’elles s’accompagnent d’un volet politique.
Il n’y a pas eu de victimes de la catastrophe de Tchernobyl dans l’Hexagone grâce à des décisions gouvernementales, aussi discrètes que courageuses.

Douce France..

SOURCE : http://droit-medical.com/actualites/27-humeur/959-france-sans-nuage


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Tchernobyl, Fukushima… On ne peut plus se fier à l’Etat

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Accueil  Par Michèle Rivasi | Députée européenne | 08/09/2011 | 17H30

La centrale de Tchernobyl et son sarcophage, le 24 février 2011 (Gleb Garanich/Reuters).

C’est officiellement la fin du long épilogue entourant le fameux nuage radioactif de Tchernobyl en France. Enfin, du moins, la fin que l’Etat souhaiterait nous faire accepter comme vérité historique. Après dix ans de lutte judiciaire, c’est la désillusion de troppour l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT) et la Criirad. Les associations se pourvoiront en cassation, et, en dernier recours, nous ne pourrons que saisir la Cour européenne des droits de l’homme.

Alors que le procès du professeur Pierre Pellerin (seul responsable désigné de ce célèbre mensonge d’Etat) finit par un non-lieu, il convient de s’intéresser de près à cet évènement majeur disculpant l’énergie nucléaire et les méfaits de la radioactivité, pourtant bien connus. Ce procès devait faire date, mais l’Histoire ne retiendra qu’une chose : là où s’implante le nucléaire, la démocratie s’efface.

Une réaction française bien différente de celles de nos voisins

Si j’ai créé la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), c’est bien parce que j’ai pu constater – en tant que scientifique – que les retombées radioactives étaient bien plus lourdes que ne l’avançait l’Etat français, et dépassaient les normes fixées par l’Union européenne.

En Europe, la France a fait figure d’exception, sûrement parce qu’en avril 1986, 23 réacteurs nucléaires étaient en construction, ou en projet de construction.

Alors que nos voisins ont interdit la consommation d’aliments contaminés aux populations les plus vulnérables, alors que le mois d’avril connaissait une météo propice à la fixation des retombées radioactives (bruines et brouillards), alors que la production laitière battait son plein…

L’Etat français n’a rien fait pour protéger les premières victimes de ce mensonge : les enfants en bas âge. Si ceux-ci n’avaient pas consommé d’aliments contaminés et avaient été confinés chez eux, ils seraient aujourd’hui en parfaite santé.

Simulacre de procès, influence de l’oligarchie nucléaire

En 2006, pourtant, une étude épidémiologique de l’Institut national de veille sanitaire (INVS) aurait dû tous nous rassurer. Mais quand on s’intéresse de près à ce document, avec un œil d’expert, on remarque que la méthode employée n’est pas valide : l’espace de temps utilisé par l’étude est trop court et le questionnaire employé insignifiant.

En réponse à cette étude déclarée officielle, et dans le cadre du procès Pellerin, la juge Bertella-Geoffroy a mandaté les professeurs Pierre-Marie Bras et Gilbert Mouthon afin de vérifier si l’on pouvait démontrer un lien de cause à effet entre le nuage radioactif et l’augmentation des troubles thyroïdiens.

Cette étude a pu s’effectuer grâce au travail réalisé par le premier et seul endocrinologue installé en Corse (le docteur Fauconnier, que la France entière devrait saluer), qui a permis de comparer les troubles avant et après le 24 avril 1986. Sur un échantillonnage de 2096 dossiers, ce rapport, révélé en août dernier a démontré une hausse de 44% à 100% des troubles thyroïdiens après le passage du nuage radioactif.

La Corse va lancer une vraie étude épidémiologique

Mais voilà, la cour d’assises ne s’est que contentée de suivre les recommandations du ministère public, qui estimait en mars dernier que les scientifiques n’avaient mis en évidence aucune conséquence sanitaire mesurable. Selon une source proche du dossier, le rapport d’août dernier n’a été ni étudié, ni pris en considération par le magistrat qui a rendu la décision de mercredi.

