Lorsqu’on dissimule une antenne de téléphonie mobile en plein centre ville au milieu de la nuit, avec une grue et un décor monumental, c’est qu’on cherche vraiment la discrétion. Mais que veut-on cacher exactement ?
Mercredi 1er mai, un camion grue s’active au croisement des rues Beauvoisine et Jean Lecanuet. Il est 1 h du matin, la ville dort. L’opérateur Free mobile, lui, ne chôme pas. Ses équipes installent un mur factice de plusieurs mètres de long.
Un décor digne d’un studio de cinéma visant à dissimuler une antenne relais installée récemment par le géant de l’internet. La raison d’un tel « camouflage « ? Officiellement, une exigence posée par la ville de Rouen. « Nous sommes en secteur sauvegardé, il y a donc obligation de ne pas dénaturer le paysage », indique-t-on au service communication de la municipalité. Reste que l’heure et le jour choisi pour l’intervention peuvent surprendre. L’opérateur aurait voulu agir discrètement, il ne s’y serait pas pris autrement. Quid, par exemple, de l’horaire ? « C’est une de nos demandes, précise-t-on à la mairie pour justifier l’opération nocturne. Compte tenu des difficultés en matière de circulation à Rouen, nous avons exigé que ces travaux se passent la nuit. » Le secteur en question se situe pourtant en zone piétonnière. Comprenne qui pourra…
Une chose est sûre : désormais, les opérateurs de téléphonie mobile marchent sur des œufs. Même si les experts scientifiques restent divisés, de nombreuses associations écologistes dénoncent les risques du trop plein d’ondes pour la santé. Et les riverains n’hésitent plus à se rebeller. « Depuis cinq ans, la dissimulation est devenue une règle, décrypte Marc Cendrier, chargé de l’information scientifique à l’association Robin des Toits.
Les citoyens sont désormais au courant des risques pour la santé et ils se mobilisent de plus en plus. »
Cherchez l’antennes (photo de gauche avant photo de droite après)
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