Créé le 04/01/2012 à 03h55 — Mis à jour le 04/01/2012 à 03h55
Dominique Tremblay, le maire (PS) de Varades, est assigné cet après-midi devant le tribunal. F. ELSNER / 20 MINUTES
Santé Le texte, qui entend limiter la puissance des antennes-relais, est jugé « illégal » par le préfet
Cet après-midi, le maire (PS) de Varades va venir défendre, devant le tribunal administratif de Nantes, la délibération de son conseil municipal. Le texte, adopté le 6 septembre, limite à 0,6 volt/mètre la valeur-limite d’exposition (VLE) aux champs électromagnétiques des cinq antennes-relais de cette commune de 3 600 habitants, située près d’Ancenis. Une première en France, selon Robin des Toits. « Actuellement, les normes vont de 41 à 61 volts/mètre », explique Etienne Cendrier, porte-parole de cette association qui se bat « pour la sécurité sanitaire dans les technologies sans fil ». « Ce sont des maximum inatteignables, qui permettent aux opérateurs de faire n’importe quoi… C’est comme si on disait de ne pas dépasser les 800 km/h sur autoroute. »
Une compétence de l’Etat
Reste que la délibération est jugée illégale par le préfet, qui réclame cet après-midi sa suspension avant tout examen sur le fond. Selon lui, seul l’Etat est habilité à fixer de telles normes. Le « principe de précaution » ne peut en outre être invoqué, « compte-tenu de l’absence d’éléments de nature à accréditer l’hypothèse de risque pour la santé publique, en l’état des connaissances scientifiques ». Pourtant, une expérimentation abaissant la VLE à 0,6 volt par mètre va se tenir durant deux jours, fin janvier, sur une partie du XIVe arrondissement de Paris, dans le cadre du « Grenelle des ondes » initié par le gouvernement. Une proposition de loi sur le sujet avait également été déposée en 2005 par Nathalie Kosciusko-Morizet, alors simple députée. Depuis, l’actuelle ministre de l’Ecologie entretient « une position mobile » sur le sujet, déplore Etienne Cendrier.
En attendant, le maire de Varades n’entend, lui, pas baisser les bras. « Quand on est responsable politique, on peut avoir des convictions différentes des textes législatifs », estime Dominique Tremblay. « Il faut parfois aller plus loin, pour faire avancer le débat… Là, on est un peu en avance sur notre temps. »