Rien de bien étonnant, puisque la juge Bertella-Geoffroy avait été dessaisie de son travail sur Tchernobyl quatre jours après la catastrophe de Fukushima et quinze jours avant le renvoi du procès de mercredi. Inquiétant. La population corse rejette ces conclusions, et l’Assemblée territoriale corse s’apprête à débloquer le mois prochain 400 000 euros pour lancer un appel d’offre afin de réaliser une véritable étude épidémiologique.

Au Japon, mères inquiètes, médecins écœurés

L’Etat japonais est allé loin dans le cynisme pour éviter l’affolement de la population : les pastilles d’iodure de potassium qui évitent la fixation d’iode radioactif sur la thyroïde n’ont pas été distribuées automatiquement à tous ceux qui auraient dû en prendre.

Face à des autorités empêtrées dans des déclarations douteuses et minimisant l’impact réel des retombées de Fukushima, des mères inquiètes, des médecins écœurés par la désinformation et de jeunes militants s’engagent pour contrer la fatalité qui leur est imposée.

Tout comme dans le cas français, l’Etat n’a pas souhaité indemniser les agriculteurs afin de les dissuader de revendre leur production contaminée. La radioactivité se retrouve ainsi dans la chaîne alimentaire, sans qu’aucun contrôle sérieux ne soit effectué.

Des bénévoles japonais en formation en France

Avec le soutien technique de la Criirad (qui a notamment effectué un don de matériel à hauteur de 10 000 euros), une équipe de bénévole japonais est venu suivre une formation de quatre jours en France, afin d’être formés dans le domaine destechniques de mesure de contamination et de radioprotection. En effet, les autorités japonaises ont effectué une évacuation forcée dans un périmètre trop restreint et n’offrent aucune possibilité de relogement à ceux qui vivent dans des zones pourtant bien contaminées.

Regroupés au sein du CRMS (Citizen’s Radioactivity Measuring Station) les militants du « Projet 47 » (du nom des 47 préfectures japonaises) et le Réseau citoyen pour sauver les enfants de Fukushima cherchent à collecter des fonds pour acheter du matériel de détection. Leur but principal est de minimiser l’exposition des habitants de la préfecture de Fukushima jusqu’à leur évacuation des zones contaminées en avril prochain (début de l’année fiscale et scolaire au Japon).

Encore une fois, le cynisme des autorités empêchera de parvenir à la création d’une véritable étude épidémiologique, à partir de laquelle nous pourrions tirer des enseignements primordiaux en cas de nouvelle catastrophe nucléaire. L’Histoire se répète…

Photo : la centrale de Tchernobyl et son sarcophage, le 24 février 2011 (Gleb Garanich/Reuters).

SOURCE : http://www.rue89.com/michele-rivasi/2011/09/08/tchernobyl-fukushima-on-ne-peut-plus-se-fier-a-letat-221160

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De retour de Fukushima, où le silence et les mensonges tuent

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Accueil   Par Corinne Lepage | Présidente de Cap21 | 02/09/2011 | 19H10

Fleurs de cerisier à Tokyo (David Lee/Picasa)

Depuis plusieurs semaines déjà, la catastrophe de Fukushima ne fait plus la une de l’actualité. Pour l’immense majorité de nos concitoyens, la question est réglée et il va quasi de soi que Tepco, et Areva pour ce qui est du traitement des eaux polluées, maîtrisent parfaitement la situation.

Les personnes qui devaient être évacuées l’ont été, le taux de radioactivité baisse et le Japon, vu de France, est prêt à faire redémarrer des centrales. Du reste, régulièrement, la presse, informée par les soins du lobby nucléaire français, indique que telle ou telle centrale va redémarrer.

Cela est dramatiquement et tragiquement faux.

Des millions de mètres cube d’eau contaminée

Tout d’abord, les autorités japonaises – j’ai rencontré le secrétaire d’Etat à l’Environnement, le vice-ministre de l’Environnement et le vice-gouverneur de Fukushima – reconnaissent que la catastrophe est en cours et que rien n’est réglé.Les informations sont très rares.

