Médiator : victime cherche expert désespérément

La République des Pyrénées.fr     Par Evelyne Lahana
Publié le 10 novembre 2011 à 04h00
Mis à jour à 07h33

Pierre Puyau et son avocat, Me Garcia, sont désemparés : ils ne trouvent pas d’expert «neutre» pouvant confirmer ou infirmer que le Médiator est responsable des problèmes cardiaques du retraité. © archives pp

Me Claude Garcia, avocat de Pierre Puyau, 67 ans, cet ancien boucher de la rue du XIV juillet, qui a pris du Médiator de 1994 à 2009 et qui a déposé plainte contre les laboratoires Servier pour blessures involontaires, ne parvient pas à trouver un expert susceptible de déterminer si les graves problèmes cardiaques dont souffre son client, sont liés à la prise de ce médicament pendant quatorze ans.

Pour la première fois, le 15 juin dernier, une affaire concernant le Médiator a été plaidée à Pau. Pierre Puyau a assigné devant le tribunal de grande instance les laboratoires Servier. Le sexagénaire souhaitait obtenir une expertise judiciaire ainsi qu’une provision sur d’éventuelles futures indemnisations. pour l’heure, il n’a eu gain de cause que sur le premier point.

Le 29 juin, le tribunal de grande instance de Pau avait désigné notamment le professeur Michel Komadja, expert auprès de la Cour de cassation, cardiologue exerçant à la Pitié- Salpêtrière à Paris.

Pneumologue au centre hospitalier de Brest et auteur du livre « Médiator 150 mgr. Combien de morts ? » Irène Frachon a alerté l’avocat palois lui indiquant que cet éminent spécialiste avait exécuté des travaux et notamment des analyses sur des médicaments destinés à des pathologies cardiaques pour le compte des laboratoires Servier. L’avocat a alors alerté Bruno Karl, le président du tribunal de grande instance. Entre-temps, le professeur Michel Komadja avait déjà indiqué qu’il refusait d’effectuer cette mission.

Un autre expert avait été nommé. Il s’agit du Dr. Michel Bernard, un thérapeute qui exerce dans le 17e arrondissement à Paris. Mais voila que ce dernier s’est également désisté. Il a adressé une lettre au juge du tribunal de grande instance, chargé des expertises, précisant que « pour des raisons d’incompatibilité d’intérêt», il ne pouvait accepter d’effectuer cette tâche. Me Garcia a écrit à nouveau au président du tribunal de grande instance de Pau afin qu’il nomme un autre médecin, mais local cette fois : « Tous les grands experts cardiologues ont travaillé pour les laboratoires Servier ce qui révèle la toile tissée par Servier autour de la cardiologie française » dénonce Me Claude Garcia.

SOURCE : http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2011/11/10/mediator-victime-cherche-expert-desesperement,217832.php

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