Jeudi soir, la réunion entre l’opérateur de téléphonie mobile et les riverains a accouché d’une souris. Orange s’est borné à « informer » les plaignants sans remettre en question son projet.
En lieu et place d’un débat de fond sur l’implantation de l’antenne de téléphonie mobile, les riverains ont eu droit à un joli diaporama…
GILLES MARCHAL > gilles.marchal@nordeclair.fr
Les riverains du chemin de la Citadelle espéraient un débat de fond sur l’implantation d’une antenne-relais à quelques pas de leurs habitations. Autant dire qu’ils ont été déçus : dès les premières minutes, Orange, par la voix de l’ingénieur d’affaires Michel Decottignies, a planté le décor : « Il s’agit d’une réunion d’information et non de concertation. » Nuance ténue mais implacable.
À grand renfort de chiffres et de schémas, l’opérateur s’est d’abord échiné à démontrer la nécessité de renforcer le réseau pour « améliorer la qualité de service » et « apporter de nouveaux services » aux utilisateurs de téléphonie mobile (ils seraient 59 millions en France, soit 92% de la population). Il a ensuite confirmé la poursuite des travaux, que les riverains le veuillent ou non. Argument principal : « Nous avons obtenu toutes les autorisations et nous respectons en tout point la réglementation. » L’ingénieur a néanmoins fait preuve de compréhension en reconnaissant qu’il n’apprécierait pas non plus l’érection d’une antenne de 25 m au bout de son jardin !
Les riverains vont donc devoir s’accommoder tant bien que mal de ce pylône à la fois disgracieux et générateur d’ondes dont on n’a toujours pas prouvé l’innocuité. Le terrain appartenant à un propriétaire privé (qui ne réside pas à Toufflers), le maire du village ne peut, dit-il, engager aucun recours.
L’opérateur affirme par ailleurs que toutes les autres possibilités ont été étudiées avant d’être écartées soit à la suite d’analyses radiologiques non concluantes soit faute d’accord avec les propriétaires des terrains.
Un recours devant
les tribunaux ?
Inutile de préciser que la démarche d’Orange et son refus de concertation ont eu le don d’exacerber la colère des riverains. Avec le soutien d’un représentant de l’association de défense de consommateurs CLCV, ils ont dénoncé un dossier « bâclé » et réaffirmé1 que l’impact de l’antenne a été « minimisé » pour correspondre aux attentes de la Dreal, l’autorité en matière d’implantation d’antennes-relais. Réponse d’Orange : « On n’est jamais à l’abri d’une erreur ! » Michel Decottignies a même reconnu des « ambiguïtés » dans le dossier. Mais pas question pour autant de remettre en question le projet : « Si vous estimez que j’ai triché mettez-moi au tribunal ! Si nous devons en arrivé là, pourquoi pas. » Comble de la rencontre, les riverains ont appris que leur demande de grouper l’antenne Orange avec celle que projette SFR de l’autre côté de la voie rapide allait peut-être se retourner contre eux. Ce n’est pas Orange qui déménagerait mais SFR qui viendrait poser ses émetteurs sur le pylône du chemin de la Citadelle.w 1 : voir notre édition du vendredi 22 janvier ou le site www.nordeclair.fr