Les autorités admettent que trois cœurs nucléaires ont fondu et que les cuves ont été transpercées. Cependant, ils ignorent ce qu’il se passe aujourd’hui, en particulier ce point vital de savoir si le radié a été percé par le corium ou non, ce qui signifierait, bien entendu, la pollution irréversible de la nappe phréatique.

Concernant le traitement de l’eau, Greenpeace considère qu’il vient à peine de débuter. Les autorités reconnaissent l’entassement de boues radioactives dont évidemment personne ne veut parler mais aussi les millions de mètres cube d’eau contaminée.

Les dosimètres encore bloqués à l’aéroport

En second lieu, et c’est tout aussi préoccupant, la situation des familles qui vivent dans la région de Fukushima est, au sens propre du terme, véritablement tragique. J’ai passé près de deux heures avec l’association, qui regroupe plusieurs centaines de familles et qui est animée par des femmes déterminées et révoltées.

On peut les comprendre. Ce qui leur est arrivé rappelle de très près ce que nous avons vécu avec Tchernobyl et la manière dont les choses se mettent en place nous renvoie au spectre du passé.

Tout d’abord, et même si on peut comprendre que, vivant en même temps un tremblement de terre et un tsunami, la situation était passablement désorganisée, l’organisation météorologique japonaise était tout de même dans l’incapacité suspecte de fournir les cartes des vents au moment de la catastrophe de Fukushima. Les populations n’avaient aucune idée d’où venaient les vents.

Aucune instruction ne leur a été donnée, aucune pastille d’iode ne leur a été distribuée. Il a fallu attendre plus d’un mois pour qu’elles puissent disposer d’une information publique sur le niveau de contamination et aujourd’hui, ce sont 40 000 dosimètres qui restent bloqués par décision politique à l’aéroport de Tokyo. Les familles ne savent donc pas quel est le niveau de la radioactivité dans laquelle elles vivent.

Les mères inquiètes pour leurs enfants

Sur le plan de l’alimentation, des prélèvements sont faits mais leurs résultats sont donnés bien après que les aliments ont été mis sur le marché et consommés. L’essentiel pour ces mères est, bien entendu, la situation de leurs enfants.

Voyage de Corinne Lepage au Japon

Au Japon, comme partout dans les pays membres de l’AIEA, le niveau admissible pour les populations est de 1 millisievert par an. Il est de 20 millisieverts pour les travailleurs du nucléaire. Aujourd’hui, dans les zones où vivent ces gens, dans la préfecture de Fukushima, le niveau est largement supérieur avec 5 millisieverts, jusque parfois 20 millisieverts.

Ces femmes exigent pour leurs enfants comme pour elles-mêmes le droit de vivre dans un environnement à 1 millisievert. Le problème est que personne n’a les moyens de répondre positivement à leurs questions.

Il faut envisager une évacuation plus large

Deux solutions sont envisageables : soit la décontamination – et on en parle beaucoup au Japon – soit l’évacuation. Il semblerait que quelques cours de récréation aient fait l’objet d’une décontamination, qui consiste à retirer 50 à 60 cm de terre, dont on ne sait du reste pas où on va la stocker.

Cela permet de réduire le niveau de la pollution. C’est peut-être possible au niveau local avec des résultats qu’il conviendrait de vérifier. C’est évidemment impossible à l’échelle d’une préfecture entière.

De ce fait, c’est bien la deuxième solution qu’il faut envisager. Elle consiste bien évidemment à permettre aux gens qui le veulent de partir. Mais pour qu’ils puissent s’en aller, encore faut-il leur permettre d’aller vivre ailleurs.

La vérité de la situation, et c’est là tout son aspect tragique, c’est que les autorités japonaises font ce qu’elles peuvent dans une certaine mesure. Toutefois, puisque l’information est confisquée, les moyens donnés aux gens pour connaître la réalité de la situation leur sont refusés.

Les agriculteurs pas indemnisés

Du point de vue du changement et des décisions techniques à prendre, le monde agricole n’est pas en reste et devient lui aussi victime de la défaillance des autorités.

