Selon une étude publiée en ligne par « Occupational and Environmental Medicine », l’utilisation régulière d’un téléphone portable pendant au moins quatre ans pourrait doubler le risque d’acouphènes.
LA PRÉVALENCE des acouphènes a augmenté ces dix dernières années et est actuellement de 10 à 15 % dans les pays industrialisés. Un certain nombre de facteurs environnementaux peuvent accroître le risque, le plus important étant le bruit. Les champs électromagnétiques produits par les téléphones portables sont suspectés d’accroître le risque d’acouphènes, indiquent Hans-Peter Hutter et coll. qui, pour en savoir plus, ont conduit sur une période d’un an une nouvelle étude auprès de 100 patients vus pour des acouphènes chroniques existant depuis plus de trois mois ; à titre comparatif, ont été inclus dans ce travail 100 sujets contrôles, sans acouphènes, appariés pour le sexe et l’âge.
Étaient exclus de l’étude les sujets présentant une maladie de l’oreille, un trouble auditif lié au bruit, une TA élevée ou prenant des médicaments connus pour pouvoir induire des acouphènes.
Tous les participants étaient questionnés sur le type de téléphone portable qu’ils utilisent, la durée des appels, l’oreille avec laquelle ils téléphonent préférentiellement…
L’analyse des résultats montre que les patients qui avaient commencé à utiliser un portable avant le début des acouphènes avaient un risque majoré de 37 % d’avoir ce type de troubles. Ceux qui utilisaient leur portable pendant plus de 10 minutes par jour avaient un risque majoré de 71 %. Enfin, les patients qui utilisaient un téléphone portable depuis quatre ans ou plus avaient un risque doublé d’acouphènes.
Les auteurs estiment qu’« en tenant compte de tous les biais potentiels et des éléments confondants, il est improbable que l’augmentation du risque d’acouphènes constatée dans cette étude après usage prolongé du portable soit fausse ».
L’explication de ce phénomène proviendrait, selon eux, du fait que la cochlée et les voies auditives absorbent une quantité considérable d’énergie émise par le portable.
› Dr EMMANUEL DE VIEL