PUBLIÉ LE 24/12/2012 07:47
Des militants toulousains de Next-up, hier à proxmité de la station de métro Argoulets, où ils effectuaient des relevés d’ondes électromagnétiques. / Photo DDM, Michel Viala
Une association environnementale affirme qu’un choc électromagnétique d’une ampleur exceptionnelle, provoqué par la mise en service d’un pylône de téléphonie mobile, est à l’origine du bug survenu vendredi dans le métro toulousain.
Et si la rame de métro folle, qui a foncé sans s’arrêter vendredi midi aux stations Argoulets et Roseraie, avait été victime d’un choc électromagnétique exceptionnel ? C’est en tout cas la théorie de l’association environnementale Next-up, une ONG basée dans la Drôme spécialisée dans la mesure des champs électromagnétiques. Selon son coordinateur national, Serge Sargentini, un énorme bug, provoqué par un afflux massif de communications téléphoniques et amplifié par une antenne-relais d’Orange située à proximité, serait à l’origine du dysfonctionnement survenu sur la ligne A du métro.
«La date et l’heure du bug correspondent exactement avec le pic national de champs électromagnétiques hautes fréquences enregistré le 21 décembre 2012 à midi, explique Serge Sargentini. Ce pic n’a rien de naturel, il est totalement artificiel. C’est simplement une augmentation brutale du brouillard électromagnétique généré par les utilisateurs de téléphones mobiles qui ont massivement appelé à partir de 12 heures, sans doute pour commenter la prédiction de la fin du monde. Un phénomène similaire devrait d’ailleurs être observé le 31 décembre à minuit.»
Sans attendre les conclusions de l’enquête ouverte par Tisséo, les experts de Next-up ont déjà désigné le coupable : un pylône de téléphonie de 17 mètres de haut, situé route d’Agde à quelques mètres de la station Argoulets, qui a reçu l’autorisation d’activation par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) le 14 décembre dernier. «L’opérateur Orange a-t-il activé sa nouvelle station d’antennes relais ou a-t-il réalisé des essais ce jour-là ?» s’interroge Serge Sargentini.
Enfin, un dernier élément aurait été le détonateur d’une véritable bombe électromagnétique : «L’un des faisceaux des antennes relais camouflées dans le tube du pylône pointe exactement sur le parvis de la station de métro et sur les bâtiments du parking aérien dont la structure (des volets inclinés, N.D.L.R) a fortement amplifié le signal par réverbération sur la rame du métro» affirme Next-up qui s’apprête à partir d’aujourd’hui à déposer une série de recours en justice. Le responsable de l’association, qui estime que l’incident survenu vendredi est «extrêmement grave» et que «l’on a frôlé le drame», a déjà identifié la chaîne des responsabilités.
Deux référés vont être déposés
Next-up va déposer dès aujourd’hui deux référés, «administratifs et judiciaires en fonction des co responsabilités» : la mairie de Toulouse, qui aurait enfreint les lois de l’urbanisme en autorisant la construction du pylône sans délivrer de permis de construire, mais aussi l’ANFR, le propriétaire du terrain, Orange et Tisséo-SMTC «pour avoir laissé circuler les rames après l’incident». «Rendez-vous est pris ce lundi avec nos avocats conseils» précise Serge Sargentini, qui espère recueillir des témoignages de passagers présents dans la rame folle.
Nous avons tenté en vain de joindre la mairie de Toulouse, la SMAT et Orange.
Que s’est-il passé à 12h?
Vendredi dernier peu après midi, sur la ligne A entre Balma-Gramont et Jolimont, la rame de métro «a accéléré brutalement» selon des témoignages. Le métro ne s’est pas arrêté aux stations Argoulets et Roseraie. Il a stoppé à Jolimont après avoir ralenti. «La rame ne s’est pas bien régulée pour une raison indéterminée, sur la boucle de détection qui commande l’arrêt à la prochaine station» a indiqué Tisséo. Une enquête a été ouverte.
Source : http://www.ladepeche.fr/article/2012/12/24/1521939-metro-fou-la-theorie-du-big-bug.html