La préfecture de Fukushima promeut les produits agricoles de la région de Fukushima et se plaint des mauvaises rumeurs qui les concernent. Il m’a été fait cadeau d’un magnifique cageot de pêches. La vérité est, bien entendu, que l’immense majorité des produits de cette zone ne devrait pas être consommée mais pour qu’ils ne le soient pas, encore faut-il que les agriculteurs qui les produisent puissent être indemnisés et gagner leur vie. Or, tel n’est pas le cas.

Cette situation absolument tragique à laquelle est exposée le Japon s’exprimerait ainsi pour tout pays industrialisé, les mêmes risques produisant probablement les mêmes effets. C’est précisément la raison pour laquelle la chape du silence s’est mise sur le Japon.

Corinne Lepage au Japon

Les médecins montent des réseaux parallèles

Les médecins n’ont plus le droit de parler et n’osent plus parler. Il semblerait qu’un réseau de pédiatres essaye de se mettre en place, que certains médecins, notamment dans les zones rurales, essayent d’organiser la population de manière à ce qu’elle se protège le mieux possible et qu’un suivi médical puisse être mis sur pied.

Mais tout ceci se fait par une voie citoyenne, par une voie parallèle, j’allais dire occulte, car de manière tout à fait évidente. Les autorités nucléaires ont décidé qu’il n’y aurait pas de connaissances fines et précises des effets épidémiologiques de cette catastrophe.

C’est contre ce mur de silence qu’il convient que, nous tous, nous nous révoltions car il s’agit d’enfants et les enfants de Fukushima pourraient être enfants de Fessenheim, du Bugey ou du Blayet. C’est notre responsabilité de parler, d’agir et d’aider les associations qui se battent avec les plus grandes difficultés sur place.

Chut, le Japon va sortir du nucléaire

En revanche, les autorités japonaises, qui mesurent très probablement leurs limites, même si elles ne peuvent pas l’exprimer, semblent avoir pris une vraie décision : celle de sortir du nucléaire.

En effet, il faut savoir, et cette information est soigneusement cachée en France pour des raisons que chacun peut comprendre, que le Japon a réduit de 28% sa consommation électrique depuis Fukushima et près de 40% dans la région de Tokyo. Il n’y a plus aujourd’hui que 14 réacteurs qui sont en activité sur 57.

Cette réduction massive a été obtenue par un éventail de mesures : par exemple, l’extinction des lumières dans les ministères pendant la journée, l’absence de climatisation (malgré les 38 degrés qu’il faisait à Kyoto voici quelques jours), l’extinction des grandes publicités dans Tokyo le soir ou une organisation différente du système de production industrielle qui travaille en roulement et qui a ainsi permis d’obtenir ce résultat remarquable.

Aussi, quand nous, Européens, nous demandons si nous arriverons à faire moins 20% d’ici 2020, il y a beaucoup à apprendre de nos amis japonais. Le nouveau Premier ministre l’a affirmé lors de sa campagne électorale : le Japon est décidé à ne plus construire de nouvelles centrales nucléaires, ce qui veut dire qu’il va sortir du nucléaire.

Quand ? Cela dépend, bien sûr, des stress-tests qui seront réalisés et de la réouverture ou non des centrales nucléaires fermées aujourd’hui en raison de la maintenance d’ici mars 2012.

Photos : instruments de mesure de la radioactivité ; Corinne Lepage avec les femmes de Fukushima (François Damerval) ; fleurs de cerisier à Tokyo (David Lee/Picasa).

Source : http://www.rue89.com/corinne-lepage/2011/09/02/de-retour-de-fukushima-ou-le-silence-et-les-mensonges-tuent-220331

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Tokyo doit être évacuée !

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AgoraVox le média citoyen  

L’impensable est devant nous : on ne peut plus vivre à Tokyo, la radioactivité y est trop forte. Ce terrible constat ne doit pas nous porter au désespoir. Tout au contraire, c’est l’occasion de faire sens de notre destin et de l’assumer.

Alors même qu’il se trouve encore des zozos comme Régis Debray pour nous chanter « Tout va bien Madame la Marquise » et ne retenir de Fukushima que la seule nécessité de ne pas construire de centrales nucléaires sur des failles sismiques, les rudes leçons de cette catastrophe nous sont livrées jours après jour sur un site de l’association militante Next-Up principalement engagée dans la lutte contre l’exposition criminelle du grand public aux champs électromagnétiques.
 
La dernière information communiquée est consternante : le niveau de radioactivité mesurable au sol est supérieur à 6 microsieverts par heure (6 µSv/h) ce qui donne 52 millisieverts par an (52 mSv/an) soit pas loin du triple de la dose maximale admissible pour les travailleurs du nucléaire et 52 fois (sic) la dose admissible pour le grand public selon les normes internationales étant donné que celles-ci se situent à 1 millisievert par an.
 
La conclusion tombe logiquement : il faut évacuer Tokyo.
 
La conclusion de la conclusion c’est que l’exposition de la population mondiale aux mensonges gouvernementaux et médiatiques va certainement atteindre des niveaux critiques, probablement jamais vus mais qui, malheureusement, ne vont pas étouffer les porte-paroles et leurs suppôts journalistiques.
 
Il faut savoir en effet que les mesures officielles ne sont pas réalisées au sol comme le font les dizaines de milliers de Tokyoïtes  disposant d’un compteur Geiger mais à 18 mètres de haut (selon la vidéo de Next-Up à 01:00), ce qui permet de diviser par 100 le degré d’exposition puisqu’on ne mesure plus alors que 0.06 µSv/h. Le problème est que les Tokyoïtes ne lévitent pas à 18 mètres de haut. Ils se déplacent avec les pieds au sol, là où l’exposition est cent fois plus élevée.
 
Le catastrophiste sain d’esprit et respecté qu’est Jean-Pierre Dupuy indiquait récemment sur France Culture [1] que le désastre de Fukushima avait changé la donne concernant le calcul des probabilités d’un accident nucléaire majeur. Tout à coup, le savant télescopage des grands nombres et de l’infiniment petit qui permettait d’annoncer un risque négligeable est ramené à une catastrophe majeure tous les trente ans, ce qui, bien sûr, est difficilement acceptable.
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– Édition Spéciale Référendum : "A une écrasante majorité l’Italie plébiscite par vote sa sortie du nucléaire"

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Next-up

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A une écrasante majorité l’Italie vote sa sortie du nucléaire. 
CARTORADIATIONS 13 06 2011
C’est par un plébiscite (≥ 90 %) que les Italiens ont décidé par référendum de sortir du nucléaire !.
Ce dimanche soir à la clôture du premier jour de scrutin, le taux de participation au référendum incluant la sortie de l’Italie du nucléaire a battu tous les records des précédents référendums en s’établissant à 41,1 % selon le Ministère de l’Intérieur, ce taux était très encourageant.
Ce lundi à la fermeture de bureaux de vote, les projections du taux final de participation s’établirait à plus de 57 %, ce qui signifierait que le quorum de 50 % étant largement atteint, la levée de cet obstacle permettrait de valider les résultats du référendum, ceci sans attendre la comptabilisation du vote des résidents Italiens à l’étranger.
Silvio Berlusconi avait déclaré : « Je pense que je n’irai pas voter: c’est le droit des citoyens de participer ou non à un référendum. » Cette invitation indirecte à l’abstention ne doit rien au hasard, c’était la dernière carte possible pour que le Cavaliere ne subisse une cuisante défaite, le quorum du référendum étant atteint, il vient donc d’échouer dans cette ultime stratégie de basse politique. Dans cette démarche sans précédent et totalement contraire au devoir institutionnel Silvio Berlusconi était soutenu par plus de la moitié des membres de son gouvernement qui avaient déclaré qu’ils déserteront les urnes.
L’enjeu essentiel de ce référendum concernait le retour de l’Italie à l’énergie nucléaire, le résultat sera selon les sondages un vote massif à plus de 94 % et définitif des citoyens contre la réintroduction de l’énergie du nucléaire en Italie, ou plus simplement à terme la fin de l’énergie nucléaire en Italie, donc sa sortie du nucléaire, au même titre que l’Allemagne et la Suisse.

Voir la suite sur le site de Next-up.

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Fukushima : Midi-Pyrénées, une des régions les plus touchées

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   PUBLIÉ LE 26/05/2011 08:24 – MODIFIÉ LE 26/05/2011 À 11:13 | PHILIPPE RIOUX

Fukushima comme Tchernobyl

Fukushima comme Tchernobyl

L’arrivée sur l’Europe d’un nuage radioactif après l’accident survenu à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, avait conduit le gouvernement à assurer que les leçons de Tchernobyl – le fameux nuage s’arrêtant prétendument à nos frontières – avaient été tirées. Cette fois-ci, c’est en toute transparence que les Français connaîtraient la réalité des retombées radioactives. Jusqu’à hier, ce scénario n’avait souffert d’aucune faille. Las ! La Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) a jeté ce mercredi un pavé dans la marre en demandant au Premier ministre d’ouvrir une enquête indépendante sur de « graves dysfonctionnements » concernant l’évaluation des retombées radioactives.

« Nous publions une carte qui prouve que la France a été contaminée dès le 22 mars, soit deux jours avant la date indiquée par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Cette contamination n’a pas concerné seulement le sommet du Puy-de-Dôme mais les trois quarts de la France et plus particulièrement le Sud-Ouest », expliquait hier à La Dépêche, Corinne Castanier, directrice de la Criirad.

« Cela paraît invraisemblable que ces mesures importantes n’aient pas été communiquées en temps et en heure ; tout comme cela paraît invraisemblable qu’il y ait eu une erreur de la part d’experts de l’IRSN.

Selon nous, l’IRSN était tellement obnubilé par ses modélisations mathématiques qu’il a tout misé dessus pour démontrer coûte que coûte que ses prévisions d’une arrivée du nuage le 24 mars étaient bonnes. Lorsque les mesures du 22 lui sont parvenues, l’IRSN n’a pas dit qu’il s’était trompé de 48 heures. Mentir pour protéger une réputation et une modélisation au détriment de l’information du public, c’est très grave. Il y a une dimension de scandale. Que se passera-t-il lorsqu’il y aura un grave incident nucléaire en France ? », s’interroge Corinne Castanier, qui estime que, même si l’impact sanitaire de la radioactivité mesurée reste limité, les populations sensibles (femmes enceintes, enfants) auraient pu recevoir plus tôt les recommandations d’usage sur la consommation de produits laitiers ou de légumes.

Contacté par nos soins, le cabinet de la ministre de l’Écologie n’avait pas réagi hier soir au courrier de la Criirad.

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Source :  http://www.ladepeche.fr/article/2011/05/26/1090779-fukushima-notre-region-plus-touchee.html

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Nucléaire en Alerte : Un documentaire inédit sur France 3 le mercredi 3 mars à 22h55

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Nucléaire en alerte

Histoire : Quelles sont les mesures sanitaires, militaires, politiques et technologiques pour prévenir tous les risques liés à l’utlisation du nucléaire ?
Résumé : Aucun pays n’est à l’abri d’une catastrophe nucléaire. Depuis Tchernobyl, tout le monde sait que le risque zéro n’existe pas. En cas d’accident, sommes-nous vraiment préparés à protéger les populations ? Enquête auprès des puissances nucléaires sur les mesures sanitaires, militaires, technologiques, voire médiatiques et politiques envisagées. Avec à la clef, un silence inquiétant sur le tabou du risque nucléaire. Sous la forme d’une simuation en temps réel, le documentaire reconstitue les conditions probables d’un accident de ce type dans une centrale nucléaire située sur le littoral de la Manche.

Source : http://www.linternaute.com/television/programme-tv/programme/3344980/nucleaire-en-alerte/

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De la nourriture irradiée dans nos assiettes ? C’est le cas en France

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rue89_logo-copie-1.gif   Par Marie Morgane Kerouedan | Rédactrice d’un site Web et blogueu… | 17/02/2010 | 15H53

Des crevettes (FotoosVanRobin/Flickr)

Quel est le point commun entre les herbes aromatiques, les épices, les condiments, l’oignon, l’ail, l’échalote, les légumes et fruits secs, la farine de riz, la volaille, les cuisses de grenouille congelées (si si), les crevettes, et j’en passe ?

Cherchez un peu… Le goût ? Non, pas sérieux, quoique. L’aspect ? Non, impossible, je ne laisserai personne dire qu’une gousse d’ail peut ressembler à une cuisse de grenouille congelée. Quoique.

Alors ? Les rayons, avec au choix le rayonnement ionisant bêta et le rayonnement gamma.logo Radura

Aaahh, elle ont bonne presse les lettres grecques. Connues, pratiques, scientifiques, elles ne font plus peur depuis belle lurette !

Petit détail pour le consommateur : toute denrée irradiée doit porter la mention « traité par rayonnements ionisants » ou « traité par ionisation » et la signalétique adéquate. (Voir le logo Radura ci-contre)

Ce qui n’arrive pratiquement jamais car les ingrédients irradiés sont le plus souvent incorporés dans des plats préparés et mélangés à d’autres non irradiés.

Pasteurisation à froid

En réalité, l’irradiation des aliments consiste à les exposer à des rayonnements selon deux moyens :

  • soit une source de cobalt ou césium de très haute activité est utilisée. Les aliments sont placés devant cette source jusqu’à avoir intégré la dose désirée ;
  • soit les aliments sont placés dans le faisceau d’un accélérateur de particules. Ils sont alors irradiés par un faisceau d’électrons accélérés ou par des rayons X.

L’objectif est de réduire le nombre de micro-organismes contenus dans les aliments, et ainsi d’obtenir une meilleure conservation, de décontaminer les aliments, d’inhiber la germination ou d’en ralentir le mûrissement.

Ce procédé est aussi appelé pasteurisation à froid, terme plus positif aux yeux du public qu’irradiation.

Selon le Collectif contre l’irradiation des aliments cette irradiation détruit et altère les vitamines, les protéines, les acides gras essentiels et d’autres composants alimentaires. Mais cette technique peut aussi modifier le goût, l’odeur et la consistance de la nourriture, en la rendant parfois peu appétissante.

L’utilisation des accélérateurs ou des sources n’entraîne toutefois pas de dissémination de matière nucléaire, la loi française étant très stricte sur ce point.

Douce France, pays gastronomique qui ne montre pas l’exemple

Pour autant, on peut s’étonner que seuls sept pays de l’Union européenne autorisent l’irradiation d’aliments : la France, la Belgique, les Pays-Bas, l’Italie, le Royaume-Uni, la Pologne et la République Tchèque.

Les autres pays de l’UE n’importent pas de produits irradiés. Certains pays autorisent l’irradiation pour d’autres produits alimentaires que ceux qui sont traités par la France. Ainsi, le Royaume-Uni pratique l’irradiation pour les légumes, les fruits, les céréales et les poissons. Produits que l’on peut retrouver, sous une forme transformée, dans des petits plats vendus chez nous.

Comme la France prend particulièrement soin de sa population, seize catégories de produits sont soumises en France à l’irradiation, contre trois autorisées dans la directive européenne. Heureusement, la France a récemment exclu le camembert au lait cru et les fraises de la liste.

Avec plus de 3 100 tonnes en 2005, la France est le troisième pays de l’UE à traiter des aliments par irradiation derrière la Belgique et les Pays-Bas . Il existe en France six unités d’irradiation agréées. Trois procèdent à l’irradiation par rayons gamma (cobalt 60). Elles sont situées à Marseille, Dagneux et Sablé-sur-Sarthe. Les autres procèdent par électrons accélérés : Chaumesnil, Orsay, Berric.

Sur ce, bon appétit.

Mis à jour le 17/02 à 16h10. Changement de titre suite à la remarque d’un riverain nous rappelant que la radioactivité et l’irradiation sont deux choses différentes. La radioactivité est en effet un phénomène physique qui englobe la contamination et l’irradiation.

Photo : des crevettes (FotoosVanRobin/Flickr)

Source :  http://www.rue89.com/2010/02/17/de-la-nourriture-irradiee-dans-nos-assiettes-en-france-cest-le-cas-138853#comments

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